L'étau se resserre [pv Seth :3]

L'étau se resserre

C

ela faisait un moment, maintenant, que Gwendall savait combien cela avait été une erreur que de proposer à Seth de rejoindre les mangemorts (qui étaient alors les neo-grindelwaldiens). De toute évidence, cette situation ne lui convenait pas, pas plus qu'elle convenait à Gwendall... et maintenant, Jedusor avait son ami (car oui, le jeune homme, contre toute attente, avait fini par devenir son ami) dans le collimateur. Apparemment, Seth ne faisait plus aucun effort pour respecter les directives de son présumé maître. Depuis le décès de la femme qu'il aimait, par la faute du mage noir, il n'obéissait plus aux ordres, il se rebellait. En bref, il faisait tout ce que l'Auror aurait voulu faire, et aurait fait, sans doute, s'il n'y avait Sasha... et leur futur enfant (enfant lui aussi en danger grâce aux "choix" de ses parents). Et il comprenait très bien. Si Gwendall devait s'être retrouvé à la place de Seth, s'il avait dû perdre la femme qu'il aimait à cause de Lord Voldemort, lui aussi se rebellerait. Ils avaient des motivations similaires, mais agissaient différemment en conséquence. C'était pour Pomona que Seth s'opposait à Jedusor, c'était pour Sasha que Gwendall restait auprès de son "maître". Oui, Seth ne cachait plus vraiment son animosité envers Jedusor, en tout cas, c'est sûr qu'il jouait les démissionnaires. Et ça, le mage noir ne le tolérait bien évidemment pas.

Et forcément, les conséquences devaient advenir à un moment ou à un autre. Gwendall était convaincu du fait que Seth était prêt à assumer ses conséquences. Mais lui... il n'avait eu aucune envie d'être mêlé à tout ça. Mais c'était trop tard, bien évidemment. Le mage noir était allé trouver Gwendall et lui avait imposé une mission claire et simple : il devait mettre à profit son statut d'Auror pour faire tomber son collègue. Découvrir le traître pour que les Aurors eux-mêmes se chargent de réduire Seth au silence sans que Voldemort ait à lever le petit doigt de son côté. Gwendall avait accepté. Il ne savait que trop les conséquences qu'il observerait s'il devait refuser. Entre Sasha et Seth, même s'il avait beaucoup de sympathie et d'estime pour son ami, il choisirait toujours son épouse, tout simplement. Oui, il avait l'intention de respecter les ordres de son maître, mais il était hors de question de ne pas prévenir Seth malgré tout. Il comptait bien obéir à son maître au doigt et à l'oeil. Mais il voulait aussi laisser à son ami le soin de se retourner, de trouver, peut-être, une issue de secours. C'était pour cette raison qu'il s'était présenté à sa porte. Dès que Seth lui ouvrit, il prit la parole sans attendre.

-Il faut que je te parle, c'est urgent, lui apprit-il en essayant de dissimuler un peu sa nervosité... Mais il n'était pas sûr que ce soit convaincant.

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C’était quand même un peu particulier tout ça, cette situation était complexe à vivre. Seth était censé avoir perdu sa petite amie, la femme qui le rendait heureux – celle qui avait su avoir une telle influence sur lui, sans qu’il ne s’en rende compte au début – mais en même temps, il savait qu’elle n’était pas morte. Au final, ça le mettait vraiment dans une position complexe. Même si ça n’enlevait rien à la situation, la jeune femme était censée être morte, elle devait se cacher et on ne pouvait pas dire qu’elle et Seth pouvaient donc passer le temps qu’ils aimeraient ensemble. Ils devaient se cacher et Seth n’avait aucune idée de ce que ça allait donner au final, de comment ils allaient s’en sortir. La seule chose qu’il savait, c’était qu’il était quand même heureux qu’elle soit encore dans sa vie et surtout, qu’elle n’ait pas décidé de l’abandonner au final, qu’ils se soient retrouvés. Même si rien n’était parfait parce que Seth restait quelqu’un de « mauvais » et que Pomona était loin d’être « mauvaise », qu’il y avait quand même l’Hydre (ce qu’il s’était bien gardé de lui dire bien sûr, parce qu’elle ne lui avait pas posé la question quand il avait été sous Veritaserum). C’était un sujet particulier, un sujet délicat qu’ils devraient peut-être aborder un jour. Surtout que le jeune homme avait quand même pu voir ce que les secrets donnaient, ça n’avait rien de bon. Mais qu’aurait-il pu dire à ce moment-là, alors qu’ils se retrouvaient à peine.

Bref, c’était donc sacrément bizarre comme situation, mais Seth était loin de se douter que la situation allait s’empirer d’ici quelques minutes. Parce qu’il avait décidé de ne plus suivre les ordres de Voldemort, et que ce dernier avait bien l’intention de se venger. Il était afféré à ne… rien faire, dans son appartement quand quelqu’un frappa. Seth poussa un soupire, se disant que ça devait être Phèdre encore une fois qui avait l’intention de s’assurer qu’il ne faisait pas de connerie, ou de lui tirer d’autres vers du nez. Mais quand il ouvrit la porte, ce n’était pas Phèdre… c’était Gwendall. Forcément, l’Auror était étonné de voir son ami – puisque ce dernier était bel et bien devenu son ami au fil des épreuves, son meilleur ami même – devant chez lui. Mais il se passait quelque chose, Seth n’avait pas besoin d’être un bon enquêteur pour remarquer qu’il se passait quelque chose.

« Entre. » Dit-il en se décalant pour laisser Gwendall rentrer chez lui, puisqu’il n’allait évidemment pas parler de ça sur le pas de la porte. « Qu’est-ce qui est si urgent que tu doives venir jusqu’ici ? »

Demanda-t-il tout en sortant deux verres qu’il servit… généreusement. Parce qu’en soit, il se doutait quand même que l’heure était grave et qu’ils n’auraient sans doute pas de trop d’un peu d’alcool. Et encore, le jeune homme était loin d’imaginer la réalité, il pensait qu’il y avait un souci au bureau des Aurors.

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S

eth l'invita à entrer sans attendre. Il avait forcément compris qu'il se passait quelque chose de grave, et donc d'important. Leur amitié n'avait rien de conventionnelle, il n'empêche qu'ils se connaissaient bien, tous les deux, à présent, suffisamment pour présumer de l'attitude et du discours de l'autre et d'en tirer les conclusions qui s'imposaient. Si Gwendall allait trouver son interlocuteur chez lui sans s'avertir au préalable, c'est qu'il y avait forcément une raison. Et cette raison devait concerner soit le travail, soit la marque qu'ils portaient sur leur avant-bras. En l'occurrence, c'était un mélange subtil des deux, subtil mais surtout parfaitement ravageur, qui aurait des conséquences terribles sur son interlocuteur... Il n'avait pas l'intention de passer par quatre chemins pour le lui apprendre. Il ne pensait pas que son interlocuteur apprécierait cette manière de faire, et au plus tôt Seth serait tenu informé de la situation, au plus tôt il pourrait agir en conséquence... en espérant qu'il trouve une façon de s'extraire à la fois du giron de Voldemort et de celui de McDowell... Ce n'était sans doute pas une mince affaire, bien au contraire, même, on avait fait plus simple, comme manière de procéder.

-Il a l'intention de te faire tomber, dit-il en ne jugeant pas nécessaire de se montrer plus explicite sur l'identité de ce "il".

Il savait forcément de qui il parlait... et quoi qu'il en soit, il devait s'en douter, que ça finirait par arriver. Depuis la mort de Pomona (ou du moins depuis ce que Gwendall présumait être la mort de Pomona), le jeune homme s'était clairement détourné du maître qu'il n'avait en premier lieu rejoint qu'à contrecoeur, et le maître ne supportait pas que l'on se rebelle et qu'on lui tourne le dos. En soi, l'information n'était peut-être pas neuve, mais ses explications le seraient peut-être davantage.

-Il m'a demandé de fournir aux Aurors la preuve de tes crimes, pour que le ministère s'occupe de ton cas sans qu'il ait besoin de s'en charger...

Il ne précisa pas qu'il avait accepté la mission que le seigneur des ténèbres lui avait confié. Cette mission ne se refusait pas, pas parce qu'en substance, elle était pardonnable en quoi que ce soit, mais parce qu'il était impossible de refuser la moindre mission ordonnée par Lord Voldemort. Seth en accuserait les conséquences, Gwendall ne voulait pas faire de même. Il tenait trop à la vie, et plus encore à celle de sa femme et de leur futur enfant. Il n'était pas fier de son choix, et il comprendrait que Seth le prenne pour une trahison, mais il ne se voyait pas faire autrement, il fallait qu'il fasse tomber son meilleur ami... pour se protéger lui.

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Seth savait parfaitement que si Gwendall venait le voir, directement chez lui, c’était que la situation était importante. Il ne savait juste pas pour quelle raison il se trouvait ici, mais il n’allait pas tarder à le savoir. Parce que forcément, il était évident que les Aurors ne pouvaient pas tourner autour du pot. Seth n’aimait pas ça en règle général, mais quand on venait directement chez lui, il aimait encore moins ça. Gwendall le savait et il ne manqua pas de lancer la bombe.

Son ami n’avait pas besoin de préciser qui était le « il » dont il parlait, Seth le comprenait bien. Ce n’était pas McDowell par exemple, un autre patron qu’ils avaient en commun. Non, c’était lui… le mage noir, celui pour qui ils étaient censé travailler et que Seth avait quelque peu délaissé. Ce n’était pas très prudent de sa part et il le savait depuis le début, mais ce n’était pas comme s’il avait pu prendre sur lui et réellement répondre aux ordres de ce gamin après ce qu’il avait fait. Et même s’il savait à présent que Pomona n’était pas morte – et qu’il n’avait aucune envie de mourir à son tour ou finir en prison – ce n’était pas une raison pour lui de minimiser le rôle de cet homme dans ce qui arrivait à la jeune femme ces derniers temps. Voldemort était une menace pour Pomona et il en devenait une pour lui maintenant. Il n’était pas réellement surpris donc. Il savait qu’il était en danger, sans doute plus que l’ancienne Auror d’ailleurs, puisque tout le monde la pensait morte. Il était plus surpris par contre de la façon dont le jeune – trop jeune – homme avait l’intention de procéder, même s’il ne pouvait pas nier que ça semblait logique quand même. Quoi de mieux que Colloway pour le faire tomber. Ainsi, il protégeait les intérêts de son Auror encore en place dans le bureau, tout en faisant tomber l’autre. Sans avoir besoin de se salir les mains. Et il en profitait pour vérifier encore une fois la loyauté de son toutou… Seth était un peu amer, il ne pouvait pas le nier, mais il n’avait pas l’intention d’en vouloir à Gwendall.

« Je vois. » Dit-il au bout d’un moment, avant de boire d’un trait le verre qu’il s’était servi à l’arrivée de Gwendall. Bon, ce n’était pas comme s’il ne savait pas que ça risquait d’arriver. C’était juste un peu tôt et pas de la manière dont il pensait. « J’ai combien de temps devant moi ? »

Demanda-t-il alors, sachant parfaitement que Gwendall allait suivre les ordres de Voldemort, parce qu’il ne pouvait pas se permettre de ne pas le faire. Seth allait tomber dans tous les cas, c’était évident, s’il pouvait empêcher à son collègue et ami de tomber avec lui… tant mieux. Quitte à ce que quelqu’un le balance à McDowell il préférait que ça soit Gwendall en effet, ainsi il allait pouvoir enlever un peu les soupçons de leur patron à son encontre.

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S

eth eut une réaction pour ainsi dire... stoïque. En tout cas, il ne manifestait pas outre mesure d'inquiétude ou de colère, il semblait d'avance accepter la situation et en mesurer les conséquences... Cela s'expliquait sans doute assez facilement, au fond... Son ami et collègue devait s'y attendre. Ces derniers temps, on ne pouvait pas vraiment dire qu'il ait été un mangemort exemplaire, loin de là, et ils savaient tous les deux pourquoi : il ne pouvait pas obéir aux ordres d'un homme qui avait condamné la femme qu'il aimait à mort (comme Gwendall aurait fait de même si Sasha avait été concernée, à la place, il adoptait le comportement inverse... qui l'obligeait à trahir son ami)... Mais Voldemort se fichait bien de ses motivations sentimentales. Alors oui, Seth était sur la liste noire. Et Seth était suffisamment intelligent pour le savoir. Sa réaction, en tout cas, rassura grandement Gwendall. Il aurait compris que Seth lui reproche de ne pas le soutenir, après tout, ce semblait devoir être la moindre des choses. Mais il comprenait. La question qu'il lui posait le prouver : il savait qu'il ne désobéirait pas aux ordres de son maître, et il l'acceptait. Cela soulageait Gwendall... mais en partie seulement, parce que ça ne changeait rien au fait que son ami était en danger... et que ça allait être de sa faute. Il fit de son mieux pour répondre d'un ton égal malgré tout. Il ne s'agissait pas de paniquer ou de se montrer défaitiste, bien au contraire, même. Il s'agissait de trouver des solutions à cet épineux problème. Il ne voulait pas que le prévenir, il voulait le protéger.

-Je pense que je peux le faire attendre quelques jours, estima Gwendall, qui savait qu'il ne pouvait pas non plus se permettre de trop faire traîner les choses non plus. Sinon, c'était lui qui accuserait les foudres de son maître, et ils n'y gagneraient rien... surtout si Jedusor décidait d'employer une autre méthode pour réduire Seth au silence plutôt que de passer par lui... Disons que tu as jusqu'à la fin de la semaine. Au-delà, il ne répondrait plus de ce qui se passerait, et le pire pourrait bien se produire. Qu'est-ce que tu as l'intention de faire ?

Gwendall se trompait peut-être, mais il avait vraiment le sentiment que son interlocuteur avait déjà réfléchi à la question. Et connaissant Seth, ça ne le surprendrait pas le moins du monde, bien au contraire, même. Il était du genre à tout prévoir, à tout anticiper, à ne rien laisser au hasard. Alors comme il avait très bien pu soupçonner le fait que sa place serait compromise... il avait peut-être d'ores et déjà prévu un plan de secours... comme il semblait nécessaire d'en avoir un dans tous les cas quand on était à la fois mangemort et Auror, tout simplement.

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A choisir, Seth espérait qu’il aurait quand même le temps de se retourner un peu, mais la présence de Gwendall ne pouvait que lui faire croire que c’était le cas. Son ami ne serait pas venu le prévenir si jamais il avait eu l’intention de le balancer tout de suite à leur patron. Seth savait qu’il pouvait compter sur son ami. Quand bien même le début de leur collaboration avait été un peu spéciale, ils s’étaient forgés une grande amitié depuis. Le jeune homme pouvait compter sur Gwendall, tout comme ce dernier pouvait compter sur lui. Raison pour laquelle le Seth ne pouvait clairement pas envisager une seule seconde de reprocher à son ami de suivre les ordres de leur «maître». Il devait le faire après tout, pour se protéger lui même et protéger sa femme. Autrefois, Seth aurait pu considérer que l’épouse de son amie n’était qu’une faiblesse pour ce dernier, mais depuis sa vision des choses avait un peu changé quand même. En grande partie grâce à Pomona. Qui était un peu la cause de cette situation d’ailleurs. S’il avait su qu’elle n’était pas morte tout de suite, le jeune homme n’aurait peut-être pas autant joué avec le feu concernant les mangemorts et surtout le gamin qui leur servait de maître. Mais maintenant, c’était trop tard et l’Auror ne pouvait pas affirmer qu’il ne s’y attendait pas.

Gwendall pensait pouvoir lui donner quelques jours donc, lui laissant en quelque sorte jusqu’à la fin de la semaine. Parfait, ça lui laissait donc plusieurs jours. Seth ne pouvait pas juste se contenter d’attendre que Gwendall parle à McDowell pour agir. Il ne savait pas exactement s’il parviendrait à pousser son patron à ne pas l’arrêter, même si Pomona lui avait donné une piste à suivre. Mais même avec ça, le jeune homme ne pouvait pas se permettre de trop foncer dans le tas. Surtout qu’il espérait bien faire d’une pierre deux coups.

« Je vais fuir, dans un premier temps. Je vais préparer mes affaires, me trouver un endroit où me cacher en attendant. » C’était ce qu’il avait en tête déjà quand il s’était dit qu’un jour ou l’autre, ses supérieurs allaient découvrir qu’il était un mage noir, à force de trop jouer avec le feu. A force de ne plus avoir peur des conséquences, quand il pensait que Pomona était morte. Parce qu’au fond, il avait sans doute cherché à ce que ça arrive. « Ensuite, je trouverais un moyen de m’en sortir. » Comment ? L’affection de McDowell pour Pomona était le secret, mais Seth ne pouvait pas en parler à Gwendall. Il lui faisait confiance, il lui confierait sa vie même, mais pour le coup il ne pouvait rien lui dire. « N’hésite pas à en rajouter, pour te dédouaner. » Dit-il alors, son regard plongé dans celui de son ami. « Ça fait trop longtemps que McDowell t’a dans son collimateur, tu as la chance de pouvoir t’en sortir en me faisant tomber. Alors fait le. »

Seth ne pouvait rien faire, il allait tomber, c’était comme ça. Il ne perdrait pas tout non plus, il s’y attendait, il était prêt. Mais si au passage, son ami pouvait se protéger, il devait en profiter.

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e toute évidence, étant donné le discernement et l'organisation dont Seth faisait preuve à l'heure actuelle (bon, c'était aussi une seconde nature chez lui, mais ça...), la nouvelle n'était pas un coup massue pour lui mais plutôt une possibilité qu'il devait envisager depuis un moment déjà. En même temps, dans leur situation, c'était assez inévitable, il advenait toujours un moment où le masque tombait. Gwendall avait vraiment pensé qu'il serait le premier à couler (ce qui paraissait hautement probable vu l'animosité de McDowell à son égard), mais il est vrai que dernièrement, le comportement de Seth vis-à-vis des mangemorts semblait ne pouvoir aboutir qu'à cette conclusion. En tout cas, le jeune homme se sentait rassuré d'apprendre que son ami semblait déjà en mesure de prendre toutes les précautions nécessaires pour échapper à la justice. Gwendall était loin de lui souhaiter une vie de fugitif, c'est certain, mais ce serait tout de même plus rassurant que de le savoir derrière les barreaux, à devoir supporter la compagnie des détraqueurs. Il avait l'air de savoir ce qu'il faisait, et conscient de cela, l'Auror aurait un peu moins de scrupules à envoyer son camarade au casse-pipe (même s'il en aurait tout de même, il ne faut pas exagérer), même s'il aurait aimé qu'il y ait une autre solution.

Gwendall hocha la tête quand Seth lui suggéra d'en rajouter afin de faire en sorte que tous les soupçons qui pesaient jusqu'ici sur lui se retournent sur Seth. Il n'aimait pas l'idée de procéder ainsi, mais ils savaient tous les deux que c'était là une occasion en or, et que passer à côté serait forcément une erreur. Seth allait tomber de toute façon, qu'on lui impute plus de crimes que ceux qu'on lui reprocherait déjà, ça ne changerait pas grand-chose, mais Gwendall, de son côté, avait une occasion rêvée de redorer son blason. Il fallait qu'il la saisisse, et il appréciait que Seth le suggère sans émettre de réserve. Il le sentait sincère dans ses problèmes. S'il y avait une autre solution, il est certain qu'il aurait préféré la saisir, mais en attendant, il détenait la possibilité rêvée de sauver sa peau... Peut-être que ça ne durerait qu'un temps, mais quand même, il fallait qu'il essaye, et si Seth ne lui en tenait pas rigueur, l'encourageait, même, alors il aurait tout gagné.

-Je ne suis pas sûr que ça suffira à McDowell, mais d'accord c'est ce que je vais faire. McDowell était tenace. Il serait sans doute effondré en apprenant que son petit protégé était un mangemort, mais ce n'était pas forcément pour ça qu'il oublierait des années d'animosité à son adresse. Malgré tout, ça se tentait. Désolé de devoir t'imposer ça.

Gwendall s'excusait très rarement, mais en l'occurrence, il ne se voyait pas faire autrement, Seth méritait au moins ça, ses excuses.

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Seth était pragmatique, c’était dans son caractère. Au vu de la situation, il était évident que Gwendall devait en profiter pour redorer un peu son blason. Est-ce que ça allait vraiment suffire à McDowell ? Ce n’était pas dit, leur patron était quand même sacrément tenace. Puisqu’il avait Gwendall dans le collimateur depuis très longtemps, il y avait quand même peu de chance qu’il s’arrête. Et en même temps, au vu de la situation, il allait peut-être remettre en doute ses capacités de jugement. Il avait permis à Seth de retrouver Pomona, c’était bien la preuve qu’il n’envisageait pas une seule seconde qu’il soit un mangemort et il allait donc tomber de haut. C’était quelque chose que l’Auror avait conscience et il s’y attendait un peu en réalité. Alors si en même temps, Gwendall pouvait sauver sa peau… il devait le faire. Ça n’allait rien changer pour lui. Au vu des charges qui allaient déjà peser contre lui, il était évident que Seth serait condamnable à la prison à vie et plus précisément au baiser du détraqueur. Alors un peu plus, ça n’allait pas changer grand-chose. À part ternir un peu plus son image, mais au vu de la situation… ce n’était pas comme si ça allait avoir de l’importance.

Seth appréciait en tout cas que Gwendall accepte de le faire, parce qu’ainsi il avait le sentiment que ça servait quand même un peu plus. Le jeune homme ne faisait pas grand-chose pour les autres en temps normal, mais avec son ami c’était différent. Même si au début, leur relation était quand même un peu spéciale, ils avaient une forte amitié maintenant. La présence de Gwendall chez lui en cet instant précis en était la preuve d’ailleurs, il aurait très bien pu ne pas le prévenir. Mais il prenait le risque. Comme il prenait le risque de ne pas parler trop rapidement à McDowell. Et il s’excusait en plus. Seth posa une main sur l’épaule de Gwendall, dans un geste d’affection dont il n’avait pas vraiment l’habitude non plus. Ce n’était pas grand-chose en soit, mais c’était déjà ça.

« Tu ne m’imposes rien du tout, t’as aucune raison de t’excuser. » Et il le pensait vraiment. « C’est moi qui me suis foutu dans la merde tout seul. »

Parce qu’après la mort de Pomona, il n’avait pas pu faire comme si de rien n’était, il n’avait pas pu suivre les ordres. Et forcément, le type qui avait la manie de marquer ses « subordonnés » par un tatouage ne pouvait pas apprécier. Seth n’en serait pas là s’il avait pris la peine de suivre les ordres de Voldemort, mais il ne l’avait pas fait. Donc il ne payait les conséquences tout simplement.

« Tu sais… tu pourras toujours compter sur moi si besoin. » Autant le dire maintenant, il ne savait pas s’il pourra le faire ensuite. Au début, ils avaient une dette l’un envers l’autre, maintenant… c’était plus que ça. Seth tenait vraiment à Gwendall et quand il lui disait ça, il le pensait. Même dans la merde jusqu’au cou, il aiderait Gwendall s’il avait besoin.

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eth avait beau prétendre le contraire, Gwendall restait convaincu du fait qu'il allait largement participe au "déclin" de son ami. Déclin restait un terme tout relatif, bien sûr, et il paraissait assez évident qu'il fallait tout de même le nuancer, car si quelqu'un pouvait bien être capable de retomber sur ses pattes, c'était son interlocuteur, mais vraiment, il n'aurait pas voulu tenir le rôle de délateur qui allait forcément être le sien. Certes, il n'avait pas le choix, et puisqu'il s'agissait de protéger Sasha et son futur enfant avant tout, il n'avait pas grand-chose à regretter, mais c'était tout de même plus fort que lui, parce que même si les choses avaient commencé de façon plutôt étrange avec Seth, il sen était vraiment fait un ami. Un ami qu'il envoyait à présent au casse-pipe. Après tout, sans lui, le jeune homme n'aurait jamais rejoint les néo-grindelwaldiens et donc, par la suite, les mangemorts. Sans lui, sa place auprès des Aurors ne serait pas compromise... Ceci dit, si le jeune homme décidait de ne pas lui en tenir rigueur ce n'était pas Gwendall qui risquait de s'en plaindre. Il tenait réellement à ce que le jeune homme ne lui tienne aucune rancoeur pour les choix qu'il faisait... et qui n'étaient pas vraiment des choix, au passage. Ils devaient tous les deux agir selon leurs priorité, leur coeur et leur conscience. Et le fait est que les trois ne faisaient pas toujours bon ménage en fin de compte.

Que Seth choisisse de ne pas lui en vouloir, c'était déjà beaucoup aux yeux de Gwendall, aussi ne s'attendait-il pas le moins du monde aux propos qu'ajouta ensuite le jeune homme, lui affirmant que s'il avait besoin de quoi que ce soit, il pouvait compter sur lui. Au fond, c'était une chose dont l'Auror n'avait pas vraiment douté dernièrement, même si les circonstances auraient peut-être dû le pousse de mille manières à raisonner de cette façon. Ces propos, en tout cas, touchaient réellement Gwendall, qui les considérait comme une réelle déclaration de cette amitié qu'ils n'avaient jamais présentée comme telle, mais qui n'était peut-être que d'autant plus sincère, en fin de compte.

-Je l'oublierai pas, répondit Gwendall en toute honnêteté, un léger sourire au coin des lèvres. Si le jeune homme n'était pas l'homme le plus expansif qu'on puisse imaginer, son interlocuteur était d'ordinaire bien "pire" à ce titre. Par conséquent , c'était... particulier de le voir ainsi s'exprimer à coeur ouvert, comme un nouveau palier franchi dans leur amitié. Mais en réalité, c'était une excellente chose, vraiment. Et ils avaient certanement autant besoin de soutien l'un que l'autre dernièrement. Mais pour le moment, prends soin de toi, et fais pas de conneries, c'est tout ce que j'attends de toi.

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Ce n’était pas qu’ils ne se disaient jamais rien, ou qu’ils ne se parlaient pas, mais on ne pouvait pas dire que les sorciers se penchaient souvent sur leurs sentiments. Par la force des choses, ils n’avaient pas eu d’autres choix que de se rendre compte qu’ils étaient amis maintenant et cette amitié était vraiment importante pour Seth. Il avait beau affirmer haut et fort qu’il n’avait besoin de personne, ce n’était pas du tout le cas, bien au contraire. Il avait besoin de Pomona, il avait besoin de Phèdre aussi et clairement il avait besoin de Gwendall. Et pas seulement parce qu’ils travaillaient ensemble et qu’ils se faisaient confiance, c’était plus que cela. Et le jeune homme avait envie de considérer qu’en cet instant précis, il était en train de passer un palier dans leur amitié. Simplement parce qu’ils se disaient certaine chose, que Seth parlait plus à cœur ouvert. Il était parfaitement sincère quand il disait à Gwendall qu’il pourrait toujours compter sur lui, même si clairement la situation allait être quelque peu problématique pour lui prochainement. Mais justement, ça n’enlevait pas le fait qu’il pouvait compter sur lui et puisqu’ils n’allaient plus se voir autant, c’était sans doute de bon ton de le préciser.

Gwendall affirma qu’il ne l’oublierait pas donc. Au moins, les deux hommes savaient parfaitement qu’ils pouvaient compter l’un sur l’autre et ça ne manquait pas d’être important. Ça l’était oui... vraiment. Dans une telle situation, il était évident qu’ils devaient quand même savoir où leur confiance pouvait aller, savoir sur qui compter. Seth ne put s’empêcher de sourire quand Gwendall affirma qu’il devait prendre soin de lui et surtout ne pas faire de connerie, que c’était la seule chose qu’il attendait de lui. Sauf que ce n’était pas la plus évidente en réalité.

« Tu sais bien que je ne fais jamais de connerie. » Affirma-t-il sans perdre son sourire, en ne cherchant même pas vraiment à être crédible. Parce qu’il ne l’était pas de toute évidence. On ne pouvait pas dire que Seth ne faisait jamais de connerie, sinon ils ne se retrouveraient pas en cet instant précis à avoir cette conversation avec son collègue. Il les accumulait même et il y avait certaine chose qu’il arrivait à regretter (il n’était pas sûr que la mort de la Miss Gordon soit une bonne chose pour son CV). « Mais très bien, je vais essayer. » Reprit-il un peu plus sérieux.

Parce qu’il n’avait aucune envie que Gwendall s’inquiète de trop (preuve encore une fois qu’il tenait à lui quand même). Ce n’était pas bon, l’homme devait penser à lui avant tout et ne pas se faire de souci pour lui, puisque Seth considérait qu’il pouvait s’en sortir. Il n’avait pas l’intention de ne pas s’en sortir de toute façon.

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G

wendall afficha un fin sourire quand son interlocuteur affirma qu’il n’était pas dans ses habitudes de faire des conneries. Vu les circonstances, la situation ne prêtait pas forcément à sourire, mais au point où ils en étaient, il allait bien leur falloir combiner avec la situation, alors autant ne pas en pleurer. Et pour le coup, clairement, Seth ne pouvait pas du tout être crédible quand il affirmait qu’il ne faisait jamais de conneries. Ça ne voulait pas dire qu’il était du genre à les accumuler en temps normal non plus, il était longtemps passé pour l’Auror modèle aux yeux de McDowell, et ce n’était clairement pas pour rien, mais il avait clairement pallié à ses habitudes dernièrement et commis des impairs. Depuis la mort de Pomona en fait… Et ça se comprenait. S’il avait dû arriver la même chose à Sasha, Gwendall savait pertinemment qu’il ne répondrait plus de sa personne et ferait absolument n’importe quoi. Il serait positivement incapable d’agir comme il se doit, d’avoir les bons mots ou les bons gestes, de faire en sorte de se protéger. En fait, ce serait bien simple, il n’en aurait plus rien à faire, de sa vie, et des dangers qu’il pourrait bien courir… Et forcément Gwendall ne voulait pas que son ami pense ainsi. Il tenait à le protéger, à le préserver. Ce pouvait semblait contradictoire de la part de celui qui allait pourtant le dénoncer, mais c’était réellement le cas. « Essayer » de ne pas faire de conneries, ce n’était pas assez, et ce n’était pas pour rassurer tout à fait le jeune homme, mais il savait qu’il ne pouvait pas en attendre davantage de la part de son collègue et ami. En soi, c’était déjà, finalement, beaucoup. Il voulait faire confiance à Seth, il était convaincu quoi qu’il en soit, qu’il agirait en son âme et conscience, ce qui pouvait déjà être considéré comme quelque chose d’important.

-Je vais me contenter de ça, je suppose, répondit-il alors simplement, conscient du fait qu’il n’en obtiendrait pas davantage, et que de la part de quelqu’un comme Seth Beresford, c’était déjà immense.

Ils venaient de se prouver, de s’assurer, qu’ils seraient présents l’un pour l’autre, qu’ils pourraient compter l’un sur l’autre, c’était tout sauf rien. C’était quelque chose d’important et ils en auraient forcément besoin aussi bien l’un que l’autre, à un moment ou à un autre au regard de leurs train de vie respectifs.

-Je ferais mieux de te laisser. Je pense qu’il vaut mieux qu’on me voit le moins possible avec toi dans les prochains temps.

Sinon, ses tentatives pour aider Seth n’aboutiraient à rien et ce seraient leurs deux couvertures qui grilleraient. Maintenant, Seth était au courant de la situation, et le jeune homme était certain que son ami saurait agir en toute connaissance de cause… Et lui, il ne lui restait plus qu’à obéir aux ordres de Lord Voldemort, même s’il s’agissait à ses yeux d’une véritable épreuve, qu’elle ne pouvait réellement accomplir qu’à contrecoeur, de plus en plus révulsé par l’homme qu’il appelait maître.

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