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 Aux enfants de la chance - Rafa

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Robin Hammond
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Message#Sujet: Aux enfants de la chance - Rafa    Aux enfants de la chance - Rafa  Icon_minitimeJeu 15 Avr - 22:19

❝Rafa & Robin ❞Aux enfants de la chanceCommencer son premier boulot, même en tant que stagiaire, voilà quelque chose qui a tout de suite enthousiasmé Robin. Quand elle revient en Angleterre, après deux ans à parcourir le monde, la jeune femme comprend vite que rester chez elle ne sera pas possible. Répondre aux invitations des amies de sa mère et aller dans des évènements mondains à la chasse au mari avec sa sœur l’horrifie. Tout plutôt que de végéter de la sorte. Non pas qu’elle critique ceux qui choisissent cette vie, mais très peu pour elle. Il en a fallu de la persuasion pour que son père accepte de la laisser travailler. Résolument plus jeune que le reste de sa famille, elle est en décalage par rapport à leur mentalité. S’ils s’aiment tous, ils ne se comprennent pas toujours pour autant et ce fut un point de friction entre eux pendant de nombreuses semaines. Heureusement, la jeune femme a finis par avoir gain de cause. Quoiqu’elle ne travaille toujours pas au Ministère comme elle le souhaiterait, elle travaille tout de même dans le juridique, allant même jusqu’à coupler ça avec sa seconde passion : le Quidditch.

Malgré tout, il ne faut pas s’étonner que le travail de bureau, au bout de quelques semaines, soit déjà moins attrayant qu’au début. Il faut dire que H&A est une entreprise qui marche bien. Installée depuis un peu plus de deux décennies, elle s’est faite une place dans le monde du Quidditch anglais et s’étend déjà à l’international. Les contrats sont en béton armé et il y a peu de choses qui échappent à ses collègues. Concrètement, on ne peut pas nier qu’il y a du travail à faire, mais celui-ci est répétitif et peu exaltant. En particulier pour une jeune fille de vingt-deux qui a un peu la bougeotte et ne rêve que de défendre la veuve et l’orphelin.

Il faut dire que l’histoire de Joan l’a particulièrement révolté. Robbie n’est pas naïve et elle sait que les brimades ont toujours existé à Poudlard. Elle-même a toujours eu la chance de ne jamais avoir dû en subir, mais elle sait que ce ne fut pas le cas de tout le monde. Quoique les choses n’aient jamais été dites, elle soupçonne plusieurs personnes de sa connaissance d’avoir fait partie des victimes de sang pur mal intentionnés. Pas politicienne pour un sous, elle ne comprend pas ce relent de xénophobie envers les nés-moldus et autres sorciers dont on ne juge pas la lignée assez ancienne et donc digne d’utiliser la magie. Si personne ne sait exactement comment leurs pouvoirs se développent et ce qui fait qu’un enfant en aura ou non, une chose est sûre, aucun d’eux n’est habilité à décider qui en est méritant ou non pour autant.

Depuis, elle se sent frustrée. Un peu comme si elle perdait son temps au lieu d’essayer de faire sa place dans ce nid de vipères qu’est le Ministère. Là, elle pourrait changer les choses, songe-t-elle. Peut-être pas au début, mais petit à petit, avec les années, elle se plaît à penser qu’elle aura l’influence nécessaire pour le faire. Quand madame Mornil demande qui est partant pour une mission au Ministère, Robin se porte volontaire sans même savoir ce qu’elle aura à faire Elle rêve d’un changement de décors pour briser la monotonie de sa journée.

Après la pause de midi, elle fait ses pas dans l’Atrium du Ministère, encore une fois impressionnée par la grande du bâtiment. Le huitième étage a quelque chose d’oppressant avec ses grands feux de cheminée d’où vont et viennent des sorciers à l’air affairés. Il y a un brouhaha incroyable qui témoigne de l’activité de l’institution et tandis qu’elle tend sa baguette à la préposée pour qu’elle examine celle-ci, elle se surprend à l'envier malgré son poste de standardiste.

- Quel service ?, demande celle-ci sans lever les yeux.
- Département des transports magiques. Demande d’ouverture d’une zone de transplanage.
- Sixième étage, prenez l’ascenseur sur votre droite. Suivant !

L’échange a duré quelques secondes et la jeune femme n’a même pas lever les yeux de son dossier. Elle rend sa baguette à Robin qui se dirige vers l’ascenseur indiqué. Ce n’est pas la première fois qu’elle vient au Ministère, son oncle travaille ici, mais elle se perd toujours un peu dans les couloirs. L’ascenseur est rempli et la jeune femme se glisse in extrémiste entre deux sorciers qui parlent de l’enlèvement de Gaïa Yaxley et elle les écoute avec attention jusqu’à ce qu’elle arrive à destination. La juriste cherche le bureau de transplanage distraitement tandis qu’elle songe à ce qu’elle vient d’entendre. Il faut dire que l’enlèvement de la jeune mondaine est sur toutes les lèvres et jusqu’à présent, personne ne sait vraiment ce qu’il est advenu d’elle. Perdue dans ses pensées, elle se cogne contre une chaise et s’excuse machinalement avant de se rendre compte que personne n’y est assis et qu’elle parle à l’objet plus qu’autre chose. Le rouge lui monte légèrement aux joues, mais elle choisit d’en rire. Puisqu’elle est disponible, Robin y prend place, constatant qu’il y a une file d’attente assez importante. Elle aurait dû prendre un livre, tant pis. Il y a des magazines un peu plus loin et elle voit un Sorcière Hebdo qui traîne, elle se lève pour le prendre et se faisant, croise un visage qui lui semble familier. Presque grossièrement, elle le dévisage sans discrétion et finalement un sourire éclaire son visage quand elle comprend à qui elle a affaire.

- Rafael ? Merlin, qu’est-ce que tu fais ici ? Je pensais que tu vivais à Dublin, sourit-elle.

Rafael ou Rafa, son premier béguin. Heureusement, pense-t-elle, il n’en a jamais rien su. La jeune femme se souvient avec tendresse des larmes qu’elle a versé quand il lui a appris qu’il démissionnait de l’équipe et du drame que ce fut pour elle quand, un an plus tard, il quitta Poudlard. De tout ça, il ne reste qu’un souvenir attendri et la curiosité de revoir un ancien de sa maison.
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Message#Sujet: Re: Aux enfants de la chance - Rafa    Aux enfants de la chance - Rafa  Icon_minitimeDim 18 Avr - 20:13

Aux enfants de la chanceRobin & Rafa

-Ecoutez, patron, j’ai jamais discuté vos ordres, mais là…
-Ben voilà, répond Callahan avec flegme, sans même lever les yeux du papelard qu’il lit. Continue comme ça.

Rien n’y fait. Aucun argument, aucune protestation, rien. Le patron n’en démord pas ; si son second savait transplaner, les choses seraient quand même nettement plus simples. Même en lui expliquant qu’il serait incapable de franchir l’Atlantique de cette manière - puisque c’est ça, de toute évidence, qu’il a en tête - il s’obstine. Il exige que Rafa passe son permis de transplanage, et le plus tôt sera le mieux.

Un ordre, si pourri qu’il soit, reste un ordre, et Rafa finit par se résigner ; il n’y coupera pas. Même en essayant d’arguer de son aversion pour tout ce qui touche à la magie et aux sorciers, même en soulignant les dangers inhérents au transplanage, surtout pratiqué par une personne peu experte, même en râlant à en perdre la voix, c’est foutu. Alors il finit par se barrer du bureau du patron, en tirant gentiment la gueule. Bordel de merde, c’était pas dans nos accords, ça. Il rumine son mécontentement, et ce qu’il assimile à une forme de trahison. Il entend encore Callahan, des années auparavant, lui dire qu’il se foutait de ce qu’il était, du moment qu’il lui était loyal. Merde, question loyauté, j’ai pas chipoté, il me semble. Alors pourquoi, tout à coup, revenir en arrière, et le forcer à pratiquer la magie ? Je ne suis pas un sorcier. J’ai quitté tout ça. Et maintenant, me voilà contraint d’y revenir, songe-t-il, la mine sombre, en flanquant un grand coup de pied rageur dans une poubelle.

Sa première idée est de se rendre sur le Chemin de Traverse, le seul endroit du monde sorcier qu’il connaisse. Un commerçant compatissant lui explique qu’il doit faire ses démarches au Ministère de la Magie, et lui indique l’adresse et la façon d’y entrer. Pour Rafa, ce contretemps est la preuve incontestable que l’entreprise est vouée à l’échec. N’importe qui, même le patron s’il se donnait la peine d’ouvrir les yeux, le verrait.

Pas vraiment de meilleure humeur, le voilà qui se pointe au Ministère de la Magie. Il s’immobilise pour contempler l’Atrium, vaguement oppressé. Curieux comme le monde magique lui fait toujours cet effet. Rien que de voir tous ces cons en robe, de les entendre parler de sorts, de créatures magiques ou je ne sais quoi… j’y foutrais le feu, tiens. Une jeune femme vêtue d’un uniforme semble remarquer ce visiteur désemparé, et elle lui signale qu’il doit commencer par se présenter, avec sa baguette, au comptoir de l’enregistrement.


-Motif de la visite ?
-Apprendre à transplaner,
répond Rafa d’un air sinistre.
-Très bien. Département des transports magiques, donc. Niveau six. L’ascenseur se trouve juste là.

Rafa remercie, toujours aussi sombre, et, comme il s’éloigne, la jeune femme le rappelle :

-Monsieur ! Vous avez oublié...

Elle a l’air de trouver ça marrant, un sorcier capable de repartir sans sa baguette. Il récupère l’objet, qu’il n’a pas l’habitude de transporter sur lui, et devant son air aimable, elle remballe la petite plaisanterie qu’elle s’apprêtait à faire.

Si tu savais le drôle de sorcier que je suis, songe Rafa en grimpant dans l’ascenseur. Ou le drôle de moldu, va savoir. En tout cas, lui ne sait plus vraiment comment se définir. Des années de certitudes viennent de voler en éclats ; le destin, quelqu’un, quelque part, a décidé qu’il ne pourrait jamais vraiment quitter le monde magique. Fumier de destin. Fumier de patron, puisque dans ce cas, le destin s’appelle Callahan.

Au sixième étage, un employé écoute la requête du visiteur, et lui indique le bureau auquel il doit se rendre, en précisant que la personne qui doit le recevoir est déjà en entretien. Encore un signe que cette histoire de transplanage est idiote, décrète Rafa en se laissant tomber sur une chaise. Il y a un peu de mouvement à cet étage, des visiteurs, des employés qui se croisent en silence, et puis, soudain, son prénom, prononcé par une voix féminine, ramène O’Riordan à la réalité. Il dévisage la jeune femme qui lui sourit, et qu’il ne tarde pas à reconnaître : Robin Hammond, une ancienne de Poufsouffle, et accessoirement le principal témoin de sa mésaventure au lac. Il n’a jamais su si elle avait vu quelque chose ce jour-là ou si elle avait vraiment cru qu’il était tombé, mais dans le doute, il a ensuite préféré l’éviter jusqu’à sa sortie de l’école. Il aurait été beaucoup trop humilié de se rendre compte qu’elle savait, que cette petite de douze ans avait tout vu… alors il a utilisé sa méthode favorite, l’esquive. Durant les dix-huit mois de scolarité qui lui restaient, ils ne se sont plus jamais parlé. Il faut croire qu’elle ne lui en veut pas, vu son sourire. Lui est beaucoup moins radieux pour répondre :

-Oh, Robin, quelle surprise… Je… euh... je viens me renseigner pour passer mon permis de transplaner.

Vas-y, marre-toi, dis-moi que tout le monde le passe à dix-sept ans, étonne-toi que j’aie dix ans de retard.

-Et toi, qu’est-ce que tu fais là ?

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Message#Sujet: Re: Aux enfants de la chance - Rafa    Aux enfants de la chance - Rafa  Icon_minitimeMer 21 Avr - 18:50

❝Rafa & Robin ❞Aux enfants de la chancePour Robin, rencontrer Rafa au sein du Ministère de la Magie est étonnant, mais pas déplaisant. Etonnant parce qu’elle ne s’était pas attendue à le revoir. Peu sont les sorciers qui retournent à leur vie moldue, une fois Poudlard terminé. Néanmoins, la chose arrive et il n’est pas rare que le contact se perde tant il est difficile de jongler entre les deux mondes. Rafael fut de ceux-là. Il faut dire qu’ils ne furent jamais proches, si on excepte ce chocolat chaud partagé il y a quelques années après ce qui devait être un plongé forcé dans le lac.

Probablement condamnée a attendre un bon moment dans le couloir, la jeune femme n’est pas contre une distraction, en particulier si celle-ci se présente sous la forme d’une personne qu’elle a longtemps appréciée plus que de raison. Pas un seul instant l’ancienne Poufsouffle ne songe que le sentiment n’est probablement pas réciproque et qu’en réalité, son interlocuteur est probablement gêné puisqu’elle lui rappelle des souvenirs qu’il préférait sans doute oublier. C’est que cette histoire de plongeon dans le lac, elle n’y a pas tout de suite pensé. A douze ans, on imagine rarement le pire des gens, en particulier quand on a pas eu à le subir soi-même. Quelques années plus tard, en y repensant, l’idée lui est venue et elle s’est demandé si ses vêtements mouillés n’étaient pas finalement le fait de quelques camarades peu scrupuleux.

Alors qu’elle le revoit, cette histoire est pourtant bien loin de lui venir en tête. Il faut dire que Robin est plutôt du genre à voir le verre à moitié plein et à ne garder que les bons souvenirs. Elle se souvient surtout d’un moment partagé au cuisine et du ridicule de ses protestations alors qu’il lui annonçait quitter l’équipe. Quoiqu’elle ait parfois rougit en y repensant, elle assume ses émotions de l’époque et c’est sans arrière pensée qu’elle aborde son ancien camarade.

Apprendre à transplaner ? A son âge ? Voilà qui semble surprenant. Robin était pourtant persuadé que c’était obligatoire à Poudlard. Généralement attendu comme le messie par les adolescents, les cours de transplanage sont parmi les plus prisés de l’année. Plus maladroite sur ses deux pieds que sur un balai, ce n’est pas vraiment une discipline où la jeune fille a tout de suite brillé. Il a fallut quelques essais avant qu’elle n’en maîtrise les tenants et les aboutissants, mais finalement, elle ne peut plus s’en passer. Après tout c’est tellement facile et rapide, pourquoi s’en privé. Néanmoins, c’est une capacité qu’il doit être difficile d’utiliser dans le monde moldu, une réflexion dont elle fait part à son compagnon :

- Je suppose que tu n’as pas du en avoir d’utilité avant. Je n’ose pas imaginer la tête du moldu à côté de qui tu arriverais en transplanant. Ce serait problématique.

Toute sourire, son magazine en main, elle désigne la chaise vide à côté du jeune homme :

Je peux ?


Elle pose sa cape sur le dos du siège et s’installe tranquillement au côté du mafieux.

Moi ? Je viens demander une autorisation pour ouvrir une zone de transplannage en Ecosse pour le mois prochain. On a un match amical entre plusieurs joueurs qu’on sponsorise pour tester nos nouveaux balais. Ça promet d’être intéressant.

Comme toujours, parler Quidditch la met de bonne humeur. Son sourire s’illumine et son regard se fait rêveur quand elle pense au match à venir. Néanmoins, consciente que ça n’intéresse peut-être pas l’homme à ses côtés, elle change de sujet pour revenir à ce qui justifie sa présence à Londres.

Tu sais, le transplannage, c’est plus facile que ça en à l’air. Enfin, sauf quand tu es maladroit comme moi, j’ai réussi à me désartibuler à mon premier essais. Enfin, c’est vraiment rare, ajoute-t-elle avec un rire ne pensant pas qu’elle l’inquiète probablement plus qu’elle ne le rassure. Néanmoins, elle finit par remarquer que son expression semble un peu crispée ou que c’est en tout cas l’impression qu’elle en a. Soucieuse de ne pas s’imposer elle demande : Je te dérange peut-être ? Pardon, j’étais contente de voir une tête connue, mais je peux tout aussi bien lire mon magazine, dit-elle en ouvrant sorcière hebdo à une page au hasard.

Sans plus regarder Rafael, elle parcoure d’un œil distrait les différents articles pour finalement tomber sur quelque chose qui lui déplaît : Le Capitaine des Busards aurait-il enfin trouver sa nouvelle élue ? A côté, des quelques lignes qui constituent l’article, une photo d’elle et lui sortant du restaurant où ils sont allés mangé ensemble. Le rouge lui monte aux joues et elle referment sèchement le magazine avant de fixer le mur devant elle, affreusement gênée.

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Message#Sujet: Re: Aux enfants de la chance - Rafa    Aux enfants de la chance - Rafa  Icon_minitimeSam 24 Avr - 20:40

Aux enfants de la chanceRobin & Rafa

Dix ans plus tard, on prend les mêmes et on recommence. Un Rafael à la mine sombre, silencieux, et une Robin pétillante, manifestement heureuse de cette rencontre. S’il était en état de se rendre compte de la similitude des situations, Rafa trouverait sans doute qu’il y a de quoi se marrer. La dernière fois qu’il a vu la jeune femme, il faisait la gueule parce qu’on l’avait poussé dans le lac, et il remâchait comme une revanche son envie de quitter le monde sorcier. Et aujourd’hui, il tire la tronche parce qu’on le force à retourner dans ce monde tant haï, et à pratiquer la magie qu’il a délaissée depuis si longtemps. À croire que faire la gueule est une constante chez lui.

Robin aussi est égale à elle-même ; comme à douze ans, elle est volubile, pas impressionnée pour deux sous par la mine revêche de son ancien camarade. Elle lui adresse un sourire radieux, qui contraste avec l’expression renfrognée du mafieux. Il ne peut s’empêcher de remarquer qu’elle est devenue drôlement jolie, et que ce sourire illumine littéralement son visage. Lui aussi essaie de sourire, en répondant :


-Effectivement, transplaner à côté d’un moldu, c’est un coup à le faire mourir cardiaque. Et bon, comme j’ai travaillé dans le monde moldu depuis que j’ai quitté l’école, j’ai jamais eu besoin d’apprendre.

À Poudlard, les cours étaient facultatifs, et payants ; deux bonnes raisons pour qu’il n’y participe pas, puisque de toute façon, sa décision de quitter le monde sorcier était prise. Prise et irrévocable, jusqu'à ce que ce chameau de Callahan en décide autrement. Rafa soupire en repensant à la discussion qu’il a eue avec le patron à ce sujet, et la mauvaise humeur menace de reprendre le dessus ; mais Robin s’installe sur la chaise à côté, en racontant pourquoi elle est là, toujours avec ce sourire d’une oreille à l’autre. Maladroitement, son ancien camarade commente :

-Ah… tu travailles dans une boutique de balais ?

Il a toujours eu un don indéniable pour ne pas s’intéresser aux autres, un don qu’il a particulièrement exercé à Poudlard. Tout le monde, ou presque, devait savoir qui était Robin Hammond - tout le monde sauf lui, parce qu’il avait décidé qu’il se foutait de tout et surtout de ce qui concernait les sorciers. Comme le transplanage, tiens. Ce foutu transplanage. Rafa aimerait bien penser à autre chose, mais la jeune femme se met en devoir de le rassurer sur le manque de danger de la pratique - ce qu’elle fait, très logiquement, en lui parlant de l’accident qu’elle-même a subi lors de sa première tentative. Rafael lui adresse un sourire crispé :

-En fait, je crois que j’aimerais autant ne pas parler de transplanage. Je suis déjà pas rassuré de devoir passer mon permis, alors si tu viens me raconter que t’as fini en plusieurs morceaux, je vais repartir, et je dirai à mon patron que le bureau était fermé.

Elle perd son sourire et semble soudain s’en vouloir d’avoir engagé la conversation. Un silence gêné s’installe entre eux ; Rafa a essayé d’être diplomate et même de plaisanter, mais il a la sensation qu’elle a considéré qu’elle l’ennuyait. Il cherche quoi dire pour se rattraper, sans vraiment trouver - c’est qu’il n’a jamais été très doué pour ce genre d’exercice. Machinalement, il jette un coup d’oeil au magazine que Robin vient d’ouvrir d’un geste nerveux, et ses yeux tombent sur une photographie qui occupe un bon quart de la page. Il a à peine le temps de reconnaître Robin sur la photo, sans avoir pu lire le titre de l’article, qu’elle a refermé le magazine d’un coup sec. Rafa hasarde un regard dans sa direction ; plus de sourire sur ses lèvres (dommage) mais un air terriblement contrarié et des joues plus rouges qu’un souafle. D’une voix douce, il commente :

-Je suppose que les recettes de cuisine n’étaient pas à ton goût. Tu veux que je t’attrape un autre magazine ?

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Message#Sujet: Re: Aux enfants de la chance - Rafa    Aux enfants de la chance - Rafa  Icon_minitimeDim 25 Avr - 19:48

❝Rafa & Robin ❞Aux enfants de la chanceTraditionnellement, Robin, face à son crush de jeunesse, devrait probablement se sentir gauche et embarrassée. Rouge de honte, son regard devrait chercher à se détourner de celui de Rafa au souvenir de ses grands yeux verts énamourés qui dévoraient sans discression le visage de l’être convoité. Or, loin d’avoir honte de ses émois de jeunesse, Robin s'en souvient plutôt avec tendresse. Nul doute, elle serait probablement un peu plus embarrassée si elle savait que Rafa l’avait percée à jour, mais il est fort à parier qu’elle garderait probablement la même contenance. Après tout, les sentiments qu’elle ressentait à son égard étaient tout ce qu’il y a de plus naturel et il serait ridicule d’en avoir honte. C’est donc avec assurance que la jeune femme converse avec son ancien camarade. Un peu comme si entre maintenant et le moment qu’ils ont partagé ensemble il y a quatorze ans, seulement une semaine s’était écoulée.

- C’est logique, je suppose que ça ne sert à rien de savoir transplaner si tu n’as pas la possibilité de t’en servir. Et puis, on m’a dit que vous aviez des moyens de transports fantastiques. Je crois qu’on m’a parlé d'une espèce de train souterrain ?

En réalité, elle a entendu parlé du métro lorsqu’elle a visité Paris avec sa tante. Hélas, celle-ci a catégoriquement refusé qu’elles aillent faire un tour du côté moldu, jugeant que le conflit ayant déchiré l’Europe ces dernières années était encore trop frais pour qu’elles s’y risquent. Quoique cantonnée aux quartiers sorciers, ça n’a pas empêché la jeune femme de faire quelques incursions côté moldus quand elle en avait l’occasion. Tout lui a semblé tellement neuf et différent qu’elle n’a pas pu s'empêcher de trouver ça envoûtant. Comme une enfant, elle rêve d’y retourner pour explorer, mais sans trop bien savoir par où commencer tant elle n’a aucune notion du monde à côté.

Au moins, ils sont à égalité dans ce domaine là ou presque, songe-t-elle alors qu’il lui demande où elle travaille. Rien d’étonnant à ce qu’il ne le sache pas. Robin ne s’est jamais vraiment figuré que la compagnie de son père et de celui de Thorn lui avait donné une certaine aura à Poudlard. Avec les années, celle-ci a grandi pour devenir une des marques incontournables du monde du Quiditch. Modeste de nature, la jeune fille se dit pourtant que ça ne parle qu’aux initiés et qu’il n’y a pas de raison que tout le monde sache qui elle est.

- Je travaille pour mon père, il a une compagnie qui fabrique du matériel de Quidditch. Principalement des balais. Tu connais peut-être, c’est Hammond & Avery. Ce n’était pas mon job de rêve, ajoute-t-elle comme pour s’excuser, elle a le népotisme en horreur, mais il faut bien commencer quelque part.

En réalité, le nom a changé, mais il lui semble peu pertinent d’en parler. A la place, elle se demande s’il a continué de suivre la ligue même du monde moldu. Etrangement, elle en doute. Robin n’a jamais su pourquoi son camarade a décidé d’arrêter le Quidditch, mais elle ne se souvient pas de l’avoir vu approcher le terrain après ça, un peu comme s’il évitait la compagnie de ses anciens coéquipiers. Maintenant qu’elle y pense, ils n’ont d’ailleurs plus jamais échangé, si ce n’est un bonjour en se croisant dans la salle commune et les couloirs. Intimidée, Robbie n’a plus vraiment osé l’approcher si ce n’est lors de leur victoire en fin d’année. Sachant qu’ils ne restaient que quelques semaines avant son départ, elle a tenté, dans l’euphorie de la victoire, de l’embrasser ( sur la joue, elle avait douze ans, allons !) pour le remercier de lui avoir laissé sa place. Une manœuvre probablement peu fine sur bien des aspects, mais qui partait (comme souvent) d’un bon sentiment chez l’enfant.

Peu désireuse de revenir sur ces évènements, qui, elle l’a compris bien plus tard, avaient dû être embarrassants pour lui, la juriste décidé plutôt de rester sur un sujet qui lui semble “safe”, c'est-à-dire le transplanage. Bien mal lui en pris puisque le sujet semble le mettre presque mal à l’aise, tellement qu’elle ne fait pas vraiment attention à la mention de son patron et le lien que ça a avec sa présence au Ministère. A la place, elle ne peut pas s’empêcher d’avoir l’impression qu’elle le gêne.

Polie, elle se met en retrait et ouvre son magazine, tombant précisément sur ce qu’elle ne s’attendait pas à avoir. La juriste a un petit mouvement de surprise quand Rafael lui propose de lui passer un autre magazine, mais le sourire lui revient vite - ce n’est pas dans ses habitudes de faire la tête - et elle lui tend le Sorcière Hebdo et accepte d’un sourire radieux :

- Je veux bien. Je suis d’une nullité sans nom pour cuisiner. Moi je trouve les gens compétents et je leur pique de la nourriture, pour ça, je n’ai pas mon pareil. Je crois que même les elfes des cuisines en ont eu marre de me voir. Ils ont dû faire une fête pour mon départ en septième année.

Il faut dire que Robin n’a jamais vraiment eu à lever le petit doigt. Elle connaît bien un ou deux sorts ménagers, mais ça se limite à ça. Ils ne sont pas de sang pur et n’ont jamais eu recourd aux services d’un elfe, mais sa mère a toujours tenu à ce que ses filles n’aient jamais à faire face aux tâches ménagères. Robin, en tant que cadette, en a toujours honteusement profité, mais il faut admettre que ce n’était peut-être pas judicieux, pas si elle espère vivre un jour seule. Néanmoins, ce n’est pas pour tout de suite et puisque c’est Rafa lui-même qui poursuit la conversation, elle se lance dedans avec plaisir.

- C’est ton patron qui t’a demandé de venir alors ? C’est un sorcier ? Tu es devenu imprimeur finalement ?

Curieuse, la jeune femme a tout une série de questions qui lui passent par le coin de la tête et qu’elle pose sans plus de cohérence que quand elle avait douze ans. Une chose n’a pas changé, c’est le réel intérêt qu’elle porte à son interlocuteur. Pas pour les mêmes raisons, mais simplement parce que c’est dans sa nature. C’est probablement ce qui rend les discussions avec Robin agréable, elle s’intéresse réellement aux gens, peu importe qui ils sont, et ça se ressent.

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Message#Sujet: Re: Aux enfants de la chance - Rafa    Aux enfants de la chance - Rafa  Icon_minitimeMer 28 Avr - 22:22

Aux enfants de la chanceRobin & Rafa

Le métro. Il faut bien être une sorcière pour trouver ça fantastique. Rafa l’utilise aussi peu que possible, étant peu amateur de bruit et de promiscuité. En habitué de ce moyen de transport, il est sans doute un peu blasé et n’a jamais réfléchi à la prouesse technique que représentait la mise en place de lignes de métro sous Londres, en plein XIXème siècle, avec uniquement des moyens moldus. Pour lui, ce n’est qu’un moyen de transport populaire, et même populacier ; et Rafa, s’il est issu du monde ouvrier, n’en a pas moins une haute estime de lui-même. Il a toujours estimé qu’il valait mieux que ces origines peu glorieuses, et qu’il devait trouver un moyen de gagner sa vie en rapport avec ses aspirations. À vingt ans, il n’a pas rougi d’expliquer à Finn Callahan que s’il avait voulu être un prolo, il ne se serait pas donné la peine de traverser l’Atlantique - un raisonnement que le patron a d’ailleurs parfaitement compris, et qu’il a encouragé en apprenant à son poulain comment gagner de l’argent autrement qu’en s’abrutissant dix heures par jour dans une usine. Avec ses goûts de luxe, pas étonnant que Rafael évite le métro comme la peste. Quand on a connu le confort d’une Bentley, et même, plus simplement, la quiétude d’une Buick, on traîne un peu les pieds pour aller s’agglutiner avec des centaines d’autres londoniens.

Il ne peut s’empêcher de sourire, cependant, devant l’enthousiasme manifesté par Robin pour le métro. Elle a les yeux qui brillent à la simple évocation du Tube, comme une gamine devant un marchand de barbe à papa. Après tout, on est toujours fasciné par ce qu’on ne connaît pas. Rafa se rappelle bien sa première virée sur le Chemin de Traverse, alors qu’il n’avait que onze ans. Tout lui avait semblé si extraordinaire ! Un professeur de Poudlard l’accompagnait pour l’aider dans l’achat de ses fournitures scolaires, et lui avait expliqué pas mal de choses que le gamin avait écoutées avidement. Il était tellement émerveillé de découvrir ce monde, et d’en faire partie… Bien sûr, par la suite, il a déchanté. Exactement comme Robin déchanterait, si elle venait à prendre le métro. Le premier trajet lui semblerait merveilleux, puis elle verrait que ce n’est pas si terrible que ça. Exactement comme le monde sorcier, en somme. Les choses ne tiennent pas leurs promesses. Les gens pas trop non plus, d’ailleurs.

Rafa n’a pas le coeur d’expliquer à son ancienne camarade à quel point le métro est naze, alors il se contente de hocher la tête, et la conversation suit son cours. Si l’on peut parler de conversation, puisque lorsque Robin parle de son métier, il ne trouve guère à répondre que
“Ah”. Non, il ne connaît pas la compagnie Hammond et Avery. Son balai, à Poudlard, était emprunté au stock de l’école, et par la suite il n’a guère eu envie de s’intéresser au Quidditch. Il n’a pas l’occasion d’étaler davantage son ignorance, puisque Robin ouvre et referme son magazine, nerveuse. Rafa tente une petite blague pour ne pas dire qu’il a parfaitement vu la photographie, et ça marche ; Robin se tourne vers lui avec un grand sourire, un peu le même qu’elle a eu, dix ans auparavant, quand ils sont entrés dans la cuisine de Poudlard tous les deux et qu’elle a vu son expression incrédule. Vraiment, un joli sourire. Et à propos de cuisine, la voilà qui se remet à parler de nourriture. À croire que c’est une passion chez elle - et pourtant elle est toute mince. Rafa a un sourire, à son tour, en l’entendant évoquer les elfes de Poudlard. Cette incursion dans la cuisine (la seule qu’il y ait faite, il n’a jamais osé y retourner seul) reste un assez bon souvenir, même si elle a été précédée de l’épisode du lac. Il s’étonne un peu :

-Si je t’écoute, je vais croire que tu ne penses qu’à manger. Mais j’ai un peu de mal, quand je te vois. T’as pas un gramme de trop. Où tu le mets, tout ce que tu manges ?

Il se penche vers la table basse pour prendre un autre exemplaire de Sorcière Hebdo, qu’il tend à son ancienne camarade. Elle ne doit pas avoir très envie de lire, mais puisqu’il a proposé… D’ailleurs, elle ne prête guère attention au magazine, et se remet à poser des questions. Des questions plutôt gênantes, cette fois. Rafa marque une brève hésitation avant de répondre :

-Ouais, c’est mon patron qui m’envoie. Alors, comment te dire… C’est pas un sorcier, mais il a entendu parler du transplanage et il se dit que ça peut être utile.

Pas la peine de donner des précisions, de dire que Callahan est un Cracmol, d’essayer d’expliquer comment un type qui n’est pas sorcier peut savoir que son employé l’est. Mais Robin semble suspendue à ses lèvres, avide d’en savoir davantage, alors il reprend, à contrecœur :

-J’ai travaillé quelque temps dans l’imprimerie, oui. Et puis je suis entré au service d’un… d’un grand ponte.

Là encore, il reste le plus vague possible, en espérant que ça passe. Et pour aider à noyer le poisson, il poursuit :

-Je suis un peu son homme à tout faire. Un peu chauffeur, un peu secrétaire, un peu majordome, tout ça, tu vois. C’est pas le mec le plus simple du monde, mais on s’entend bien et il paie plutôt pas mal.

Majordome, ce n’est pas vraiment la description la plus exacte du boulot de Rafa, mais quand on le voit, avec son costume moldu, on peut y croire. Pour un chauffeur, il ne lui manque que la casquette. Et pour un secrétaire, il y a peut-être un Beretta en trop, sous sa veste.

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Message#Sujet: Re: Aux enfants de la chance - Rafa    Aux enfants de la chance - Rafa  Icon_minitimeJeu 29 Avr - 0:16

❝Rafa & Robin ❞Aux enfants de la chanceHonnêtement, Robin pourrait jurer que Rafa a vu la photo dans le magazine qu’elle vient de refermer. Elle n’en mettrait pas sa main à couper, mais presque. Un peu comme, des années auparavant, la jeune femme s’est doutée que son camarade n’était juste tombé dans le lac. Néanmoins, de façon très courtoise, il change le sujet, continuant même la conversation et Robbie lui est reconnaissante de sa discression.

De son côté, le nom de l’entreprise de son père n’a pas l'air d’éveiller le moindre éclat d’intérêt. Un constat rafraîchissant quand on sait que nombre de ses connaissances l’ont trouvé instantanément plus sympathique quand ils ont su qu’elle était la fille du désormais célèbre Setor Hammond. Il a peut-être arrêté le Quidditch, songe-t-elle. Il faut dire que s’il est réellement devenu imprimeur, il n’a probablement pas eu beaucoup l'occasion d’aller voir des matchs. Elle continue donc la conversation sur un thème plus neutre : la nourriture. Une passion chez la jeune femme, ce qu’elle ne tarde pas à lui confirmer :

- Je suis une simple créature. Dans la vie, j’ai trois passions, le droit, le Quidditch et la nourriture. Pas nécessairement dans cet ordre. Se moquant d’elle-même avec bonhomie, elle ajoute : Honnêtement, je n’en ai aucune idée. Je crois que j’ai juste beaucoup de chance parce que même mes séances de Quidditch ne seraient pas suffisantes pour éliminer tout ce que je mange.

Quoiqu’elle ait toujours su qu’elle n’avait aucune chance de passer pro, Robin a toujours aimé jouer et il lui arrive fréquemment de faire quelques parties amicales avec des amis quand elle le temps.Il faut dire qu’elle a un autre avantage, c’est à dire l’accès au terrain qui sert pour les essais de l’entreprise ce dont elle profite honteusement depuis son retour en Angleterre. Néanmoins, même ça ne suffirait pas à la garder en forme si elle n’avait pas la chance d’être mince.

Attrapant le magazine de Sorcière Hebdo que Rafa lui tend, elle continue sur sa lancée :

- J’ai pas mal voyagé ces deux dernières années. A chaque fois qu’on changeait de pays, la première chose que je faisais, c’était trouver les meilleurs restaurants, dit-elle en grossissant volontairement un peu le trait. Elle ouvre distraitement le magazine tendu et le feuillette sans vraiment le regarder jusqu’à ce que son regard accroche ce qui semble être un ragoût plutôt appétissant Elle pointe la page du doigt à Rafa d’un air triomphant : HA ! Tu vois, les recettes de la semaine, ce n’est pas un hasard, c’est la nourriture qui me cherche !

Dans son enthousiasme, elle a peut-être parlé un peu fort et après avoir regardé autour d’elle un peu gênée, elle se concentre plutôt sur son compagnon. Dans le fond, qu’importe son amour de la bonne chair, elle est bien plus intéressée par ce que son camarade a pu devenir et les questions fusent. Les réponses, elles, par contre, sont un peu évasives, mais Robin ne s’en formalise pas. Il y a plus de dix ans depuis leur dernière rencontre et il lui semble plutôt logique que le jeune homme a ses côtés ne se confie pas à elle comme s’ils étaient amis.

-Ton patron ... , je vois. C’est sûr que ça peut être pratique.

Elle ne dit rien de plus, ne sachant pas exactement quoi dire. C’est-à-dire que si ce n’est pas un sorcier, il n’y a pas de raison qu’il sache que Rafa en est un. Le secret magique fait partie des règles les plus importantes à suivre pour un sorcier. Néanmoins, Robin n’est pas magistrate et ce n’est pas son rôle de le rappeler à Rafa même si l’information la met un peu mal à l’aise. Il a sûrement une bonne raison de lui avoir communiqué l’information, penses-t-elle.

- Un grand ponte de quoi ? De l’imprimerie ?

Elle fronce les sourcils un peu perplexe, mais pas méfiante. Il faut dire que les explications du jeune homme sont vraiment très lacunaires si bien qu’elle ne saisit pas vraiment ce qu’il fait.

- Tu as l’air assez polyvalent, constate-t-elle avec la même neutralité prudente. Ton travail doit vraiment te demander une tonne de compétences. Quel domaine …

La jeune femme n’a pas le temps de finir sa phrase que l’on appelle son nom. Elle se lève précipitamment, faisant tomber son magazine au passage qu’elle ramasse avant de le donner à Rafa.

- Oh c’est moi, je ne pensais pas que ça irait aussi vite. Si tu es toujours là …Sinon …

Un peu pressée par l’employée qui la fusille du regard parce qu’elle papote, elle ramasse ses affaires précipitamment sans vraiment finir sa phrase et suit l’homme du Ministère dans son bureau avec un dernier regard amical à son camarade. Voilà longtemps qu’elle n’avait plus songé à lui, mais la rencontre fut plaisante et c’est de bonne humeur qu’elle aborde la raison pour laquelle elle est venue avec son interlocuteur. L’entrain de la jeune femme finit par le détendre et les démarches se font facilement. Après tout, ce n’est pas la première fois que Hammond et Avery font ce genre de demande et la procédure se déroule sans heurt. Lorsqu’elle sort du bureau, elle longe le couloir sans vraiment faire attention, songeant que Rafa doit déjà être parti depuis le temps lorsqu’elle aperçoit l’ancien Poufsouffle debout adossé à un mur.

- Tu m'attendais, comme c'est gentil, commente-t-elle en souriant. Je blague, je blague. Tu n’es pas encore passé ? Je pensais que tu serais déjà parti quand je sortirai. Enfin, ça n’a pas pris très longtemps. Ils ont l’habitude que l’on demande des autorisations de transplanage pour organiser des essais.

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Message#Sujet: Re: Aux enfants de la chance - Rafa    Aux enfants de la chance - Rafa  Icon_minitimeLun 3 Mai - 11:28

Aux enfants de la chanceRobin & Rafa

Il y a bien un mot, dans ce que dit Robin, qui fait tiquer Rafa, mais il se dit qu’il vaut mieux ne rien dire pour le moment. Parmi ses passions, la jeune femme a cité le droit. Un petit mot qui suffit à faire clignoter tous les voyants d’alerte chez un voyou. Déjà, la première question, c’est de savoir comment on peut se passionner pour le droit. Et surtout, la seconde question… de quoi parle-t-on exactement ? En d'autres termes, Robin peut-elle être dangereuse ? Rafa réfléchit à toute vitesse, recoupe les informations dont il dispose. Elle a dit qu’elle travaillait dans une boîte qui fabrique des balais, ce n’est donc ni une magistrate, ni une flic, ni rien de cet ordre. Et puis… en matière de danger, il est quand même loin de Callahan flirtant avec une espionne du MI5. Il se contente, pour le moment, de papoter avec une ancienne camarade d’école. Aucun risque de livrer ses secrets entre deux portes au Ministère. Bien sûr, l’instinct de survie de Rafa prend le dessus et lui fait analyser la situation. Pour le moment, même en considérant qu’il se trouve avec une juriste, le niveau de danger est proche de zéro. Il faut rester prudent, bien sûr, mais sans excès, et Rafa se marre bien, d’ailleurs, quand Robin laisse échapper une exclamation qui fait tourner la tête à toutes les personnes présentes. Elle n’a pas changé, songe-t-il, vaguement attendri. Bien qu’il l’ait peu fréquentée, il se rappelait sa spontanéité, cet enthousiasme si naturel, et si éloigné de son propre tempérament. Il garde d’ailleurs en mémoire la façon dont elle est venue l’embrasser, juste avant son départ de Poudlard, pendant la fête qui avait suivi la victoire de Poufsouffle… C’est vrai qu’elle était amoureuse de lui, à l’époque. Il s’en était rendu compte à la voir le dévorer du regard, et il se demande un peu dans quelles dispositions elle est, à présent. Il se promet d’en savoir un peu plus, s’il peut, tout en répondant à la question sur son patron :

-Oh non, pas de l’imprimerie. C’est un grand patron, il gère pas mal d’affaires, dans des domaines assez différents. La finance particulièrement.

Sauf qu’il n’exerce pas dans la City, mais sinon, c’est juste un businessman comme un autre. Un employé vient fort à propos appeler Robin et couper court à cette discussion ; elle est à peine partie qu’un autre employé appelle Monsieur O’Riordan, et Rafa quitte à son tour la salle d’attente.

Dans le bureau, l’affaire est vite expliquée, mais la requête est inhabituelle. En général, les sorciers passent leur permis de transplaner durant leur scolarité, et il est exceptionnel qu’un adulte souhaite le faire. L’employé explique quelques petites choses à Rafa, puis, visiblement ennuyé, lui annonce qu’il doit vérifier les créneaux disponibles avec un de ses collègues avant de lui donner une réponse définitive. Sinon, songe Rafa, tu me dis juste non, tu me fais un papier pour le patron, et on est copains, hein… Mais le gars veut faire les choses bien, et après avoir prié son visiteur de patienter dans le couloir, s’en va toquer à une autre porte.

C’est donc devant ce bureau que Robin le retrouve, les yeux fixés sur le bout de ses chaussures, assez contrarié par ce qu’il vient d’entendre. Encore une fois, il y a une différence frappante entre eux. Elle ressemble à un petit oiseau, tandis que lui… Il relève la tête pour lui répondre :


-Si, si, j’ai vu un employé, mais il a des trucs à clarifier avant de me répondre. Il m’a dit que d’après lui je devais prendre au moins quinze leçons avant de pouvoir me présenter à l’examen. Quinze, t’imagines ! Paraît que les adultes apprennent moins vite que les gosses. Bref, je t’ennuie avec ça.


L’habitude de grogner, ça ne disparaît pas comme ça. Parfois, Rafa lui-même se rend compte qu’il passe sa vie à râler. Comme là, par exemple. Alors il adresse un sourire à son ancienne camarade pour s’excuser, et, comme il ouvre la bouche pour dire autre chose - quelque chose de moins négatif - l’employé du Ministère revient :

-Allons-y, monsieur O’Riordan, je crois que j’ai réglé votre cas.
-Vous m’accordez un instant ?


L’homme fait signe que oui et rentre dans son bureau. Il a l’air plutôt content de lui et Rafa devine qu’il ne va même pas pouvoir raconter à Callahan que non, il est impossible qu’il apprenne à transplaner. Il soupire à cette idée et sourit à Robin :

-Bon, je dois y aller. Écoute, ça m’a fait plaisir de te croiser, Robin. On se reverra peut-être, puisqu’apparemment je suis condamné à venir ici je ne sais combien de fois pour prendre des cours… Du coup je te dis à bientôt ?




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Message#Sujet: Re: Aux enfants de la chance - Rafa    Aux enfants de la chance - Rafa  Icon_minitimeLun 3 Mai - 12:38

❝Rafa & Robin ❞Aux enfants de la chanceDu métier de Rafa, finalement, Robin ne sait pas grand-chose. La jeune femme se demande s’il est volontairement évasif ou s’il ne juge pas ça assez attrayant que pour en parler en long et en large. Il faut dire que le boulot en lui-même n’est jamais son sujet de prédilection et qu’il y a certainement d’autres sujets plus intéressant à aborder quand on ne s’est pas vu depuis dix ans. Elle pourrait s’enquérir de sa famille, lui demander si la guerre moldue ne l’a pas trop touché ou encore s’il est marié - comme c’est le cas pour bon nombre de leurs anciens condisciples - mais le lieu se prête peu à des questions aussi personnelles.

De toute façon, un employé du ministère coupe rapidement court à sa curiosité en lui rappelant qu’elle est là pour le travail et non pas rattraper le temps perdu avec un vieux camarade. Une fois partie dans le bureau, les choses se font rapidement. La demande est classique et même si elle n’est pas le visage qui représente Hammond & Avery dans ce genre d’entreprise, l’entreprise est assez connue pour que les choses se fassent sans la moindre difficulté. A sa sortie du bureau, elle a le plaisir de voir que Rafa est toujours là et c’est tout naturellement qu’elle l’accoste. De son côté, il semble un peu boudeur, mais ça ne choque pas la jeune femme plus que ça. De l’ancien poursuiveur, elle garde le souvenir d’un adolescent assez discret, souriant rarement et grognant souvent. Les choses ne semblent pas avoir changé ce qui tire un rire franc à Robin alors qu’il se plaint du nombre de séances qu’il va devoir suivre pour pouvoir apprendre à transplaner.

- Tu n’as pas changé, tu tires toujours autant la tronche, c’est mignon, commente-t-elle avec une certaine affection. Tu vas voir, ça ne sera pas si terrible. Je parie que tu t’en sortiras mieux que moi et puis une fois que tu sauras le faire, tu ne pourras plus t’en passer, c’est tellement pratique.

Il faut dire que le pari de Robin n’est pas difficile à gagner. Agile dans les airs, elle est pourtant maladroite au sol et elle réussit l’exploit de trébucher sur des surfaces où, en théorie, rien ne vient lui faire obstacle. Apprendre à transplaner fut donc un combat de longue haleine, mais qu’elle a réussi à gagner, elle ne doute donc pas que Rafa en fera de même.

De son côté, il ne semble pas en avoir fini avec les formalités administratives, elle s’apprête à la laisser quand il la retient pour lui dire au revoir. Sur un coup de tête, sachant que de son côté, elle risque peu de repasser au Ministère, Robin lance un :

- Tu sais quoi ? Envoie-moi un hibou quand tu repasses dans le coin, adresse le à Robin Hammond chez H&A on me le transmettra. On aura qu’à aller boire un verre, je soupçonne que tu en auras besoin après ta première leçon, dit-elle en se moquant gentiment.

Elle s’apprête à tourner les talons quand elle s’exclame, toujours trop fort :

- Oh, non, je sais ! Mieux ! Tu aimes toujours le Quidditch ? J’ai toujours des places gratuites pour les matchs, tu n’auras qu’à venir avec moi au prochain, normalement les Pies vont se faire écraser par les Canons, ça risque d’être un vrai massacre, ça sera parfait !

Sans vraiment lui laisser le temps de répliquer, elle enchaîne :

- Enfin, je ne te retiens pas, il doit t’attendre. Par contre, j’attends ton courrier si ça te tente !

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