J'ai manqué un épisode ? [pv Bonnie <33]

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e moins que l'on puisse dire, c'est que Clyde n'était pas du genre jaloux ou possessif, et ce pour une bonne (excellente raison), être l'un ou l'autre (ou les deux) demanderait de sa part un investissement émotionnel que lui interdisait clairement son flegme légendaire. Tous ceux qui connaissaient un peu le couple que formaient Bonnie et Clyde Hornby pouvaient en attester sans l'ombre d'un doute. Bonnie passait le plus clair de son temps à l'extérieur de l'appartement, et Clyde ne demandait jamais le moindre compte. Il s'en fichait, d'accord. Il voulait bien accorder toute la liberté du monde à son épouse, ce n'était pas un souci pour lui. Parce que quand sa femme était dehors à faire il ne savait quoi, lui-même pouvait être peinard chez lui. Bon, pour tout dire, la compagnie de Bonnie ne le dérangeait pas non plus. Même s'ils passaient la majeure partie de leur temps à se lancer des piques, c'était une dynamique qui lui plaisait plutôt bien et dont jusque-là, il s'était parfaitement bien satisfait. Mais quelque chose avait changé. Il y avait une différence entre se montrer permissif et passer pour un con fini (même s'il lui arrivait fréquemment de l'être, il le reconnaissait lui-même), et là, vraiment, il avait le sentiment d'être pris pour un con.

Il avait bien vu que le comportement de Bonnie avait changé, dernièrement. Elle était partie une semaine il ne savait où durant l'été (ce qui ne l'avait pas dérangé ou interpellé outre mesure, ça lui arrivait parfois), et depuis, elle était différente. Clyde pouvait être un idiot fini, mais il n'était pas totalement aveugle non plus. Il avait bel et bien commencé à lui soupçonner une liaison. Mais il n'avait pas cherché plus loin. Il partait du principe que tant qu'elle faisait preuve de discrétion, cela ne le concernait qu'à moitié. Sauf que pour ce qui était de la discrétion, parlons-en, justement. Depuis l'épisode du manoir des Téméraires, Clyde avait une idée plus précise de ce qui se tramait sous son nez, et à présent, la situation commençait à singulièrement lui déplaire. D'accord, il n'attendait pas de Bonnie qu'elle soit amoureuse de lui et il ne l'était pas non plus, mais il escomptait un minimum de respect. Il aurait préféré, en vérité, qu'elle lui avoue directement avoir un amant, c'était un peu moins violent, comme claque, que de découvrir ça dans les conditions où il l'avait fait. Bon, il se trompait peut-être... Mais il ne pensait pas. Dans tous les cas, il allait bien falloir qu'ils se confrontent, même si c'était le genre de conversations que le jeune homme n'avait pas la moindre envie d'avoir.
Ce soir-là, quand il rentra du travail (oui, il était allé au travail, je sais, moi aussi je trouve ça effarant), Bonnie était là, bon début. Et il ne passa pas par quatre chemins.

-Salut. Je déteste dire un truc aussi bateau, mais je crois qu'il faut qu'on parle.

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Depuis la soirée d’halloween et ce qui s’était passé au manoir des téméraires, Bonnie se sentait mal. Horriblement mal. Et ce n’était pas vraiment à cause de ce qu’elle avait pu voir et vivre là-bas, même si ça n’avait clairement pas été agréable. Non, c’était autre chose qui la tourmentait… le fait que Clyde avait forcément tout compris. C’était idiot, parce qu’elle ne pensait même pas avoir de compte à lui rendre. Ce n’était pas comme s’il pouvait imaginer une seule seconde qu’elle puisse être une épouse digne de ce nom. Mais c’était juste que… elle ne savait pas trop, elle aurait aimé qu’il découvre tout cela différemment. Elle avait déjà songé plusieurs fois à lui en parler, mais force lui était de constater qu’elle ne s’y était pas résolu. Pourquoi ? Elle n’en savait rien, tout cela la mettait mal à l’aise. Elle ne savait même pas dire pourquoi, ni comment, c’était comme ça. Elle aurait juste aimé que Clyde découvre tout cela autrement, parce qu’il semblait en même temps assez logique qu’il finisse par le découvrir. Joshua n’était pas une passade pour Bonnie, elle l’aimait du plus profond de son être. Alors, elle y allait peut-être un peu fort, mais c’était quelque chose qu’elle ressentait au fond d’elle. Bonnie savait qu’il était celui qu’elle ne pouvait qu’aimer dans sa vie, le seul qu’elle ne saurait jamais aimer. Clyde aurait forcément découvert la vérité à un moment donné, elle aurait peut-être fini par le lui dire même, mais… bref elle se sentait mal à l’aise.

Quand elle était rentrée ce soir-là, elle avait été soulagée que Clyde ne soit pas présent. Le pire c’était qu’elle se mettait à espérer qu’il ne rentrerait pas, même si elle ne se faisait pas vraiment d’illusion (il y avait quand même peu de chance qu’il ne rentre pas pour dormir dans leur appartement… lui qui adorait tant dormir). Parce qu’elle savait qu’à un moment donné, il faudrait bien qu’ils parlent de tout cela et Bonnie devait bien avouer qu’elle n’avait aucune envie de le faire. Encore une fois, elle ne savait pas vraiment l’expliquer… elle n’avait juste pas envie de devoir se confronter à cette réalité. C’était bien plus agréable de juste se contenter d’un rêve éveillé. Elle avait hésité à son tour de juste s’éloigner de chez elle pendant un temps, comme cela lui arrivait quand même bien souvent, mais elle ne pouvait pas non plus se contenter de fuir. Et donc, bien sûr, Clyde termina par faire son entrée chez eux. Et il ne manqua pas d’aller droit au but d’ailleurs, en empruntant un chemin bien direct et lui affirmant que même s’il n’aimait pas dire un truc aussi bateau, mais qu’ils devaient parler. Eh bien, elle n’avait visiblement pas le choix.

« Tu n’as qu’à t’épargner la peine. » Dit-elle alors. « Je pense que c’est assez clair de toute façon. »

Comme c’était assez évident que Bonnie avait compris de quoi le jeune homme avait envie de lui parler. De quoi voudrait-il parler d’autre ?

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était facile de lui dire maintenant qu'il devait s'épargner cette peine alors qu'il avait de toute façon prononcé la phrase qui tue et que le sujet, sans être directement évoqué, avait été mis sur le tapis. Ouais, il aurait peut-être pu s'épargner cette peine, mais pour cela, il aurait fallu que Bonnie lui parle d'elle-même, non ? D'accord, Clyde n'attendait pas forcément d'elle qu'elle lui rende des compte détaillés de ce qu'elle faisait hors de leur appartement, mais quand même... là, il avait quand même le sentiment d'être concerné par toute cette histoire, et le truc, c'était qu'il était infichu de savoir comment le prendre, comment appréhender tout ça, à ses yeux, ça n'avait pas beaucoup de sens, il faut bien le dire. En tout cas, les propos de son épouse mettaient un terme à la moindre éventuelle confusion : il n'avait pas surinterprété les faits, la jeune femme savait très bien où il voulait en venir, et elle ne niait pas (tant mieux, d'ailleurs, parce qu'il ne l'aurait pas forcément bien pris, dans ce cas... déjà qu'il avait vraiment le sentiment d'être pris pour un con). Il considéra Bonnie du regard quelques secondes. Elle avait donc bel et bien un amant. Clyde ne considérait pas qu'elle le trompait, parce que de toute façon, il n'y avait rien entre eux, mais il se sentait quand même un rien trahi. Ouais, il n'était pas amoureux de Bonnie, et réciproquement, mais il avait quand même cru que, au fil de temps, ils avaient l'un envers l'autre une sorte de... respect mutuel... Apparemment, il s'était trompé, ce qui lui laissait une nouvelle fois penser que toutes les piques à son adresse étaient finalement sincère. Il lui en fallait beaucoup pour se sentir blessé, mais là, il ne pouvait vraiment pas nier qu'il l'avait mauvaise, et en plus, il la mettait dans une situation moisie et inédite face à laquelle il ne savait pas du tout de quelle façon réagir. Il était complètement dépassé, il n'avait pas la moindre idée de comment réagir face à ça.

-Et donc... t'avais l'intention de m'en parler ou t'en as à ce point rien à foutre de ma gueule que tu comptais juste laisser couler comme si de rien n'était ?

Comme s'il n'avait pas le droit à un minimum de respect. Il était rare de voir Clyde en colère, à vrai dire, il n'en avait sans doute jamais éprouvé avant cela qu'à l'adresse de l'assassin de sa soeur... et d'ailleurs, ce n'était pas vraiment contre Bonnie qu'il était en colère, plus contre les circonstances, mais en définitive, il faut bien le dire, ça revenait du pareil au même. Ce n'était pas son geste qu'il déplorait, c'était l'impression d'être pris pour un sombre imbécile. A force, il allait vraiment finir par croire qu'il l'était effectivement.

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Bonnie aimerait réellement s’épargner cette conversation – pour une fois, elle préférait garder le silence que de discuter, ce qui était quand même particulièrement rare – mais en même temps, elle ne savait que trop bien qu’elle n’allait pas pouvoir s’en sortir. Clyde n’était pas idiot (contrairement à tout ce qu’elle pouvait dire sur lui parce qu’elle aimait se plaindre, non il était loin d’être bête), il avait bien compris ce qui se tramait entre elle et Joshua. En même temps, bon, c’était quand même sacrément évident. Mais bon, en même temps, Bonnie savait bien qu’elle ne pouvait pas espérer que Clyde fasse comme si de rien n’était. Oh, il pouvait le faire avec plein de chose mais là… eh bien, il n’avait pas spécialement tort en affirmant qu’elle aurait dû lui en parler sans doute. Ils ne s’aimaient pas, c’était quelque chose d’évident entre eux. Ils étaient mariés parce qu’ils n’avaient pas le choix, ils ne s’aimaient pas, mais ce n’était pas pour autant qu’ils se détestaient (du moins pour le moment, Bonnie ne présumait rien pour la suite). Bonnie n’avait rien dit à Clyde, mais ce n’était pas tant parce qu’elle ne voulait pas lui dire c’était juste… elle n’en savait rien.

« Je… » Je quoi ? Franchement, Bonnie n’en savait rien et pour le moment, elle était simplement sans voix. Ce n’était quand même pas le genre de chose qui arrivait très fréquemment chez elle, bien au contraire. Elle qui parlait tout le temps, qui avait toujours quelque chose à dire. Mais là, elle ne savait vraiment pas quoi dire. « Ce n’était pas facile… »

Oh non, ça ne l’était pas du tout et ça l’était d’autant moins maintenant. De son côté, Clyde pouvait coucher avec qui il veut – qu’il l’ait déjà fait ou non, elle n’en savait rien – elle ne se sentirait pas trompé, mais ça ne voulait pas pour autant dire que la situation était idéale. Parce qu’ils le veuillent ou non, ils étaient mariés. Si on apprenait que Bonnie avait une relation hors mariage, leur réputation serait touchée. La jeune femme imaginait déjà sa mère venir la voir afin de la recadrer…

« Tu sais, je l’ai pas cherché hein ! » Dit-elle alors, en croisant les bras. Elle savait bien qu’elle n’avait aucune raison d’en vouloir à Clyde, mais elle n’appréciait vraiment pas ce qu’il disait. D’accord, elle était loin d’être amoureuse de lui, mais ça ne voulait pas dire qu’elle se foutait de sa gueule non plus. « Ça m’est tombé dessus et ce n’est pas évident. Je l’aime, tu n’imagines pas à quel point je l’aime, à quel point et ça me rend heureuse et en même temps ça me fait si mal. » Bon, elle n’avait pas forcément de raison d’aborder ce sujet, mais en même temps c’était lui qui avait abordé le sujet. « Parce qu’on est marié et que je ne peux même pas l’aimer ouvertement. Qu’on ne me laisse pas la possiblilité d’être avec la personne que j’aurais choisi. »

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on, d'accord, Clyde voulait bien reconnaître que ça n'aurait pas été facile pour Bonnie de lui parler, parce que c'est le genre de conversations qu'ils n'avaient clairement pas l'habitude d'avoir tous les deux. Il voulait bien reconnaître que la situation ne devait pas être simple à avouer, car même s'ils ne se devaient rien sentimentalement, ils étaient tout de même ensemble dans les faits, et donc... Oui, donc c'était le bordel. Clyde se disait que son caractère y était peut-être pour beaucoup dans la décision de Bonnie de se taire, il n'empêche qu'il se sentait quand même blessé de ne pas avoir été mis dans la confidence. Il avait vraiment le sentiment d'être pris pour un con dans cette affaire, et franchement, ça l'emmerdait royalement. Il pensait mériter cette vérité. D'accord, il n'était pas un mari digne de ce nom, mais il était quand même le seul mari au monde, peut-être, qui n'était pas tant blessé par le fait d'être cocu (si on pouvait vraiment appeler ça comme ça) que par le fait de ne pas avoir été prévenu à ce sujet. Que Bonnie file le parfait amour avec Hoover, c'était son problème, ça la regardait, mais qu'ils le veuillent ou non, parce qu'ils étaient mariés, ça le concernait aussi. Il s'était imaginé qu'il y avait une certaine transparence entre eux, qu'ils pouvaient se dire à peu près tout. Il n'en était plus si spur, à présent, et il n'aimait vraiment pas ça. Clyde espérait quelque chose... genre des excuses, un truc du genre, tout simplement. Mais non, à la place, elle se défendit une fois encore, et il eut à nouveau le sentiment qu'elle le prenait pour ce qu'il n'était pas.

Il le savait bien, qu'elle ne l'avait pas cherché, il se doutait bien qu'elle n'avait pas fait la tournée des hommes jusqu'à trouver l'amant idéal (et pour tout dire, même si ça avait été le cas, il n'en aurait rien eu à battre du moment qu'elle aurait pris la peine de lui en parer). Et il voulait bien croire qu'elle l'aimait, il avait bien vu comment le couple se comportait durant la soirée d'Halloween, mais une fois encore, c'était pas ça, le problème... enfin si, un peu, parce que si c'était du sérieux entre eux, ça le foutait encore plus dans la merde. Il prit une grande inspiration avant de reprendre la parole. Il voyait bien qu'elle était dépassée par ce qu'elle vivait.

-T'es pas la seule à qui on a pas laissé le choix, tu le sais, ça, pas vrai ? répliqua Clyde pour commencer. Parce que lui aussi n'était pas forcément enchanté d'avoir eu droit à son petit mariage arrangé traditionnel, même s'il ne courrait pas, pour sa part, après le grand amour. J'ai jamais dit que tu l'avais cherché ou je sais pas quoi, mélange pas tout. J'ai juste dit que t'aurais dû m'en parler... parce que bon, si t'as un mec dans ta vie, maintenant, j'imagine que ça va nous demander d'organiser pas mal de trucs.

Pour qu'elle vive son histoire sans que personne ne l'apprenne. Et dire qu'il détestait l'organisation.

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Bonnie n’avait au final aucune idée de la manière dont elle devait… s’expliquer avec Clyde. Franchement, elle ne pensait pas que les choses allaient se passer comme ça. Quand elle avait commencé son histoire avec Joshua, sans qu’elle ne le prévoir vraiment, elle avait su qu’elle se mettait dans une situation vraiment problématique. Cependant, elle ne pensait pas que les choses se passeraient comme ça. D’accord… dans l’idéal, il aurait fallu que Clyde ne soit pas du tout au courant en fait. Même si ça n’était pas du tout l’idéal en réalité. Bonnie ne savait pas si elle était soulagée ou non que son époux soit au courant de sa relation avec Clyde. En un sens, ça lui enlevait quand même un poids sur la conscience. Même si elle n’avait aucune idée de comment les choses allaient se passer. Clyde n’était évidemment pas ravi. Mais Bonnie ne savait finalement pas s’il était en colère parce qu’elle avait une relation avec quelqu’un, qu’elle le trompait en somme (même si on ne pouvait pas vraiment dire qu’ils avaient une relation ensemble, quand bien même ils étaient officiellement mari et femme), ou si c’était juste le fait qu’elle lui ait caché la vérité. Bonnie ne savait pas comment elle aurait pu lui dire ça. Ce n’était pas le genre de chose qu’elle aurait pu dire au détour d’une pique qu’ils se lançaient constamment. Et pourtant… elle aurait dû le faire sans doute. Elle allait s’en rendre compte encore plus d’ailleurs.

Parce que Clyde souligna évidemment qu’elle n’était pas la seule à qui on n’avait pas laissé le choix concernant ce mariage. Ça c’était sûr, ils étaient tous les deux dans le même bateau. Ils vivaient la même situation, ils subissaient la même situation. Si on avait donné le choix à Clyde, il ne l’aurait pas du tout accepté comme femme. Clyde affirma qu’il n’avait pas dit qu’elle l’avait cherché, mais qu’elle aurait dû lui en parler. Parce qu’ils allaient devoir s’organiser.

« Nous ? » Demanda-t-elle sans cacher sa surprise. Elle n’y pouvait rien, la jeune femme ne pouvait pas s’empêcher de se sentir surpris en entendant Clyde parler d’organisation d’une part (parce que dans le genre, le jeune homme était loin d’être organisé), mais surtout qu’il affirmait que ça allait leur demander de l’organisation. À eux deux donc. « Tu vas m’aider ? »

Elle était surprise oui. Elle ne savait même pas si elle comprenait bien les propos de Clyde d’ailleurs, peut-être qu’elle se faisait simplement des idées. Mais il venait quand même bien de dire qu’ils allaient devoir faire preuve d’organisation si elle avait un mec dans sa vie. Clyde ne lui demandait même pas de quitter Joshua, ou elle ne savait quoi. Bon… elle se sentait vraiment bête.

« Je suis désolée. » Dit-elle alors, mettant quand même sa fierté de côté pour s’excuser auprès de Clyde. Non pas que ça soit impossible, mais en fait ils ne parlaient jamais comme ça d’habitude. « Je pensais… je ne sais pas, que tu m’en voudrais. »

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écidément, Clyde ne savait s'empêcher de se sentir un peu vexé par la manière dont Bonnie avait l'air de le considérer, et pourtant, il fallait y aller pour le blesser, d'ordinaire, tant tout lui passait au-dessus de la tête. Elle avait de bonnes raisons de lui avoir caché la vérité, elle n'avait aucune raison de savoir comment il allait réagir, mais quand même, qu'elle se montre si surprise de l'entendre affirmer qu'il allait l'aider, ça lui donnait l'impression que, même après avoir passé tout ce temps ensemble (même s'ils s'évitaient et s'envoyaient des piques constamment), elle ne le connaissait pas. Enfin, c'était idiot de ramener la situation à lui, en l'occurrence. C'était de Bonnie, qu'il s'agissait, pour le moment, et Bonnie se retrouvait dans une situation difficile, qui le concernait aussi, par ricochet, il était normal qu'ils s'entraident. C'était le mieux à faire, en tout cas. Il était bien incapable de lui en vouloir, encore, de toute manière, pas alors qu'elle venait de s'excuser auprès de lui, des mots qu'il ne s'était pas attendu à entendre de sa part. Il songea à la chambrer à ce sujet, d'ailleurs. Mais il se retint, elle avait pris sur elle pour s'excuser, il appréciait ces excuses à leur juste valeur. A situation inédite, réactions inédites. Ils allaient peut-être avoir la conversation la plus sérieuse qu'ils aient jamais eue depuis leur mariage.

-Ca demande beaucoup trop d'énergie d'en vouloir aux gens, j'ai laissé tomber depuis longtemps, répliqua-t-il dans un sourire en coin. Mieux valait rire que pleurer de cette situation, au fond. Je dis pas que je vais sauter au plafond, ça risque de nous foutre dans la merde, tes histoires. Mais si t'es amoureuse de ce type, je vais pas t'empêcher de le voir. Au contraire, même. Elle était libre de faire ce qu'elle voulait, et il ne voulait pas qu'elle se rende inutilement malheureuse. Il l'aimait bien, Bonnie. Il le montrait mal, mais il l'aimait bien, et ça ne les mènerait nulle part de la brimer. Au contraire, ce serait encore pire. T'as pas l'intention de divorcer, si ?

En soi, ça ne le dérangerait pas, à lui. Il était un célibataire dans l'âme, et redevenir célibataire pour de bon lui irait très bien. Le souci, c'est que s'ils divorçaient, ils allaient en baver. Foutre ses parents en rogne, ça ne lui déplaisait pas, mais ça l'emmerderait quand même qu'on lui coupe les vivres. Ceci dit, c'est Bonnie qui aurait le plus à perdre des deux. On sait ce que le commun des abrutis pense des femmes divorcées. L'affaire virerait au scandale. Ce qui pouvait être un risque à prendre. Mais est-ce qu'il en vaudrait réellement la peine ?

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Bonnie leva les yeux au ciel quand Clyde affirma que cela demandait beaucoup trop d’énergie pour qu’il continue de le faire. Il était désespérant. Bon, la jeune femme devait bien avouer que ça l’arrangeait tout de même qu’il ne soit pas rancunier et qu’il décide donc de ne pas lui en vouloir. Elle n’avait pas spécialement envie de recevoir les reproches de son mari alors qu’elle se contentait juste… eh bien, d’être amoureuse. Enfin, bon, à choisir, la jeune femme préférait donc qu’il prenne les choses comme ça et elle s’en voulait sérieusement de ne pas l’avoir deviné avant. Elle aurait dû le savoir. Non parce que Clyde était exaspérant, mais il l’était depuis… eh bien, depuis toujours. À force, elle osait croire qu’elle commençait à le connaître quand même. Mais pas assez apparemment, parce qu’elle avait cru qu’il lui en voudrait et maintenant, elle s’en voulait. Elle regrettait d’avoir cru qu’il lui reprocherait d’être amoureuse, d’avoir une relation hors de leur mariage (alors qu’ils savaient bien tous les deux que ce mariage n’avait de réel que sur le papier, qu’ils se contentaient surtout de supporter au quotidien).

En tout cas, pour la première fois de leur vie, il semblait qu’ils allaient donc avoir une conversation vraiment sérieuse. C’était un peu étrange. Clyde confirma donc qu’il n’allait pas sauter au plafond, parce que ça les mettait dans une situation quand même vraiment complexe, mais il n’avait pas l’intention de faire quoi que ce soit pour l’empêcher de voir Joshua. Tant mieux. Bonnie devait bien avouer qu’elle se sentait quand même sacrément rassurée. Elle fut cependant, encore une fois, surprise quand il lui demanda si elle avait l’intention de divorcer. Surprise oui et non, en même temps, parce que c’était forcément une question qu’il était en droit de se poser (et elle de se poser). Mais elle ne pensait pas qu’il le ferait, en grande partie parce qu’il serait du genre à considérer que ça le fatiguerait trop de se préoccuper de ça.

« Je ne vais pas te mentir, j’y ai forcément pensé. Et pas que maintenant. » Elle était sincère en effet, elle y avait même pensé depuis le jour où elle avait appris que ses parents voulaient lui faire épouser Clyde. Bon, forcément, y penser ça ne voulait rien dire. « Mais non, je ne le ferais pas. » Ça serait mieux, tout de même, Bonnie aimerait bien tout plaquer et juste être avec Joshua sans se préoccuper du reste. Sauf qu’elle savait qu’elle ne pouvait pas se contenter de tout plaquer, elle ne savait que trop bien les conséquences. Que ça soit auprès de ses parents, de ceux de Clyde, ou même de la société en elle-même. Et puis, si elle faisait ça à Clyde, elle devait bien avouer qu’elle s’en voudrait. Il ne méritait pas plus ça qu’elle après tout. « Ce n’est pas que je tiens absolument à ne pas me débarrasser de toi. » Dit-elle dans un fin sourire, reprenant un ton plus léger comme ils en avaient l’habitude. Non parce que le sérieux, en fait, ça allait cinq minutes. « Mais je sais que tu ne t’en sortiras jamais sans moi. »

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lyde ne s'offusquait pas le moins du monde du fait que Bonnie lui apprenne de but en blanc avoir déjà pensé au divorce, et même avant leurs noces, d'ailleurs. C'était logique, elle ne lui avait jamais caché le fait que leur vie ne l'épanouissait pas du tout et qu'il aurait été parmi les derniers de sa liste si on lui avait laissé choisir son mari. Ca pourrait le blesser de son côté si lui avait des sentiments pour son épouse, mais puisqu'il n'en était rien, il n'était juste pas surpris. La seule différence entre eux, c'est que le jeune homme, lui, ne se plaignait pas de son mariage. Parce qu'il savait qu'on l'y aurait contraint à un moment ou à un autre, parce qu'il ne voyait ça que comme une formalité parmi tant d'autres qui ne les privait pas pour autant de leur liberté respective, et parce que l'amour et ses contrariétés, ça lui passait largement au-dessus. En soi, redevenir célibataire ne le dérangerait pas (ce n'est pas comme si ça bouleverserait grand-chose à ses habitudes, dans le fond), ce qui le dérangeait, c'était la perspective de finir à la rue et sans le sou, ou encore celle de voir ses parents lui organiser un nouveau mariage à la va-vite, qui, très probablement, serait beaucoup plus chiante que ne l'était Bonnie... beaucoup plus présente, évidemment.

Aussi, il fut quand même rassuré d'entendre que Bonnie n'envisageait pas le divorce. En même temps, pour elle non plus, ce ne serait pas forcément une bonne option. Comme les gens étaient complètement stupides, ils n'avaient que trop tendance à regarder les femme divorcées de travers, comme si c'était de leur faute. Les hommes divorcés étaient plus tranquilles de leur côté, mais ce n'était pas pour autant une situation d'avenir pour Clyde. Alors oui, autant faire comme ça, être mariés sur le papier et laisser Bonnie et Hoover vivre leur histoire discrètement... L'ennui c'est que si ça avait l'air très simple en soi, ça ne l'était peut-être pas tant que ça en réalité. Sur la durée, ça posait bien évidemment des problèmes, et à plus d'un titre. Est-ce qu'ils pourraient vraiment mentir comme ça toute leur vie ? Ca semblait quand même invraisemblable. La situation semblait plus que temporaire.

-Tu pourrais être surprise, affirma Clyde avec un sourire en coin quand Bonnie affirma qu'il ne s'en sortirait pas sans elle. En même temps, elle était si souvent absente que ça se confirmait difficilement. Il serait une loque sans elle, oui, mais il était déjà une loque dans tous les cas. Et ton don Juan, il en pense quoi ?

Oui, pour une fois, c'était lui qui ramenait la conversation aux choses sérieuses. Parce que tout n'était pas encore réglé. Et parce qu'ils n'étaient pas que deux dans cette affaire.

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À choisir, dans le meilleur des mondes, Bonnie préfèrerait largement terminer maintenant tout ce qui pouvait la lier à Clyde et partir vivre son amour avec Joshua. Sauf que ce n’était pas un monde parfait. En soit, elle n’avait rien contre son époux, mais bien sûr il était évident qu’ils ne s’entendaient pas du tout et qu’ils n’étaient clairement pas fait pour vivre ensemble. Autant dire qu’ils seraient sans doute mieux sans ce mariage, si on enlevait les conséquences que cela aurait sur eux. Sur elle principalement, elle se doutait quand même que Clyde risquerait de s’en sortir mieux qu’elle, même s’il était évident que ses parents ne manqueraient pas l’occasion de tenter de rattraper l’échec de leur mariage. Au fond, Bonnie n’avait donc aucune idée de comment les choses allaient se passer, de comment les choses allaient durer comme ça, mais… elle savait qu’elle ne pouvait pas juste prendre la décision de tout envoyer balader. Pour elle et pour Clyde, parce que même si elle ne l’aimait pas, elle avait quand même un peu de respect pour lui. Il lui tapait sur les nerfs comme jamais, mais cela ne voulait pas dire qu’elle le détestait non plus. Pas comme avant, clairement, parce qu’au fond elle avait commencé à le connaître.

En tout cas, elle disait que le jeune homme ne pouvait pas s’en sortir sans elle, mais elle n’était pas entièrement sérieuse. Bonnie se contentait surtout de plaisanter, un peu plus détendue que quand elle avait passé le pas de la porte de son appartement et que Clyde lui avait clairement fait comprendre qu’il était au courant pour sa relation avec Joshua. Bonnie ne répondit rien du tout quand Clyde revint sur le fait qu’elle pourrait être surprise de la manière dont il serait capable de s’en sortir sans elle. En soit, elle se disait qu’il pourrait très bien y arriver. Mais elle n’avait pas spécialement envie de tenter le diable. Ce fut Clyde qui relança le sujet de conversation sérieux en lui demandant ce que pensait Joshua de la situation (en le qualifiant de Don Juan au passage).

« Je n’en sais rien. » Dit-elle alors, n’appréciant pas spécialement de dire ça. Mais effectivement, Bonnie n’avait aucune idée de ce que Joshua pensait du fait qu’elle ne pouvait pas réellement divorcer. Ils n’en avaient pas spécialement parlé et jamais Joshua ne lui avait demandé de divorcer d’ailleurs, mais ça ne voulait pas dire que la situation était agréable pour lui. Dans tous les cas, elle était loin d’être agréable pour quelqu’un, ils ne pouvaient pas réellement s’y retrouver tous les trois. « Tu sais, on ne prend pas vraiment la peine de parler de toi. »

Ajouta-t-elle alors. C’était vrai, on ne pouvait pas dire que Joshua et elle prenaient la peine de parler de lui. Non pas qu’ils n’aient jamais abordé le sujet, parce que concrètement Bonnie était mariée et que ça n’avait rien d’agréable pour eux, mais ils ne passaient pas leur temps à en parler.

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on, Bonnie avait le mérite de lui répondre honnêtement quand elle affirmait qu'elle ne savait pas précisément ce que son amant pensait de la situation, et donc du fait qu'elle soit mariée avec lui, mais Clyde trouvait cette vérité relativement dommageable. C'était bien, de porter des oeillères, de voir au jour le jour et de prendre le temps de découvrir ce qu'il pouvait en être... c'était d'ailleurs une philosophie de vie que Clyde, en bon hédoniste, se plaisait bien souvent à adopter, mais dans une situation telle que celle-ci, qui l'air de rien le concernait, le jeune homme apprécierait qu'elle s'intéresse à la question. Il n'était pas du genre à stresser pour l'avenir, de manière générale, il attendait de voir, mais là... là, ce n'était pas pareil parce que cette décision ne lui revenait pas, parce que d'autres avaient une partie de sa situation entre les mains. Il n'était pas un mania du contrôle, mais en vérité, il aimait avoir un minimum de prise pour les choses. Pour une fois, il avait l'impression que c'était lui qui se souciait de la situation, et Bonnie qui s'en foutait... mais bon, il se doutait que les apparences devaient être trompeuses. En attendant, la situation n'avait pas besoin de se résoudre tout de suite, mais avoir un semblant de début de résolution pourrait bien ne pas être un luxe.

-Vous devriez, je suis un sujet de conversation fascinant, répliqua Clyde dans un sourire quand Bonnie lui répliqua qu'elle et Joshua ne passaient pas leur temps à parler de lui. Encore heureux... ça le gênerait un peu, l'air de rien. Mais qu'il arrive de temps à autre sur le tapis semblait quand même un rien logique au vu de la situation. Et ce n'était pas parce que son Joshua ne disait rien qu'il en pensait moins... et puisqu'elle avait crevé l'abcès avec lui... il faudrait peut-être qu'elle crève aussi l'abcès avec l'amant, que ça lui plaise ou pas. Et pas parce que parler de lui devait être une joie de tous les instants (quoique...). Et il va bien falloir que vous vous y intéressiez, tu fais ce que tu veux, mais j'ai pas envie de m'attirer des ennuis à cause de vous. Ni te ramasser à la petite cuillère parce que vous aurez attendu trop longtemps pour causer un brin de moi.

Il avait été tenté de rajouter un "entre deux galipettes" de mauvais goût, mais bon, ce n'était pas forcément une situation qu'il avait spécialement envie de visualiser, pour tout dire. Mais bon, là, en fait, il faisait de son mieux pour être pragmatique, même si ce n'était pas son genre ni dans ses habitudes. Mais bon, par moments, il fallait savoir leur tordre le coup, à ces habitudes... Avant de revenir à une bonne vieille routine.

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Bonnie leva les yeux au ciel à la remarque de Clyde, quand il affirma qu’il était un sujet fascinant. Mais bien sûr. La jeune femme était sûre qu’en réalité, son époux ne pensait pas un traitre mot de ce qu’il disait, qu’il ne pouvait quand même pas envisage qu’ils passent leur temps à parler de lui. Bonnie et Joshua avaient bien d’autre chose à faire en même temps. Et puis, concrètement, la jeune femme ne pouvait pas nier le fait que moins elle parlait de Clyde avec Joshua, mieux elle se portait. Parce que… eh bien, c’était lâche, mais elle avait juste pas envie de gâcher quoi que ce soit avec l’homme qu’elle aimait. Ils savaient parfaitement quelle était leur situation, ils en avaient tous conscience maintenant puisque Clyde était au courant (et qu’il n’avait pas l’intention apparemment de les empêcher de faire quoi que ce soit). Joshua savait bien qu’elle était mariée, Bonnie en avait conscience aussi… mais ce n’était pas pour autant que Bonnie avait envie d’en parler avec Joshua. Parce qu’elle craignait en un sens que ce dernier finisse par lui dire que c’était trop dur pour lui, qu’il ne pourrait pas le supporter… ou qu’il lui demande de divorcer. Ce qu’elle ne pensait pas pouvoir faire, que ça soit pour elle, mais aussi pour Clyde. Bref, au final, c’était aussi bien de ne pas en parler du tout, comme ça Bonnie était sûre qu’elle n’allait pas lancer une conversation désagréable. Et chaque moment qu’elle passait en compagnie de Joshua, elle avait envie qu’ils soient bien. Même si… elle allait bel et bien devoir discuter de tout cela avec Joshua à un moment ou à un autre… elle en avait bien conscience.

« Je n’ai pas l’intention de te laisser me ramasser à la petite cuillère. » Rétorqua-t-elle, parfaitement sincère. Pour la simple et bonne raison qu’elle considérait qu’il n’y avait aucune raison qu’elle se retrouve à être ramassée à la petite cuillère un jour, même si elle ne pouvait pas vraiment le garantir. Elle n’avait aucune envie que ça soit le cas, elle avait envie de se dire qu’elle pouvait juste être bien et heureuse avec Joshua. Et puis si jamais ça devait arriver… elle n’avait pas spécialement envie de laisser Clyde avoir un tel rôle, quand bien même elle ne pouvait pas être sûre que ça puisse être possible. Mais ça n’arriverait pas. « Je vais parler de tout ça avec lui. » Dit-elle alors, pour confirmer à Clyde qu’elle allait bel et bien aborder le sujet avec Joshua. « Définitivement, je ne te connaissais pas à ce point prévoyant. Toi qui joue les personnes qui ne se préoccupent de rien, tu cachais bien ton jeu. »

Elle se moquait un peu de lui, bien sûr, mais en un sens elle était quand même un peu sérieuse. La jeune femme trouvait quand même Clyde particulièrement préoccupait contrairement à d’habitude, alors qu’il était plutôt du genre à laisser passer tout au-dessus de sa tête sans se préoccuper de rien.

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C

lyde se doutait bien du fait que Bonnie, si elle devait vraiment finir par devoir être ramassée à la petite cuillère, ne le choisirait pas spécifiquement pour tenir ce rôle, mais qu'elle le veuille ou non, eh bien, ce serait lui qu'elle croiserait au quotidien dans ce cas-là, et il serait sans doute l'une des rares personnes avec lesquelles elle pourrait parler de sa situation. Peut-être la seule, même (enfin, Clyde osait l'espérer un peu quand même, parce qu'il préfèrerait que Bonnie ne parle pas de sa liaison avec tout le monde. Passer pour le cocu de service, il s'en foutait, ce n'était pas comme s'il avait une réputation à tenir dans tous les cas, mais la rumeur, quand il y avait trop de confidents, était une traînée de poudre, et il tenait à sa tranquilité lui). Alors bon... on n'était jamais sûr de rien. Et même si Clyde ne souhaitait pas que l'idylle de Bonnie finisse en queue de poisson, vu les circonstances, il y avait quand même de bonnes chances pour qu'elle n'ait pas une issue très heureuse. Bon, dans tous les cas, elle allait parler à Joshua, c'était au final le plus important, il faut bien le dire. Aussi, Bonnie constata-t-elle qu'il était prévoyant... Bah ouais... D'accord, c'était normal qu'elle n'ait pas pris ça en considération, mais il apprécierait que son épouse admette qu'elle ne connaissait pas un centième de ce qu'il était. Bon, il aimait bien être considéré comme un glandu, et il faisait beaucoup d'efforts pour que cela reste le cas. Mais quand même. Il avait pensé que Bonnie avait compris qu'il n'était pas juste un crétin insupportable. Il s'était trompé. C'est bête, mais il se sentirait presque un peu vexée, en réalité.

-Je me préoccupe de mon confort, c'est tout, répliqua-t-il, si je me mêle pas de tes affaires maintenant, je vais devoir le faire au centuple plus tard et ça, tu vois, ça me fatigue, répliqua-t-il alors, toujours avec légèreté. C'est vrai que s'il voulait que son interlocutrice la considère autrement, il faudrait peut-être qu'il fasse les choses autrement, mais en même temps, il apprécierait juste... qu'elle le ressente sans avoir rien besoin de dire. Bref, lui aussi était capable de contradictions. Même s'il ne tardait jamais à admettre que les contradictions étaient bien trop fatigantes. Surtout ne me remercie pas, ajouta-t-il tout de même.

Parce que à part manifester son étonnement à plusieurs reprises, Bonnie ne l'avait pas remercié pour son silence ou son soutien. C'est pas qu'il voulait qu'on lui envoie toutes les fleurs du monde. Mais justement, puisque ses efforts étaient rares, il apprécierait qu'ils soient reconnus et appréciés. Enfin, ce n'était pas si grave non plus, au pire...

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Bon, d’accord, Bonnie ramenait sans doute un peu trop souvent le fait que Clyde était un glandu de service sur la table, mais ce n’était pas comme s’il savait donner une autre image de lui-même. Du moins, en temps normal, parce que là clairement… il ne manquait définitivement pas de prévoyance. Il se préoccupait de beaucoup de chose, bien plus que Bonnie d’ailleurs. Sans doute parce qu’en réalité, elle ne pouvait pas nier qu’elle n’avait pas réellement besoin de se préoccuper de grand-chose. Dès sa sortie de Poudlard, on l’avait marié à Clyde, on l’avait installé dans cet appartement et elle profitait juste tout simplement de la vie et de l’argent de son mari. Autant dire qu’elle n’avait quand même pas beaucoup de préoccupation… sauf que forcément, avoir un amant, ce n’était pas rien. Elle était sur un petit nuage avec Joshua, mais ce n’était pas pour autant qu’elle ne devait pas redescendre sur terre un peu de temps en temps.

Clyde lui affirma qu’il se contentait surtout de se préoccuper de son confort, parce que ‘il ne le faisait pas maintenant, ça allait être pire ensuite. Ça, elle voulait bien le comprendre. En tout cas, elle savait qu’elle n’avait pas d’autres choix que de parler avec Joshua, que de mettre un peu tout cela au clair. Ce n’était pas tout que Clyde soit au courant, qu’il accepte et qu’il décide de les couvre, il fallait quand même que elle et Joshua soit discret et surtout… il faudrait que Joshua accepte tout ça. Accepte le fait que Clyde les couvrait, mais qu’elle ne pourrait pas décider de tout abandonner, de le ruiner en demandant le divorce. Bonnie tiqua un peu quand Clyde lui fit comprendre qu’elle pourrait quand même le remercier… c’était vrai qu’elle ne se montrait quand même pas toujours très agréable avec son époux. Et elle le regrettait par moment. Il fallait dire qu’elle ne savait pas toujours comment elle devait s’y prendre avec lui. Par moment, elle le détestait vraiment, parce qu’il était celui en quelque sorte qui l’empêchait d’être aussi libre qu’elle aimerait (alors qu’il n’avait pas choisi plus qu’elle ce mariage, mais il en était le témoin, la démonstration en tout cas), de pouvoir être avec l’homme qu’elle aimait. Mais… elle savait bien qu’elle ne pouvait pas le détester vraiment et au fond, elle l’appréciait même. Et en cet instant précis, c’était même prouvé qu’elle avait de bonne raison de l’apprécier.

« Merci Clyde. » Affirma-t-elle alors, pour répondre à sa remarque. Elle n’avait pas besoin de se forcer, il était évident qu’elle devait quand même le remercier et il était clair surtout qu’elle aurait dû le faire avant même. « Merci beaucoup. » Et sur ces mots, elle s’approcha de son interlocuteur pour juste le prendre dans ses bras. D’accord, elle ne le faisait jamais en temps normal et elle ne le referait sans doute pas, mais c’était juste histoire de. L’étreinte fut de courte durée quand même il ne fallait pas exagérer. « Tu en veux encore ? » Demanda-t-elle alors, dans un grand sourire.

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B

on, d'accord, peut-être que Clyde était parti avec un peu trop d'insistance à la pêche aux remerciements, mais le fait est qu'il avait le sentiment de réellement les avoir mérités. Franchement, il était un mari nul les trois quarts du temps, mais l'air de rien, en situation de crise, il était peut-être le meilleur mari qu'elle pouvait bien espérer, alors oui, un minimum de gratitude, quand même, il devait bien admettre qu'il ne serait pas contre. Et au final, ce fut ce qu'il obtint bel et bien, et au-delà de ce qu'il avait quémandé. Elle ne se contenta pas de prononcer le mot "merci" (et deux fois qui plus est) avec une sincérité qui ne lui donnait pas lieu de douter de la sincérité de son propos, elle le serra même dans ses bras. Bon, ce fut rapide, ça ne dura qu'un instant (et tant mieux, parce que plus longtemps, ce serait vraiment devenu gênant), mais l'air de rien, cétait sans doute plus que tout ce qu'elle lui avait accordé depuis qu'ils s'étaient dit à contrecoeu oui à l'église. Alors c'était bizarre, mais ça faisait plaisir quand même de considérer que, pour une fois, Bonnie ne le considérait pas juste comme un petit crétin inconséquent qui se fichait de tout et n'était capable de rien. Ce serait mentir que de prétendre que ce n'était pas en partie le cas, c'est sûr, mais à circonstances exceptionnelles, comportement exceptionnel, et à choisir, il préférait que les efforts qu'il fournissait auprès de son épouse soient reconnu pour ce qu'ils étaient. Après tout, ce n'était pas si instinctif que cela, pour lui, de faire des efforts, on pouvait même affirmer que c'était parfaitement contre-instinctif.

-Hum, non, ça ira, c'était bien assez flippant comme ça, répliqua Clyde dans un sourire amusé.

En même temps, c'est vrai que ça l'était un peu. Ou bizarre, plutôt, c'est sûr qu'il exagérait un tantinet en disant ça, mais maintenant qu'elle avait accepter de le remercier, il n'allait pas se montrer davantage insistant et il consentait à ce que leur conversation gagne en plus de... légèreté. Qui sait de quoi demain serait fait, ce qui est sûr, en tout cas, c'est que ça allait être... plus délicat que ne l'avait été leur quotidien jusqu'alors. Mais ce n'était pas bien grave, après tout. Ils s'adapteraient, et ça irait très bien comme ça. Il n'y avait pas besoin d'en rajouter ou alors ça allait frôler le mélo révulsant, et là vraiment, il allait se sentir particulièrement mal à l'aise, il ne s'agirait pas de charrier, moi aussi.

-Et c'est pas tout ça, mais je vais faire la sieste.

Une manière imparable de mettre un terme à une conversation un tantinet trop sérieuse. Et celle-ci l'avait été, c'est sûr.

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J'ai manqué un épisode ? [pv Bonnie <33]

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