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u'est-ce qu'on ne ferait pas pour rendre service ! Honnêtement, Rudolf se serait bien épargné ce rende-vous avec une adolescente apparemment décidée à passer le reste de ses études en Allemagne, mais bon, puisqu'il avait promis qu'il le ferait, eh bien, il allait le faire. Après tout, ce ne serait peut-être pas si terrible ! Trop tard pour se dérober et se trouver des excuses, de toute manière, il était l'heure de se rendre au lieu de rendez-vous. Ils devaient aller aux Trois-balais, le seul bar potable de Pré-au-Lard, où le jeune homme n'avait que rarement eu l'occasion de se rendre mais qui avait le mérite de servir de la bonne bièraubeurre. Si l'entretien devait l'ennuyer, au moins il aurait de quoi se désaltérer, c'était toujours ça de pris. Quand il transplana sur place, il alla demander au comptoir si Jo Benett était déjà arrivé. On lui désigna du doigt une place où une adolescente brune qui devait effectivement avoir dans les dix-sept ans était installée, peu d'erreur possible. Une fois sa bièraubeurre directement commandée au comptoir, il s'installa donc directement en face de la jeune femme.

-Alors, c'est toi la future germanique, dit-il dans un sourire désinvolte en la détaillant du regard.

C'était pour ça qu'il était là. La miss voulait partir en Allemagne, or elle n'y avait jamais mis les pieds, donc il fallait bien qu'on la tienne au jus. Rudolf avait un peu du mal à comprendre que l'on puisse à ce point vouloir se rendre dans son pays natal quand lui-même avait tout fait pour le fuir durant la guerre. Certes, la paix était revenue, Hitler était mort, et la situation était déjà moins nauséabonde, cela n'ôtait rien aux tensions qui divisaient encore le pays, et n'iraient pas en s'arrangeant dans l'avenir. S'il défendait techniquement les couleurs de son pays avec les Busards, ce n'était pas par patriotisme, c'était juste parce qu'il ne se voyait pas abandonner son équipe.

Mais bon, Jo, elle, était visiblement décidée à y aller, donc autant la briefer un peu, ou lui apprendre quelques rudiments culturels... même s'il ne fallait pas compter sur lui pour lui apprendre l'allemand. Oh, il parlait la langue parfaitement, mais même lui avait conscience de sa complexité. Ce n'était pas en deux mois que Jo deviendrait germanophone.

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udolf ne perdit pas son sourire quand la jeune femme lui apprit qu'elle avait entendu parler de lui mais n'était pas spécialement fan de Quidditch. Vraiment ? Comment pouvait-on ne pas aimer le Quidditch ? A ses yeux, ça ne faisait absolument aucun sens. Et il devait bien avouer être légèrement heurté dans son ego à l'idée qu'elle ne sache rien de son parcours, et s'en moque, surtout. Mais d'un autre côté, il pouvait bien reconnaître que c'était mieux comme ça,au moins ils enteraient dans le vif du sujet sans trainailler en s'épanchant sur sa carrière plus longuement (même si Rudolf adorait abreuver son public d'anecdotes absolument inutiles sur les busards et son travail. C'était, à ses yeux, l'un des petits plaisirs de l'existence : se laisser flatter, tout simplement, et se vanter de ses exploits. Mais c'était un tout autre sujet qu'il allait leur falloir aborder en l'occurrence, qui allait sans doute remuer pas mal de souvenirs, anciens ou récents, chez le capitaine des Busards. Il l'invita à s'asseoir. Il l'aurait fait dans tous les cas, mais il s'exécuta. Et à peine installé, on déposa sa chope de bièraubeurre face à lui. Voilà qui était parfait. Durant ce temps, la jeune femme le remercia de l'aide qu'il daignait lui apporter.

-Remercie-moi quand je t'aurais vraiment aidée, répondit-il avec un sourire.

Il en avait l'intention, il avait fait une promesse au père de Jo, et il avait la ferme intention de la tenir. Mais quoi qu'il en soit, rien ne garantissant qu'au terme de cet entretien, Jo aurait eu les réponses à toutes ses questions. Il n'avait pas la science infuse et n'était pas un guide de l'Allemagne à lui tout seul. Il n'avait aucune idée de ce que seraient les questions que la future étudiante en Allemagne déciderait de lui poser. Il ferait de son mieux pour étudier du mieux possible, tout simplement. Ils verraient bien, donc, ils n'avaient pas le choix dans tous les cas que de constater sur le moment si ça avait du sens ou non.

-Alors, je t'écoute, qu'est-ce que tu veux savoir ?

C'était à elle de mener la conversation, Rudolf ne pourrait pas l'aider sans avoir une idée plus précise de ce qu'elle attendait de sa part

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e qu'il pouvait lui dire au sujet des Allemands ? Vraiment ? Rudolf manqua de cracher sa gorgée de bièraubeurre en entendant une telle question... Oh, il se doutait de ce qu'elle voulait dire par là, mais il ne s'attendait pas à ce qu'elle lui pose la question de façon si directe... Ceci dit, il avait raison. Même si l'Allemagne et la Grande-Bretagne n'étaient pas si éloignées géographiquement, en termes de moeurs et de culture, il y avait forcément des différences. d'autant plus qu'on ne pouvait pas dire que leur histoire récente soit vraiment la même. L'Allemagne était un pays en douloureuse reconstruction, qui conservait les stigmates cuisants de sa vie politique récente... Et de tout ce qui se découvrait, progressivement, jour après jour, au sujet du régime nazi auquel beaucoup avaient adhéré de bon coeur... Certes, Rudolf se trouvait du côté moldu de la barrière, mais il en avait tout de même très largement souffert. Au final, Rudolf ne savait pas exactement de quelle façon répondre à sa question... elle était trop vaste. Alors il préféra s'intéresser à la suivante. Même si elle était très vaste également. Comment était le pays... ? Eh bien...

-Pas très merveilleux, répéta-t-il dans un léger sourire où se découvrait une pointe d'amertume. Honnêtement, je ne sais pas vraiment à quoi ressemble le pays aujourd'hui, j'y vais le moins souvent possible...

Et ce n'était pas pour rien... Il avait fui le pays avec sa famille, ce n'était pas pour y revenir sous prétexte que la guerre était terminée. Certes, puisqu'il était à la tête d'une équipe de Quidditch allemande, ça pouvait paraître singulièrement contradictoire, mais ils passaient plus de temps aux quatre coins du monde que dans leur pays natal. Et Rudolf avait le sentiment que ça arrangeait tout le monde.

-Pour ne rien te cacher, ça m'étonne que tu tiennes tant à aller en Allemagne. Moi j'ai tout fait pour m'en éloigner.

Mais il le savait, certaines écoles ne laissaient pas beaucoup de choix. Si on voulait obtenir le meilleur bagage en terme d'études, il fallait aller à cet endroit et à aucun autre. N'empêche, elle avait du courage, encore plus de partir dans un pays où elle ne connaissait personne. Et dont elle ne maîtrisait pas la langue;

-Elle est dans quelle région, ton école ?

Il ne répondait pas vraiment à ses questions, mais en même temps, il ne savait pas quoi répondre, parce qu'il y avait des choses sur lesquelles il n'était pas simple de mettre des mots.

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aden-Württemberg, corrigea rapidement Rudolf, qui d'instinct prononçait à l'allemande le nom de sa région natale. En soi, Jo ne l'avait pas si mal prononcé, au contraire, c'était plus un réflexe de sa part, parce que pour le coup, Rudolf maîtrisait son sujet, même s'il avait déserté son pays natal depuis un moment même s'il en représentait toujours une équipe sportive. J'ai grandi à Stuttgart, je connais bien, précisa-t-il pour faire comprendre à la jeune femme qui si elle recherchait des informations plus spécifiques sur la région, il serait d'autant plus à même de l'aiguiller.

La jeune femme précisa que son école se trouvait au coeur de la forêt noire, isolée entre deux montagnes. Il est vrai que le joueur de Quidditch n'en avait absolument jamais entendu parler. Mais en même temps, il était loin d'être au fait de l'existence de toutes les institutions de sa région. Et pour le coup, une école qui s'intéressait aux langues perdues, ça n'avait pas eu de quoi éveiller son intérêt ou son attention. C'était une façon de penser bien réductrice, c'est certain, mais Rudolf estimait qu'il y avait déjà bien assez à faire avec les langues que tout le monde parlait sans s'amuser à déterrer des langues mortes. Enfin ça, c'était ses affaires. Puis elle parla de la nourriture, question essentielle s'il en est, mais à laquelle il ne s'était pas attendu tout de suite.

-On se nourrit mieux que les Anglais, si c'est ce qui t'inquiète, lui dit-il dans un sourire.

Que dire de plus ? Que les Allemands aimaient la bière et les saucisses ? On allait éviter de tomber dans les généralités inutiles. Elle mangerait bien ce qu'elle voudrait, de toute façon, et le plus simple, pour se familiariser avec la nourriture locale, c'était d'y goûter. Ce qui la dérouterait, peut-être, c'était qu'ils ne prenaient pas vraiment leurs repas aux mêmes heures, mais il ne savait pas comment ça se passerait spécifiquement dans son école.

-Et je retourne en Allemagne, je suis bien obligé, répondit-il à sa dernière question. Il dirigeait une équipe de Quidditch allemande, il n'avait pas vraiment le choix, mais je n'ai pas fui le pays avec mes parents pour rien. Il marqua une pause. La guerre est finie, mais elle a laissé des traces, chez nous encore plus qu'ici. Tu t'en rendras compte.

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udolf l'avait sans doute cherché, au fond. C'était lui qui, en premier, avait évoqué le fait qu'il avait choisi de fuir l'Allemagne avec sa famille quand bien même il représentait une équipe allemande de Quidditch... S'il n'avait pas envie d'attiser la curiosité de son interlocutrice, il aurait dû ne rien dire... mais pour le coup, il n'avait rien prémédité du tout.

C'était assez difficile de parler du pays où il était né et avait grandi sans parler de la guerre qui l'avait bouleversé, de ses conséquences, du mal que cela avait fait à toute la communauté allemande, sorcière ou non. Le nazisme et ses ravages, qu'on y ait pris part ou non, avait laissé une marque impérissable dans les esprits. Chaque jour, on en apprenait davantage sur la politique d'Hitler. Ce sur quoi on avait voulu fermer les yeux apparaissait en une des journaux : l'horreur des camps de concentration en premier lieu, si abominable que d'aucuns refusaient encore d'y croire.

Rudolf et sa famille n'avaient pas pris part au régime nazi, n'étaient pas résistants, n'étaient pas juifs... mais cela ne leur avait pas empêché d'accuser de plein fouet les conséquences d'une guerre qui avait abouti à la perte de beaucoup de ce qu'ils possédaient. C'étaient de sombres souvenirs, et Rudolf n'avait pas envie d'y repenser. Peut-être qu'il faisait l'autruche, et que c'était parce qu'il faisait l'autruche, justement, qui'l avait décidé de ne pas rester à Stuttgart.

Il s'en fichait, en attendant, sa famille avait pu prendre un nouveau départ en Angleterre, et c'était honnêtement tout ce qui comptait pour lui. Maintenant, il ne voulait plus penser à la guerre et à ses ravages, il voulait simplement se focaliser sur ses matchs de Quidditch, sur la vie qu'il avait construite, dissolue, certes, mais moins dramatique, en tout cas.

-Je n'ai pas envie d'en parler, répondit-il alors simplement. "La guerre" serait à ses yeux une réponse suffisante, mais il est vrai que l'Angleterre n'avait pas non plus été épargnée par cette dernière, mais il s'y sentait tout de même bien mieux.  De toute façon, c'est pas ce qui va t'aider à te faire à nos coutumes germaniques.

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as simple, en vérité, de résumer les coutumes de son pays en quelques mots, surtout quand on y avait baigné une bonne partie de sa vie. Au fond, pour Rudolf, il serait sans doute plus simple de commenter les coutumes anglaises, celles qui l'avaient frappé la première fois qu'il s'y était rendu et desquelles il s'était accomodé en vivant à Londres, que des coutumes de son pays, dont il n'était pas capable de son propre chef de comprendre la singularité... et qu'il continuait d'adopter encore maintenant. Mais il pouvait bien résumer ce que ses interlocuteurs lui avaient déjà dit de son pays pour ne l'avoir qu'un peu visité, ces détails qu'il avait pris pour des vérités générales avant de réaliser qu'elles étaient typiquement germaniques. Mieux valait dans tous les cas partir sur ces questions plus légères que de celles qui s'apesantissaient un peu trop sur... son passé ou les raisons qui l'avaient poussé à quitter l'Allemagne, et qui se résumait en un mot à ses yeux complètement compréhensible sans plus de détails : guerre.

-On n'est pas très thé... Par contre, on a tendance à prendre nos repas beaucoup plus tard qu'en Angleterre. Le déjeuner se fait souvent en milieu d'après-midi, dit-il alors, abordant le sujet culinaire puisque c'était celui qui lui venait en tout premier à l'esprit. Sinon... Il réfléchissait... J'ai pas grand chose qui me vienne à l'esprit. Ah si, évite d'arriver en retard, surtout en cours, on est très à cheval sur la ponctualité.

Pour le reste, il n'avait pas d'idée spécifique de quoi ajouter, mais ça allait certainement finir par lui venir, il fallait simplement lui laisser le temps de décanter un peu la question, ça lui viendrait sans doute au fil de la conversation.

-Pour ce qui est des endroits sympathiques, il y en avait... Il marqua une légère pause, mal à l'aise. Tu sais, la guerre a dévasté pas mal de choses... Je ne te conseillerais pas aujourd'hui les endroits ou j'avais l'habitude d'aller avant.

La guerre, encore et toujours elle. Il ne voulait pas non plus donner le sentiment de ressasser ces événements éternellement, mais... Forcément, parler de l'Allemagne sans évoquer tout ce qui l'avait troublé dernièrement, c'était comme ça, et si Jo voulait vraiment être prête, il fallait qu'elle le soit aussi à découvrir une Allemagne dévastée et divisaée, au sens propre comme au figuré.

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udolf répondit aux remerciements de son interlocutrice par un simple fin sourire. En toute honnêteté, il n'était pas sûr du tout d'avoir été d'un quelconque secours à la jeune femme. Il était venu à sa rencontre dans l'intention de l'aider, mais il était évident qu'il gardait de l'Allemagne, ou de ce qu'était devenu l'Allemagne, un trop mauvais souvenir pour vraiment l'aiguiller de la bonne manière. Le jeune homme, pourtant, n'avait pas non plus dans l'intention de dégoûter son interlocutrice de la situation, mais c'était tout de même un fait, elle devait se préparer à ce que le pays qu'elle rejoindrait subisse encore le récent traumatisme d'un conflit terrible. Quoi qu'il en soit, elle allait s'y rendre, et il ne pouvait que lui souhaiter de s'y forger de meilleurs souvenirs que les siens. Rudolf lui avait donné quelques petits tips, il ne savait pas du tout s'ils lui seraient d'une aide quelconque, mais c'était chose faite, et elle avait l'air de pouvoir s'en satisfaire. Au bout du compte, c'était ce qui était le plus important.

-De rien, répondit-il dans un haussement d'épaules, j'espère que ça t'aidera.

Il y avait sans doute d'autres choses à dire également, mais pour le moment, rien ne lui venait, ou rien de franchement concluant, en tous les cas, il ne serait pas capable de lui en dire davantage. Peut-être qu'une ou deux autres choses lui viendraient par la suite, mais pour le moment, il n'était pas capable de mieux dans tous les cas, alors il allait falloir faire avec malgré tout. Si au moins elle pouvait se calquer sur ses quelques astuces et en tirer un bénéfice quelconque, ce serait déjà quelque part un bon début.

-Est-ce qu'il y a d'autres choses que tu voudrais savoir ?

Puisqu'ils se trouvaient ici, autant en profiter, même s'il était très probable qu'ils aient fait le tour de la question, en effet. A partir de là, que leur restait-il à se dire ? Va savoir... Sur le papier, ils n'avaient pas grand-chose en commun. Ils n'avaient pas le même âge, pas le même bagage, pas les mêmes origines, pas les mêmes choses en commun... A partir de là, même s'ils pourraient peut-être se découvrir plus en commun qu'ils ne le soupçonnaient, ce n'était pas flagrant au premier regard.

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udolf était à l'écoute de la moindre question que sa jeune interlocutrice pourrait lui poser. Jusqu'ici, il avait le sentiment de n'avoir vraiment pas été d'une grande utilité, mais il se disait qu'il aurait peut-être encore une occasion de se rattraper. Même si Rudolf était en soi plutôt bien intentionné en allant à la rencontre de cette jeune fille qu'il ne connaissait après tout pas avant cette conversation, il n'avait pas franchement l'impression de lui avoir été d'une grande utilité au bout du compte. Il ne s'en était pas forcément aperçu en allant la voir, quand on lui avait proposé de parler de son pays d'origine, mais c'était assez évident maintenant, il éprouvait une vive rancoeur par rapport à sa situation, et cette dernière ne se dissipait en rien avec le temps. Il faut dire que la blessure était encore très fraîche, il ne fallait pas s'attendre à ce qu'elle cicatrise tout de suite.

Peut-être que Jo, en sa qualité de découvrante, porterait sur son pays un regard bien différent, quelque chose d'apaisé et d'attendri, mais pour sa part, il était assez manifeste qu'il n'en était tout simplement capable. Et n'en serait sans doute jamais capable au demeurant. Certaines choses vous marquent à vie. Et une guerre, cela marquait toute une génération, toute une civilisation, sans aucun espoir de repentir. Il était donc à l'écoute des questions de Jo, et la jeune femme en avait effectivement une à poser. Le joueur de Quidditch hocha directement la tête en guise de réponse avant de s'exprimer verbalement.

-Bien sûr, répondit-il avant de fouiller dans son sac. Il y avait un sacré bordel, là-dedans, et il doutait fort d'y trouver de quoi écrire. Mais par chance, il lui restait une plume totalement abîmée dont il s'était servi après un match pour dédicacer quelques photos. Sur un vieux ticket de caisse, il griffona rapidement son adresse à Londres, de son écriture serrée et à peine lisible. Je suis rarement chez moi, dit-il en lui tendant le morceau de papier en question, mais mon courrier finit toujours par me trouver.

Avant tout et surtout grâce à sa mère, il faut le dire, qui faisait un boulot absolument parfait quand il était question de s'occuper des affaires de son fils. En même temps, il se voyait mal le lui reprocher. Du haut de ses vingt-cinq ans bien tassés, il restait un parfait petit fils à maman.

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