Loin des yeux, mon coeur pleure. (Gwendall <3333)

Loin des yeux, mon coeur pleure.

Forcément, le temps passait, les semaines coulaient, les mois avançaient et… eh bien, on arrivait à l’échéance. Le temps avait semblé très long pour Sasha, clairement, depuis l’instant où elle avait découvert qu’elle était enceinte – dans une période un peu particulière d’ailleurs pour son couple – et en même temps, elle avait trouvé que c’était passé très rapidement. Depuis le moment où il était évident qu’elle n’allait pas avoir son enfant à ses côtés une fois qu’il aurait disparu de son ventre, une fois qu’il serait né, elle avait eu peur que ce moment arrive. C’était peut-être idiote, mais Sasha n’avait pas pu s’empêcher d’avoir envie que son fils ou sa fille reste tranquillement dans son ventre, afin de ne pas voir le monde… afin de ne pas devoir être éloigné d’elle. Ainsi, elle avait le sentiment qu’il était toujours protégé. Quand bien même, ce n’était pas réellement le cas, puisqu’on pouvait très bien décider de lui faire du mal (et ce « on » avait quand même un nom, au final, un nom bien précis). Elle avait craint ce moment donc, elle avait craint qu’il arrive, mais forcément il était évident qu’il devait arriver à un moment donné.

Dès qu’elle avait ressenti les premières contractions, les choses s’étaient un peu emballées. Tout était prévu avec Zelda et donc, tout s’était passé comme prévu. Ça avait été long, mais il n’y avait pas eu de complication outre mesure. Et maintenant, ils avaient un peu de temps devant eux. Seulement un peu de temps devant eux, parce que forcément… ils devaient faire comme ils avaient prévu. L’enfant allait disparaître aussi vite qu’il était apparu, pour être protégé et ils allaient devoir faire comme s’il n’était pas là. Alors qu’il était là. Il… leur fils. Sasha était assise dans son lit, leur fils dans les bras, contre elle, parfaitement silencieux. Il était si beau. Bon, Sasha n’était sans doute pas vraiment objective, mais elle n’en avait de toute façon que faire pour l’heure… cet enfant était parfait, il était beau, il était parfait. Elle n’avait pas vraiment su ce qu’elle ressentirait quand elle verrait son enfant, quand elle serait pour le coup concrètement mère (même si elle l’était depuis qu’elle était tombée enceinte), c’était vraiment un sentiment étrange et particulier. Mais une chose était sûr, cet enfant, son enfant, elle l’adorait déjà, elle l’aimait plus que tout, plus que sa propre vie. Et elle avait plus à cœur encore de le protéger, quand bien même cette perspective ne manquait pas de lui arracher le cœur également.

Preuve en était du fait qu’elle ne disait rien, alors qu’elle serrait son fils contre elle, mais qu’elle ne parvenait pas à retenir les larmes de couler sur ses joues. Elle se sentait fatiguée après un tel effort, ça ne devait pas être si étonnant que ça donc qu’elle pleure. Mais il n’y avait pas que ça, bien sûr. Elle n’avait aucune envie de devoir le laisser, elle n’avait aucune envie de le voir partir ensuite. C’était trop dur.

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C

a avait été le moment le plus fort et le plus éprouvant de son existence, il se sentait traversé de tant d'émotions qu'il aurait du mal à déterminer laquelle dominait. Il s'était senti si impuissant, pendant l'accouchement de Sasha ! Tout ce qu'il avait pu faire, c'était serrer sa main dans celle de son épouse, dans l'espoir de lui communiquer de la force et du soutien. Ce moment, il l'avait attendu et appréhendé en même temps. Bien sûr, il avait envie de serrer son fils contre lui, de pouvoir le voir et profiter de sa présence... Bien sûr, ça ne pouvait être que de courte durée, et il le savait bien, mais justement, si Sasha pouvait sentir la présence de son enfant en elle pendant tout ce temps, Gwendall, lui, avait besoin de voir son fils, tout simplement. Leur enfant était là, et il était ce qu'il avait vu de plus beau dans toute son existence. Il était tout bonnement fou de son fils, car oui, c'était un garçon, rien qu'à le voir, il était terriblement fier... et c'était un déchirement que de penser que ce moment serait si fugace. Enfin, pour l'instant, il ne voulait pas penser à l'après, il voulait imprimer chaque seconde dans son esprit, il voulait n'en perdre aucune miette, ce moment était tout simplement trop précieux.

Assis sur le lit à côté de son épouse, Gwendall se laissait absorber par ce spectacle émouvant, les larmes aux yeux. Les deux personnes les plus importantes de sa vie réunies... Il passa doucement son bras derrière l'épaule de son épouse, et de sa main vacante caressa la joue de ce petit bout de chou. Et dire que c'est eux qui avaient fabriqué cet adorable petit être ! Il était tout simplement parfait (comme eux, finalement). Comme il voudrait que le temps s'arrête, là maintenant, tout de suite. Comme ça, ils pourraient se foutre de tout, et simplement profiter, profiter et rien d'autre... Même si ce moment était vraiment fugace, il n'appartenait qu'à eux, et c'était ce qui comptait avant tout, non ?

-Il est magnifique, dit-il alors d'une voix troublée par l'émotion. Il n'était sans doute pas objectif, mais clairement, il trouvait que ce bébé, son enfant, était tout simplement le plus beau du monde. De quel droit voulait-on le priver de lui, exactement ? Mais non, ne pas penser à ça tout de suite, ne penser qu'à eux. Comment on va t'appeler, bonhomme ? dit-il, souriant.

Ce n'est pas parce qu'on les priverait de lui trop longtemps qu'ils devaient se priver du plaisir de l'aimer, de l'admirer, de le nommer, et tout le reste. Ils étaient parents, et ils avaient un fils déjà merveilleux. C'était tout ce qui comptait. Gwendall voulait juste communiquer tout l'amour dont il était capable à son fils.

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C’était le genre de moment où on avait juste envie de tout arrêter, d’arrêter le temps et de graver à jamais cet instant. Sasha aimerait bien que le monde s’arrêter de tourner maintenant, pour que jamais on ne la prive pas de son fils. Sasha avait conscience qu’elle ne devrait pas penser à tout cela, mais elle ne pouvait pas s’en empêcher. Elle se sentait déjà mal à l’idée que bientôt, elle allait devoir laisser son fils et qu’elle ne l’aurait plus. Jusqu’à présent, il se trouvait nichait dans son ventre, elle le sentait tout le temps, elle le savait là à ses côtés et elle ne voulait pas que ça change. Ce qui était parfaitement égoïste, même concernant Gwendall qui avait bien sûr le droit de voir son fils, de tenir son fils dans ses bras et de profiter autant de sa présence. Mais elle osait croire au final qu’elle avait le droit d’être un peu égoïste maintenant.

Mais surtout, elle devait profiter pleinement de l’instant présent et se concentrer sur le fait qu’ils étaient là tous les trois. Qu’elle tenait son fils dans ses bras, que Gwendall était tout contre eux. Elle sourit doucement, ce qu’elle n’avait pas cru faire en soit mais c’était le cas, quand Gwendall caressa doucement la joue de leur bébé. Elle avait définitivement envie que cet instant s’arrêter, qu’ils profitent juste de leur enfant et qu’ils soient heureux jusqu’à la fin des temps.

« Il est plus que magnifique. » Commenta la jeune femme, en sachant parfaitement qu’elle ne devait pas du tout être objectif. Mais concrètement, elle n’en avait que faire. Il n’y avait aucune raison qu’elle soit objective, encore moins au vu de la situation. Et oui, elle trouvait son fils magnifique. Plus que magnifique même, parfait en tout point. Ce n’était peut-être pas réellement le cas, mais concrètement elle n’en avait que faire de ce qu’était la réalité des choses. Elle était complètement fan de son fils déjà, il était beau, elle l’aimait tant. Elle l’aimait déjà avant son arrivé, s’étonnant lui-même, mais c’était d’autant plus présent maintenant. Il y avait les deux hommes de sa vie ici à présent. « Je ne sais pas du tout… » Dit-elle dans un souffle en tournant son regard vers son époux, détournant pour la première fois ses yeux de son fils, quand il mentionna le fait qu’ils allaient bien devoir trouver un prénom. Même si la situation était particulière, cela n’enlevait pas le fait qu’ils étaient tout jeunes parents. Et ils n’avaient aucune raison de négliger ce détail, bien au contraire, ils devaient même d’autant plus en profiter. Il y avait des passages obligés, ils étaient les parents de cet enfant et même si pendant un temps (court l’espérait-elle) ils n’allaient pas pouvoir jouer pleinement leur rôle. Mais ils étaient les parents de ce magnifique bout de chou, ils devaient assurer leur rôle. Malgré la situation particulière. En attendant, même si avec Gwendall ils avaient déjà parlé plusieurs fois parlé des éventuels prénoms qu’ils appréciaient, ils ne s’étaient jamais décidés. En toute logique, puisqu’ils ne connaissaient pas le sexe de leur enfant.

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wendall voudrait tant que le temps s'arrête... Que le monde s'écroule autour d'eux et qu'il n'y ait plus que trois. Après tout, avaient-ils besoin de qui que ce soit d'autre pour être heureux ? Non, ils n'en avaient absolument aucun besoin. C'était leur environnement, toxique, qui avait toujours été le problème. Sans plus d'élément perturbateur, plus rien ne saurait les empêcher d'être heureux et de s'aimer comme ils le voulaient, sans secrets ni mensonges. Mais les choses ne se passaient bien évidemment jamais comme ça, et dans leur cas, il était de toute façon évident qu'elles ne se passeraient pas comme ils voudraient qu'elle se passe. Ce serait trop... facile. En attendant, ils étaient là, ici et maintenant, et s'ils ne se focalisaient pas juste là-dessus, ils ne parviendraient pas à savourer le moment comme il se doit. Bon, concrètement, Gwendall ne parvenait bel et bien pas à savourer le moment comme il se doit... Oui, il était heureux, il aimait son enfant et sa femme plus que tout, et il voulait quand même que ce soit le plus beau jour de sa vie, mais... mais, cruellement, il pensait à l'après, au fait que ce moment passerait trop vite que chaque seconde qui s'écoulait l'éloignait de son joyau. Être aussi pragmatique dans une situation si critique ne lui rendait pas service, mais ce n'est pas vraiment comme s'il savait y faire grand-chose. Autant le dire tout net, il ne le contrôlait absolument pas. Mais ce sur quoi il pouvait avoir un impact, c'était l'avenir de leur enfant, et cela commençait pas un nom. Sasha n'avait pas d'idée arrêtée sur la question. Il faut dire que s'ils avaient émis certaines possibilités, ils ne s'étaient jamais arrêté sur un nom en particulier. L'Auror considéra longuement son enfant des yeux, parce qu'il était difficile d'en détacher le regard, bien sûr, mais aussi pour jauger le nom qui saurait mieux lui convenir.

-Samuel ? ... Non... Ce nom lui semblait devoir appartenir à quelqu'un d'autre. Morgan ?

Ce nom avait un peu popé de nulle part. Quoi qu'ils avaient peut-être déjà évoqué la possibilité d'appeler leur enfant ainsi s'il s'agissait d'un garçon. Dans tous les cas, c'était un prénom qu'il aimait beaucoup, et qu'il estimait correspondre parfaitement au petit bout de chou qu'il avait sous les yeux. Oh, il ne se vexerait pas si Sasha avait d'autres suggestions. Lui, pour le moment, il se contentait bien juste d'appeler son fils son fils... Ce qui devrait être évident normalement mais ne le serait bien évidemment pour personne. Ceci dit, lui donner un nom, justement, c'était s'octroyer une certaine appropriation de cet enfant qu'on ne considèrerait pas comme le leur. Et forcément, Gwendall n'y voyait que du positif.

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Pendant si longtemps – pendant presque toute sa vie en fait – Sasha s’était dit qu’elle n’aurait jamais d’enfant, comme elle n’avait clairement pas eu envie de se ranger avec un homme et d’avoir une vie toute « parfaite ». Et pourtant, elle s’était mariée et elle avait eu envie de cet enfant. Ce fils n’était pas un accident, un événement qui était arrivé par hasard, non… elle en avait vraiment envie et maintenant, elle devait s’en séparer. Elle trouvait ça tellement injuste, même si elle savait que c’était un mal pour un bien. Un jour, leur fils allait leur être retourné, ils allaient pouvoir le récupérer et faire les choses bien. Mais avant, ils allaient seulement devoir feindre sa disparition… au risque de presque le trahir au final. Ils n’étaient pas maîtres de la situation pour le moment. Mais ça ne voulait pas dire qu’ils n’étaient pas les parents de cette merveille. Et le fait de prendre le temps de lui trouver un prénom, de prendre le temps de faire sa connaissance, c’était le meilleur moyen de créer déjà un lien avant de devoir… de devoir l’abandonner. C’était ça, Sasha avait le sentiment d’abandonner son fils. Si elle ne le tenait pas dans ses bras, si elle ne semblait pas déjà l’aimer plus que tout, elle aurait presque des regrets sur sa décision, sur son envie d’avoir une famille. Ils auraient pu attendre, ils auraient dû attendre… et en même temps, la jeune femme n’avait aucune envie de regretter la présence actuelle de son fils. De…

Samuel, non, ça ne lui plaisait pas. Mais Morgan ? Elle ne se souvenait pas s’ils en avaient déjà parlé. En même temps, même s’ils avaient déjà abordé les éventuels prénoms qu’ils aimaient bien, ils n’avaient pas du tout été arrêté sur la question. Morgan, elle aimait bien, c’était un joli prénom.

« J’aime bien Morgan. » Dit-elle donc, parce que c’était le cas. Et juste à ce moment-là, quand elle prononça ce prénom, son fils eut un mouvement. C’était très vif, mais il avait souri, légèrement. Est-ce que c’était un signe ? Sans doute pas, il n’avait aucune raison de réagir comme ça, mais en même temps… Sasha avait envie de croire que c’en était un quand même. Juste parce qu’elle aimait l’idée. « Je crois qu’il aime bien ce prénom aussi. »

Ce n’était pas rien au final, de choisir le prénom de son enfant, c’était le nom qu’il aurait toute sa vie. Ce n’était pas un choix évident et ce choix revenait évidemment aux parents. Sasha était heureuse de pouvoir le faire, même si elle savait que cet état n’allait pas durer malheureusement. Mais justement, il était important qu’ils parviennent quand même à se sentir parent avant que ça ne soit plus réellement le cas… parce que malheureusement ça n’allait pas être le cas forcément. Mais bon… ils devaient profiter de cet instant.

« Tu le prends un peu ? » Demanda-t-elle alors à Gwendall en lui tendant… en bien, en lui tendant Morgan. Morgan Colloway, leur fils.

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organ... Gwendall ne savait pas vraiment d'où lui était venu ce prénom si spontanément (après Samuel, certes, mais ceci dit, il préférait lui aussi la seconde suggestion à la première), peut-être que lui et Sasha en avaient déjà parlé entre eux. Il est vrai qu'ils avaient quand même écumé pas mal de possibilités les quelques fois où ils avaient discuté du nom de leur futur enfant. Dans tous les cas, quand il regardait son fils, il trouvait que Morgan était un prénom qui lui convenait plutôt bien, qui lui correspondait assez. Difficile à dire encore puisqu'il était haut comme trois pommes, certes, mais ça ne l'empêchait pas d'avoir un faible pour cette suggestion, si bien qu'il fut ravi d'entendre Sasha approuver à son tour. Et même leur fils, d'ailleurs, parut se ranger à leur opinion, puisque le petit garçon sembla afficher un sourire pile au moment où sa mère prononça ce qui devait être son prénom. Ce n'était sans doute qu'un hasard, mais Gwendall lui aussi avait très envie de le percevoir comme un signe. A l'heure où ils n'avaient pas prise sur grand-chose, savoir au moins se satisfaire de ce genre de détails semblait être la moindre des choses. Leur enfant avait donc un nom, et Gwendall était heureux qu'ils aient au moins ce pouvoir, cette possibilité. Morgan, même s'ils feraient tout pour le voir discrètement le plus souvent possible, allait grandir loin d'eux, et l'on prétendrait que cet enfant était celui d'un autre. Alors forcément, c'était important que de se focaliser sur le fait que s'il s'appelait ainsi, c'était parce qu'il portait le nom que ses parents, ses vrais parents, lui avaient trouvé, ce qui n'était pas rien.

Gwendall hocha la tête avec émotion quand Sasha lui proposa de porter leur fils. Il en mourrait d'envie mais il s'était abstenu d'en faire la requête à son épouse, afin de lui laisser profiter de la présence de son fils autant qu'elle en avait besoin. Seulement, le fait est que lui aussi en avait besoin de son côté, et il appréciait donc que Sasha le lui accorde de son côté. Alors, avec une infinie précaution et le plus de douceur possible, il prit Morgan entre ses bras. A ce simple geste, il se sentit saisi d'une émotion infinie. C'était à peine descriptible. Il se sentait, plus que jamais, à sa place, parce que la femme qu'il aimait était tout près de la femme qu'il aimait. Et parce qu'il tenait son fils dans ses bras. Son fils qui était d'ores et déjà sa plus grande fierté. C'était bien simple, il était parfait. Comment ne pas vouloir arrêter le temps et empêcher ce moment de toucher à son terme.

-Notre fils est parfait, regarde-moi ça, observa-t-il avec orgueil, un sourire attendri aux lèvres.

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C’était donc Morgan, leur fils allait s’appeler Morgan et ça plaisait vraiment beaucoup à Sasha. Ce n’était pas grand-chose, mais c’était quand même important pour eux de prendre ce temps. Qu’ils profitent du temps qu’ils avaient avant que la situation leur échappe des mains. Pour le moment, il n’y avait qu’eux qui comptait, ils avaient leur fils, ils étaient heureux de faire sa connaissance… ça n’allait pas durer, mais ils devaient en profiter pleinement. Alors c’était ce qu’ils faisaient, ce qu’ils devaient faire. Et Sasha avait envie de se dire qu’ils ne s’y prenaient pas trop mal. Elle ne savait pas comment les gens faisaient normalement, mais bon dans tous les cas ce n’était pas comme s’ils avaient une situation normale. Là, ils pouvaient profiter, mais ensuite ils allaient devoir se contenter de laisser Morgan s’éloigner d’eux. Ce n’était donc pas une situation normale et dans tous les cas ils faisaient comme ils pouvaient.

Et pour l’heure, Gwendall prenait son fils dans ses bras. Sasha savait bien qu’elle ne pouvait pas le garder dans ses bras éternellement, même si elle peinait déjà à s’en séparer. Elle avait peur de ne plus pouvoir le ternir dans ses bras ensuite. Mais là, c’était différent, c’était son époux qui le prenait avec lui, parce qu’il avait tout autant besoin qu’elle de faire sa connaissance. De le prendre un peu dans ses bras, de le tenir contre lui. Avec douceur, il le prit donc, et Sasha ne put s’empêcher d’afficher un sourire. Elle avait le cœur serré parce qu’elle savait bien que bientôt son fils allait lui être retiré, mais en même temps… elle était heureux de le voir dans les bras de son père. Elle avait envie que ce moment dur toujours, même si elle savait que ce n’était pas le cas. Elle ne quitta pas du regard Gwendall, appréciant de voir naître ce sourire sur ses lèvres, appréciant simplement de l’entendre dire que leur fils était parfait. Évidemment qu’il était parfait, ils étaient parfaits. C’était peut-être trop orgueilleux de dire ça, mais c’était ce que Sasha pensait.

« Vous êtes parfaits tous les deux. » Dit-elle sans perdre son sourire, passant ses doigts dans les cheveux de son époux. Elle l’avait déjà vu heureux, plusieurs fois, mais là… elle ne saurait dire, c’était comme s’il y avait quelque chose se différent. C’était encore plus fort que ce jour où ils s’étaient mariés tous les deux, quand ils se sont dit oui pour la vie. Gwendall était parfait, Morgan était parfait, le parfait fils, le parfait père. Sasha regrettait seulement de ne pas pouvoir le voir à longueur de temps. Normalement, ils auraient simplement profité des premiers instants de leur enfant tous les deux, sans se soucier de rien, mais ce n’était pas le cas. « Je t’aime tellement. » Ajouta-t-elle dans un souffle, avant de venir poser sa tête contre son épaule, son regard posé sur Morgan qui était juste parfait. Si seulement ils pouvaient arrêter le temps en cet instant précis, Sasha serait la femme la plus heureuse du monde.

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e sourire de Gwendall s'élargit quand Sasha affirma qu'ils étaient parfaits tous les deux. Il devrait peut-être la contredire ou faire preuve du minimum d'humilité requis, mais il n'essaya même pas. Il était de cet avis. Morgan était parfait en lui-même, mais il l'était sans doute d'autant plus qu'il était leur enfant... Et l'un comme l'autre, même s'ils ne pouvaient quand même pas nier avoir leurs tares et leurs défauts, étaient tout bonnement... parfaits. C'était ainsi que Gwendall avait toujours vu Sasha, du moins, et il savait que Sasha l'avait toujours vu de cette manière aussi. Ensemble, ils formaient une famille idéale, mais une famille que l'on cherchait à briser... Gwendall ne le laisserait pas faire. Il avait su que la situation serait difficile, mais c'était pire encore, à présent, parce qu'il éprouvait d'avance le déchirement que ce serait pour lui de perdre son enfant. Mais cela ne leur donnait qu'une raison de plus d'espérer que la donne change une bonne fois pour toutes. Cela faisait longtemps que Gwendall voulait se libérer de l'emprise de Tom Jedusor, les libérer, lui et Sasha. Là, c'était encore différent. Il fallait que ce moment arrive. Il ne s'agissait plus d'un caprice mais bel et bien d'une pure nécessité. Et puisque c'était nécessaire, puisqu'ils avaient toujours su se battre pour obtenir ce qu'ils voulaient, ils continueraient. Gwendall tourna vers son épouse un regard rempli d'amour quand elle lui dit tant l'aimer. Il le savait, mais ces mots étaient plus que jamais agréables à entendre. Ils savaient le convaincre que même s'ils allaient avoir beaucoup d'épreuves à affronter, ils s'en sortiraient quoi qu'il en soit avec les honneurs.

-Moi aussi, répondit-il avec toute la sincérité du monde. Et pour cause, comment pourrait-il penser autrement ? Elle le savait forcément, mais s'il y avait un moment où ils avaient le plus grand besoin de l'entendre, c'était maintenant. On va se battre, et on va s'en sortir. On sera vite réunis de nouveau tous les trois, ça je te le promets.

Ils évitaient d'en parler jusqu'ici, d'admettre l'inadmissible, mais ils étaient bien contraints de regarder les faits en face, et les faits voulaient que sous peu, ils devraient partir, abandonner leu enfant à une autre et prétendre qu'ils avaient perdu la chair de leur chair, le genre d'épreuve épouvantable de laquelle il est sans doute impossible de se remettre un jour complètement. Alors même si ce moment était leur moment, qu'ils n'y étaient pas encore, il avait besoin de formuler cette réponse à voix haute... C'était le seul moyen pour elle de supporter cette situation et de l'accepter dans une moindre mesure. Il était auprès des deux personnes les plus importantes pour lui, et il les protégerait, toujours.

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La perfection n’existait sans doute pas, mais Sasha ne pouvait pas s’empêcher de considérer que Gwendall et Morgan étaient parfaits et ils l’étaient d’autant plus qu’ils étaient ensemble. La vision qu’elle avait, de son époux portant leur fils dans ses bras, était tout simplement parfaite. Et dans tous les cas, elle avait toujours trouvé son époux parfait, et ça depuis le début. Ils avaient tous les deux leurs défauts respectifs, mais ces derniers ne comptaient pas. Non, rien ne comptait de toute façon en cet instant précis, en dehors du fait qu’ils étaient ensemble tous les trois. Et qu’ils devaient donc profiter de cette situation, puisqu’elle n’allait malheureusement pas durer. Sasha afficha un sourire quand son époux lui retourna le fait qu’il l’aimait également. Elle le savait, évidemment, ce n’était pas quelque chose qu’elle pouvait ignorer, comme Gwendall ne pouvait pas ignorer le fait que de son côté elle l’aimait. Ils ne pouvaient pas l’ignorer parce que c’était quelque chose d’évident depuis longtemps maintenant. Et même quand ça n’allait pas, quand ils n’étaient pas ensemble, ils n’avaient pas pu ignorer le fait qu’ils s’aimaient encore beaucoup. Le simple fait qu’ils soient ensemble maintenant était la preuve que leurs sentiments étaient plus forts que tout, plus forts que toutes les épreuves. Quand il avait été question du sang impure de Sasha, quand il avait été question de la mort de Nemesis, des Mangemorts… ils avaient réussi à passer toutes ces épreuves et la jeune femme avait envie de croire qu’ils pouvaient encore dépasser celles qui les attendaient.

Et d’ailleurs, Gwendall ne manqua pas de préciser qu’ils allaient se battre, qu’ils allaient s’en sortir. Sasha ne perdit pas son sourire, mais il fut quand même plus triste que précédemment. Parce que même s’ils avaient tous les deux consciences de ce qui allait se passer, ils n’en parlaient pas beaucoup. Ils en avaient parlé longuement quand il avait été question de trouver une solution pour leur fils, pour que ce dernier ne se retrouve pas entre les mains des mangemorts et de Voldemort plus précisément. Mais depuis que la situation avait été réglé… ils n’en parlaient pas beaucoup. Mais en même temps, il fallait bien qu’ils en parlent.

« Je sais. » Dit-elle son sourire triste toujours sur le visage. Elle savait, ou presque, disons qu’elle avait surtout confiance dans la promesse de son époux. « On a réussi à dépasser tout le reste et à s’en sortir jusqu’à présent… on va bien y arriver encore cette fois-ci. »

Même si ça semblait plus difficile. Sasha avait déjà le cœur brisé rien qu’en pensant au fait que d’ici quelques minutes, ils allaient devoir laisser leur fils entre les mains d’une autre personne, qu’ils n’allaient pas pouvoir rester tous les trois ensembles. Pour s’en sortir, ils allaient devoir réussir à se séparer des mangemorts, à enlever les chaînes qui les liées à Voldemort. Ça n’allait pas être simple, évidemment, mais Sasha savait bien qu’ils n’avaient pas d’autre choix alors, ils allaient quand même devoir y arriver pour former réellement la famille qu’ils étaient.

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asha le savait-elle vraiment ? Est-ce qu'elle était réellement convaincue du fait qu'ils allaient s'en sortir quoi qu'il advienne ? Gwendall n'en était pas sûr. S'il faisait tout son possible pour croire le moindre des mots qu'il avait prononcés, ce serait tout de même mentir que de prétendre qu'il était totalement serein dans cette situation et y croyait bel et bien dur comme fer. Non, ce n'était pas le cas, et forcément, il n'y croyait pas complètement. Il appréhendait la situation, il l'appréhendait vraiment, et il ne pouvait s'empêcher d'envisager les pires scénarios possibles, notamment ceux qui le priveraient à tout jamais de son enfant. Mais justement, quand ce scénario émergeait dans son esprit, il ne se sentait que la force de le compatir en le contredisant d'office, mu par une détermination nouvelle et inébranlable. Il était tout bonnement hors de question qu'on le prive de ce petit être qu'il aimait plus que tout au monde, alors il se battrait bec et oncles, quitte à y laisser sa vie. Et ressentir que son épouse était dans l'exact même état d'esprit lui faisait du bien par la même occasion. Il ne suffisait pas qu'ils y croient à deux pour que la situation s'améliore d'office, mais en conjuguant leurs deux volontés, leurs forces, ils avaient déjà soulevé des montagnes, ils pouvaient bien recommencer.

Parce que Sasha avait raison, en effet, des épreuves, ils en avaient déjà affrontées plus d'une, et non des moindres. Ils avaient déjà souffert par le passé, on avait dressé face à eux une multitude d'obstacles qui paraissaient plus infranchissables les uns que les autres, et ils s'en étaient sortis. Cette fois, c'était sans doute l'épreuve la plus éprouvante qu'on leur ait jamais imposée, mais ça ne voulait pas dire qu'ils ne seraient pas capables de s'en sortir avec les honneurs, bien au contraire. Le seul ennui, c'est qu'ils ne pouvaient pas espérer que cela se fasse du jour au lendemain, et en attendant, il était fort à parier que cette situation les mettrait au supplice. Il hocha vigoureusement la tête. Oui, peut-être qu'il n'y croyait pas totalement, mais puisqu'ils en avaient besoin aussi bien l'un que l'autre, alors autant se soutenir mutuellement quoi qu'il puisse advenir.

-On va faire ce qu'il faut pour. Il marqua une légère pause. Je pense qu'on devrait se rapprocher de l'Hydre..., suggéra-t-il après un moment.

Ils ne pouvaient pas s'attaquer frontalement à Voldemort, mais ils pouvaient peut-être contribuer à l'oeuvre de ceux qui s'organisaient contre lui, même s'ils ne pouvaient pas passer à l'ennemi... Ce serait prendre le risque de condamner Morgan à mort, ni plus ni moins. Tous les risques qu'ils prendraient devraient être minutieusement calculés.

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Rien ne pouvait vraiment leur garantir qu’ils allaient réussir cet exploit, qu’ils allaient s’en sortir, mais Sasha ne pouvait pas s’empêcher de se dire qu’ils devaient y croire pour y arriver. Ils avaient quand même soulevé énormément de montagne tous les deux déjà, alors qu’on leur avait mis beaucoup de barrière. Ils étaient là, alors que personne n’avait du croire que ça puisse être possible. Mais ils l’avaient fait. Sasha n’était pas entièrement sûre qu’ils allaient réellement s’en sortir, qu’ils allaient retrouver les reines de leurs vies, mais elle n’avait pas pour autant envie de baisser les bras. Encore moins quand elle posait son regard sur Morgan qui ne lui donnait simplement qu’envie de se battre encore et encore. Est-ce qu’ils allaient réellement être réuni rapidement tous les trois ? Est-ce qu’ils allaient pouvoir souffler enfin rapidement ? Est-ce qu’ils allaient pouvoir se détacher des chaînes que Voldemort avait utilisé pour les emprisonner ? Peut-être pas, mais dans tous les cas ils se devaient d’essayer. Ne serait-ce que pour ce petit être qu’ils aimaient déjà plus que tout. Sasha n’avait aucune envie que cet instant s’arrête, mais elle savait bien qu’il n’allait pas pouvoir durer éternellement. Alors, elle ne pouvait que se donner du mal pour qu’ils puissent de nouveau être tous les trois comme la famille qu’ils étaient. Pour pouvoir voir Gwendall tenir sereinement leur fils dans ses bras, voir de nouveau son regard quand il le posait sur lui, sentir tout l’amour qu’il portait déjà pour leur enfant.

Sasha afficha un léger sourire quand Gwendall précisa qu’ils allaient donc faire tout ce qu’il fallait pour y arriver. On ne pouvait pas leur retirer le fait qu’ils ne manquaient pas d’ambition, qu’ils ne manquaient pas de force non plus quand il le fallait. Tout n’avait pas toujours été rose pour eux et pourtant, ils étaient ensemble aujourd’hui, ils avaient un magnifique fils. Ils pouvaient le faire, ils devaient même le faire. Et pour ça, il n’y avait pas beaucoup de solution. Sasha savait bien qu’ils ne pouvaient pas s’opposer directement à Voldemort, mais ils ne pouvaient pas ne rien faire non plus. Alors, il y avait une solution, un début de solution plutôt. L’Hydre.

« Si on le fait… » Elle ne voulait pas remettre en doute la proposition de Gwendall, elle était d’accord, mais ils devaient se montrer tellement prudent. D’autant plus qu’il ne s’agissait pas seulement d’eux à présent. Si Morgan n’avait pas été là, ils auraient pu prendre plus de risque, mais il était là. « Comment on peut être sûr qu’il n’en sera rien ? » Elle parlait bien évidemment de Voldemort, elle avait tant le sentiment qu’il savait tout, qu’il avait une longueur d’avance sur eux à chaque fois. Il suffisait de voir la manière dont ils les avaient manipulés. « Est-ce qu’on peut vraiment leur faire confiance ? »

Gwendall lui avait parlé de l’Hydre quand il avait découvert leur existence et Sasha approuvait complètement que des personnes cherchent à renverser Voldemort. Mais étaient-ils fiables ? Suffisamment pour qu’ils ne perdent pas tout.

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wendall avait bien conscience que sa suggestion comportait des risques, mais s'il avait mis cette idée sur le tapis, c'était qu'il y avait réfléchi, il avait pesé le pour et le contre. Ce n'est pas pour autant qu'il était réellement décidé quant à la situation, et de toute façon, jamais il n'agirait sans l'aval de Sasha, surtout au sujet de quelque chose qui les concernait aussi bien l'un que l'autre. Seulement, il ne voyait pas réellement d'autres options que celle-ci... Ils ne pouvaient pas se contenter d'attendre et d'espérer que la situation s'améliore pour eux, cela ne sauverait clairement pas Morgan, ça avait plus de chances de le condamner. Quoi qu'ils fassent, leur décision comporterait forcément des risques, ils ne pouvaient pas prétendre le contraire ou faire comme s'ils ne s'en doutaient pas. Prendre des risques n'était pas une option, mais se rapprocher de l'Hydre pouvait en devenir une. Cela dit, Gwendall entendait et comprenait la réserve de son interlocutrice ressentait dans de telles circonstances.

-Je pense qu'on ne peut vraiment faire confiance à personne, répondit honnêtement Gwendal. Ce n'était pas un constat très optimiste, mais c'était ce qu'il pensait vraiment.

Ils en avaient suffisamment vu et vécu, séparément ou ensemble, pour savoir pertinemment que la confiance était un don précieux mais qui n'était pas à donner à la légère. Même concernant Zelda Sparkley, pour tout dire, l'Auror n'était pas sûr à cent pour cent qu'elle soit fiable. Mais seuls, ils ne pouvaient pas s'en sortir, ils avaient besoin de s'arranger, d'une manière ou d'une autre, pour offrir le meilleur avenir possible à leur enfant.

-Mais si on ne se fie qu'à nous-mêmes, cette situation ne se résoudra jamais.

Ils étaient pieds et poings liés, tous les deux. En ne comptant sur personne, ils allaient se contenter de suivre les ordres afin de réduire les risques, comme ils l'avaient toujours fait, et alors, Tom Jedusor serait aussi prêt de tomber de son piédestal que eux de retrouver leur fils. C'est à dire qu'ils ne le retrouveraient jamais. Il fallait qu'ils se mettent en danger, ils n'avaient pas le choix. La finalité étant de ne pas mettre Morgan, en revanche, en danger. Et c'était faisable, ça l'était vraiment. Mais sa sécurité dépendait de leur capacité à se mettre en danger.

-Je crois que c'est notre meilleure chance... ou en tout cas, je n'ai pas de meilleures idées.

Il y avait tout un groupe qui cherchait à faire tomber le mage noir, et eux, ils étaient seuls et impuissants. Il ne connaissait aucun groupe aussi bien organisé que l'Hydre à l'heure actuelle. Sans parler des Aurors, dont il faisait partie. Mais en vérité, il ne comptait pas réellement sur eux, bien au contraire, même.

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Sasha aurait bien aimé entendre une autre réponse de la part de son époux, plutôt que de l’entendre lui dire qu’ils ne pouvaient avoir confiance en personne. Et en même temps, c’était la vérité, donc c’était normal qu’il lui dise ça. Il était évident qu’ils se retrouvaient dans une telle situation qu’ils ne pouvaient pas faire confiance aux autres. Et ça faisait un moment qu’ils tentaient tant bien que mal de garder leurs vies sous contrôles, ce n’était pas pour rien qu’ils décidaient maintenant de confier Morgan à quelqu’un d’autre… Ils tentaient tant bien que mal de gérer les choses, de garder un peu de contrôle, même s’il était évident que ce n’était pas facile. Ils ne pouvaient donc faire confiance à personnes, mais en même temps ce n’était pas comme s’ils pouvaient envisager de se débrouiller seuls, de s’en sortir seuls. Preuve en était du fait qu’ils avaient demandé de l’aide à Zelda, non sans conséquence, ils ne pouvaient pas y arriver seuls. Donc ils avaient besoin d’aide… donc ils avaient besoin d’un groupe.

Parce que s’ils voulaient que la situation se résolve un jour ou l’autre, ils allaient bien devoir faire quelque chose. Sasha voulait voir Voldemort tomber, parce qu’ainsi, elle allait pouvoir récupérer Morgan. Son fils ne leur avait pas encore été enlevé qu’il lui manquait déjà. Ils devaient faire quelque chose, n’importe quoi afin de pouvoir former réellement la famille qu’ils méritaient de former. Que la jeune femme considérait mériter de former, même si ce n’était pas réellement le cas.

« Je te fais entièrement confiance. » Répondit-elle. Elle ne pouvait pas nier qu’elle avait quand même un peu peur à l’idée de se rapprocher de l’Hydre, parce qu’il ne faudrait pas que Voldemort soit au courant, mais en même temps ils ne pouvaient pas rester sans rien faire non plus. Cependant, si Gwendall considérait que c’était leur meilleure chance pour eux de s’en sortir, alors elle le suivait tout simplement. S’ils ne pouvaient avoir confiance en personne tous les deux, Sasha savait qu’elle pouvait cependant avoir entièrement confiance en son mari. « On va se rapprocher d’eux alors. » Dit-elle doucement, caressant la tête de Morgan toujours dans les bras de Gwendall. « On s’y prend comment ? »

Elle se doutait que si Gwendall lui parlait de tout cela, c’était qu’il avait dû déjà réfléchir à la question. Alors oui, la jeune femme se demandait comment ils allaient s’y prendre pour se rapprocher de l’Hydre. Est-ce que son mari connaissait quelqu’un ? Est-ce qu’il avait déjà eu un contact ? Cela ne servait à rien sans doute de mettre la charrue avant les bœufs, mais puisqu’il semblait évident qu’ils allaient se rapprocher de l’Hydre, Sasha ne pouvait pas s’empêcher d’avoir envie d’en savoir plus. Simplement parce que c’était leur seul espoir de pouvoir récupérer rapidement Morgan, que cet instant qui allait passer bien trop vite devienne leur quotidien.

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wendall ne savait pas s'il prenait la bonne décision en suggérant qu'ils approchent l'Hydre (tout en sachant qu'il serait trop dangereux de les rejoindre définitivement pour s'y risquer), mais à situation désespéré, mesures désespérées, il ne voyait définitivement pas quoi faire d'autre, de quelle façon agir autrement. C'était ainsi, ils n'avaient qu'un nombre restreint de portes de secours, et ils se devaient d'emprunter les quelques rares issues qu'ils seraient capables de trouver s'ils voulaient s'en sortir. Le jeune homme n'était qu'en partait convaincu et ne s'attendait donc pas à ce que la jeune femme le soit non plus, mais au moins, il leur restait une certitude au-delà de toutes ces angoisses, de toutes ces tergiversations : ils ne pouvaient certes avoir confiance en personne, mais ils pouvaient avoir confiance l'un dans l'autre, et au final, cela pourrait bien leur suffire. Elle lui assura une nouvelle fois sa confiance, ce à quoi il répondit par un léger sourire. Il espérait ne pas avoir à le décevoir, il ne saurait le supporter que très difficilement, si ça devait être le cas... sans oublier, bien sûr, que la vie de leur fils était en jeu, ce qui était évidemment pire que tout encore. Elle affirma qu'ils allaient se rapprocher d'eux, puisque ce semblait être la solution. Alors soit. Maintenant, restait à savoir comment s'y prendre, et à ce sujet, le mage noir ne pouvait qu'entrevoir une seule solution.

-Ils ont un espion, parmi les mangemorts. Il a essayé de m'enrôler. Je peux m'arranger pour le contacter, lui expliquer notre situation. Il m'a proposé son aide, il sait que je ne l'ai pas trahi, il devrait comprendre.

C'était leur meilleur espoir, en tout cas. S'il réussissait à parler à Aaron, à lui expliquer en détails ce qui leur arriver, peut-être pourraient-ils compter sur l'Hydre pour faire progresser la situation ? Ils étaient en tout cas les meilleurs alliés qu'ils puissent espérer à l'heure actuelle, et ils ne pouvaient qu'en avoir bien conscience. Même si cela devait ne mener nulle part, ce serait forcément le mieux à faire, pour eux... Ils ne pourraient pas s'en sortir par leurs propres moyens. Ils avaient pu se croire invincibles à certains moments, mais il n'était plus temps de faire preuve de tant d'arrogance. A l'heure où il n'y avait pas que leurs vies pour être en jeu, oils ne pouvaient tout simplement pas se permettre de fonctionner de la sorte. Ils n'auraient plus qu'une priorité désormais. Une priorité et une seule : Morgan. Et ils devraient tout faire, absolument tout, pour lui garantir la meilleure vie possible, pas seulement sa survie mais aussi son avenir. Ils avaient la responsabilité d'une vie humaine, d'une vie innocente, c'était immense, c'était important, ils ne pouvaient que le savoir.

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C’était évident, Sasha avait confiance en Gwendall et s’il pensait qu’ils devaient rejoindre l’Hydre, elle le ferait. C’était pour Morgan, ils devaient tout faire pour protéger leur fils, pour trouver une solution. C’était dangereux, ils ne pouvaient pas le nier, mais en même temps ils se trouvaient déjà dans une situation particulièrement dangereuse. Ils ne pouvaient pas vivre avec leur fils, ils devaient le cacher, alors au final ce n’était pas grand-chose de prendre un tel risque. Sasha se reposait peut-être un peu trop sur Gwendall, mais puisque c’était lui qui avait mentionné l’Hydre, elle se doutait qu’il devait déjà avoir une piste. Qu’il devait avoir une idée bien précise et c’était le cas en effet. Il y avait un espion chez les mangemorts qui avait essayé d’enrôler son époux. En un sens, ce n’était guère étonnant. Les mangemorts savaient bien qu’ils n’étaient pas forcément les partisans les plus joyeux d’être avec Voldemort. Et l’homme lui-même savait bien qu’ils n’étaient pas ceux qui l’adoraient le plus, ce n’était pas pour rien qu’il les surveillait beaucoup, qu’il leur demander beaucoup, qu’il manquait de confiance. Et il avait raison de manquer de confiance, puisque Gwendall et Sasha étaient prêts à mentir et s’empêcher de voir leur enfant dans le but de le protéger de cette influence. Sasha n’était donc pas surprise d’entendre qu’un espion avait tenté d’enrôler son époux, même si elle se doutait parfaitement de la réponse qu’il avait dû donner. À cause d’elle sans doute. Elle ne pouvait pas s’empêcher, malgré le temps, de culpabiliser toujours et de se dire qu’ils n’en seraient pas là si elle avait agit différemment. Malheureusement, ils ne pouvaient pas changer le passer.

« D’accord. » Se contenta-t-elle de répondre en hochant de la tête. Elle n’avait pas grand-chose à dire de plus, elle était d’accord avec son mari, elle lui faisait entièrement confiance. S’il pensait qu’il pouvait aller voir cet espion, lui parler de la situation, affirmer qu’ils voulaient se rapprocher de l’Hydre, alors c’était la meilleure chose à faire. Si cet espion avait tenté de l’enrôler, c’était bien qu’ils avaient besoin de lui après tout. « Mais on garde la version officielle même pour l’Hydre. » Ajouta-t-elle, sans savoir si c’était nécessaire. Elle se doutait que Gwendall devait penser comme elle, qu’ils étaient sur la même longueur d’onde. Ils décidaient de se rapprocher de l’Hydre, malgré les risques, mais ce n’était pas pour autant qu’ils feraient confiance à n’importe qui. Ils avaient bien trop conscience qu’ils ne pouvaient avoir confiance qu’en eux même. Même Zelda n’était pas entièrement digne de confiance, quand bien même ils lui confiaient la vie de leur enfant. « Ils ne doivent rien savoir pour Morgan. »

Et ces mots avaient le don de serrer son cœur. L’arrivée de Morgan était vraiment un bonheur, Sasha se sentait comblée et en même temps elle avait le sentiment qu’elle ne s’était jamais autant senti malheureuse à l’idée de devoir le laisser. Heureusement qu’ils étaient ensemble, qu’ils pouvaient compter l’un sur l’autre, sinon la jeune femme ne savait pas du tout comment elle s’en sortirait.

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wendall ne savait pas réellement ce que l'Hydre pourrait faire pour eux ou non. Ce qu'il savait en revanche, c'est que cette organisation était peut-être la plus susceptible de les débarrasser de leur ennemi commun. Il vouait à Tom Jedusor une haine terrible, encore décuplée par les récents événements, et il était bien évidemment hors de question de faire quoi que ce soit qui sache favoriser la pérénité de son règne. Rejoindre l'Hydre serait très probablement suicidaire, en revanche, contribuer à son succès pouvait être envisageable. Bien sûr, il devait y réfléchir, il ne savait pas encore exactement comment faire... Mais dans tous les cas, il fallait très clairement faire quelque chose... Parce que sinon, c'était leur malheur, à tout jamais, qu'ils devraient déplorer tout en le méritant peut-être un peu pour ne pas être intervenus quand il l'aurait pourtant fallu, véritablement fallu. Sasha rejoignait son opinion, et Gwendall espérait qu'il ne le lui ferait surtout pas regretter. Il l'aimait plus que tout au monde, et il comptait préserver ce qu'ils avaient encore, en plus de sauver ce qui leur appartenait. La situation n'était pas idéale pour le moment, mais il se battrait pour qu'elle finisse par le devenir... Parce qu'il l'aimait, parce qu'il aimait leur fils, et qu'en leur nom, il ne pouvait tout bonnement pas en être autrement, jamais.

Par contre, ce qu'elle ajouta ne manqua pas de blesser un peu Gwendall. A tort, c'est évident... mais dans de telles circonstances, il était sous tension, et il avait un peu de mal à se raisonner alors que ce serait pourtant nécessaire. Il fallait qu'ils conservent leur sang-froid s'ils voulaient garder la situation sous contrôle. Mais c'était difficile. Le nom de Morgan lui donnait déjà envie de fondre en larmes alors qu'il était encore ici, avec eux, et que pour le moment, il pouvait toujours prétendre que la situation était son contrôle, que rien de tout ceci n'était si grave que cela.

-Je ne suis pas fou, répliqua-t-il, un peu piqué à vif. Jamais je ne ferais quoi que ce soit qui puisse menacer la sécurité de Morgan.

Même si le simple fait qu'ils aient décidé de mettre au monde cet enfant en sachant pertinemment qu'ils ne pourraient pas se permettre de le garder auprès d'eux et de l'élever, c'était sans doute déjà par trop inconscient et inexcusable. En attendant, Morgan était ce qu'il avait de plus précieux au monde avec Morgan, évidemment qu'il ne voulait lui faire courir aucun risque.

-Tout ce que je fais, dit-il d'un ton plus calme, parce qu'il ne voulait pas, justement, qu'ils gâchent leurs derniers instants alors qu'ils devaient clairement en profiter un maximum. C'était juste... difficile de ne pas se laisser emporter par ses sentiments, ses émotions, dans des circonstances pareilles. C'est pour vous deux, ce sera toujours pour vous deux.

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Sasha ne se rendit pas compte tout de suite que ses propos étaient sans doute de trop, qu’elle avait eu le malheur de vexer l’homme qu’elle aimait. Mais elle ne manqua pas de s’en rendre compte quand le jeune homme reprit la parole, affirmant qu’il n’était pas fou, d’une manière un peu vive qui lui prouva qu’il avait été vexé. La jeune femme n’avait clairement pas envie de faire du mal à son mari, elle n’avait pas voulu sous-entendre qu’il était fou, qu’il n’avait pas conscience de la situation. C’était juste tellement complexe comme moment. Sasha avait envie de juste être heureuse parce qu’elle venait de mettre au monde son fils, la chose la plus belle et merveilleuse de sa vie, parce que Morgan était le fruit de l’amour qu’elle ressentait en force pour Gwendall, parce qu’ils étaient ensemble tous les deux. Mais en même temps, elle se sentait horrifié par l’idée de devoir l’abandonner aux bras d’une autre femme, parce qu’elle n’était pas en position de s’en occuper. Elle n’avait pas cru accepter d’être mère pendant longtemps, elle s’était crue incapable d’aimer réellement en réalité, d’aimer et de finir par se marier, de finir par fonder une famille. Pendant longtemps, elle se pensait incapable de tout cela et maintenant, elle se retrouvait mère, mais elle devait abandonner son fils.

Cette situation était tendue alors forcément, ils l’étaient tous les deux. Sasha n’avait pas besoin d’entendre les propos de son époux pour les connaître, évidemment qu’elle avait conscience que tout ce qu’il faisait c’était pour eux, elle ne pouvait pas y douter une seule seconde.

« Je sais. » Dit-elle d’ailleurs dans un souffle, posant une main sur le visage de Gwendall en plongeant son regard dans le sien. « Je sais, bien sûr que je sais et je ne doute pas une seule seconde de toi. » Elle n’avait pas voulu qu’il le pense, qu’il s’imagine qu’elle puisse ne pas imaginer que les actes de Gwendall seraient dangereux pour Morgan. Il n’y avait qu’une seule personne en ce monde en qui elle avait pleinement confiance et c’était l’homme qu’elle observait intensément en cet instant précis. Elle lui confiait sa vie, forcément, elle ne se posait même pas la question. Ils se confiaient leur vie depuis le début, leur lien était plus fort que tout et l’amour qu’ils ressentaient pour leur fils l’était tout autant. « On va s’en sortir, parce qu’on est ensemble. On a toujours tout surmonté tous les deux, on va y arriver encore. » C’était peut-être trop utopiste, mais Sasha avait besoin de ces pensées pour s’en sortir. Ils avaient tout dépassé depuis le début, leur sang impur de Sasha, la mort de Nemesis, les mangemorts, il y avait eu des obstacles, mais ils étaient toujours passé au-dessus. « Toi et Morgan, vous êtes ce qui m’est de plus précieux. Il est impossible que je vous perde. Tous les trois on est une famille, on va s’en sortir. »

Elle le répétait peut-être un peu trop pour le croire réellement, mais c’était des pensées qu’ils devaient avoir. Ils devaient être forts, même si c’était difficile.

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wendall se rendait bien compte qu'il avait totalement surréagi. Ce n'était pas contre Sasha, bien sûr, mais il avait les nerfs à vif, et prenait la mouche pour rien. Il avait toujours été d'un naturel relativement susceptible, et la situation n'arrangeait absolument rien. Il avait peur, il sentait qu'il n'allait pas être à la hauteur, et il détestait le penser, vraiment. Pourtant, c'était le cas. Il se sentait beaucoup trop démuni face à cette situation, et alors qu'ils vivaient ce qui devrait être le moment le plus beau et le plus émouvant de leur existence, eh bien... l'émotion était bien présente mais ce n'était pas celle qu'il escomptait. Il devait prendre sur lui, se montrer plus courageux que cela. La réaction de son interlocutrice n'oubliait à aucun moment de le lui rappeler. Gwendall ne savait pas comment il ferait, là, maintenant, s'il n'avait pas Sasha à ses côtés. Certes, si elle n'était pas là, Morgan ne serait pas là non plus, mais il se comprenait néanmoins. Gwendall se sentit frissonner légèrement tandis qu'il sentait la main de sa femme caresser son visage... Un geste tendre dont il avait incroyablement besoin, vraiment.

Il garda son regard pliongé dans le sien à tout instant tandis qu'elle poursuivait, lui rappelant ce qu'il avait beaucoup trop besoin d'entendre, quand bien même il savait d'ores et déjà tout cela. Il n'était pas sûr de complètement la croire , malheureusement, mais il voulait du moins tenter quand il promettait qu'ils se tireraient de cette situation ensemble, qu'ils se tireraient vers le haut, en fait. Au fond, elle avait tout de même raison. Des situations horribles et épouvantables, ils en avaient connu des tas, ils en avaient sans doute connu plus que ce que devrait accepter de subir un couple lambda. Ils en étaient toujours ressortis plus forts et plus amoureux. Il n'y avait aucune raison pour que ça change, surtout pas à l'heure où ils n'étaient plus seulement deux, mais bel et bien trois.

-On va s'en sortir, répéta-t-il, essayant de s'en convaincre le plus possible.

Oui, ils n'avaient pas le choix, à vrai dire. Ils devaient s'en sortir, et c'était réellement important. Il n'y avait pas à chercher plus loin. Que ne seraient-il incapables de faire et d'accomplir au nom de leur famille toute neuve ? Rien, très certainement... Et il fallait qu'il en soit ainsi, en effet. Parce que s'ils cessaient d'y croire, à cette heure, eh bien, ils condamnaient Morgan. Ils se condamnaient eux-mêmes... Impossible.

-Je t'aime, dit-il avant de déposer ses lèvres sur celles de son épouse. Je vous aime, ajouta-t-il en déposant un baiser sur le front de Morgan.

Et il fallait évidemment que ça suffise. Ce qui n'était malheureusement pas le cas, n'avait que trop peu de chances d'être le cas.

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Sasha n’était pas si sûre que cela au fond, qu’ils allaient s’en sortir, mais elle avait envie de se convaincre qu’ils pouvaient tout dépasser pour autant. Parce qu’ils avaient quand même traversé énormément d’épreuve tous les deux, ils avaient même vécu plus d’épreuve que de nombreux autres couples. Trop pour un couple. Après tout ce qu’ils avaient vécu, après les épreuves, le sang impur de Sasha, la mort de Nemesis, la prison, au final tout cela les avait rendus plus fort, leur avait permis de s’aimer plus fort encore. Alors, Sasha avait vraiment envie de croire qu’ils pouvaient être plus fort ensuite, qu’ils allaient se relever, qu’ils allaient parvenir à dépasser tout cela au final et que tout allait rentrer dans l’ordre. Qu’un jour, ils n’auraient aucun souci, qu’ils allaient vivre leur vie de famille comme ils le voulaient. Quand Gwendall confirma le fait qu’ils allaient s’en sortir, son regard planté dans celui de Sasha, elle avait vraiment envie de croire qu’il pouvait s’en convaincre. Parce que forcément, il cherchait quand même à se convaincre. Oui, elle avait envie de croire qu’ils allaient pouvoir s’en sortir, elle voulait que son époux le crois aussi. Même si c’était plus facile à dire qu’à faire, forcément.

Sasha savoura pleinement les mots qu’il lui adressa, alors qu’il déposait ses lèvres sur les siennes. Elle savait bien sûr qu’il l’aimait, il lui avait déjà dit beaucoup de fois ces mots, mais en cet instant précis elle avait plus que besoin de les entendre. Comme de sentir ses lèvres sur les siennes, comme d’entendre Gwendall affirmer ensuite qu’il les aimait tous les deux, tout en embrassant leur fils. Sasha aimerait tant qu’ils n’aient pas besoin de se séparer de leur fils, même s’ils n’avaient de toute façon pas le choix.

« Je vous aime tous les deux. » Dit-elle également. Il n’y avait pas de doute à avoir, bien évidemment, mais c’était pareil, la jeune femme avait besoin de l’exprimer. Elle avait besoin de le dire, parce qu’elle ne savait même pas quand elle allait pouvoir dire de nouveau à Morgan qu’elle l’aimait. Au moins, ils étaient tous les deux pour soutenir la situation, pour supporter l’absence de Morgan. Ça n’allait pas être évident, la jeune femme en avait bien conscience, mais il était évident qu’elle n’aurait pas pu supporter la situation sans son époux dans tous les cas. « On… » La jeune femme sentit sa gorge se serrer alors qu’elle était en train de reprendre la parole, elle n’avait pas spécialement envie de dire ce genre de chose, mais elle n’avait dans tous les cas pas le choix. « On a combien de temps devant nous ? »

À un moment donné, les jeunes parents allaient quand même devoir « avancer », ils ne pouvaient pas se contenter d’arrêter le temps. Même si la jeune femme aurait bien aimé pouvoir le faire, ce n’était pas possible non. Et malheureusement, elle se disait qu’il ne leur restait plus forcément beaucoup de temps.

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wendall sourit quand Sasha assura qu'elle les aimait tous les deux. Il le savit, bien évidemment, il ne pouvait qu'en avoir conscience. Il n'avait aucun doute quant aux sentiments que la jeune femme éprouvait à son égard. Ils avaient déjà eu l'occasion de se prouver l'importance qu'ils avaient l'un pour l'autre, ils avaient dépassé le stade d'avoir le moindre doute, et cela depuis très longtemps. Là, tout de suite, ce n'était pas de leurs sentiments qu'ils devaient douter, en réalité, c'était de tout le reste, d'une situation qui allait peut-être les dépasser et qu'ils ne seraient pas capables de contrôler le moment venu. Quoi qu'il en soit, le jeune homme le savait, oui, qu'elle l'aimait, qu'elle les aimait.

Et c'était là des mots qu'il avait le plus grand besoin d'entendre, vraiment. Dans le cas contraire, il serait bien incapable de supporter la situation telle qu'elle était. C'était l'amour inconditionnel qu'ils avaient les uns pour les autres qui rendait cette situation un tant soit peu vivable. Il aimait ces deux êtres plus que tout, et il voulait crore que quoi qu'il puisse advenir à leur fils, lui aussi les aimerait, et plus que tout au monde, en réalité. Plus qu'il n'est possible d'aimer. Ils étaient là, tous les trois, un noyau solide, une famille, et peu importe les circonstances, rien n'y changerait jamais. C'était en eux, inscrit dans leurs coeurs, dans leurs gènes. Ce qui ne voulait pas dire que, fort de ces certitudes, il se sentait plus serein à la perspective de s'en aller et de laisser Morgan aux mains de Zelda. Non, malheureusement, il se sentait malgré tout particulièrement mal à cette idée.. mal comme il ne l'avait jamais été jusqu'alors tout au lond de son existence. A la question de Sasha, il n'avait pas envie de donner une autre réponse si ce n'est "l'éternité". Il ne voulait surtout pas que ce moment cesse. C'était même à l'opposé de tout ce qu'il pouvait désirer.

-Ne t'en soucie pas, d'accord, répondit-il en déposant un doux baiser sur le front de la jeune femme.

Oui, il fallait qu'ils s'en soucient. Mais s'ils se laissaient seulement détruire par la certitude que ce moment allait bientôt cesser, ils n'alaient pas en savourer la teneur comme il le faudrait. Ce serait forcément trop vite, ce serait forcément trop tôt... Aussi horrible ce constat pouvait-il bien être, ça restait tout de même la vérité, alors autant se soucier de l'instant présent.

-On est ici, pour l'instant... c'est tout ce qui compte.

On les rappellerait à l'ordre bien assez vite, inutile de se morfondre tant que ce n'était pas totalement nécessaire. Même si ça l'était sans doute déjà.

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Sasha avait bien conscience qu’elle ne devrait sans doute pas penser à la fin de ce moment, mais en même temps ce n’était pas comme si elle pouvait réellement y parvenir. Elle savait bien qu’en cet instant précis, ils se trouvaient avec Morgan, mais que très rapidement (beaucoup trop rapidement), on allait les priver de leur fils. Et à cette idée, Sasha se sentait le cœur déchiré. Elle savait bien que ce n’était que partie remise, qu’ils allaient tout faire pour pouvoir avoir leur fils auprès d’eux, qu’une fois qu’ils seraient sûr que Voldemort ne lui ferait rien, ils pourraient enfin être réunit tous les trois. Mais en attendant, ils devaient faire le plus grand sacrifice de leur vie.

Sasha ne pensait vraiment pas un jour se retrouver dans une telle position, heureuse d’avoir un enfant et déchirée en même temps de se dire qu’il n’allait pas pouvoir être auprès d’elle. Elle n’aurait pas cru pouvoir fonder une famille et pourtant c’était bel et bien ce qu’ils avaient fait avec Gwendall. Tous les deux, ils avaient fondé leur famille et la jeune femme avait simplement envie de cette famille. Elle le savait, elle n’avait rien besoin d’autre que son mari et son fils… La jeune femme ferma les yeux quand son époux vint déposer ses lèvres sur son front en lui demandant de ne pas penser à tout cela, au moment où cet instant allait s’arrêter. Elle savait qu’elle ne devait pas le faire, qu’elle devait simplement profiter pleinement de la présence de son fils, d’autant plus qu’elle n’allait pas pouvoir le garder avec elle. Mais elle le savait, l’instant où on allait les rappeler à l’ordre, elle allait être plus déchirée que jamais.

Mais elle ne devait pas penser à tout cela. Sasha adressa un fin sourire à Gwendall, avant de reposer sa tête contre lui, son regard tourné vers Morgan. Cet enfant était… parfait. Elle avait un fils, elle était maman… elle ne l’aurait pas cru, mais cet enfant devenait vraiment sa priorité, autant que Gwendall. Depuis que sa route avait croisé celle du jeune homme, sa vie avait complètement changé et Sasha ne souhaiterait revenir en arrière pour rien au monde. Malgré les difficultés, malgré les épreuves, elle n’avait aucune envie de changer quoi que ce soit, parce qu’elle avait un mari parfait, qu’elle avait un enfant parfait. Et en cet instant précis, elle se faisait la promesse de tout mettre en œuvre pour que leur famille soit bel et bien réunie, pour que plus rien ne les menaces. Après tout, ce n’était pas la première épreuve que Gwendall et elle devaient traverser. C’était peut-être la pire en soit, la plus difficile, mais il n’y avait rien qui pouvait les arrêter. Jamais rien ne serait capable de les arrêter ils se l’étaient largement prouvé tous les deux.

Mais en attendant, ils devaient survivre à cet instant où on allait que trop durement les ramener à la réalité, où Zelda allait partir avec leur fils et qu’ils n’allaient plus pouvoir l’avoir à leur côté. Si vite arrivé, si vite reparti…

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