Il fallait faire quelque chose, il ne fallait pas baisser les bras. C’était l’ordre du moment donc, parce que les résistants ne devaient pas laisser leur ennemi gagner du terrain, quand bien même il leur avait donné un coup particulièrement difficile à accepter, à supporter. Mais ils ne devaient pas pour autant baisser les bras et laisser leur adversaire gagner. Jedusor était celui qu’ils devaient trouver le moyen d’arrêter, parce que ça n’allait clairement pas être évident. Parce qu’ils savaient que cet homme, malgré son jeune âge, avait quand même trouvé un moyen de se rendre presque immortel. Ils devaient donc d’abord trouver un moyen d’arrêter ces Horcruxes, de les trouver – s’ils étaient plus nombreux que ce journal qui était en possession de Pomona –, puis de les détruire. Sauf que c’était bien plus facile à dire qu’à faire.

Flynn ne savait pas exactement ce que les autres résistants avaient décidés de faire. Il était évident pour tout le monde qu’ils devaient continuer, mais ça n’avait rien d’évident de se coordonner. Ils n’avaient plus Pomona, c’était aussi simple que cela. Au fond, la jeune femme faisait quand même le lien entre tous les résistants. Flynn n’était donc pas sûr de ce que les autres faisaient, mais dans tous les cas il agissait. Il ne savait pas exactement où cherchait à la base, mais il avait fini par décider de se tourner vers la vie de Jedusor. Il ne savait pas grand-chose sur lui, moins que Pomona sans doute, mais il savait ce qu’il fallait faire pour obtenir des informations. C’était son travail après tout, il faisait ça constamment.  

Il avait donc fait son enquête sur Jedusor, il avait pu remonter jusqu’à son orphelinat au moment où il avait découvert qu’il était orphelin justement. Et quand il s’était rendu là-bas, il avait eu l’occasion d’en apprendre un peu plus à son sujet. Pas au point de réellement comprendre ce jeune homme, non plus, il ignorait encore énormément de chose à son sujet. Il espérait bien en apprendre un peu plus, à son sujet, afin de pouvoir mettre la main sur des objets qu’il puisse transformer en Horcruxe. Ou en tout cas, n’importe quoi lui permettant d’avoir un peu le dessus sur ce jeune homme au vu de la situation. Au final, le journaliste ne savait pas exactement où ça allait le mener, mais il devait faire quelque chose dans tous les cas. Parce qu’il ne pouvait pas se contenter simplement de se tourner les pouces après ce qui s’était passé. Le jeune homme avait donc fait ses recherches et de l’orphelinat, il était remonté sur des camarades de Jedusor à l’époque où il s’y trouvait donc. Il avait décidé de les chercher et de leur parler, ce qui n’avait rien de simple parce que la plupart de ces camarades étaient majeurs et donc soit indépendants, soit dans tous les cas adoptés. Il avait dû faire énormément d’effort pour obtenir des informations, dont celles qu’il avait sur Amy Benson. Il tenait à la rencontrer elle, oui, parce qu’il semblait qu’elle avait passé beaucoup de temps auprès de Jedusor et qu’il s’était passé certaines choses. Il ne savait pas quoi, mais il savait qu’il y avait eu quelque chose. Bref, il avait son adresse, celle où elle vivait avec ses parents adoptifs. Ce fut comme ça qu’il se trouva donc à frapper à sa porte, sachant que ses parents n’étaient pas là. Parce qu’il s’était renseigné.

Quand la porte de la maison à laquelle le journaliste avait frappé s’ouvrit, Flynn se doutait que la jeune femme se trouvant sous ses yeux était bel et bien celle qu’il était venu voir. En même temps, le journaliste ne faisait pas les choses n’importe comment (ou presque), il était un minimum renseigné sur la situation. Il se doutait donc que c’était bel et bien Amy Benson qui se trouvait sous ses yeux. Cependant, il préférait quand même avoir confirmation.

« Amy Benson ? »

Demanda-t-il donc, parce qu’il valait quand même mieux qu’il s’adresse à la bonne personne, surtout au vu des questions qu’il avait à poser. Quand bien même, pour le moment, le journaliste n’avait pas non plus l’intention de rentrer trop dans les détails. La seule chose dont il avait besoin, c’était des informations sur Tom Jedusor, une manière d’en savoir plus à son sujet et donc de découvrir un moyen de l’arrêter. Puisque ça n’avait rien de simple, puisque le sorcier avait trouvé un moyen de séparer son âme, il lui semblait quand même important d’en savoir plus sur son passé, d’avoir plus d’information à son sujet. Est-ce que ça allait réellement l’aider ? En un sens, Flynn ne pouvait pas vraiment le savoir, mais il devait quand même essayer. De toute façon, au point où ils en étaient, il n’avait pas vraiment le choix. Toutes les informations étaient bonnes à prendre, toutes les informations pouvaient les aider à en savoir un peu plus, à trouver un moyen de l’arrêter. C’était la moindre des choses après tout, puisque Pomona et les voyageurs avaient payé cher à cause de ce mage noir, ils devaient quand même faire tout afin de le faire tomber.

« Je suis désolé de vous déranger. » Reprit-il alors, parce qu’il ne voulait pas braquer la jeune femme, alors qu’il avait vraiment besoin d’avoir plus d’information. « Je me nomme Flynn Bennet, je suis journaliste. » Il ne précisa pas de quel journal il dépendait, parce qu’il n’avait aucun intérêt à parler de la Gazette des Sorciers à une moldue (du moins, pour le moment). « Je cherche des informations sur l’orphelinat où vous avez grandi. » Autant qu’il se montre quand même le plus précis possible, même s’il ne prit pas la peine de parler encore de Jedusor. « J’aimerais vous poser quelque question, si ça ne vous dérange. »

Il devrait peut-être parler du jeune homme sur qui il avait l’intention de parler, mais en même temps il se doutait que ça allait quand même être un sujet délicat et il n’avait aucune envie de « griller » les chances qu’il avait d’éventuellement pouvoir discuter un peu avec cette jeune Amy Benson. Même si dans tous les cas, il n’allait pas pouvoir faire autrement que d’en parler très rapidement, puisqu’il était venu ici dans le seul but d’en savoir un peu plus sur Tom Jedusor.

Pas un seul instant, Flynn parvint à capter le regard de la jeune femme sous ses yeux. Il ne la connaissait pas, il avait eu son nom en enquêtant et c’était pour cela qu’il se trouvait là, parce qu’il savait qu’elle avait été dans le même orphelinat, au même moment, que Tom Jedusor. Le journaliste ne savait rien d’elle et pourtant… il ne pouvait que constater à quel point elle semblait être une jeune femme renfermée, stressée. Est-ce que c’était sa présence et le fait qu’il cherche à lui poser des questions sur son passé qui la mettait dans cet état ? En un sens, Flynn ne pouvait pas vraiment le savoir, mais il se doutait que ça pouvait avoir un rapport. Pendant un temps, le journaliste ne put s’empêcher de craindre qu’elle lui referme la porte sous le nez. Il se doutait que si c’était le cas, il ne parviendrait pas à lui parler de sitôt. Parce qu’elle en parlerait peut-être à ses parents adoptifs et que par conséquence, elle serait beaucoup moins accessible. Or, le jeune homme jouait déjà avec le feu en venant lui parler. Elle était une moldue après tout, comme ses parents, elle ne devrait pas être confronté à des histoires du monde magique. Sauf qu’il devait trouver des informations sur Jedusor et qu’il fallait bien qu’il commence quelque part. Il y avait d’autres jeunes gens sur sa liste, mais il devait mettre toutes les chances de son côté.

Finalement, elle ouvrit plus grand la porte et le laissa entrer. Flynn ne put s’empêcher de se sentir soulagé, quand bien même il comprenait qu’il devait marcher sur des œufs dans cette histoire. Parce que Amy était toujours timide, qu’elle ne le regardait pas directement et qu’elle semblait juste… apeuré. Des indications qui devraient lui faire comprendre qu’il était sur la bonne voie, mais en même temps c’était trop peu pour qu’il s’en doute. Ils s’installèrent donc dans le salon, avant qu’elle ne lui demande ce qu’il voulait savoir. Il hésita une seconde, il craignait d’aller trop vite en besogne mais aussi qu’elle se renferme si jamais il se contentait de tourner autour du pot. C’était délicat. Il y avait des choses en particulier que le jeune homme avait envie de savoir, il n’avait pas envie de parler de l’orphelinat en général mais bel et bien de cette personne.

« J’enquête sur une personne en particulière que vous avez côtoyé lorsque vous étiez à l’orphelinat. » Finit-il par dire, ne sachant pas si c’était la meilleure approche. Mais il ne pouvait pas reculer dans tous les cas, il devait faire un choix et il le faisait. Ce n’était que la vérité après tout, son enquête portait clairement sur Jedusor, afin d’en savoir un maximum sur lui, afin de connaître l’ennemi et anticiper un peu la création de ses Horcruxes. « Qu’est-ce que vous pouvez me dire sur Tom Jedusor ? Ce que vous vous souvenez de lui ? »

Pendant qu’il posait la question, son regard ne quittait pas la jeune femme, captant toutes ses réactions.

Si Flynn se trouvait chez cette jeune femme, c’était évidemment parce qu’il savait qu’elle avait pendant un temps vécu avec Tom Jedusor à l’orphelinat, mais le jeune homme ne se doutait pas une seule seconde du traumatisme que cela avait été pour la jeune Amy. Cependant, dès qu’il eu prononcé le nom de Voldemort, Flynn n’eut pas d’autre choix que de constater qu’il se passait quelque chose pour Amy. Il ne saurait évidemment pas l’expliquer, mais c’était comme si… comme si elle avait peur. Ou autre chose, il ne saurait dire, mais s’il avait le sentiment que la jeune femme n’était pas si à l’aise que cela depuis qu’il était arrivé, c’était pire que tout maintenant. Elle tenta visiblement de reprendre la parole, sans réellement y parvenir. Flynn attendit patiemment, qu’elle dise de nouveau quelque chose, mais clairement son attitude ne faisait que lui poser des questions. Est-ce que c’était parce qu’il avait parlé de Tom Jedusor qu’elle agissait comme ça ? Si c’était le cas, forcément, Flynn avait envie de savoir pourquoi. Ce qui avait bien pu se passer.

Mais avant tout, il semblait qu’il doive répondre aux interrogations de Amy, puisque celle-ci lui demanda pourquoi il enquêtait sur lui. Évidemment, le jeune homme ne pouvait pas concrètement lui dire la vérité, il n’avait pas l’intention de lui en dire trop. Mais en même temps, il se doutait aussi qu’il allait quand même devoir lui dire quelque chose, si jamais il voulait qu’elle réponde à ses questions. Et Flynn avait vraiment besoin d’en savoir plus sur la jeunesse de Voldemort. Il ne savait pas si c’était une piste qui allait le mener quelque part, mais il était évident qu’il devait de toute façon chercher quelque part et c’était un bon début.

« Il… cause quelques problèmes à certaines personnes. » Il ne se montrait pas très explicite, mais il ne voyait pas vraiment ce qu’il pouvait dire de plus. Il ne pouvait pas lui dire de but en blanc que ce jeune homme était sur le point de devenir le plus grand mage noir de tous les temps juste après le règne de Grindelwald. Il n’avait pas l’intention de parler du monde magique à cette moldue, ne se rendant pas compte que ça allait quand même arriver. Pour le moment, il se contenta donc de ça, ne rentrant pas vraiment dans les détails mais ne pouvant surtout pas dire grand-chose de plus. « Vous vous sentez bien ? »

Il ne posait pas cette question parce que forcément, il espérait quand même obtenir des informations de la part de la jeune femme. Il lui posait cette question parce qu’il remarquait bien qu’elle ne semblait pas aller bien et il s’inquiétait pour elle. Elle ne cachait pas le fait qu’elle n’était pas en forme de toute façon… là, c’était facile de le comprendre quand même.

Quand la jeune Amy affirma qu’elle allait bien, sans vraiment parvenir à enchaîner les mots directement, Flynn ne parvenait pas à être convaincu. En même temps, c’était sans doute normal, puisqu’elle n’allait tout simplement pas bien. Ça se voyait, ça se sentait. Flynn parvenait à le lire sur son visage, dans ses yeux, il y avait quelque chose qui avait changé chez elle dès l’instant où il avait mentionné le nom de Jedusor. Oh, le journaliste avait remarqué que la jeune femme semblait réservée, qu’elle semblait timide, ce genre de chose, mais ça ne lui avait pas sauté aux yeux comme ça le faisait maintenant. Elle n’allait pas bien et ça c’était parce qu’ils étaient en train de parler de Tom Jedusor, un homme avec qui Amy avait grandi à l’orphelinat. Un jeune homme qui était parti pour devenir le plus grand mage noir de notre ère. Qu’avait-il fait à cette fille ? Pourquoi réagissait-elle de cette manière ? Il n’en savait rien, mais il ne pouvait pas s’empêcher d’avoir envie d’en découvrir plus.

Cependant, ce fut elle qui lui posa une question en premier lieu, le questionnant un peu plus sur les soucis que Jedusor causaient. Flynn ne savait pas exactement jusqu’où il pouvait aller dans son explication, il n’avait pas l’intention de trop dire non plus. Et en même temps, il ne pouvait pas s’empêcher d’avoir envie de glaner le plus d’information possible de la jeune femme et pour cela, il devait de prime abord assouvir sa propre curiosité.

« Eh bien… » Flynn hésita ne dernière seconde avant de reprendre la parole. « Il cause de gros soucis à beaucoup de monde. On ne peut pas dire qu’il soit une bonne personne, bien au contraire. » Autant dire que pour le moment, Flynn ne disait rien du tout de plus que ce que Amy savait. Et ce qu’elle avait très bien pu découvrir toute seule d’ailleurs. « Il est… maléfique. » C’était une bonne manière de résumer la situation. « Et il est important que j’en sache plus sur lui, sur son passé, afin de tenter de trouver une faille… quelque chose pour l’arrêter. »

Autant y aller plus franco, Flynn ne savait pas trop où il était en train de se rendre dans son explication, mais ce n’était pas comme s’il pouvait réellement reculer de toute manière. Amy savait quelque chose, il avait vraiment le sentiment qu’elle était bien placée pour savoir beaucoup de chose sur Jedusor. Et peut-être que ce qu’elle allait pouvoir leur apprendre allait les aider à trouver une solution concernant les Horcruxe. Un endroit où il avait pu les cacher. Un objet qui lui tenait à cœur. Toutes informations pouvant les guider un peu vers une solution, vers un moyen de l’anéantir entièrement. Parce qu’on ne pouvait pas dire qu’il lui facilitait la tâche, bien au contraire.

Flynn avait conscience qu’il en disait clairement trop en cet instant précis et qu’il devrait surtout se contenter de parler de Jedusor plus vaguement, mais en même temps ils avaient besoin d’information et il ne pouvait pas nier l’importance des informations que Amy pourrait lui donner. Et encore, il n’avait pas entièrement conscience de ce que la jeune femme avait subi à cause de Voldemort. En tout cas, il n’avait pas d’autres choix alors il parlait, il mentionnait le fait que Jedusor n’était pas une bonne personne, qu’il était maléfique et qu’ils devaient l’arrêter. Il n’avait pas envie d’en dire trop, parce que sinon il allait devoir expliquer à une moldu le monde magique et donc trahir le secret magique. Mais en même temps, est-ce que c’était grave ? Peut-être pas non, mais il n’avait pas non plus envie d’avoir des ennuis.

La jeune femme lui affirma cela dit qu’ils n’allaient pas réussir à l’arrêter, d’une voix tremblante. Flynn ne put s’empêcher d’être intriguer par les propos de Amy, ne sachant pas réellement ce qu’elle entendait par là et surtout pourquoi elle lui disait ça tout d’un coup. Elle continua, affirmant qu’il n’était pas « nous », il est capable de chose… Quelque chose lui disait que finalement, Jedusor avait peut-être déjà pris le parti de montrer le monde magique à la jeune femme. Et la manière dont elle parlait, dont elle tremblait, cela lui disait en prime que ce n’était pas du tout une bonne chose. Et connaissance Jedusor, l’homme ne pouvait qu’avoir peur de découvrir ce qu’il avait fait subir à cette jeune femme, qui semblait réellement manquer d’assurance.

« Il t’a fait quelque chose ? » Demanda-t-il alors, d’une voix la plus douce possible parce qu’il espérait lui montrer qu’elle pouvait avoir confiance en lui, quand bien même ils ne se connaissait pas du tout. Le journaliste débarquait comme cela chez elle, sans qu’elle ne le connaisse, forcément elle devait se méfier. Mais quand même, il espérait qu’elle allait lui faire confiance suffisamment pour pouvoir lui parler. Il avait besoin qu’elle lui parle. « Est-ce qu’il t’a montré quelque chose ? »

Si Tom Jedusor avait déjà fait preuve de la magie devant Amy, il aurait moins de raison encore de se retenir de lui parler du monde magique. Mais cela dépendrait aussi de ce qu’il avait fait, de ce qu’elle pensait de tout ça par conséquence. Parce qu’il n’avait aucune envie de l’effrayer. Ce n’était pas son but en même temps, en venant ici il cherchait des informations, il ne cherchait pas à fermer une jeune femme sur le monde magique.

Flynn ne savait pas précisément ce que Tom Jedusor avait fait à cette jeune femme, mais ce qu’il pouvait savoir cependant, c’était que ça l’avait traumatisée. Rien que de parler de Jedusor, elle donnait le sentiment d’être au plus mal et en cet instant précis, le journaliste était en train de constater à quel point l’état de Amy Benson était en train de s’empirer. Sans qu’il ne soit capable de faire quoi que ce soit. Flynn aimerait bien trouver un geste, un mot, dans le but de soulager la jeune femme, dans le but de l’aider, mais il ne savait pas du tout quoi faire. Il tentait simplement d’être le plus délicat possible, mais visiblement il ne fallait pas grand-chose pour qu’elle se retrouve dans un tel état.

« Ne t’excuse pas. » Répondit-il, encore avec douceur, quand elle s’excusa. Elle n’avait aucune raison de le faire, vraiment. Même si Flynn était à mille lieues d’imaginer ce qu’elle avait vécu à cause de Jedusor, il se permettait quand même de croire que ça avait dû être horrible. Quand on connaissait un peu l’énergumène qu’il était, il fallait se préparer à toutes les possibilités en même temps. Encore plus quand on avait la possibilité de savoir ce qu’il risquait de devenir dans le futur.

Amy ne tourna pas son regard vers Flynn, et de son côté le journaliste avait le sentiment d’être parfaitement impuissant alors qu’il la voyait trembler comme une feuille. Il n’osait aucun contact physique, de peur de l’angoisse encore plus. Finalement, elle reprit la parole, lui demandant s’il savait ce qu’il était. Flynn n’avait pas pour projet de parler du monde magique avec Amy, mai en même temps au vu de la situation il commençait à se dire que la jeune femme méritait plus d’une explication. Enfin, elle avait sans doute déjà eu l’occasion de voir de la magie, elle n’allait pas apprendre grand-chose de plus. Enfin si… forcément, s’il commençait à parler du monde magique c’était évident que la jeune femme allait découvrir qu’il en existait tout un monde et que Jedusor n’était pas le seul à être capable de chose dont il avait dû faire preuve en sa compagnie. Flynn hésita un peu, mais au final il se disait qu’il valait mieux qu’il parle clairement à la jeune femme.

« Oui, je sais ce qu’il est. » Flynn marqua une pause, posant ses mots pour être certain de dire les choses comme il le fallait sans angoisser plus la jeune Amy. « C’est un sorcier. » Il ne savait pas si la jeune femme allait le croire, mais en même temps il se disait qu’elle avait peu de raison de ne pas croire ses propos vis-à-vis de Jedusor, puisqu’elle semblait en avoir déjà beaucoup trop vu. « Il fait partie de toute une communauté sorcière qui existe, cachée aux yeux des personnes qui n’ont pas de pouvoirs magiques. » Le monde de la magie donc. « Je… je suis un sorcier également, mais je ne suis pas comme Jedusor. Il n’est pas comme tous les autres, il est vraiment mauvais. »

Est-ce que ça allait lui suffire ? Comment elle allait réagir… c’était la question.

C’était la première fois que Flynn brisait à ce point le secret magique et il était évident qu’il prenait des risques. Des moldus qui découvraient le monde magique, ça arrivait quand même tous les jours, parce qu’il y avait bien des sorciers qui vivaient avec des moldus, qui étaient en droits d’apprendre à leurs conjoints qu’ils vivaient dans un monde particulier. Mais évidemment, le journaliste n’avait aucune raison normalement d’apprendre à cette jeune femme que le monde magique existait, mais c’était ce qu’il faisait quand même. Parce qu’il n’avait pas le choix dans tous les cas, pour que la jeune femme puisse comprendre la situation, il devait lui en parler. Et puis… au vu de son état, Flynn se disait qu’elle méritait quand même d’en savoir plus au sujet de Jedusor. Autant que lui cherchait à en savoir plus.

Mais forcément, découvrir que le monde sorcier existait, découvrir que Jedusor était un sorcier et lui-même un sorcier, ce n’était pas évident à encaisser. Flynn ne pouvait pas réellement se mettre à la place de cette moldue découvrant tout un autre monde, le journaliste était bien incapable d’imaginer ce que c’était que de découvrir le monde magique, puisqu’il y était né. En tout cas, la jeune femme sembla paniquée, se demandant comment elle pouvait savoir si lui-même de son côté n’était pas comme Jedusor. Elle pouvait se poser la question, elle avait de bonne raison pour se les poser d’ailleurs. Et il était évident que Flynn n’avait pas beaucoup de moyen de prouver qu’il n’était pas un sorcier comme Jedusor, pour ne pas dire qu’il n’en avait aucun.

« Je n’ai pas de réponse miracle pour te convaincre que je n’ai rien à voir avec lui. » Il aimerait bien, mais en même temps ce n’était pas le cas. « Je n’ai que ma parole, mon histoire. Nous sommes nombreux à essayer de l’arrêter, parce qu’il cause vraiment beaucoup de mal. » Flynn marqua une pause, c’était quelque chose qu’il avait déjà dit et il ne pouvait donc que se répéter encore et encore. « Si tu veux, tu peux lire ceci. » Dit-il alors, finalement, en sortant un exemplaire de la Gazette des Sorciers qu’il avait sur lui. Encore une fois, le journaliste n’était pas complètement certain de la manière dont il s’y prenait, il n’était pas sûr que ce n’était ainsi qu’il devait agir, mais en même temps il se disait que ça pouvait lui prouver certaine chose. « Tu vois cette marque ? » Demanda-t-il en montrant du doigt sur l’exemplaire de la Gazette qui était posé devant lui, la marque des ténèbres de Voldemort. « C’est sa marque à lui, à chaque fois qu’elle apparait c’est lors de l’un de ses méfaits. »

Ça ne prouvait pas vraiment sa bonne foi à lui, mais au moins il lui montrait la réalité.

Si on avait affirmé à Flynn qu’il serait en train de montrer un exemplaire de la Gazette des Sorciers à une moldue, il ne l’aurait pas cru et pourtant c’était bel et bien ce qu’il faisait. Mais il n’avait pas le choix. Si le ministère de la magie devait l’apprendre il y avait de forte chance qu’il ait des soucis, quand bien même en Angleterre, les règles étaient beaucoup moins stricts que dans d’autres pays. Sauf que Amy et lui n’avaient aucun lien, il n’y avait aucune raison qu’il fasse découvrir le monde magique à cette jeune femme. En théorie, parce qu’en pratique, il en avait de bonne raison évidemment. Elle était une victime de Jedusor, sans doute l’une des premières victimes d’ailleurs. Elle méritait de savoir. De ce qu’il avait compris, de ce qu’il voyait, la jeune femme ne s’était jamais réellement remise de ce qu’elle avait vécu alors… peut-être que ça pouvait lui faire du bien de connaître la vérité. Ou alors, ça allait empirer encore plus son cas, mais le jeune homme espérait que ça n’allait pas être le cas. Dans tous les cas, maintenant c’était trop tard, le jeune homme ne s’imaginait pas effacer la mémoire de la jeune femme.

Elle souligna, à raison, qu’elle n’avait jamais entendu parler de la marque, de tout ce que Jedusor faisait. Effectivement, elle ne risquait pas d’en entendre parler, parce que le monde magique faisait en sorte de se cacher, quand bien même il y avait parfois quelques petites choses qui parvenaient à passer à travers le filet du ministère. Flynn ne savait pas s’il avait aggravé la situation ou non, mais au moins la jeune femme semblait le croire.

« Un certain nombre oui, ça commence… ça commence à devenir très dangereux. » En réalité, ça l’était depuis un moment, mais forcément avec la fin des études de Tom Jedusor, et le ralliement de tous les mages noirs sous sa coupe, les méfaits étaient de plus en plus nombreux. Ils ne pouvaient pas le nier, personne ne le niait réellement. C’était juste qu’il n’y avait pas vraiment de solution encore pour le moment. Et le ministère de la magie ne pouvait pas faire grand-chose. « Le monde magique se cache de… des personnes comme toi. Nous sommes obligés, alors c’est normal que tu n’en as jamais entendu parler. On fait en sorte qu’aucun non sorcier ne l’apprenne. Mais bientôt, si ça continue comme ça, on ne pourra plus rien faire contre lui. »

Déjà que maintenant, on ne pouvait pas réellement dire qu’ils pouvaient faire grand-chose contre lui, mais Flynn gardait espoir. Ils allaient y arriver, c’était une évidence, ils ne pouvaient pas ne pas y arriver. Et puis, ils avaient quand même certaines aides extérieurs qui changeaient quand même grandement la donne. Donc ils pouvaient y arriver, mais pour cela ils avaient besoin de l’aide de la jeune femme sous ses yeux.

La jeune femme commença à dire quelque chose, mais elle s’arrêta. Flynn voyait les larmes envahir les yeux de Amy, sans savoir exactement ce qui se passait. Il ne pouvait pas réellement savoir qu’elle se pensait tomber dans les pommes, qu’elle se pensait incapable de supporter tout ça. Mais en même temps, le jeune homme voyait bien qu’elle n’allait pas bien, sinon il était évident qu’elle ne pleurerait pas comme il le faisait. Le journaliste devait bien avouer qu’il se sentait quelque peu perdu, il ne savait pas du tout ce qu’il pouvait faire pour la soulager, pour la consoler. Est-ce qu’il devait même la consoler ? Au fond, elle ne le connaissait pas, elle ne savait rien de lui et ce n’était donc pas dit qu’elle prenne bien le fait qu’il puisse chercher à la consoler. Il hésitait à dire quelque chose donc, il ne pouvait pas non plus juste ne rien faire.

Mais finalement, Amy sembla reprendre un peu de couleur, elle reprit la parole même si cela semblait lui demander un effort surhumain. Flynn n’avait aucune envie que Amy s’imagine qu’il n’y avait aucune possibilité pour arrêter Voldemort, qu’ils ne pouvaient pas faire quelque chose, même si en même temps le journaliste ne pouvait pas non plus affirmer haut et fort qu’il était possible de faire quelque chose contre lui. Ce n’était pas impossible… Flynn avait envie de croire qu’ils allaient y arriver, le souci résidait plus dans le fait qu’ils ne savaient pas forcément comment s’y prendre. Parce qu’il y avait ces bouts d’âme de Voldemort potentiellement répandu dans des objets divers et variés, se trouvant à des endroits divers et variés.

« On ne… on ne sait pas encore. » Répondit-il sincèrement à la jeune femme. Peut-être qu’il devrait simplement mentir à la jeune femme, lui assurer qu’ils avaient parfaitement conscience de comment ils allaient faire. Mais ce n’était pas le but de la manœuvre, parce que s’il prenait la peine de s’approcher d’elle et de lui parler, c’était bien dans le but d’obtenir des réponses à certaines questions. Il n’avait aucune envie de mentir à Amy. Après tout, il lui devait quand même la vérité. Du moins, c’était ce qu’il pensait. D’une manière générale, le jeune homme n’appréciait pas spécialement les mensonges et dans un cas comme celui-ci, c’était encore plus important à ses yeux. « On ne sait pas encore, mais on va trouver. » Reprit-il tout de même, sûr de lui. Il ne devrait peut-être pas se montrer si sûr de lui en réalité, mais en même temps il avait aussi conscience que s’ils ne trouvaient pas un moyen de l’arrêter, la situation allait tout bonnement être horrible. Alors ils allaient le faire. « C’est pour cela qu’on a besoin de toi… de tes… souvenirs avec lui. Tu accepterais de rencontrer quelques amis à moi ? »

Il pensait que c’était bien mieux qu’elle puisse parler avec ceux qui venaient du futur.

Flynn n’avait clairement aucune envie de forcer Amy à faire quoi que ce soit qui serait au-dessus de ses forces, mais en même temps ce n’était pas comme s’il avait beaucoup de solution non plus. Ils ne savaient pas exactement comment ils allaient pouvoir battre Voldemort, ils avaient encore beaucoup à apprendre à son sujet avant de parvenir à trouver réellement une solution contre lui. Et pour cela, il fallait que Amy les aide, mais en même temps le journaliste n’avait aucune envie de traumatiser encore plus la jeune femme. Parce qu’elle était déjà effectivement bien trop traumatisée. Le jeune homme n’était pas forcément le mieux placé dans le but d’analyser les autres, mais en même temps ce n’était pas bien difficile de comprendre que la jeune femme était traumatisée.

Traumatisée par Voldemort tout simplement et c’était bien la preuve qu’il était temps qu’ils l’arrêtent. Comment ? Ils ne pouvaient pas réellement le savoir, mais ils cherchaient. Flynn avait envie de rassurer le plus possible, sauf qu’il ne pouvait pas non plus décider de lui mentir complètement. Ils ne savaient pas encore comment ils allaient arriver à l’arrêter, même s’ils travaillaient dessus. Il avait envie de lui prouver qu’ils allaient y arriver, qu’ils y croyaient, même s’il prenait peut-être un risque pour ça. Parce qu’il jouait avec le feu en considérant qu’ils pouvaient réellement y arriver, mais ce n’était pas en partant défaitiste qu’ils allaient s’en sortir.

La jeune femme accepta de rencontrer les voyageurs, afin de donner le plus d’information qu’elle pourrait leur fournir. Ils ne pouvaient pas être sûrs qu’ils allaient pouvoir obtenir des informations via la jeune femme, mais en même temps ils devaient mettre toutes les chances de leur côté. Amy en savait beaucoup sur Jedusor, après tout, elle pouvait parvenir à leur donner le détail qui parviendrait à sauver toute la situation.

« Merci pour tout. » Répondit-il, parfaitement sincère. Il ne pouvait que la remercier vivement pour tout ça. Même s’ils ne savaient pas forcément où ça allait les mener. « Je vais devoir te laisser, j’ai énormément de chose à faire. Mais… je te tiens au courant pour le moment où tu pourras parler avec mes amis ? » Demanda-t-il.

Flynn n’avait pas forcément envie de trop rapidement expédier cette conversation, mais en même temps il avait fort à faire et surtout il ne voulait pas rendre la situation encore plus complexe pour Amy. Il voyait déjà à quel point il avait traumatisé la jeune femme, à quel point sa visite l’avait mis mal à l’aise. Il n’avait pas envie de lui faire encore plus de mal.