L'amour, caché sous le voile de l'amitié, est un bouton de rose renfermé dans son enveloppe

Kennil avait demandé à Cassiopée si elle était libre pour qu’ils se voient. Ce n’était qu’une visite amicale, rien de plus. Enfin, c’était la version officielle, parce que pour Kennil, ce n’était pas que ça. Enfin, si, c’était une visite amicale, mais, disons qu’il n’avait pas que des sentiments amicaux pour son amie, que c’était un peu plus que ça. Mais bon, Kennil n’était pas très à l’aise avec tout ça et il n’avait pas envie de se faire envoyer ailleurs et de perdre son amie, ce serait bête. Quoiqu’il en soit, c’était en tout bien tout honneur qu’il lui avait proposé qu’ils se voient pour une après midi. Après tout, les vacances étaient aussi faites pour voir ses amis non ?

Il avait été plutôt content, quand elle lui avait confirmé par lettre qu’elle était disponible. Si Kennil avait l’habitude de rester la tête dans ses notes et dans tout ce qui se rapportait au Quidditch, il savait aussi décrocher pour passer de bons moments avec ses amis. Heureusement d’ailleurs, sinon il se sentirait seul au bout d’un moment. Il y avait plusieurs choses qui étaient importantes, et essentielles dans la vie, et l’amitié en faisait partie.

Kennil était tout de même allé sur le Chemin de Traverse un peu en avance, histoire de flâner un peu dans les magasins. Même s’il n’avait pas spécialement de choses à acheter, cela lui permettait de passer le temps, c’était toujours agréable. Bien sûr, il était indispensable pour lui d’aller faire un tour au magasin de Quidditch, il fallait au moins qu’il aille jeter un œil, qu’il vérifie s’il n’y avait pas quoi que ce soit de nouveau. Ce n’était pas le cas, mais rien que regarder les différents items lui faisait plaisir, et lui faisait passer un bon moment. Il s’amusait avec pas grand-chose, c’était au moins un avantage.

Quand l’heure commença à passer, il se décida à sortir de la boutique pour rejoindre le Chaudron Baveur, ce n’était peut-être pas le plus original, mais c’était convivial, et puis ils pourraient discuter tranquillement tout en buvant un coup. Sans pour autant que ce soit de l’alcool… Il n’était pas grand amateur de toute façon. Il entra dans le pub et sourit en apercevant son amie déjà installée, il s’empressa d’aller la rejoindre.

« Bonjour Cassiopée, ça me fait plaisir de te voir, tu vas bien ? »

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Kennil était vraiment content à l’idée de passer du temps avec Cassiopée, il l’appréciait beaucoup, même plus que beaucoup, et plus qu’en amitié, mais ça, elle n’en savait rien du tout. Et il ne comptait pas le lui dire maintenant. Non pas qu’il n’aurait pas envie de plus, mais si jamais elle ne partageait pas ses sentiments, il serait vraiment déçu de perdre leur amitié, alors pour le moment, il n’avait pas le courage de se lancer. Il y réfléchirait pour plus tard… si un jour il trouvait la force nécessaire pour se lancer, parce qu’il n’y connaissait rien en ce qui concernait les relations amoureuses. S’il était incollable sur ce qui touchait au Quidditch, il ne savait rien du tout aux choses de l’amour et tout ce qui allait avec. Mais bon, il ne l’avait pas invitée pour cela, mais pour passer du temps avec elle de toute manière. Et c’est bien ce qu’il comptait faire, et il savait d’avance que ce serait un excellent moment passé en sa compagnie.

Il ne voyait pas pourquoi il pourrait en être autrement. Enfin quoiqu’il en soit, il avait enfin rejoint son amie, et elle était souriante, comme à son habitude. Il l’avait toujours trouvée rayonnante, comme un rayon de soleil qui illuminait et réchauffait les autres. Ou alors c’était une surinterprétation de sa part, ce qui était tout à fait probable. Enfin bref, peu importe.

Kennil n’hésita pas à lui témoigner sa joie de la voir. Il ne voyait pas pourquoi il s’en cacherait, ils étaient bons amis après tout alors c’était tout à fait naturel. En tout cas, Kennil n’avait jamais feint quoique ce soit avec elle, et n’avait jamais non plus caché son enthousiasme et sa joie à l’idée de passer du temps avec elle. Il était toujours très sincère, sans que cela ne paraisse exagéré ou bizarre, ou si c’était le cas, elle ne lui avait jamais fait la moindre réflexion. Il ne voyait donc pas pourquoi il devrait changer sa façon de se comporter avec elle, enfin, il pourrait avoir ce genre de questionnements maintenant.

"Salut, ça me fait plaisir aussi. Et ça va bien. Même si je commençais à m'ennuyer un peu chez moi, en fait, ça me fait du bien de sortir un peu. Comment tu vas, toi ? Tes vacances se passent bien ?"

Il lui adressa un nouveau sourire, vraiment content de savoir qu’elle allait bien. C’était une très bonne chose. S’il pouvait la sortir un peu de son ennui, il n’allait pas en être mécontent, bien au contraire. Il allait encore plus s’appliquer à lui faire passer un bon moment.

« Je vais très bien merci. Oui ça se passe, je travaille encore sur mon projet de livre, j’essaye d’améliorer les choses comme je peux, mais sinon je ne fais pas grand-chose d’autre non plus. Tu veux boire quelque chose ? Je t’invite. Je vois que tu as fais quelques emplettes, tu as trouvé des livres intéressants ? »

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Kennil prenait toujours le temps de s’intéresser à Cassiopée, à ce qu’elle faisait et comment elle se portait, ce genre de choses. Non pas qu’il était un psychopathe qui avait besoin de tout savoir de sa vie, et de connaître toutes ses occupations, loin de là. Mais c’est juste qu’il s’intéressait à elle, et qu’il voulait s’assurer que tout allait bien. Et puis, il pourrait l’écouter parler d’elle durant des heures que cela ne le dérangerait pas. Cassiopée était presque capable de lui faire oublier son très cher Quidditch, c’est pour dire ! Cela ne faisait pas vraiment de toute qu’elle faisait partie des personnes avec qui il aimait le plus passer du temps de toute manière, il se sentait vraiment bien avec elle. Même s’ils n’avaient pas les mêmes passions, qu’ils avaient des caractères différents, il était vraiment bien quand elle était là.

Ils n’étaient pas non plus totalement opposés, ils avaient bien quelque chose en commun. Le plus important peut-être, ils aimaient tous les deux écrire. Et étant donné qu’ils voulaient tous les deux poursuivre dans ce domaine après Poudlard, ce n’était pas négligeable. Kennil savait que Cassiopée était douée, il avait eu la chance de lire quelques textes, et elle avait une plume très agréable. En tout cas, il avait beaucoup apprécié. Et il espérait qu’elle irait au bout de ses ambitions, tout comme lui. Ce serait vraiment chouette mine de rien, qu’ils réussissent tous les deux.

"Je vais prendre un jus de citrouille, merci. "

Il lui adressa un sourire et commanda deux jus de citrouille. Cette journée était définitivement une bonne journée, il s’en sentait convaincu. Il ne voyait pas comment elle pourrait mieux se passer en même temps, il était en compagnie d’une des personnes qu’il appréciait le plus, et ils partageaient une conversation agréable.

"J'ai pas encore trop eu le temps de m'y plonger. Mais j'ai pris des auteurs que je connais déjà, donc je devrais pas avoir de mauvaises surprises."

Il hocha la tête, effectivement, si elle avait pris des livres écrits par des auteurs dont elle connaissait déjà la plume, elle ne devrait pas être déçue. D’ailleurs, cela lui faisait penser que cela faisait déjà un petit moment qu’il ne s’était pas rendu à la librairie, il allait falloir qu’il y songe pour les prochains jours. Mais pour en revenir à Cassiopée, il espérait qu’elle lui ferait un compte rendu de ses impressions une fois les livres terminés. Il aimait avoir son avis.

"Tu veux qu'on parle un peu de ton livre ? Tu as déjà des ébauches ? Je pourrais peut-être t'aider, en tout cas sur la forme...... Enfin, c'est pas que t'en aies besoin, hein. Mais ça fait du bien, parfois, d'avoir un point de vue extérieur. Et puis, j'adore te lire."

Il sentit ses joues rosir très légèrement quand elle admit adorer le lire. Il savait qu’elle était sincère, parce que Cassiopée était une fille honnête, qui disait ce qu’elle pensait sans chercher à dire forcément ce que les autres voulaient entendre. En tout cas, il appréciait qu’elle propose son aide, et il ne trouvait pas du tout cela vexant ou présomptueux de sa part, au contraire.

« J’ai rassemblé pas mal d’idées, et j’ai commencé à écrire un peu le début. Mais c’est encore un brouillon, et à chaque fois je recommence tout parce que j’ai des détails qui me reviennent en tête. J’apprécierais beaucoup que tu m’aides, j’aime beaucoup ta plume alors cela ne pourrait qu’être bénéfique pour moi. Et puis, j’adore passer du temps avec toi, alors cela sera une excuse supplémentaire. »

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Kennil ne pourrait pas passer meilleur moment que si. Ou bien peut-être que si, mais il n’avait pas envie d’y réfléchir pour se donner tort. Passer du temps avec Cassiopée et parler de leurs projets respectifs, c’était vraiment ce qu’il adorait. Quoique passer du temps avec Cassiopée tout court, c’était déjà une journée idéale pour lui. En même temps, la jeune fille était un véritable rayon de soleil, et elle chassait tous les soucis qu’il pouvait avoir en un claquement de doigts, sans qu’elle n’ait rien besoin de faire, juste qu’elle soit là. Elle il ne demandait qu’à pouvoir profiter de sa présence autant que possible, ni plus ni moins.

Même si pour Cassiopée, ce n’était que de l’amitié, ça ne faisait rien, il s’en contentait très bien. C’était déjà mieux que rien après tout. En tout cas, il était vraiment content de pouvoir être en sa compagnie. Et il espérait vraiment qu’il en soit de même, mais elle avait l’air de passer un bon moment alors, il n’avait pas vraiment de doutes à ce sujet. Heureusement, il s’en voudrait de la mettre dans de mauvaises dispositions.

En tout cas, il se sentait vraiment flatté, qu’elle lui dise qu’elle adorait lire ce qu’elle écrivait. L’avis de Cassiopée comptait énormément pour lui, alors cela ne pouvait pas lui faire plus plaisir d’entendre cela.

"Pas besoin d'excuses, tu sais"

Il lui adressa un sourire sincère, si elle allait dans ce sens-là, il n’allait pas se gêner pour tenter de la voir aussi souvent que possible. Mais elle risquerait d’en avoir marre de lui au bout d’un moment, alors ce n’était peut-être pas une bonne idée. Il se risqua tout de même à tenter un petit quelque chose.

« Si y’a pas besoin d’excuses, tu vas me voir tout le temps. »

Elle prendrait sûrement cela comme une plaisanterie, mais il n’empêche, que cela ne dérangerait pas du tout de la voir tout le temps. Il la voyait déjà tous les jours quand ils étaient à Poudlard, mais il voulait surtout avoir des moments privilégiés avec la jeune fille.

"T'as ramené ce que t'as écrit avec toi ? J'adorerais y jeter un oeil."

Il se mordilla la lèvre et hocha la tête. Il n’avait absolument rien contre le fait qu’elle lise ce qu’il écrivait, mais il appréhendait tout de même un peu. Il fouilla dans son sac pour sortir ses notes, il les avait toujours avec lui. Histoire de pouvoir noter quelques informations supplémentaires si jamais il avait une poussée d’inspiration.

« Tiens. »

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Bon, au moins, elle n’avait pas eu l’air effrayée quand il avait admis qu’ils allaient tout le temps se voir, mais il y avait de très grandes chances pour qu’elle ait pris cela sur le ton de l’humour aussi. Lui était vraiment sérieux, mais dans tous les cas, il ne comptait pas la coller comme une sangsue, il n’était pas à ce point. Et puis, il avait aussi besoin d’une certaine indépendance et solitude, surtout lorsqu’il écrivait, même s’il était à peu près sûr que Cassiopée ne le dérangerait pas.

Enfin bref, ce n’était pas la question dans tous les cas. Même s’il y avait un fond de vrai dans ses propos, il avait tout de même dit cela sur le ton de la plaisanterie, puisqu’ils n’étaient qu’amis. Kennil s’en contentait, enfin il essayait de s’en contenter. Ce n’était pas toujours simple, mais il n’avait pas vraiment d’autre solution. Il s’en voudrait de briser leur amitié en lui avouant ses sentiments qui avaient vraiment très peu de chances (voire nulle) d’être réciproques. Au moins, elle n’avait pas de petit-ami, du moins à sa connaissance, c’était déjà ça. Il n’avait donc pas à la voir avec un autre.

Kennil n’était pas très serein. Il était déjà un peu stressé quand quelqu’un lisait ce qu’il écrivait, alors quand c’était Cassie, c’était encore pire. Son avis comptait vraiment beaucoup pour elle, et il savait qu’elle lui dirait ce qu’elle pensait sans problème, et il y avait toujours une possibilité pour qu’elle n’aime pas. Ce n’était pas la première fois qu’elle lisait ses écrits, et elle n’avait jamais été dure ou méchante, mais elle était très importante pour lui, alors son appréhension était en quelque sorte justifiée.

"C'est vraiment très bon, tu sais. Si tu décidais de te mettre à la fiction un jour, je suis sûre que tu aurais un sacré succès."

Kennil était soulagé, et il lui adressa un sourire sincère. Il appréciait vraiment d’entendre que Cassiopée appréciait ce qu’il avait écrit. Il savait qu’elle n’était pas passionnée par le Quidditch, mais ça ne faisait rien, elle pouvait tout de même juger de ce qu’il écrivait. Surtout qu’elle aussi, écrivait, et il aimait lui aussi vraiment ce qu’elle écrivait.

« Je ne suis pas sûr que je serai très doué dans la fiction, il faut avoir une sacrée imagination. Mais je suis vraiment content que ça te plaise, tu sais, ton avis compte énormément pour moi. »

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Kennil ne mentait pas, et il ne tentait pas non plus de flatter Cassiopée pour gagner quelques points auprès d’elle. Son avis était très important pour lui, plus que quiconque. Elle n’était pas sa seule amie, mais elle était celle dont il se sentait le plus proche. Sûrement parce qu’il en était amoureux, mais bon. Et puis, elle avait aussi des connaissances littéraires, vu qu’elle nourrissait elle aussi le désir et l’ambition d’en écrire un, donc oui, l’avis de Cassie était le plus important pour lui. Même plus que n’importe quel auteur célèbre ou joueur de Quidditch, c’est dire.

Enfin, tout cela pour dire qu’il était sincère avec elle. Dans la mesure du possible, puisqu’il ne lui disait pas toute la vérité. Mais bon, autant mettre cette information-là de côté pour le moment. Il était vraiment content qu’elle soit enthousiaste par ce qu’il avait écrit. Il n’était pas forcément du genre à dénigrer son travail, mais vu l’ampleur de la tâche qu’il s’était attribuée, il reconnaissait qu’il était probablement qu’il ne fasse pas les choses correctement, ou que ce ne soit pas terrible. Mais il avait confiance en l’avis de son amie.

"Merci. C'est pareil pour moi, tu sais. Je sais que je peux te faire confiance, et que tu es toujours honnête avec moi, c'est rare les gens comme toi."

Il lui offrit un sourire franc. Il appréciait d’entendre cela, vraiment. Pour lui, cela voulait dire beaucoup, même si la jeune ne s’en rendait pas vraiment compte. Oui… il était honnête, enfin en partie, parce qu’il ne lui disait pas tout. Et il ne savait pas s’il devait le faire. D’un certain point de vue, ce serait libérateur, mais il aurait peur de gâcher leur amitié, si jamais elle lui disait ne pas être intéressée. Il était dans l’indécision la plus totale en cet instant.

« Oui… j’essaye de l’être autant que possible. Même si ce n’est pas toujours évident. Tu sais… »

Il s’interrompit, se demandant encore si c’était une bonne idée de parler ou non. Il sentir ses joues chauffer et ses mains devenir moites. Il se triturait les doigts sous la table, mal à l’aise. Son cœur battait à cent à l’heure et il ne s’était jamais senti aussi stressé. Il se mordit la lèvre, encore hésitant puis il s’éclaircit un peu la gorge et finit son jus de citrouille d’une traite pour s’hydrater la bouche, qui était subitement devenue sèche.

« Je… enfin je pense que je peux te le dire maintenant. Je t’apprécie beaucoup, vraiment. Et disons… que j’apprécie plus qu’en tant qu’amie. J’ai de vrais sentiments pour toi.  Je… enfin voilà je tenais à te le dire, mais je n’attends pas de… réponse de ta part, je voulais juste que tu le saches, et maintenant on peut faire comme si je n’avais rien dit d’accord ? Ne te sens pas obligée de dire quoique ce soit. »

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Kennil ne s’était jamais senti aussi mal et aussi stupide de toute sa vie. Non mais sérieusement, qu’est-ce qui lui avait pris de dire ça ? Il n’en savait rien. Mais il est évident qu’il aurait dû se taire. Non seulement il passait pour un idiot mais en plus, il gâchait certainement son amitié avec Cassiopée, parce que les choses allaient être trop bizarre. Il y a vraiment des fois où il ne savait pas se taire. Et il s’en voulait vraiment d’avoir parlé, parce qu’il savait qu’elle ne ressentait pas la même chose. Il n’était pas un expert dans ces choses-là, loin de là, mais il l’aurait senti si cela avait été réciproque… non ? Quoiqu’il en soit, il avait envie de disparaître là tout de suite.

En tout cas, cela faisait plusieurs minutes que Kennil regardait partout et tout le monde sauf son amie. Il était incapable de soutenir son regard en cet instant précis, il s’en voulait beaucoup d’avoir parlé, et maintenant… maintenant il ne pouvait plus revenir en arrière. Ou alors, il pouvait faire comme si c’était une blague ? Ou qu’il avait bu une étrange potion à son insu ? Non… ça ne marcherait pas. Cassiopée était loin d’être idiote, mais peut-être que cela la conforterait de se dire que ce n’était pas vrai. Il était certain de l’avoir mise mal à l’aise, il avait vraiment tout gâché et tout loupé dans tous les cas.

Ce qui était sûr, c’est qu’il prendrait la première occasion disponible pour s’en aller sans que cela ne soit pris pour une fuite. Non mais quel idiot… il risquait de se répéter ces mots-là durant plusieurs jours, peut-être même toutes les vacances… non. Il devait penser à son livre, à travailler dessus, même si là pour le moment, il n’y pensait pas, et n’avait aucune envie d’y penser. Il avait juste envie de revenir en arrière et de ne jamais lui dire ce qu’il lui avait dit. Même si elle avait le droit à la vérité, cette vérité pourrait bien sonner la fin de leur amitié.

"Je le savais pas du tout... ça fait longtemps ?"

De toute évidence, elle n’avait pas envie de faire comme si elle n’avait rien entendu, mais il comprenait. Il avait fait l’erreur de tout lui dire, il fallait qu’il assume maintenant. Il ne savait pas quoi lui répondre, à sa question. Quelle importance cela faisait maintenant au juste ? Kennil ne savait pas quoi dire, pas quoi faire, il fixait à présent le fond de son verre comme s’il contenait toutes les réponses aux questions de l’Univers. Il ne savait vraiment pas comme il allait se sortir de cette situation.

« Environ un an. Mais tu sais, ce n’est pas très important. »

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Kennil aurait donné n’importe quoi pour revenir en arrière et ne rien avouer du tout. Mais malgré le fait qu’il soit sorcier, il n’avait pas la capacité de remonter le temps, et n’avait rien sur lui pour le faire non plus. Il se sentait totalement idiot, et en plus il mettait son amie dans une situation embarrassante. Mais quel idiot… il avait vraiment tout gagné. Enfin en l’occurrence, c’était surtout tout perdu, malheureusement. Il ne savait toujours pas ce qui lui avait pris de faire ça, mais il regrettait.

Il ne savait pas qui a dit qu’on se sentait mieux lorsque l’on disait ce qu’on avait sur le cœur, mais ce mec était un crétin total. Kennil aurait mieux fait de ne rien dire et qu’ils soient amis sans gêne entre eux. Les choses allaient être compliquées à présent. Il ne comptait pas couper tout contact avec elle, il ne fallait pas exagérer, peut-être qu’ils pourraient toujours être amis, mais ça ne serait plus la même chose, évidemment. Il y aurait forcément toujours un petit sentiment de malaise et de tension. Et en ce moment précis, ce sentiment était tout sauf petit.

"Pour moi ça l'est"

Ça l’aurait arrangé que non. Ça l’aurait arrangé que Cassiopée soit le genre de fille à tout prendre à la rigolade, et qui ne prenait pas grand-chose au sérieux. Mais ce n’était pas du tout le cas. Et puis, il ne voulait pas la changer non plus, elle était très bien comme elle était, et c’est d’ailleurs pour cela qu’il nourrissait des sentiments pour elle. A quoi bon, tout compte fait.

"Tu vas trouver ça idiot... Je passe ma vie à lire tout un tas de romans, j'ai lu un tas d'histoires dont les personnages tombent amoureux et... je sais pas ce que je ressens pour toi."

Il comprenait bien ce qu’elle tentait de faire, qu’elle se montrait gentille et compréhensive. Elle ne voulait sûrement pas se montrer trop dure envers lui, et ne voulait pas lui faire de peine. Mais ils n’étaient vraiment pas obligés d’avoir cette conversation, Kennil n’en voulait pas. Même si, cela permettrait sûrement d’empêcher un abcès de se former, mais c’était plus que gênant, et il continuait de ne pas regarder trop longtemps dans sa direction, beaucoup trop gêné.

« Tu n’es pas forcée de ressentir quoique ce soit, enfin, je veux dire… on est amis, c’est cool. Te prends pas la tête avec ça, ça n’en vaut pas la peine. De toute façon je… il faut que je rentre. J’ai promis à ma mère de passer du temps avec elle, alors il vaudrait mieux que je rentre. »

Ce n’était pas vrai du tout, mais il valait mieux couper court à cette discussion, parce que ça devenait bien trop insoutenable pour lui. En tous les cas, il n’avait absolument aucune rancœur envers la jeune femme, et il tenterait de faire comme si ça ne s’était jamais passé, et de rester un ami sympa avec qui elle partage quelques points communs, parce qu’il n’avait plus que ça à faire à présent, même si ça ne serait pas simple. Vraiment pas simple, surtout pour les premiers temps. Il lui adressa un léger sourire maladroit et gêné.

« Merci pour tes conseils en tout cas, pour le livre et… si on ne se revoit pas avant la rentrée, passe de bonnes vacances. »

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Leur moment entre amis s’était transformé en une véritable catastrophe, et il était le seul à blâmer pour cela. Il n’en voulait pas une seule seconde à Cassiopée, c’était juste lui qui avait déconné. Il le reconnaissait volontiers. Il aurait dû se taire, ne rien dire, et tout se serait bien terminé, mais là… ils étaient tous les deux, mal à l’aise, et cela n’allait pas en s’arrangeant. Le fait est que Cassiopée insistait pour rien, du moins, Kennil n’avait pas envie qu’elle se torture l’esprit pour ça, alors qu’elle ne ressentait juste pas la même chose que lui. Evidemment, ça lui faisait de la peine, parce qu’il n’allait pas en rire, mais c’était quelque chose à laquelle il s’était attendu.

Cela arrivait tous les jours, que des gens se prennent des râteaux, ce n’était pas dramatique en soit. Mais Cassiopée n’avait pas à se sentir mal, Kennil n’était pas au fond du trou. Oui ça faisait mal au cœur, et mal à l’égo, mais ce n’était pas non plus insurmontable. Il était juste amoureux d’elle, ce n’était pas réciproque, bon… avec un peu de chance, cela passerait avec le temps. Il essayait de prendre ça le plus légèrement possible, parce qu’en plus de cela, ils étaient en public, alors il valait mieux qu’il se contienne. Mais il n’avait surtout pas envie que Cassiopée se sente mal à cause de ça.

Mais c’était mal parti. Et en plus de cela, Kennil n’arrivait même plus à assumer ses erreurs, il fuyait totalement la situation. Pourtant, il n’était pas quelqu’un de particulièrement couard, mais là, c’était beaucoup pour lui. Il s’inventait des excuses pour partir, mais en même temps, il s’en voulait de laisser son amie en plan comme ça, elle méritait mieux.

"D'accord. Bonnes vacances à toi aussi..."

Kennil eut le cœur brisé (une seconde fois) en la voyant aussi mal. Ce n’est pas du tout ce qu’il voulait. Elle était prête à pleurer, à cause de lui. Il n’avait jamais vue Cassiopée triste, elle était la joie de vivre, il y a encore quelques instants, elle lui souriait, et lui, il avait tout gâché, comme un abruti. Ne pouvant se résoudre à la laisser comme ça, il s’assit à côté d’elle, cherchant ses mots pour tenter d’arranger les choses.

« Eh Cassie… ne fais pas cette tête. Tout va bien, c’est promis. Je ne t’en veux absolument pas, mais je n’ai aucune envie que tu sois triste. Tu n’as pas de raison de l’être. Et puis… je préfère quand tu souris… Je suis désolé… J’agis n’importe comment. »

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Kennil n’aurait jamais pu laisser Cassie comme ça, aussi mal. Il avait beau se sentir mal, il n’avait aucune envie que son amie le soit, et il était loin d’être aussi insensible. Il ne voulait pas qu’elle pleure, ou qu’elle soit malheureuse. Il savait qu’elle était sensible, et émotive, mais il se disait tout de même que si les choses allaient aussi loin, c’est qu’il avait vraiment eu tort de dire la vérité, et qu’il avait très mal fait les choses. Il comprenait qu’elle ne puisse pas oublier, il ne lui avait pas annoncer le bulletin météo, mais il regrettait tout de même d’avoir parlé.

Maintenant, il fallait qu’il tente de rattraper la situation, qu’il fasse en sorte, qu’elle ne soit pas triste. Il avait déjà un peu de mal à savoir pourquoi elle l’était, mais il n’osait pas vraiment lui demander. La situation avait vraiment viré à la catastrophe, et il fallait à tout prix qu’il arrange cela. Il ne savait pas encore comment, cela dit. Il ne supportait pas de la voir mal, cela lui brisait vraiment le cœur. Même si elle ne voulait pas de lui, il voulait tout de même qu’elle soit heureuse, il ne voulait que son bonheur, vraiment.

Bon, elle lui avait au moins fait un sourire, mais s’il se doutait qu’elle n’avait probablement pas le cœur à sourire. D’ailleurs, cette situation ne ferait sourire personne, enfin si, ceux qui les trouveraient ridicules. Mais Kennil se fichait de tout cela, et il oubliait même le fait qu’ils étaient en public, tout ce qui comptait, c’était qu’il réussisse à apaiser un peu son amie.

"Tu agis pas du tout n'importe comment."

Il était évident que si. C’était lui qui se faisait jeter, et c’est elle qui pleurait, c’est bien qu’il y avait un souci. Il n’avait probablement pas manqué d’être maladroit, mais il ne se souvenait pas avoir dit quelque chose de blessant à son encontre. En tout cas, si c’était le cas, il s’en excusait vraiment, car il n’avait jamais eu envie de la blesser, mais il n’était pas certain que ce soit cela.

"Je veux pas que tu m'évites, j'ai pas envie de te perdre"

Kennil était un peu surpris. Est-ce que c’était pour ça qu’elle était aussi mal, parce qu’elle pensait qu’il n’allait plus vouloir lui parler ? Il est vrai que le jeune homme avait pensé à l’éviter un peu, dans un premier temps, parce que les choses seraient sans doute un peu gênées entre eux mais… si cela lui faisait de la peine, il préférait ne pas le faire. Il lui adressa un petit sourire, histoire de la rassurer.

« Moi non plus, j’ai pas envie de te perdre. Et je ne vais pas t’éviter. Comment je ferais, si je n’avais plus personne pour me sortir de mes rêveries et me dire d’aller en cours ? Je serais perdu si je ne t’avais plus dans ma vie. »

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Kennil avait à cœur de rassurer Cassiopée. Il ne voulait pas lui faire de mal, jamais. Il n’avait pas envie qu’elle soit mal par sa faute, et c’était déjà assez le cas. Il savait qu’elle culpabilisait un peu, et donc il culpabilisait lui-même. Oui c’était sans fin cette histoire, et complètement débile. Mais en même temps, il se sentait tout sauf intelligent, là tout de suite. Il se sentait idiot, et gêné, et… tout un tas d’autres sentiments qui n’avaient strictement rien de positif.

Mais il souriait, parce qu’il ne voulait pas inquiéter Cassiopée, et qu’il n’avait aucune envie qu’elle se sente mal. Il comprenait qu’elle ne veuille pas que leur amitié soit gâchée, mais Kennil avait tout de même la forte impression qu’avoir jouer au con, et qu’il avait effectivement tout gâcher. Mais il ferait ce qu’il fallait, pour que tout aille pour le mieux, et qu’ils ne se distancent pas trop. Il était presque sûr qu’à la rentrée, son premier réflexe ne serait pas de trouver Cassiopée, ce qui avait pu être le cas, jusqu’à présent, mais il lui avait promis qu’il ne l’éviterait pas alors… il n’allait pas l’éviter.

Non pas qu’il n’avait plus aucune envie de passer du temps avec elle, mais ce ne serait pas franchement évident, parce qu’il se sentirait probablement encore gêné, et idiot… mais on ne savait jamais. D’ici là, les choses iraient peut-être mieux, il n’aurait peut-être plus du tout de sentiments pour elle, et donc ils pourraient reprendre leur amitié là où ils l’avaient laissée avant cette confession chaotique. L’espoir faisait vivre, et il fallait toujours croire aux miracles.

"M'en parle pas, t'es ma boussole. Tu me promets que ça va pas devenir... bizarre entre nous ?"

Là elle en demandait quand même beaucoup. Les choses seraient forcément bizarres, du moins en début. Kennil allait avoir du mal à être naturel, et totalement détendu, et elle serait peut-être un peu gênée aussi… mais bon, ils verraient bien de toute façon. Il s’était mentalement convaincu de faire des efforts, pour elle, alors qu’il avait juste envie de se mettre dans un coin et de se faire oublier, pour ne plus jamais affronter son regard, mais il n’allait pas faire ça bien entendu.

« Je ne sais pas si les choses seront bizarres ou non mais… je ferai en sorte qu’elles ne le soient pas, en tout cas. »

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