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 Back to a (quite) normal life | Tonton Bob

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Joan Greene-Colton
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Message#Sujet: Back to a (quite) normal life | Tonton Bob   Back to a (quite) normal life | Tonton Bob Icon_minitimeMer 3 Mar - 14:59


Joan & Robert

Back to a (quite) normal life

Il y a des expériences, comme ça, qui vous changent durablement. Ce quelque chose qui fait déclic, qui bouleverse tout à l'intérieur de vous, et tout à coup, vous n'êtes plus la même personne que celle que vous étiez le mois d'avant, un an plus tôt ou même il y a quelques secondes. Et ça peut arriver n'importe quand, à n'importe quelle occasion, et surtout, ça aurait toujours tendance à arriver sans prévenir, tant qu'à faire. J'en suis là... J'ai dépassé le point de rupture et je n'ai plus l'impression d'être tout à fait la même. C'est quelque chose qui passe par des petits riens que j'ai du mal à expliquer à ceux qui m'entourent parce que j'ai du mal à me l'expliquer à moi-même... Je pensais avoir une idée très claire de qui j'étais avant, je sais moins qui je suis maintenant, mais il y a une chose dont je suis sûre, sûre et certaine, même... Pas victime, pas martyre, je vais faire en sorte que ce que je suis maintenant vaille cent fois mieux que ce que j'ai toujours pensé être. C'est beaucoup dire. J'ai toujours eu une très haute estime de moi-même.

J'ai enfin quitté Sainte-Mangouste, la chambre froide et impersonnelle qui m'a accueillie et accompagnée dans ma convalescence pendant beaucoup trop longtemps. Même si je dois aller régulièrement à l'hôpital, examens et autres obligent. Je n'en pouvais vraiment plus de cet endroit. Les infirmiers et médicomages étaient plutôt sympa, d'accord, et j'avais même l'impression d'avoir un statut privilégié par rapport à d'autres par moments, mais ça me plaisait pas toujours non plus. Et puis, honnêtement, qui aime les hôpitaux ? J'avais envie de retrouver ma maison, puis mes amis, les matchs de Quidditch... Merlin ! J'y pense que maintenant mais ils vont devoir gérer les derniers matchs de la saison sans moi ! Vie de merde... Connasse d'Octavia...

Je suis rentrée à la maison. Je suis encore en convalescence et il a été décidé que je ne remettrai pas les pieds à Poudlard avant la rentrée prochaine. C'est pas plus mal, je me sens pas encore prête à y retourner. J'en ai envie, c'est sûr, parce que mes potes me manquent sérieusement et parce que j'ai des comptes à régler sur place, parce que j'ai envie de montrer que je suis plus forte que tout ça et que même si on a voulu me mettre à terre, j'ai réussi à me relever, encore plus forte et plus déterminée. Alors tout ça, c'est effectivement vrai, mais c'est omettre quand même un peu ce noeud à l'estomac à la perspective de me retrouver de nouveau où tout a basculé. Quant à faire face à Yaxley... l'idée me fait autant envie qu'elle ne me terrifie, pour ne rien vous cacher (à vous je peux le dire parce que vous irez pas le répéter, pas vrai ?).

De retour dans ma chambre, j'avais un peu l'impression de dormir dans le lit de quelqu'un d'autre, c'est bizarre, non ? Ce sentiment que ça ne m'appartenait pas vraiment, tout ça, que ce n'était plus vraiment ma vie... Heureusement, il y a des choses qui restent, des choses qui ne changent pas. Des valeurs sûres, immuables. Ces valeurs, c'est celles que je retrouve auprès des membres de ma famille, sur qui je sais que je peux compter quoi qu'il advienne, peu importe les épreuves, les intempéries, toujours fidèles au poste, et prêts à se battre pour moi, plus encore que je ne l'imaginerais.

Je suis attablée à la table de la salle à manger quand on sonne à la porte. J'ai accumulé un retard considérable sur ma scolarité, je suis bonne pour bosser tout l'été et je sais pas si ce sera suffisant malgré tout pour que j'arrive à passer en classe supérieure. J'ai pas toujours été très sérieuse en classe, mais là, je mets les bouchées doubles. J'ai pas spécialement envie de redoubler. Ce qui m'empêche pas d'être ravie de sauter sur l'occasion de faire une pause en allant ouvrir. Et j'ai bien fait.

"Tonton Bob !"
Je me précipite dans ses bras comme si j'avais cinq ans. Rien à battre, l'occasion fait le larron (je... cherchez pas). "Comme je suis contente de te voir ! Qu'est-ce que tu fais là ? T'es venu me voir ?"

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Robert Colton
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Message#Sujet: Re: Back to a (quite) normal life | Tonton Bob   Back to a (quite) normal life | Tonton Bob Icon_minitimeJeu 4 Mar - 20:36

Depuis quelques mois, pour Robert, c’est le grand retour dans le monde magique. Bien sûr, cela fait plusieurs années qu’il vit à Loutry Ste Chaspoule, mais sans renouer vraiment avec le mode de vie sorcier. Il a fallu les mésaventures de sa nièce, qui ont nécessité de fréquents déplacements à Londres, pour qu’il se décide, par exemple, à utiliser la poudre de Cheminette. Il n’a jamais aimé cela, mais c’était un sacrifice nécessaire ; il aurait été impossible de rendre visite à Joan plusieurs fois par semaine par des moyens moldus, et Bob, en bon tonton poule, tenait à être présent au chevet de la petite lorsque ses parents ne pouvaient pas se déplacer. L’organisation de la petite vengeance, elle aussi, a été grandement facilitée par la possibilité de se déplacer entre le Devon et Londres de manière presque instantanée. Alors, peu à peu; Robert a surmonté sa répugnance pour ce moyen de transport, et il l’utilise de plus en plus régulièrement.

Ce jour-là, il était appelé à Londres pour des affaires personnelles - il a un peu investi dans la capitale, et de temps en temps, il faut bien consacrer un peu de temps à ses avoirs. Des appartements dont il touche les loyers, essentiellement, comme un bon rentier inoffensif. Tout cela l’a occupé une bonne partie de la matinée, puis, après un rapide déjeuner, il est allé - chose rare - faire les boutiques. Bob n’est pas un grand amateur de shopping, mais parfois, il faut savoir se forcer ; et le retour de la petite à la maison, ça se fête. Il a donc arpenté quelques boutiques côté moldu, pour faire, au gré de l’inspiration, des emplettes aussi diverses que des livres, un carnet à couverture fleurie, et une boîte d’un très bon thé ; puis, côté sorcier, il a encore trouvé le moyen d’acheter des sucreries en tout genre et une figurine volante représentant un joueur de Quidditch. Il en a plein les pattes lorsqu’il pousse la porte du Chaudron Baveur, d’abord pour y boire une bière, puis pour reprendre la poudre de Cheminette et rentrer chez lui.

De retour chez lui, il ne prend que le temps de se changer - pas la peine d’arborer un costard-cravate pour se pointer chez sa sœur, et ses pompes lui font un mal aux pieds du diable. Une fois ces formalités effectuées, il récupère ses paquets, et le voilà parti. Joan est rentrée à la maison depuis quelques jours, mais il n’a pas encore pu aller la voir ; et, bien entendu, il s’est bien gardé de l’avertir de sa visite. Tonton Bob a toujours eu le secret pour débarquer à l’improviste et mettre son grain de sel dans la vie de famille de sa soeur… mais un tonton, c’est fait pour se pointer avec les poches pleines de bonbons juste à l’heure du dîner, pas vrai ? Inutile de dire que ses neveux adorent ses visites surprise, d’autant qu’il arrive rarement les mains vides.

Une fois n’est pas coutume, il prend la peine de sonner, au lieu d’entrer chez sa sœur comme chez lui. Normalement, la petite doit être seule, cet après-midi, d’après ce qu’a dit Harriet - un peu inquiète, parce que c’est la première fois depuis son retour qu’elle se retrouve toute seule. Cela explique peut-être que Bob ait enfin trouvé le temps de traverser le jardin qui sépare leurs deux maisons, pour venir voir si elle allait bien.

À première vue, elle va bien. Mieux qu’il ne l’a vue depuis des mois, et c’est un pur bonheur de la réceptionner lorsqu’elle lui saute dans les bras, comme quand elle était toute gosse. Bob a une carrure suffisante pour la soulever de terre, le temps d’un câlin à la mesure du souci qu’il s’est fait pour elle ; puis il la repose, et répond, pour taquiner :


-Non, non, pas du tout, je venais voir si je pouvais emprunter un paquet de farine à ta mère, j’avais très envie de faire un gâteau.

Quand on connaît les talents culinaires de Bob, il est manifeste qu’il se paie la tête de sa nièce. Il la laisse mijoter quelques secondes, puis, incapable d’être moqueur plus longtemps, reprend :

-Evidemment que je venais te voir, espèce de nouille ! Me suis dit que ça te ferait plaisir. Tiens, je t’ai rapporté quelques petits trucs.

Il lui tend ses quelques paquets et fait quelques pas dans la maison. Assez pour avoir une bonne vue sur la table du salon, encombrée de cahiers et de parchemins.

-Tu travaillais ?

Le ton est déjà un peu plus inquiet.

-Tu devrais pas te reposer, plutôt ? Me semblait que les toubibs avaient dit que tu avais besoin de repos.
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Message#Sujet: Re: Back to a (quite) normal life | Tonton Bob   Back to a (quite) normal life | Tonton Bob Icon_minitimeVen 12 Mar - 16:27


Joan & Robert

Back to a (quite) normal life

La réponse de tonton Bob m'amuse beaucoup. C'est qu'il m'a sacrément manqué. Bon, on s'est vus à l'hosto, mais c'était pas pareil. C'est pas simple de pas verser dans le drame et le tire-larmes quand on est coincés entre des murs blancs qui puent l'antiseptique magique, il faut dire. Directement, ça complique les choses, même si on s'échangeait des blagues et des banalités, le cadre restait quand même assez lourd, et on pouvait pas non plus faire comme si de rien n'était, ça aurait été hypocrite. Alors que là, je suis chez moi, et même si on ne va pas échapper à ce qui m'est arrivé et au fait que je dois encore m'en remettre, j'adore l'entendre me chambrer, surtout si c'est pour avoir l'occasion de le chambrer en retour, sans aucune arrière-pensée plombante pour venir gâcher le tout.

"Quelques petits trucs ? T'as dévalisé le père Noël, oui"
, je remarque en observant tout ce qu'il a ramené. Il m'a toujours beaucoup trop gâtée. Enfin, moi je trouve qu'on ne peut jamais être trop gâtée, mais c'est ce que maman dit toujours, et je sais que ça vient pas de nulle part. Mais là il a fait fort, quand même. Il n'a vraiment pas fait les choses à moitié. Finalement, je devrais être dans état critique à Sainte-Mangouste plus longtemps. "C'est pas un reproche, hein, je suis contre l'exploitation des lutins, mais je crois que je suis obligée de te dire que c'est trop... Et va falloir que j'en planque une partie où les parents vont m'obliger à te les rendre."

Mais moi, je l'adore mon tonton-gâteau (qui n'emprunte pas vraiment de farine pour faire de gâteaux). Je prends bien le temps de regarder tout ce qu'il m'a apportée et je disparais très rapidement le temps d'en planquer une partie dans ma chambre avant de revenir, tout sourire. Tonton Bob, soucieux, me fait remarquer que je devrais me reposer plutôt que de travailler.

Le pire, c'est que je devrais normalement être la première à être de cet avis. C'est pas comme si j'avais une passion terrible pour les études ou pour le travail. Non, je préfère glandouiller avec mes amis ou encore faire une partie de Quidditch (même si on m'a déconseillée de remonter sur un balai pour le moment... super, super, je suis vraiment ra-vie)... mais en fait, ça me fait du bien de me remettre un peu à l'ouvrage. Cela fait des mois que j'ai pas mis les pieds dans une salle de classe... ça doit sembler bizarre, mais ça me manque en fait.

"C'est bon, c'est pas comme si j'allais m'exploser ce qu'il me reste de neurones en lisant mes cours."
Je marque une pause. "Franchement, tonton, j'en ai marre de me reposer. J'ai fait que ça ces derniers temps. Se reposer, c'est fatigant, j'en ai ma claque. Puis j'ai pas envie de retaper mon année."

Ce serait une victoire pour l'autre grue d'Octavia, et ça, on va pas déconner, c'est hors de question.
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Message#Sujet: Re: Back to a (quite) normal life | Tonton Bob   Back to a (quite) normal life | Tonton Bob Icon_minitimeDim 28 Mar - 21:23

Il est impossible de croire, lorsqu’on voit Robert dans le rôle du tonton poule, qu’il s’agit d’un voyou endurci, et qu’il a réuni toute une équipe de boy-scouts pour planifier l’enlèvement d’une jeune femme. Il sourit avec tant de bienveillance en regardant sa nièce ouvrir ses cadeaux, il rayonne d’une joie si pure qu’on ne lui prêterait jamais la moindre mauvaise intention. À raison, vous dirait-il ; s’il projette un kidnapping, c’est pour que justice soit faite, pas pour de bas et crapuleux motifs. Il ne fallait pas toucher à sa nièce, et aller ensuite clabauder dans la presse que l’on montait en épingle une ridicule affaire de rivalités adolescentes. L’assurance des Yaxley lui a fait craindre qu’ils n’utilisent leur influence dans la société magique pour faire capoter l’enquête, et c’est pour cela qu’il a décidé d’agir. Il aurait fallu être un fameux monstre pour voir la petite dans cet état et rester sans broncher. Comme il se rappelle sa léthargie, les premiers temps, ses yeux dans le vague, son mutisme… et chaque progrès, ensuite. N’ayant pas d’enfants, Colton se rattrape sur ceux de sa sœur, et on l’a vu au chevet de Joan presque aussi souvent que ses propres parents. Même lorsqu’elle était trop choquée pour parler, il venait s’asseoir près d’elle, en silence, pour ne pas la laisser seule. Le projet d’enlèvement de Gaïa Yaxley a d’ailleurs pris naissance et mûri pendant ces heures passées à Sainte-Mangouste, dans le calme un peu macabre de cette chambre.

Pas peu fier de lui, Robert regarde la petite déballer ses cadeaux, et se marre quand elle dit que c’est trop.


-C’est trop ? Arrête, on voit bien que t’y crois pas toi-même. Par contre, oui, c’est vrai que ta mère trouverait à redire. Elle trouve toujours à redire. C’est le rôle des mères, faut croire. Allez, file planquer ça.

Harriet reproche souvent à son frère de trop gâter ses neveux et nièces. Elle dit que ce n’est pas bon pour leur éducation, tout un tas de théories auxquelles Robert répond en général en lui rappelant que le rôle d’un oncle, c’est pas d’éduquer les mômes mais de leur faire des bons souvenirs. Tant pis si c’est à coups de barbes à papa et de cadeaux sans raison. En attendant que la petite redescende, il jette un coup d'œil aux cahiers étalés sur la table, mais il doit bien reconnaître qu’il n’y comprend rien. Même à l’époque où il était lui-même élève à Poudlard, il n’était pas très scolaire, et ça ne s’est pas arrangé avec les années. Il abandonne vite sa lecture pour écouter Joan, et protester :

-Attends, ils ne te feraient quand même pas redoubler ton année alors que t’as rien demandé ! C’est un peu fort, ça. Tu veux que j’aille causer à ton directeur ?

Pour une fois, par causer, il entend effectivement avoir une simple conversation, pas menacer. Il a assez entendu parler de Dumbledore pour ne pas avoir envie de s’y frotter. Il est convaincu qu’il pourra plaider la cause de sa nièce, et lui éviter un redoublement qui sonne un peu comme une punition.

-T’aurais peut-être besoin d’un prof à domicile, pour t’aider, non ? enfin, je sais que moi, j’ai jamais eu la moindre volonté pour étudier. Si j’avais pas quelqu’un aux trousses, je fichais rien. Mais toi, c’est pas pareil, t’es sérieuse. Peut-être qu’un prof, ça te permettrait de t’organiser, et puis il pourrait t’expliquer des trucs…

Il se dit que si ça intéresse Joan, il peut bien lui payer ça. Il a toujours passé tous leurs caprices à ces gosses, alors pour une fois qu’il pourrait lui offrir un truc utile… Il se laisse tomber dans un fauteuil, et se rappelle soudain de la présence d’un ultime paquet dans la poche intérieure de sa veste. Une paire de chaussettes de Quidditch, aux couleurs des Harpies de Holyhead. Il le sort en souriant, un peu penaud :

-Ah... Quand y en a plus, y en a encore. T’as raison, ta mère m’engueulerait si elle savait.

Heureusement qu’elle ne saura rien. Les neveux ont toujours couvert les excès de leur tonton, et Harriet n’est pas au courant de la moitié des extravagances qu’il a commises pour eux.

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Message#Sujet: Re: Back to a (quite) normal life | Tonton Bob   Back to a (quite) normal life | Tonton Bob Icon_minitimeMar 30 Mar - 15:38


Joan & Robert

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Ce n'est pas pour rien si j'apprécie autant tonton Bob, par certains aspects, il est un peu comme moi. Quand quelque chose nous déplaît, c'est pas notre genre de fermer notre boîte à camembert et de prendre sur nous : à la place on râle, on agite les bras, on fomente des révolutions miniatures. En l'occurrence, l'indignation dont il fait preuve quant à l'idée que je puisse éventuellement retaper ma sixième année (même si on va tout faire pour que ce ne soit pas le cas) m'amuse beaucoup. J'avoue que je trouverais injuste de devoir perdre une année parce qu'une connasse finie aura décidé de jouer les psychopathes miniatures, mais ce n'est clairement pas auprès de l'école que j'irais me plaindre. De manière générale, le directeur et les professeurs de l'école ont été très prévenants et très attentifs avec moi, je suis certaine qu'ils ont voulu veiller à ce qui serait le mieux pour moi, et l'éventualité que je puisse redoubler n'est pas une menace ni une punition, c'est juste une option compréhensible vu des circonstances qui, elles, ne sont pas compréhensibles. Mais ceci dit, ouais, disons le tout de go, moi j'ai pas du tout envie de redoubler, tous mes meilleurs potes sont dans ma classe, j'ai pas envie de renoncer à eux ou à mes camarades de dortoirs pour me retrouver avec des camarades que je connais globalement que de noms voire de vue, et qui sont sans doute très sympas, soit, mais ne font pas partie de mon "cercle" privilégié.

"J'ai accumulé des mois de retard, si je débarque comme une fleur à la rentrée sans avoir rattrapé les cours qu'il me manque, je vais être à la ramasse tout au long de l'année et je vais foirer mes ASPIC dans mes grandes largeurs. Crois-moi, j'ai pas envie de redoubler, mais s'il faut, ben... je préfère ça que de passer en septième année de force", je réponds pour dissuader mon oncle d'aller faire un scandale auprès de Dumbledore.

Y a plein d'autres raisons de taper des scandales, par contre. En ce qui me concerne, le plus grand d'entre tous concerne évidemment Yaxley, qui peut encore tranquillement se pavaner dans les couloirs de l'école comme si de rien n'était... non mais sérieusement.

"Par contre, ouais, un prof à domicile, ce serait pas mal. Pas mal des profs de Poudlard m'ont envoyé de quoi m'aider et m'écrivent régulièrement, mais je peux pas spécialement leur demander d'être à ma disposition H24. Les parents essaient de trouver quelqu'un, mais on en parle pas trop, et moi je veux pas insister, j'imagine que ça doit coûter une blinde de payer un prof particulier, surtout s'il doit couvrir plusieurs mois de programme dans toutes les matières."

Je dis rien quant au fait qu'il me fait remarquer que ce serait juste histoire d'avoir quelqu'un pour me structurer. Franchement, je sais que j'en ai besoin. Quant au fait que je serais sérieuse, je vais pas le décevoir, hein, mais j'ai jamais quand même été l'élève la plus sage, la plus disciplinée et la plus douée de ma génération. Et c'est pas avec tout ça que ça va s'arranger. Je m'apprête à ajouter autre chose au moment où Bob réalise qu'il a encore oublié un dernier cadeau.

"T'inquiète, j'emporterai ton secret dans la tombe", dis-je avec le sourire en examinant ce nouveau cadeau. "Merci", j'ajoute, rayonnante. "T'imagines pas comme ça me manque, le Quidditch. C'est un des trucs que je regrette le plus."
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Message#Sujet: Re: Back to a (quite) normal life | Tonton Bob   Back to a (quite) normal life | Tonton Bob Icon_minitimeMer 31 Mar - 17:26

Robert se marre en entendant sa nièce décliner sa proposition, pourtant très raisonnable, d’aller parler à Dumbledore. C’est qu’il a sa réputation, le tonton Bob. La petite sait qu’il est capable de manquer un chouïa de patience, voire - chose incroyable - d’argumenter avec ses poings plus qu’avec des mots. Ce ne serait pas la première fois qu’il se laisserait aller à ces extrémités. Bien sûr, avec le directeur de Poudlard, ce n’était pas son intention, mais ça, Joan ne peut pas le savoir. Comment lui en vouloir de préférer jouer la prudence ? C’est vrai que ça ferait désordre dans son dossier scolaire, un petit coup de sang de son tonton. Et ça pourrait aussi faire désordre si Robert se retrouvait métamorphosé en fouine à trois pattes pour avoir voulu cogner Dumbledore. Finalement, la petite essaie de ménager tout le monde, dans cette histoire. Mais c’est marrant, n’empêche. Dès que je propose d’intervenir, la famille me traite comme si j’étais une bombe prête à exploser. Mais je sais quand même me contrôler, non ? On dirait que je suis un fou dangereux, à les voir faire. Pas ma faute si je suis un brin protecteur.

Le sourire amusé de Robert laisse place à une mine sérieuse lorsque sa nièce lui explique qu’elle aurait en effet bien besoin d’un professeur particulier. Sans être pauvres, Harriet et son mari ne roulent pas sur l’or, et il est à craindre que leurs moyens ne leur permettent pas d’offrir cela à leur fille. Encore une putain d’injustice, tiens. Pendant ce temps-là, la Yaxley lave son sale petit cul dans des baignoires en or massif. Foutus bourgeois. Si la justice faisait son travail, s’il y avait un bon Dieu quelque part, quelqu’un aurait pensé à financer les cours à domicile de Joan, sans laisser ce soin à sa famille. Heureusement qu’il y a un tonton Bob, qui a mis de côté pour ses vieux jours, grâce à des activités hautement honnêtes, et qui hoche la tête gravement :


-Je sais pas trop à qui on peut s’adresser, mais si tu trouves quelqu’un, moi je peux me charger de le payer. Là, au moins, ta mère ne trouverait rien à redire à mes cadeaux. Pour une fois,
ajoute-t-il en riant. Bon, miss, tu m’offres un thé pour fêter ça ?

Mais d’abord, elle a un dernier cadeau à déballer. Bob a choisi un peu au hasard, parce qu’il ne sait pas vraiment quelle est l’équipe préférée de sa nièce, mais il s’est dit qu’une équipe de bonnes femmes, ça devait lui parler. Les nanas sont de fortes têtes, dans la famille, et Joan comme les autres. Robert approuve d’un signe de tête la promesse de la petite d’emporter son secret dans la tombe - le tonton malfrat a toujours répété à ses neveux qu’on ne balançait jamais un associé - et il s’efforce d’être encourageant :

-Allez, un peu de patience, et tu seras de retour sur le terrain. Et je sais que pour ton premier match contre Serpentard, tu sauras leur montrer qui tu es, hein ? Encore que c’est dommage que tu joues poursuiveuse. Batteur, c’est encore le mieux pour régler ses comptes.Tu sais pas ce que tu rates.

Bob Colton a quelques crânes fracassés à son actif, même s’il n’a pas joué longtemps dans l’équipe de sa maison. Il se marre en y repensant, et puis il revient en arrière :

-Mais j’insiste, Jo. Pour le prof, je suis sérieux. Trouve quelqu’un, demande à tes profs s’ils ont une idée, et puis tu me l’envoies et on fera affaire. Et si tes parents râlent, je m’en occupe. On n’aura qu’à leur dire que c’est ton cadeau de mariage, un peu en avance, d’acc ?

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Message#Sujet: Re: Back to a (quite) normal life | Tonton Bob   Back to a (quite) normal life | Tonton Bob Icon_minitimeJeu 8 Avr - 14:44


Joan & Robert

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"Yep, un thé, ça marche !" dis-je en réalisant qu'effectivement, je ne lui avais même pas proposé à boire.

Bon, pour ma propre défense, j'ai un peu été perturbée par l'avalanche de cadeau qu'il m'a balancé dessus d'entrée de jeu. Pour ce qui est du dernier cadeau qu'il veut me faire, je pense en effet que les parents seront franchement d'accord, même s'ils insisteront pour y mettre de leur poche aussi. Je suis pas forcément pressée de partir en quête d'un prof particulier, mais il faut ce qu'il faut, et j'aurais peut-être un peu moins le sentiment d'être submergée si je me retrouve un minimum encadrée. Enfin, on verra bien, chaque chose en son temps. Même si je suis capable de reconnaître qu'il est important que je garde un œil sur mes études pour rester à niveau (je vais quand même pas laisser Yaxley me pourrir ma scolarité, il manquerait plus que ça, franchement), j'ai aussi envie de juste profiter de pouvoir être chez moi, sans l'ambiance de mort de l'hôpital, franchement insupportable. Je mets l'eau à bouillir et je choisit à la place de Bob le thé à faire infuser dans la théière, mon préféré, histoire de piocher dedans également.

Alors que l'eau chauffe, la conversation dérive sur un sujet qui, forcément, concentre mon attention et une partie de ma frustration : le Quidditch. Bien sûr, je peux toujours m'amuser à voltouiller un peu dans le jardin, mais ce n'est quand même pas pareil que de s'entraîner avec toute mon équipe sur le terrain de Poudlard, et de disputer de vraies matchs dans de vraies conditions, devant un vrai public. Le challenge, l'adrénaline, l'esprit d'équipe et de compétition, tout ce qui accompagne le jeu... Merlin, comme j'ai envie de retrouver tout ça ! J'ai l'impression que je ne retrouverai jamais assez vite ce sentiment grisant qui est pourtant, selon moi, une constituante à part entière de ma personnalité.

"Les serpentard, je vais les défoncer jusqu'au dernier", je dis sans aucun tact tout en faisant couler l'eau bouillante dans la théière et en déposant deux tasses sous nos nez sur la table de la salle à manger. "Et à la loyale, je te prie. J'ai pas besoin de jouer les fourbes pour leur en mettre plein la tronche. Non seulement je vais les laminer, mais je vais faire ça dans les règles de l'art. Je vais leur mettre tellement de but dans la vue qu'aucun terrier de chaporouge ne sera suffisamment profond pour qu'ils aillent s'y planquer, eux et leur honte éternelle."

Quoi, j'en rajoute ? Oui, de toute évidence, mais faut avouer que ça fait du bien, quand même. Et encore, là, j'ai pas dit les trois quarts de ce qu'ils m'inspirent. Les serpentard, Yaxley, tous les crétins de leur engeance, sans aucune forme de distinction... je me sens une revanche à devoir prendre sur eux et sur le monde. En moi peur et colère se disputent. Je ne sais pas qui l'emportera à la fin, mais ça fera de sacrés dégâts en tout cas.

"Juré, je vais faire ce qu'il faut, demander aux profs, tout ça... Ils sont tous aux petits soins avec moi, tu verrais, c'est limite gênant. Je pense que ça les dérangera pas de me filer les bons tuyaux. Et pour papa et maman, j'en fait mon aff... Attends, t'as dit quoi ? Cadeau de mariage ? Et puis quoi encore ? Les garçons sont tous des abrutis. Crois-moi, le jour où je me marierais, les veracrasses auront des dents."
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Message#Sujet: Re: Back to a (quite) normal life | Tonton Bob   Back to a (quite) normal life | Tonton Bob Icon_minitimeDim 11 Avr - 16:30

-Ah, voilà la mentalité que j’aime !

En entendant sa nièce exposer par le menu la façon dont elle compte ratatiner les Serpentard, Robert exulte. Des semaines durant, elle était trop faible, trop affectée pour seulement pouvoir parler… Le chemin a été long jusqu’à cette déclaration de guerre, qui marque, pour Bob, la guérison définitive de la petite. Elle a retrouvé ses forces, ses facultés et, le plus important de tout, sa fierté. Ça n’a jamais été le genre de la famille de s’écraser, et Colton compte sur Joan pour montrer à tout le monde qu’elle est plus combative que jamais. C’est la plus belle revanche à prendre sur ceux qui ont voulu la tuer : vivre, et ne rien lâcher. Sans crainte, sans retenue. Joan, estime-t-il, a désormais le droit de savourer chaque jour, chaque heure comme une victoire. Et il l’encourage sur cette voie :

-Ecoute, tu me ferais presque regretter de ne pas pouvoir venir assister à ce match. Je ne te fais pas l’affront de préciser qu’il me faudra un compte-rendu complet de ta revanche, hein. Je veux tout savoir. Combien de buts, à quelle minute, et comment tu leur as foutu le nez dedans. D’accord ?

Bien sûr qu’elle est d’accord. Ils ont la même hargne, tous les deux, la même rage de vivre, et de vivre au nez et à la barbe de ceux qui les jugent inférieurs. C’est ce que Robert a cherché à faire dans les activités illégales - faire du fric, profiter, devenir un monsieur, lui qui était voué à n’être qu’un larbin, que ce soit chez les sorciers ou chez les moldus. Il estime n’avoir pas trop mal réussi ; désormais, il a assez d’argent devant lui pour vivre tranquillement et surtout pour en faire profiter ceux qu’il aime. Et il met au défi n’importe lequel de ces sang-pur de malheur de rivaliser avec lui pour monter un coup fumant, tiens. C’est facile de se croire supérieur lorsqu’on a toujours pété dans la soie, mais ces gens ne se sont jamais donné le moindre mal. Ils n’ont eu qu’à naître, et à hériter. Les Colton, en revanche, l’oncle et la nièce, ont dû se battre pour exister. Lui contre la pauvreté, elle contre les séquelles de cette agression. Et ils sont là, pas prêts à céder un pouce de terrain. Il faudra faire avec eux, parce qu’ils ne se laisseront jamais dégager. C’est ça, ma chère, le problème avec la vermine.

La petite sert le thé, en protestant contre l’idée d’un cadeau de mariage en avance. Bob prend l’air offensé :


-Doucement, mademoiselle, vous portez atteinte à ma fierté masculine. Dois-je vous rappeler que votre tonton bien-aimé aussi est un garçon, et qu’il n’est pas plus abruti que la moyenne ?

Bon, du point de vue d’une femme, ça pourrait se discuter. Il a toujours été insupportable pour toutes ses conquêtes, il doit bien y avoir une explication. Lui se dit qu’elles ne sont jamais contentes, ou alors qu’il est trop absent, enfin il se trouve des excuses. Retrouvant son sourire, il reprend :

-Moi je disais ça pour trouver un moyen que tes parents acceptent. Tu connais ta mère, elle voudra pas me laisser payer. Elle ne veut rien devoir à personne, même à son propre frère. Mais bon, si je propose, c’est que ça me pose pas problème… Alors voilà, c’est ton cadeau de mariage. Si tu te maries, tant mieux. Si tu te maries pas, c’est tout bénef, tu auras eu ton cadeau quand même. Ça te va, comme explication ? Moi, je pousse pas au mariage, tu sais.

Il aurait du mal à pousser les autres vers une institution que lui-même a toujours regardée avec indifférence. Un instant, il se demande ce que signifient les propos de Joan au sujet des garçons et de leur bêtise. Une déception ? Il hésite, et puis finalement… Bob n’est pas un gars diplomate. Il est incapable de se taire, alors il met ses deux grands pieds dans le plat :

-N’empêche, je trouve que tu réagis bien vivement quand on parle mariage. Est-ce que ça cacherait quelque chose ? Après tout, t’as bien l’âge d’avoir un amoureux, faut pas avoir honte...
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Message#Sujet: Re: Back to a (quite) normal life | Tonton Bob   Back to a (quite) normal life | Tonton Bob Icon_minitimeVen 16 Avr - 8:52


Joan & Robert

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"Je m'arrangerai pour que tu puisses vraiment me voir jouer le jour J, c'est mieux, on aura qu'à dire que t'es mon garde du corps personnel", je suggère d'un ton amusé sans vraiment le penser, surtout que quoi qu'il en dise, je ne pense pas que tonton Bob soit à ce point intéressé par un match entre élèves de Poudlard.

Nous, ados, on a l'impression de jouer notre vie sur le terrain (enfin, maintenant, je sais ce que ça fait que de jouer sa vie à quoi que ce soit, donc j'aurais tendance à reconsidérer mon propos sur la question), mais les adultes qui ont éventuellement pu assister à de vrais matchs pros, qui plus est, ne doivent pas trouver ça si intéressant et impressionnant que ça, même si bien des joueurs pros que j'admire ont fait leurs débuts sur le terrain que j'ai foulé et survolé plus d'une fois depuis que j'ai intégré l'équipe des rouge et or.

"N'empêche que j'aimerais vraiment que tu me voies jouer un de ces jours, histoire que tu voies de tes propres yeux à quel point ta nièce préférée est douée sur le terrain."

Sa nièce préférée, non je ne pense pas l'être, mais c'est pas une raison pour ne pas en jouer. En l'occurrence, j'estime avoir tous les droits. Je vais faire de mon mieux pour ne pas finir en enfant gâtée insupportable tout de même (sur ce point tonton Bob ne m'aide pas beaucoup, c'est clair, mais je pense que j'ai bien mérité de l'être un tout petit peu, juste un tout petit peu. Quelque chose de thérapeutique, on va dire.

Je ne fais aucun commentaire mais je me contente d'adresser à mon oncle une grimace innocente quand ce dernier affirme que faisant partie de la catégorie des individus de sexe masculin, il se sent offensé par ma réflexion. Il peut l'être si il veut, mais je n'en démords pas... Pour moi, les hommes se sont clairement trop longtemps reposés sur ce qu'une société phallocrate a très naturellement imposée comme autant d'acquis. C'est pas complètement de leur faute, par conséquent, s'ils sont éduqués à se comporter comme des abrutis. Après, il y a des hommes plus cons que les autres. Evidemment, tonton Bob tout comme mon papa sont des exceptions, mais il ne s'agirait pas de trop les flatter non plus, après ça leur monte à la tête, et ça ne donne rien de bon, à l'évidence.

"Ouais, je préfère ça", je dis d'un ton sceptique en croisant les bras contre ma poitrine quand tonton m'assure que c'est juste une manière de mieux faire passer la pilule auprès de ma mère.

S'il faut ça... Mais moi, en ce qui me concerne, je suis très arrêtée sur la question. Je sais, je sais, tout le monde me dit que ça me passera. Mais les garçons (les filles aussi d'ailleurs si y en a que ça intéresse), ça ne m'intéresse pas. Quand je vois certaines de mes potes, amoureuses et en couple, dont le monde semble soudainement graviter autour de leur "significant ones", eh bien, franchement, je dis non. J'aime mon autonomie, j'aime mon indépendance. Je n'ai pas envie que qui que ce soit vienne me les voler. Puis j'ai jamais compris l'intérêt d'être avec quelqu'un. Je préfère pouvoir faire ce que je veux quand je veux sans avoir à rendre des comptes à un éventuel petit ami. Très peu pour moi, vraiment.

"Me parle pas d'horreur, s'teuplaît. Non, je n'ai pas d'amoureux, et il est hors de question que je finisse par en avoir un, ni maintenant, ni jamais. C'est une perte de temps. J'ai bien l'intention de finir vieille fille."

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Message#Sujet: Re: Back to a (quite) normal life | Tonton Bob   Back to a (quite) normal life | Tonton Bob Icon_minitimeMar 20 Avr - 22:54

-Bof… moi, tu sais, j’ai pas besoin de te voir jouer pour savoir que t’es la meilleure. C’est de famille, ce truc-là.

Robert se laisse aller contre le dossier du canapé, rigolard. C’est vraiment un plaisir de voir la petite regonflée à bloc, après avoir eu si peur pour elle. Dire qu’on ne savait pas si elle retrouverait la parole ! Mais elle l’a retrouvée, et elle n’a pas perdu son caquet infernal. Quelque chose que Bob apprécie chez ses neveux ; ils ont tous la langue bien pendue, un peu comme lui, en somme. Encore un trait héréditaire, il faut croire ; Harriet aussi a son franc-parler, et les conversations entre frère et sœur sont souvent ponctuées de piques de part et d’autre.

-Mais je ne dis pas non, reprend Bob, la mine soudain sérieuse. Ça me plairait bien de te voir jouer. Et puis comme ça, à la mi-temps, j’en profiterai pour prendre ton directeur entre quatre-z-yeux pour lui dire ce que je pense de ton redoublement. Eh, ça va, c’est pas la peine de faire cette tête, je blague ! Je sais très bien qu’il n’y a pas de mi-temps au Quidditch !

Il fait mine de se protéger la tête contre des coups, en se bidonnant comme jamais. Des semaines entières sans pouvoir taquiner Joan, ça lui avait manqué. Et comme elle démarre au quart de tour, c’est encore mieux. En réalité, il n’a aucune intention d’aller voir Dumbledore, surtout pour essayer de l’intimider. Il a compris que personne ne souhaitait voir Joan redoubler, et que si ça devait arriver, c’est qu’il n’y aurait pas d’autre choix. Mais on s’arrangera pour que ça n’arrive pas. Avec un bon prof particulier, et douée comme elle est, il n’y a pas de raison qu’elle ne rattrape pas son retard. Robert a si peu brillé sur les bancs de l’école qu’il a peut-être tendance à surestimer les capacités des autres, mais le premier qui viendra lui dire que sa nièce n’est pas un génie s’en mordra les doigts.

En attendant, la discussion s’oriente vers un tout autre sujet. Les amours, quelque chose qui est normalement très important à l’adolescence. Mais Joan assure s’en moquer, et sa détermination étonne son oncle.


-Tu as l’intention de finir vieille fille ? Eh ben… quel projet ! Mais bon, on n’est jamais sûr de rien, en ce bas monde. Si ça se trouve un jour tu viendras me présenter ton prince charmant. Ou ta princesse, hein.

Il prend une gorgée de thé et poursuit avec un clin d’oeil :

-Ne me regarde pas comme ça. J’essaie pas de te faire changer d’avis. Je dis juste que même avec les meilleures intentions du monde, on n’arrive pas toujours au but. Tiens, moi, par exemple. Tu sais que j’ai failli me marier ?

L’oncle Bob a toujours été, dans la famille, cité comme l’exemple du vieux garçon indécrottable, irrécupérable. Alors la confidence a de quoi surprendre Joan. Il savoure son effet, puis reprend :

-Je devais avoir… vingt-deux, vingt-trois ans. Elle s’appelait Anne. On s’est installés ensemble, quelque temps. Et puis… et puis comme le dit si aimablement ta mère, elle a compris dans quoi elle s’embarquait avec moi, et elle s’est barrée. Mais on avait déjà retenu la date du mariage, hein. C’est dire si c’était sérieux.

Une chance que cela ne se soit pas fait, puisque Robert Colton avait été arrêté quelques mois plus tard et envoyé en prison, mais il passe sous silence cet épisode. Même si les gosses savent bien qu’il a fait de la prison, ce n’est pas une raison pour en parler à tout bout de champ. Songeur, il boit un peu plus de thé avant de conclure dans un soupir :

-Ouais… Anne. Drôle de fille. Enfin, tu vois, si même moi j’ai failli me faire passer la corde au cou, c’est qu’il faut vraiment faire gaffe. T’en fais pas, Jo, je serai là. Si un mec s’approche de toi, même si c’est pour te demander l’heure, je lui botte le cul. Je m’en voudrais de ne pas t’aider à tenir cette résolution.

Et le revoilà qui se marre. À l’entendre, on pourrait le prendre pour un oncle tyrannique, mais il n’est rien d’autre qu’un gosse. Juste un gosse un peu plus âgé que ses neveux, avec parfois de drôles de façons de rigoler.
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Message#Sujet: Re: Back to a (quite) normal life | Tonton Bob   Back to a (quite) normal life | Tonton Bob Icon_minitimeJeu 22 Avr - 10:38


Joan & Robert

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Bien sûr, j'attends de tonton Bob qu'il me considère comme la meilleure même s'il ne m'a pas vue jouer, par favoritisme pur et strict. De même que j'attendrais qu'il me considère comme la meilleure même s'il devait assister à une performance relativement médiocre de ma part. C'est ce qu'on appelle l'esprit de famille, et l'esprit de famille, c'est important. Mais quand même, j'aimerais bien qu'il me voie jouer. Pas juste pour me la péter, mais parce que je suis sûre que ses encouragements seraient un vrai moteur complémentaire pour mes performances, et moi, tout ce qui peut me booster et m'aider à m'améliorer, on va pas se mentir et le dire tout net, je prends sans réfléchir. Et puisqu'il m'assure qu'il ne dit pas non, qu'il apprécierait de me voir jouer, ben j'estime que le marché est conclu, et surtout, j'ai pas l'intention de lui laisser l'occasion de se débiner, que nenni. C'est décidé, le prochain match, il sera dans les meilleurs gradins (même si ça reste des gradins un peu nuls, c'est jamais que le terrain de Quidditch de Poudlard)... On a le temps de voir venir, de toute façon. Ce sera pas avant la rentrée prochaine, et d'ici là, faut encore qu'on me laisse réintégrer l'équipe comme une fleur. En mon for intérieur, je peux pas m'empêcher d'espérer que ma remplaçante soit... médiocre ? Et en même temps, il ne faut pas, parce qu'il ne s'agirait pas de laisser perdre les rouge et or. Enfin, ça, c'est pas grand-chose, forcément, j'ai normalement plus important à me préoccuper que des histoires de matchs de Quidditch entre étudiants de Poudlard, mais c'est plus facile, vous savez, de se raccrocher à ce genre de choses que de s'intéresser d'un peu trop près à d'autres choses, des choses potentiellement plus graves et / ou importantes.

Même si mon futur mariage (ou mon absence de futur mariage, parce que pour le moment, je vous assure que je suis décidée, et encore plus convaincue du fait que je ne changerai absolument pas d'avis, peu importe les circonstances), je sais pas si c'est forcément un meilleur sujet non plus. Bien sûr qu'en vrai, il y a moyen que je revienne sur ma parole, mais pour le moment, je suis à des kilomètres et des kilomètres de supposer que ça puisse arriver, parce que je suis très douée pour me convaincre que je sais parfaitement bien me débrouiller toute seule. Affirmation parfaitement contestable quand on remarque à quel point je me repose sur les autres depuis quelques mois.

J'affiche des yeux ronds quand j'apprends que lui, tonton Bob, a bien failli se faire passer la corde au cou. Attendez... quoi ? Je le connais depuis ma plus tendre enfance, avant son passage par la case prison, sûrement, et c'est la première fois que j'en entends parler ! Je me sens flouée, franchement ! Surtout que c'était du sérieux, cette histoire, visiblement. Bon, c'était sans doute avant que je sois née, mais et alors, je veux et j'exige d'exquises explications à ce sujet. Il n'y coupera pas, et il doit le savoir parce qu'il me donne déjà quelques détails avant même que j'ai pu déployer toute l'énergie débordante dont je suis capable pour lui tirer les vers du nez.

"Merci, je compte sur toi pour ça"
, je réponds d'un ton amusé quand Bob m'assure qu'il fera le nécessaire pour laisser aucun mec m'approcher, histoire de la faciliter la tâche.

Pour le moment, ça me fait marrer, mais si je dois changer d'avis un jour, il est bien possible que, tout à coup, ça m'amuse beaucoup moins et que je me retrouve à l'enguirlander au nom de ce pour quoi je le remercie pour le moment. Mais c'est comme pour tout le reste. Je manque de distance par rapport à la situation, je m'imagine pas du tout que les choses puissent se passer de cette façon-là.

"Tu m'en as dit trop et pas assez en même temps, je veux les détails. Elle était comment, cette Anne ? Tu l'as connue comment ? T'as jamais pensé à te marier après ça ?"


Et quoi ? J'ai le droit d'être indiscrète, moi aussi, si ça me chante, après tout.
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Message#Sujet: Re: Back to a (quite) normal life | Tonton Bob   Back to a (quite) normal life | Tonton Bob Icon_minitimeDim 25 Avr - 17:23

Pas peu fier de son effet, Robert observe la réaction de sa nièce aux dernières révélations du jour. C’est que l’histoire du mariage foiré de tonton Bob, c’est du premium. Le genre d’histoire qui se mérite, et Joan a justement bien mérité une telle confidence. Après des semaines sur un lit d’hôpital, il faut bien ça pour lui souhaiter un bon retour à la maison. Et d’ailleurs, elle ne boude pas son plaisir. Les yeux ronds, elle regarde son cher oncle comme s’il lui avait raconté qu’il avait jadis eu un dinosaure apprivoisé. Bon, en réalité, on n’est pas loin, puisque toute la famille le considère comme un cas désespéré en matière de vie de couple. Si ses soeurs ont pu le connaître, jeune homme, encore assez sérieux pour prétendre un jour fonder une famille, ses neveux ne l’ont jamais vu que comme une sorte de grand gamin, sans la moindre maturité. Au point qu’en grandissant, il semble que les gosses finissent par le dépasser. L’aîné de ses neveux est désormais en couple, et mène une vie plus stable que Robert n’en a jamais eu. Et les autres, selon toute probabilité, vont suivre le mouvement. Heureusement qu’il y a Joan, qui affirme haut et fort qu’elle veut rester célibataire ! Reste à voir si elle parviendra à tenir parole. Du point de vue de Bob, le célibat est une bonne option. Ça n’empêche pas de profiter de la vie, bien au contraire. Mais il reste lucide ; ce qui était parfait pour un homme risque de ne pas être possible pour une jeune femme. Lui a pu collectionner les conquêtes sans le moindre problème, mais si une fille de son âge s’était avisée d’en faire autant, elle aurait été rapidement cataloguée comme une prostituée. Il faudra que Joan la joue fine, si elle veut marcher dans les traces de son oncle sans être mise au ban de la société.

On a bien le temps d’y penser. Pour le moment, elle est encore étudiante, avec d’autres problèmes bien plus urgents à régler que son éventuel futur mariage. Sa scolarité, le Quidditch, et ratatiner la tronche de cette petite pourriture qui a cru pouvoir s’en prendre à elle… Pour cela, Bob compte bien apporter sa participation, mais il ne dit rien. Ce sera la surprise du chef. Il prend une gorgée de thé, puis une autre, lentement, pas décidé à faire mariner un peu Joan avant de lui raconter son histoire. Et puis, finalement, il se décide :


-Alors. Comme je te disais, j’avais dans les vingt-trois ans. À ce moment, je travaillais comme docker, à Liverpool. Anne, c’était une petite serveuse, dans un des pubs du port. T’imagines comme il faut avoir du caractère, pour faire ce boulot, au milieu des hommes. Elle était assez petite, toute menue, mais fallait la voir dégager le malpoli qui se permettait de lui mettre la main aux fesses. J’aime autant te dire que quand elle se fâchait, y avait plus personne qui bronchait !

Il s’interrompt, nostalgique, un sourire affectueux aux lèvres. C’est toute une époque qui lui revient en mémoire, les bagarres dans les pubs, les filles, les premiers coups aussi… Et Anne. La première, et sans doute la seule dont il ait été vraiment amoureux.

-C’est un copain à moi qui m’a dit que je lui plaisais. Je savais pas si c’était vrai ou pas, mais bon, j’ai tenté ma chance, parce que moi, je la trouvais sacrément mignonne. On l’avait jamais vue avec personne, alors… Et puis on a sympathisé, elle et moi. Au début, on restait “de bons amis”, comme elle disait, et puis on a fini par emménager ensemble. Moi chez elle, précise-t-il, avec un sourire malicieux.

À l’époque, il habitait encore chez sa mère, à qui il rapportait consciencieusement la majeure partie de sa paie. Il était tout simplement inenvisageable de ramener une femme dans la maison maternelle, alors il était parti vivre chez sa fiancée. Le mot lui fait un drôle d’effet, mais c’est pourtant vrai qu’ils s’étaient fiancés...

-Ça marchait bien, elle et moi, vraiment bien. On s’est fiancés, on devait se marier au printemps 1923. Ou 24, tiens, je sais plus. Bref. Et puis… je sais pas ce qui s’est passé, mais ça a commencé à moins bien marcher. On a commencé à s’engueuler régulièrement, et puis petit à petit, on a fini par ne plus parler qu’en s’engueulant. Et un jour, on n’a plus parlé du tout. Et voilà, fin de l’histoire.

Il termine sa tasse de thé, les yeux dans le vide, avant de conclure :

-Ça m’a brisé le cœur, cette histoire. Alors je suis parti à Londres, sur le coup du chagrin, tu vois. Et je me suis promis de plus jamais tomber amoureux. Du coup, tu vois comme je te soutiens, quand tu me dis que tu veux rester vieille fille !

Il a un sourire désabusé, en repassant la suite de l’histoire dans sa tête et en se disant que, si Anne était restée, il ne serait sans doute jamais allé en prison. À quoi ça tient, tout de même, une carrière !
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Message#Sujet: Re: Back to a (quite) normal life | Tonton Bob   Back to a (quite) normal life | Tonton Bob Icon_minitimeJeu 29 Avr - 8:32


Joan & Robert

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Tonton Bob prend absolument tout son temps pour me répondre, bien conscient du fait qu'il me met au supplice, à me lâcher une bombe comme ça et à me laisser mariner avant de me donner plus de détails. Je n'ai jamais été franchement patiente, alors il a vite intérêt à me répondre, c'est moi qui vous le dis ! D'accord, d'accord, ce n'est pas à moi de prendre ce genre de décisions, je sais bien, et si Bob a rien envie de me dire, j'aurait pas beaucoup d'armes pour l'empêcher de détailler son histoire... Mais j'ai bien l'intention d'insister quoi qu'il en soit. Il faut pas croire. Quand je suis motivée, déterminée, je recule devant rien, absolument rien. Enfin, après quelques gorgées de thé qu'il boit aussi lentement que s'il s'agissait du nectar des dieux, il accepte (enfin) de m'en dire plus sur la question. Merci mon coco, tu m'as suffisamment mariner comme ça.

Donc, il était tout jeune. J'arrive pas à imaginer un Bob de vingt-trois ans et des brouettes, pour moi il a toujours eu l'âge qu'il a maintenant, même quand j'étais petite. Ma perception de petite fille le trouvait vieux. Non, c'est pas qu'il est réellement vieux, hein... Mais la vieillesse, c'est une question de perspective, tout ça...  Enfin bref. Je bois donc ses paroles en même temps que mon thé tandis que je l'écoute m'en dire plus sur toute cette histoire qui appartient à un passé lointain pour lui, des souvenirs que je ravive sans l'ombre du moindre remords.

Il était docker, elle était serveuse, avec un sacré petit caractère. Je suis pas étonnée. J'aurais jamais imaginé mon oncle avec une jeune fille douce, qui ne s'en laisserait pas compter. Pas le genre de la maison. Non, elle, elle avait son petit caractère, à l'évidence, et c'était visiblement ça qui était parvenu à le séduire. Il a tenté sa chance, il a fini par s'installer chez elle (j'aime bien ce petit détail, pour ne rien vous cacher).

La fin de l'histoire, en revanche, est plus décevante. Bon, il vaut mieux ça qu'un grand drame terrible qui les aurait divisés, mais je trouve ça... particulièrement déprimant. Ces relations qui semblent parfaites de prime abord et qui se dégradent très naturellement jusqu'à devenir invivables, ça a de quoi vous faire perdre toute foi dans les relations humaines et sentimentales. Pas que ça se passe toujours comme ça... mais l'air de rien, ça se passe souvent comme ça. Les gens changent, et parfois, en même temps qu'ils changent, ils ne se supportent plus. Je trouve ça malheureux, et d'autant plus malheureux que c'est finalement quelque chose de particulièrement anodin.

"C'est déprimant, comme histoire"
, je lui fait remarquer, sans détour. En même temps, à quoi est-ce que je m'attendais ? C'était forcément une histoire qui finissait mal. Au moins, y a pas eu mort d'homme ou d'autres drames du genre. Mais je regretterais presque de lui avoir posé la question, en fait. "S'il doit me prendre l'idée stupide de tomber amoureuse un de ces jours, je viendrais immédiatement te trouver pour me vacciner de cette idée idiote." Je laisse passer un temps de silence et je décide d'être encore un peu indiscrète, même si ce n'était pas forcément une bonne idée. "Tu sais ce qu'elle est devenue ?"
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Message#Sujet: Re: Back to a (quite) normal life | Tonton Bob   Back to a (quite) normal life | Tonton Bob Icon_minitimeDim 2 Mai - 21:34

Apparemment, Joan s’attendait à quelque chose de beaucoup plus spectaculaire, de beaucoup plus sublime qu’une banale histoire de couple qui se met à battre de l’aile. Et encore, Robert lui a épargné les détails les plus sordides - les retours de pub alcoolisés, les scènes de jalousie, les disputes… ce qui fut son quotidien pendant les quelques semaines précédant leur séparation. Ce moment où, sans qu’on ait rien vu venir, l’amour vire doucement à la haine, et où on ne peut même pas le reprocher à l’autre… Car Bob est lucide : ce qui est arrivé n’est pas la faute d’Anne, pas plus que la sienne. Ils ont été victimes, tous les deux, d’une espèce de mauvais coup du sort, qui leur a laissé croire qu’ils pouvaient être heureux ensemble. Ils n’ont pas été les seuls à se laisser prendre à cette illusion, mais ça ne rend pas les choses plus faciles de savoir qu’ils sont des millions de cocus. Pour Bob, c’est un regret qui ne s’éteint pas. S’il était resté avec Anne, il en est certain, sa vie aurait été différente. Il n’aurait jamais mis les pieds dans le banditisme, il serait resté un petit ouvrier un peu remuant mais honnête. Il aurait eu des enfants, sans doute. Ils auraient vécu tous ensemble à Liverpool, et ils auraient fini par avoir leur propre pub. Et il se réveillerait chaque matin à côté d’Anne, au lieu de se retrouver souvent seul, parfois avec une roulure de rencontre, parfois avec une fille dont il ne sait même pas le nom. Tu parles d’un exemple pour la jeune génération. Il adresse un sourire navré à sa nièce :

-Ouais, je sais, c’est pas terrible, comme histoire. J’suis désolé, j’ai pas mieux en stock. Mais t’en fais pas, si tu tombes amoureuse, je te la raconterai, ça te ramènera à la raison.

Il a un air amusé en parlant, mais il ne sait pas s’il plaisante ou pas. Ce serait vraiment moche de sa part de plomber comme ça la vie sentimentale de la petite. Après tout, il y a bien des gens qui tombent amoureux sans que ça soit une énorme connerie, ou une énorme déception. Peut-être qu’elle changera d’avis, et qu’elle rencontrera un type qui la rendra heureuse. On ne peut pas souhaiter aux gens de rester seuls, non ? Bob est libre, mais certains soirs, il est surtout seul. Il secoue la tête comme pour chasser ces pensées de sa tête, et répond à la question de Joan :

-J’ai pas vraiment cherché à avoir de ses nouvelles. Je me suis installé à Londres pour m’éloigner, mais je retournais régulièrement à Liverpool voir ma mère. Et un jour, arriva ce qui devait arriver, j’ai aperçu Anne. Avec un type et deux gosses. J’espère qu’elle a été heureuse. C’est juste dommage que ça ait été sans moi. Mais bon, c’est comme ça, hein ? Allez, on va parler d’autre chose, sinon je vais déprimer.

Il se lève, s’étire, fait quelques pas, avant de sourire, penaud :

-On a pas beaucoup de sujets de conversation, finalement. Si on parle d’amour, ça me déprime. Si on parle de tes études ou du Quidditch, c’est toi que ça déprime. Il nous reste quoi ?

Un miaulement lui répond. Greta, sa chatte tricolore, ainsi nommée en l’honneur de Greta Garbo, vient de pointer le bout de son nez dans le salon et manifeste sa présence. Robert s’accroupit pour caresser l’animal :

-Tiens, la voilà, cette garce.

C’est que Greta, lasse des absences à répétition de Bob, a depuis longtemps élu domicile dans la maison voisine, chez Harriet, donc. La pension doit être bonne, à en juger par l’ampleur de l’animal. À moins que…

-Elle attend des petits, non ?

Doucement, Robert essaie de toucher le ventre de la chatte, avec des gestes d’une délicatesse inattendue pour un homme doté d’aussi grosses pattes. Greta se prête quelques secondes à l’inspection, puis elle décide qu’elle en a assez et file loin de Colton. Elle grimpe sur la table pour aller renifler le pot à lait et essayer de boire dedans. Bob la regarde quelques instants puis revient à Joan, qu’il se met à fixer intensément :

-Bon, qu’est-ce qu’on disait, déjà ? Ah ouais. On déprimait. C’était pas vraiment le but de ma visite, je dois avouer. En fait je me demandais… je peux faire quelque chose pour toi, Jo ? Tu comprends… pas t’apporter des bonbecs ou te trouver un prof, quelque chose…

Quelque chose de plus sérieux. Défoncer ceux qui t’ont fait ça, par exemple.
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Message#Sujet: Re: Back to a (quite) normal life | Tonton Bob   Back to a (quite) normal life | Tonton Bob Icon_minitimeJeu 6 Mai - 8:44


Joan & Robert

Back to a (quite) normal life

Je confirme, oui, l'histoire est complètement déprimante, "pas terrible", comme il le dit lui-même, mais je suis contente qu'il l'ait partagée avec moi. J'ai le sentiment de mieux le connaître, comme ça. Comme quoi, même les personnes qu'on voit régulièrement, et qui font partie de notre quotidien, sont réellement capables de nous surprendre. Je souris quand il m'assure que c'est une histoire qu'il me rappellera si je dois commettre l'impardonnable erreur de tomber amoureuse. Très bien, très bien. Je compte sur lui pour mettre ses paroles à exécution. Enfin, je dis ça maintenant, mais le jour où je tomberai amoureuse, si ça doit arriver, j'aurai surtout envie qu'il me fiche la paix. Pour le moment, je suis incapable de le concevoir ainsi, mais c'est pourtant le cas.

Il reprend en m'apprenant qu'il a jamais cherché à prendre des nouvelles de cette femme. Le connaissant, je suis pas étonnée, mais comme il a réussi à me surprendre avec son histoire, on ne sait jamais, après tout. Même s'il n'a pas cherché à la revoir, il l'a recroisée malgré tout. Elle était accompagné. Un mari et deux enfants. J'imagine comme ça a dû lui faire mal. Même si, quelque part, c'est... bien, je suppose ? Elle a su refaire sa vie et fonder une famille, c'est sûrement tout le mal que tonton Bob pouvait souhaiter à cette femme. Il lui souhaite d'avoir été heureuse, même sans lui. Et moi, je préfère ne pas enfoncer plus encore le couteau dans la plaie. Donc, parlons d'autre chose. Même s'il a pas tort, les sujets de conversation légers ne sont plus légion, maintenant. Je peux parler de mes études ou du Quidditch, mais ce serait mettre l'accent sur le fait que tout est en stand-bye. On pourrait parler de choses plus grave, aussi, de mon agression et de ses conséquences, mais je n'ai pas forcément envie de m'épancher dessus. Je préfère choper de la légèreté au vol, où et quand c'est possible. Je veux dire quelque chose, mais alors débarque Greta, qui vient ronronner entre les jambes de son maître, sans s'excuser de nous squatter allègrement. Ce qui en ce qui me concerne me va bien. J'adore les chats.

"Eh oui, elle passe tout son temps avec moi, il faut croire qu'elle me préfère", dis-je d'un ton amusé. Puis Robert reprend en suggérant que la bestiole attend des petits. Oh, vraiment ? Je la trouvais bien en chair, dernièrement, mais je n'avais pas fait le rapprochement. Mon visage s'illumine à cette perspective. J'imagine déjà tout un tas de petits chatons roder autour de la maison. "Tu crois ? Ce serait trop bien !" dis-je avec le plus grand des enthousiasmes. Puis il reprend, demande ce qu'il peut faire pour moi. Et j'apprécie. Le seul souci, c'est que je ne sais pas quoi répondre à ça. Qu'est-ce qu'on peut faire pour moi ? Honnêtement, je n'en ai pas la moindre idée... J'ai encore du mal à savoir ce que je veux. Je veux des choses qu'on ne peut pas m'offrir en claquant des doigts. Je veux que les cauchemars disparaissent, je veux me sentir bien... Je veux arrêter d'éprouver cette émotion floue et indescriptible. "C'est déjà beaucoup ce que tu fais pour moi, tu sais." Je pousse un soupir. "Je crois que y a pas de solution miracle, tu sais. Faut juste attendre que ça aille mieux. Mais les bonbons, ça aide un peu." Je marque une pause. "Et si jamais Greta attend vraiment des petits, l'un des chatons est pour moi.", j'ajoute le regard brillant. Avant de reprendre. "Papa et maman ont parlé de partir en vacances, pour changer un peu d'air. Tu viendrais avec nous ?"

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Message#Sujet: Re: Back to a (quite) normal life | Tonton Bob   Back to a (quite) normal life | Tonton Bob Icon_minitimeMer 12 Mai - 13:35

Après avoir réussi à voler un peu de lait, Greta descend de la table, en snobant royalement Robert pour aller s’installer dans un fauteuil. Garce, va. C’est quand même lui qui l’a trouvée dans une poubelle, dans le Londres moldu, alors qu’elle n’était qu’un chaton. Aucune reconnaissance. Elle semble le narguer tandis qu’elle fait sa toilette, consciente et fière d’être ingrate au possible. En réalité, Bob ne peut pas en vouloir à la bestiole ; il s’absente beaucoup trop pour pouvoir s’en occuper correctement, et si elle tient compagnie à Joan, c’est parfait. Les journées doivent être longues, pour la petite ; elle se retrouve toute seule pendant de longs moments, avec ses parents au travail, ses frères et sœurs à l’école… De fait, Greta est sa seule compagnie, finalement. Bob y pense tout d’un coup, et fait :

-Tu sais, quand tu t’ennuies, tu peux venir t’installer chez moi avec tes bouquins, histoire de pas rester seule. Promis, je t’empêcherai pas de travailler. Et puis ça incitera peut-être miss Greta à venir me voir. J’en reviens pas de cette ingratitude. Tu pourras toujours courir pour que je t’achète des sardines, toi.


Il montre le poing à la chatte, qui s’en fiche éperdument, et reprend :

-D’ailleurs si tu veux te changer un peu les idées, on pourrait lui fabriquer une niche pour quand elle aura ses petits, non ? Je dois avoir des planches chez moi, on pourrait faire quelque chose de joli. Bon, elle préférera sans doute s’installer dans une armoire, mais on aura essayé, pas vrai ?

Et ce sera toujours un peu de temps que la petite ne passera pas le nez dans ses cours. Robert comprend bien la nécessité de rattraper les semaines perdues, mais il n’a jamais été assez scolaire pour accorder la priorité à ces histoires-là. L’important, pour lui, ça n’a jamais été ni l’école ni le travail, et c’est sans doute pour ça qu’il a fini en prison, d’ailleurs.

L’important, ces jours-ci, c’est qu’il a un kidnapping à préparer. L’affaire est bien engagée avec Finn Callahan et Derek Hayes, et la date est même fixée. Il ne peut pas se permettre de se détourner de cet objectif. Une fois la fille Yaxley entre ses mains, la justice, il en est certain, devrait passer beaucoup plus vite. Avec un sourire d’excuse, il refuse donc la proposition de sa nièce :


-C’est gentil de me proposer, mais je ne peux pas venir avec vous. J’ai des tas de trucs à faire, et puis… pour tout te dire, je crois que ton père préférera que vous soyez en famille. Apparemment, en épousant ta mère, il ne s’attendait pas à épouser son frère aussi, rigole-t-il.

Sa présence est parfois pesante pour le pauvre Peter, qui est, à l’opposé de Bob, un homme assez discret et presque effacé. Avec une délicatesse inhabituelle chez lui, Colton en a pris conscience et il essaie de ne pas s’imposer plus que de raison. La petite doit être déçue de ce refus ; alors, pour faire passer la pilule, il ajoute :


-Et puis il faut bien que quelqu’un s’occupe de Greta. Et des chatons, si elle en attend vraiment. De toute façon, si ça se confirme, tu seras la première à ne pas vouloir la lâcher d’une semelle.


Il se marre, mais il se demande un peu comment va réagir Harriet si Greta attend vraiment une portée. Sa sœur râle pour tout et pour rien, un peu par principe, et il va falloir faire très attention en lui annonçant la nouvelle. Fort de cette résolution, Bob se lève de son fauteuil en annonçant :


-Bon, je vais peut-être te laisser étudier, non ? Je vais aller faire l’inventaire de mes planches. Tu me rejoins quand tu veux, d’acc ? Merci pour le thé. Et ne mange pas tous les bonbons d’un coup.


Dans un geste de tendresse assez rare, il prend la petiote par les épaules pour lui poser un baiser sur le front, et, en passant, donne quand même une petite caresse à Greta à qui il recommande en sourdine :


-Tu me la surveilles, OK ? Je compte sur toi, sale bestiole.


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