Bon bah, il avait donc un père et Adrian ne savait vraiment pas comment il allait vivre avec ça. Il avait eu l’occasion de rentrer un peu chez sa mère, de discuter avec elle. Mais ça n’avait pas spécialement amélioré sa condition, ce qu’il pensait de cette situation. Bon, en même temps, il n’avait pas d’autre choix que d’accepter qu’il avait un père, que ce père vivait dans le coin et qu’il allait devoir faire avec. Il avait compris que sa mère n’avait pas décidé de venir en Angleterre pour lui… mais quand même. Cela n’enlevait pas le fait qu’on avait passé toute sa vie à lui mentir, que ça soit sa mère ou encore Tina et Norbert. Si Hyppolite n’avait pas décidé de cracher le morceau, il serait peut-être encore dans l’ignorance. Ou pas, il n’en savait rien, il ne savait plus trop quoi penser de tout cela. Il se sentait perdu en tout cas. Et à côté de ça, le jeune homme devait bien avouer qu’il ne se sentait pas si mal que ça. Parce qu’il y avait aussi le fait qu’il était avec Aulne maintenant. C’était encore un peu bizarre pour lui de se dire qu’il avait une petite amie. Il appréciait ça, bien sûr, parce qu’il était heureux avec Aulne. Mais ça n’enlevait pas entièrement le fait qu’il se sentait mal à cause de sa famille qui lui avait mentit tout ce temps, et que les vacances de noël approchaient. Adrian n’avait aucune idée de comment il allait supporter le repas de famille avec tout le monde… ou encore, comment il allait supporter ne serait-ce que la rencontre avec son père. Parce qu’il ne l’avait pas rencontré encore, mais qu’il se doutait qu’il allait quand même le faire.

Il était dans la salle commune des Serdaigle en train de relire le livre de son oncle, à force il le connaissait évidemment par cœur. Bon, il ne pouvait pas s’empêcher de penser au fait que son oncle connaissait bien son père et qu’il n’avait jamais pris la peine de lui en parler… mais bon, il se concentrait sur les créatures fantastiques qui se trouvaient dans le livre. Jusqu’à ce que Cassiopée arrive vers lui, s’installant à ses côtés. Adrian lui adressa directement un sourire. Quand elle lui demanda s’il allait bien, Adrian perdit légèrement son sourire. Bon, en même temps… en ce moment il enchaînait avec le fait de ne pas aller bien. À force, Cass’ allait en avoir marre de l’entendre se plaindre de sa vie.

« Ça dépend. » Dit-il alors, se disant vraiment qu’elle allait finir par en avoir marre. « Tu veux la bonne ou la mauvaise nouvelle. »

Non parce que bien sûr, le jeune homme ne pouvait pas s’empêcher de penser au fait qu’il avait un père quelque part et qu’on lui avait caché son existence depuis toujours. Mais en même temps, il n’y avait pas que du mauvais dans sa vie. Et il avait bien envie de parler de tout ce qui s’était passé avec Aulne à Cassiopée.

En ce moment, Adrian avait quand même le sentiment de passer son temps à se plaindre, ce qu’il n’appréciait pas tellement. Parce que à la base, il ne se plaignait pas trop. Le jeune homme n’avait pas une vie parfaite quand il était à New-York, mais en même temps il était heureux. Il n’avait pas de père, il ne roulait pas sur l’or, mais il se sentait parfaitement heureux avec sa mère. Sauf qu’en fait, depuis qu’elle avait décidé de le laisser un temps chez son oncle et sa tante, il y avait pas mal de chose qui avait changé. Bon, il aimait toujours autant sa mère, ça ne changerait pas ça, mais quand même… Bref, il se plaignait encore une fois avec sa meilleure amie. Il aurait vraiment aimé ne pas le faire autant maintenant qu’il avait retrouvé Cass. Mais en même temps… eh bien, le fait d’avoir retrouvé sa meilleure amie, ça lui permettait un peu de se libérer. De se confier un peu sur ce qu’il ressentait, même s’il espérait quand même que Cassiopée n’allait pas le trouver pénible à force. Après tout, elle était maintenant en Angleterre, ce n’était pas pour retrouver un Adrian pénible qui passait son temps à se plaindre.

Elle demanda donc la mauvaise nouvelle, Adrian réfléchit à la manière d’emmener les choses. Parce qu’il se doutait qu’il ne pouvait pas juste balancer la bombe comme ça. Surtout que… bah en fait, tout n’était pas mauvais dans cette nouvelle. Il n’en revenait pas lui-même de le penser, mais il le faisait bel et bien. S’il se contentait de dire qu’il avait un père, ça n’allait clairement pas passer pour une mauvaise nouvelle. Mais ce n’était pas ça le fond du souci.

« Ma famille me ment depuis… eh bien, ma naissance. » Oui, bon dit comme ça, ça faisait peut-être un peu trop dramatique. « J’ai un père. » C’était peut-être un peu évident pour le coup, tout le monde avait un père. « C’est le meilleur ami de mon oncle. Genre, tu vois, c’est un type qui est venu passer du temps chez mon oncle, sans que je ne sache que c’était mon père. C’est mon cousin qui m’a avoué la vérité, quand il a entendu ses parents en parler. » Adrian poussa un soupir. « S’il n’avait pas craché le morceau, je suis sûr qu’on ne m’aurait rien dit. »

Parce qu’il avait eu l’occasion d’en parler avec sa mère, qui avait donc affirmé qu’elle avait eu l’intention de tout lui apprendre… mais le jeune homme ne savait pas du tout s’il pouvait lui faire confiance. Comment pourrait-il décider de lui faire confiance, alors qu’elle mentait depuis des années. Bon, en même temps, elle n’avait pas concrètement menti, parce qu’elle lui avait quand même un peu parlé de son père. Mais c’était… elle aurait pu lui dire non que Norbert le connaissait ? Et eux, les Dragonneau, ils auraient pu lui en parler non ? Pendant toutes ces années, son oncle et sa tante avaient fait comme si de rien n’était alors qu’ils voyaient son père.

Adrian appréciait de savoir que Cassiopée le soutenait, il avait vraiment besoin d’elle. En soit, le jeune homme savait qu’il pouvait compter sur d’autres personnes. En dehors de sa famille – qui était directement touché par les soucis qu’il avait, donc ça ne marchait pas – il avait quand même des amies, il avait Aulne. Mais c’était surtout sur Cassie qu’il comptait, c’était de sa meilleure amie dont il avait sincèrement besoin là, tout de suite. Et la jeune femme ne manqua pas de montrer à quel point elle était choquée par la nouvelle, par le fait qu’il avait un père. Et elle ne comprenait pas pourquoi on ne le lui avait jamais rien dit. Adrian, à ce moment-là, se rendit compte tout de même qu’il n’avait peut-être pas pris la peine de rentrer autant dans les détails qu’il le faudrait, parce que la jeune femme ne comprenait pas qu’on lui ait caché tout cela depuis le début. Ce qui était normal… ce que Adrian avait quand même un peu de mal à digérer encore, mais en même temps, il connaissait l’explication.

Adrian adressa un sourire à sa meilleure amie quand elle lui affirma qu’elle était vraiment désolée. Cela, le jeune homme voulait bien le croire, qu’elle était désolée, il savait bien qu’elle ne lui mentirait pas. Et il savait qu’elle l’aimait suffisamment pour compatir à son sort, comme cela serait le cas inversement. Même si, Adrian avait plus besoin de la compassion de sa meilleure amie qu’inversement ces derniers temps… malheureusement. Par moment, le bleu et bronze se disait qu’il se plaignait quand même énormément.

« Merci. » Dit-il alors simplement, juste parce qu’il avait besoin de la remercier pour le fait qu’elle soit à ses côtés, qu’elle compatisse à son sort. Même s’il n’avait peut-être pas besoin de le faire au fond, mais il le faisait quand même. « C’est… un no-maj. » Ajouta-t-il pour expliquer à Cassie la raison qui faisait qu’on ne lui avait rien dit. Adrian pouvait se contenter de dire que sa mère abusait de ne rien lui avoir dit, mais en même temps, ils en avaient discuté pendant un long moment, en long, en large. « Quand ma mère a découvert qu’elle était enceinte, elle a décidé de me protéger en le quittant. Il ne savait rien avant il y a peu apparemment… »

Adrian poussa un soupir, en un sens il pouvait largement trouver des excuses à sa mère, mais il ne parvenait pas non plus à complètement lui pardonner de l’avoir privé de père pendant tout ce temps. Et en même temps… il voyait qu’elle avait souffert. C’était tellement compliqué au final.

« Et elle l’aime apparemment… encore. »

Elle le lui avait dit, elle l’aimait, elle avait besoin de lui. Elle ne forçait pas Adrian à avoir besoin de lui, mais cela ne changeait rien au fait qu’elle avait besoin de lui.

Cassiopée ne manqua pas de mettre le doigt juste là où était le souci en effet, Queenie Goldstein était amoureuse encore du père de son fils, alors qu’elle ne l’avait pas vu pendant de nombreuses années. Forcément, Adrian n’avait pas pu s’empêcher de se dire que c’était gros, comme sa meilleure amie et il ne pouvait pas nier qu’il se posait des questions. Forcément, quand ils étaient à Salem, rien ne pouvait lui garantir que sa mère ne voyait pas son père en cachette. Bon… il ne pensait pas que ça soit le cas, parce qu’il ne pensait pas que sa mère lui mentirait encore. Mais quand même, c’était bizarre, c’était incompréhensible. Et même si depuis peu, Adrian sortait avec Aulne et qu’il était amoureux, il avait quand même un peu de mal à tout comprendre aussi de son côté.

« Très bizarre même. » Confirma-t-il alors, dans un soupire. « Mais tu aurais vu son regard, la façon qu’elle a de parler de lui c’est… » Nouveau soupire. « C’est évident qu’elle l’aime. »

Il connaissait bien sa mère quand même. Pendant la presque totalité de sa vie, il avait été seul avec sa mère, ils avaient été très fusionnels. Alors oui, Adrian considérait qu’il connaissait bien sa mère, qu’il connaissait sa mère par cœur et oui… il avait bien vu à quel point elle tenait à Jacob, à quel point elle avait besoin de lui. Elle le lui avait dit, bien sûr, mais il n’avait pas que besoin des mots de sa mère pour le comprendre. Ce qui n’arrangeait pas spécialement la situation, parce que Adrian comprenait bien que sa mère était bel et bien amoureuse de son père, qu’elle avait besoin de lui et… il ne pouvait pas vraiment lui enlever ça.

« Il est chez mon oncle. Il a tout quitté pour venir vivre ici. Sans doute pour ma mère. Comme de par hasard. » Heureusement que maintenant, Adrian ne vivait plus chez lui d’ailleurs. Parce qu’il était évident qu’il se serait senti mal si jamais il avait dû côtoyer son père à longueur de temps. Au moins là, il pouvait quand même rentrer chez lui et ne pas « l’avoir dans les pattes ». Quand bien même, il faisait forcément partie de sa vie à présent. Ou presque, parce qu’il n’avait pas encore eu l’occasion de le rencontrer. Ça allait venir vite, mais ce n’était pas encore le cas. « Je l’ai pas vu encore, ma mère ne veut pas me l’imposer. Je crois qu’elle aurait bien aimé que je sois plus heureux, mais je ne peux pas faire semblant. » Adrian poussa de nouveau un soupire, il en avait quand même marre de constamment broyer du noir. « Mais bon, je sais bien que je vais devoir le rencontrer à un moment ou à un autre. Et j’avoue… que je suis un peu curieux. »

À quoi pouvait bien ressembler le fameux Jacob ? Celui que sa mère avait aimé, mais abandonné pour le protéger.

Adrian se doutait que Cassie pourrait le comprendre. Qu’elle se mette totalement à sa place, ce n’était sans doute pas possible, mais elle pouvait quand même le comprendre. Il n’y avait aucune raison en fait qu’elle ne puisse pas le comprendre, tant ils étaient proches. Et ce n’était pas comme certain pouvait s’imaginer, où Cassie et Adrian allaient devenir plus que des meilleurs amis. Non, ils formaient plus une famille qu’autre chose. Adrian avait toujours un peu vue Cassie comme la sœur qu’il n’avait pas (et qu’il espérait ne jamais avoir, il ne fallait pas exagérer non plus), et son soutien était clairement ce dont il avait le plus besoin. Sans grande surprise, la jeune femme lui apprit qu’elle aussi était curieuse. En même temps, on sortait un père pour Adrian d’un chapeau magique... ce n’était pas étonnant qu’ils soient tous les deux curieux. Le jeune homme ne savait pas vraiment ce que ça allait donner, mais en même temps il ne pouvait pas s’empêcher de se dire qu’il faudrait quand même qu’il voit à un moment donné ce père. Est-ce que ça allait donner quelque chose ? Il ne pourrait pas le savoir tant qu’il ne le verrait pas, même si concrètement le jeune homme ne partait pas vraiment emballé.

« J’adorerais ! » Répondit-il quand Cassiopée suggéra qu’elle l’accompagne. Sérieusement, ça lui ferait énormément de bien que sa meilleure amie soit en sa compagnie. Qu’elle puisse le soutenir et lui donner son avis aussi forcément. « Dans tous les cas, je vais avoir besoin que tu me dise ce que tu en pense. » Dit-il dans un fin sourire, parce qu’il était évident que l’avis de la jeune femme comptait énormément. Sur beaucoup de point. C’était le cas pour son père forcément, le jeune homme avait eu besoin de se confier à sa meilleure amie, de lui dire ce qu’il avait sur le cœur, de lui demander son soutien en un sens. Mais ça comptait pour tout en général. Il ne savait vraiment pas comment ils avaient fait pendant cette année entière, alors qu’ils n’étaient pas dans la même école. Cette année avait été un enfer sérieusement pour Adrian. Parce que même si Tina et Norbert l’aidaient le plus possible (enfin surtout Tina, il ne fallait pas le nier, Norbert était à l’époque bien absent comme à son habitude), il n’avait ni sa mère et sa meilleure amie. L’enfer vraiment. « D’ailleurs... » Le jeune homme marqua une pause, hésitant une seconde. Ils avaient sans doute énormément de chose à dire au sujet de son père encore, mais le jeune homme ne pouvait pas nier qu’il avait bien envie de parler d’autre chose, d’un sujet plus agréable (en apparence). « Tu pense quoi de Aulne Quibber ? »

La question n’était évidemment pas anodine. A la base, le jeune homme avait quand même envie d’annoncer la «bonne» nouvelle à sa meilleure amie.

Quand Adrian mentionna Aulne, le jeune homme se douter que sa meilleure amie n’allait pas forcément savoir où il voulait en venir. Quand bien même les deux amis se connaissaient au point de se comprendre très rapidement, de ne pas avoir toujours besoin de parler pour se comprendre, c’était quand même un peu sorti de nulle part. En tout cas, Adrian attendait avec impatience la réaction de Cassiopée, parce que celle-ci l’importait énormément. Que ça soit concernant son père ou sa petite amie, il était évident que l’avis de sa meilleure amie comptait énormément. Même s’il se doutait un peu de ce que Cassie devait penser de Aulne.

Non pas qu’il soit au courant complètement de la relation des deux jeunes femmes (même si au fond, elles n’avaient pas réellement de relation), mais il se doutait de ce que sa meilleure amie devait penser de Aulne, à quelque chose près la même chose que beaucoup de personne. Cassie précisa qu’elle ne savait donc pas trop ce qu’elle pensait de Aulne, parce qu’elle ne lui avait parlé qu’une seule fois réellement. Et que c’était un peu flippant. Adrian aurait bien aimé que sa meilleure amie dise autre chose, mais en même temps il pouvait la comprendre. En tout cas, Cassie la trouvait vraiment bizarre. Sans grande surprise, parce que Aulne était un peu bizarre par instant en effet, mais dans tous les cas c’était ça qui plaisait le plus à Adrian. Aulne n’était pas comme toutes les autres.

« Je l’aime beaucoup cette fille. » Reprit-il donc, dans le but de faire comprendre à Cassiopée ce qu’elle devait comprendre. Il pourrait lui dire de but en blanc qu’il sortait avec Aulne, mais il préférait que Cassie le comprenne elle-même. Et il se doutait qu’elle allait le faire quand même, parce qu’elle le connaissait. S’il disait qu’il aimait beaucoup cette fille ce n’était pas pour rien. Parce que des personnes qu’il aimait, il y en avait pas mal, mais il n’en parlait pas comme ça. Quand il parlait de Cassie, il disait que c’était sa meilleure amie, qu’il avait besoin d’elle. Et pour ses autres amies – parce qu’il avait en gros que des amies filles – il ne parlait pas non plus de cette manière. « Vraiment beaucoup. » Précisa-t-il tout de même, dans un fin sourire un peu gêné quand même.

Parce que ce n’était pas rien, d’apprendre à sa meilleure amie qu’il avait une petite amie. Si certain n’avaient aucun souci avec le fait de faire ce genre de révélation, pour Adrian ce n’était pas anodin. Déjà parce que c’était la première fois qu’il fréquentait une fille (il était loin d’être un coureur de jupon qui passait son temps à papillonner de fille en fille comme certain élève de son âge), et que ça avait quand même de l’importance pour lui. Que son histoire avec Aulne n’était pas juste un truc comme ça, ça comptait beaucoup pour lui.

En un sens, Adrian n’était pas surpris d’apprendre que Cassie ne s’était pas douté qu’il lui parlait de Aulne dans le but de lui dire qu’elle était sa petite amie. Depuis qu’ils se connaissaient – et comment dire qu’ils se connaissaient depuis presque toujours –, ils n’avaient jamais eu ce genre de conversation avant. Adrian n’était jamais sorti avec une fille de toute façon, alors c’était bien la première fois qu’il devait apprendre à sa meilleure amie qu’il était amoureux d’une fille et plus précisément qu’ils étaient en couple. Cassiopée ne s’y était donc pas attendue et elle affirmait maintenant qu’elle se sentait bête. La remarque de la jeune femme le fit sourire, elle n’avait aucune raison de se sentir bête, loin de là. Comme il n’avait pas réellement de raison d’oublier ce qu’elle avait dit. Elle n’y était pour rien si Aulne était un peu bizarre et c’était effectivement le cas, elle l’était. Mais si elle ne l’était pas, elle ne serait pas la femme qu’elle était et il ne serait pas aussi amoureux d’elle.

« J’espère bien. » Dit-il alors, quand Cassie lui demanda si Aulne l’aimait bien aussi, sans doute pour savoir s’ils étaient ensemble ou non. Que ce n’était pas juste Adrian qui confiait de sentiments à sa meilleure amie, ce qu’il aurait très bien pu faire. Pas forcément dans le but qu’elle l’aide à conquérir la jeune femme, mais juste parce qu’il ne lui cachait rien tout simplement. « Parce que bon… vu qu’on est ensemble, ça sera mieux. » Ajouta-t-il dans un nouveau sourire.

Il ne pouvait pas s’empêcher de se sentir gêné en cet instant précis, parce que c’était quand même la première fois qu’il parlait d’une fille à sa meilleure amie. Et pour le moment, tout était bien, tout était beau, même si ça n’allait pas durer malheureusement. Pour le moment, Adrian avait simplement envie de partager son bonheur avec sa meilleure amie, parce qu’il ne se voyait pas faire autrement. Il aimait Aulne, il sortait avec la jeune femme, il était normal que Cassie soit au courant quand même. Puisqu’ils partageaient tout. Même les pensées concernant les autres, même le fait que la jeune femme trouvait sa petite amie bizarre.

« Et ne t’en fais pas… Aulne est vraiment bizarre des fois. » Ce n’était pas parce qu’il l’aimait qu’il ne pouvait pas le concevoir, c’était effectivement le cas. Des fois, elle était bizarre, souvent dans la lune, un peu… étrange. Mais ce n’était pas grave, c’était même quelque chose qu’il adorait.

Adrian n’allait pas prétendre que Aulne n’était pas un peu étrange, parce qu’il savait bien que c’était le cas. Et c’était peut-être cette façon d’être qui l’avait attiré de prime abord chez elle. Enfin, dans tous les cas, même s’il était amoureux d’elle, Adrian savait reconnaître qu’on pouvait la trouver un peu étrange et il n’en voulait pas du tout à Cassie de le croire. Au contraire, il préférait de toute façon que sa meilleure amie lui dise franchement ce qu’elle pensait de sa petite amie. Après tout, ils se connaissaient depuis tellement longtemps, ils se disaient tous, ils n’avaient rien à se cacher. Le jeune homme n’avait pas envie que quoi que ce soit change simplement parce qu’il se trouvait être en couple.

Adrian sourit de plus belle quand Cassiopée affirma qu’en même temps, lui aussi n’était pas tout à fait normal. Bien, il prenait ça dans les dents, mais évidemment il ne le prenait pas mal du tout. Au final, le jeune homme préférait ne pas être complètement normal et être celui qu’il était qu’un mouton comme certain de leur camarade. Il pensait répondre quelque chose, mais son amie reprit la parole, lui affirmant qu’elle était vraiment contente pour lui mais… que ça lui faisait bizarre. Adrian ne perdit pas son sourire aux propos de son amie, parce qu’il n’avait aucune raison de mal prendre ses paroles.

« Ouais, je comprends. » Dit-il dans un soupire. « Ça me fait bizarre aussi. » D’être en couple, d’aimer quelqu’un. Au fond, ça lui était un peu tombé dessus sans qu’il ne s’y attende réellement. Il n’avait rien prémédité et sans doute que c’était mieux comme ça. Cela dit il ne pouvait pas nier qu’il trouvait ça effectivement un peu bizarre au final d’être avec quelqu’un. Et il osait croire comprendre Cassie quand elle disait ça. Parce que s’il se retrouvait à sa place, c’était évident qu’il trouverait ça bizarre aussi qu’elle soit avec quelqu’un. « Mais tu sais… ça va rien changer hein ? » Est-ce qu’il avait forcément besoin de la rassurer ? Disons que si Cassie avait été en couple et qu’il aurait peur qu’elle ait moins de temps pour lui, il apprécierait qu’elle le rassure. « Ne t’imagine pas que parce qu’il y a Aulne, tu vas enfin être libérée de moi. »

Parce qu’elle était sa meilleure amie, comme sa sœur, il tenait bien trop à elle pour l’abandonner ou quoi que ce soit. Elle faisait partie de sa famille de cœur, c’était comme ça. C’était comme ça depuis très longtemps, ça allait être comme ça jusqu’à la fin. Adrian n’en doutait pas une seule seconde. Et l’avenir n’allait que rappeler d’ailleurs que le jeune homme allait avoir plus que besoin de sa meilleure amie pour remonter la pente quand les choses n’iraient plus avec Aulne, quand il allait découvrir le fin mot d’une histoire dont il ne se doutait pas une seule seconde.

Adrian avait envie de croire que le fait qu’il soit avec Aulne n’allait rien changer vis-à-vis de Cassie, même si forcément il se doutait qu’il y avait quand même quelques petites choses qui allaient changer. Pas grand-chose en soit, mais forcément si Adrian passait plus de temps avec Aulne, il allait passer moins de temps avec sa meilleure amie. Ce n’était pas grand-chose, mais c’était quand même des petites choses. Cela dit, concernant leur amitié, concernant ce qui les rapprochait tout simplement, Adrian savait que rien ne changerait ça. Cassie était comme une sœur pour lui, elle faisait partie de sa famille, jamais il ne pourrait se détourner d’elle par exemple. Et d’ailleurs, un océan n’avait pas pu les empêcher de se retrouver, comme Cassiopée ne manqua pas de le dire.

Le jeune homme ne se retint pas de rire franchement quand sa meilleure amie affirma qu’il ne devait pas dire à elle qu’elle n’allait pas pouvoir se débarrasser de lui, quand on avait conscience qu’il parlait à la fille qui avait traversé tout un océan dans le but de lui coller aux basques. Ce n’était pas complètement vrai en soit, parce que la jeune fille avait suivi ses parents, mais dans tous les cas il était vrai qu’elle avait quand même fait le même chemin que lui. Et heureusement que sa mère n’avait pas décidé qu’ils retournent vivre aux États-Unis, sinon ça aurait été un nouveau déchirement.

« C’est vrai qu’on ne se débarrasse pas facilement de toi. » Répondit-il, toujours en riant, parce que c’était juste plaisant de discuter légèrement avec Cassie. Parce qu’ils n’avaient aucune raison de se prendre la tête. Adrian aimait bien le fait qu’il puisse se contenter de plaisanter avec sa meilleure amie, comme ils le faisaient en cet instant précis. « J’ai essayé pourtant, mais ça n’a pas marché. »

Bon, il valait mieux en rire qu’en pleurer de cette période, mais il était évident que ça n’avait pas été facile. Le jeune homme n’avait eu aucune envie de venir en Angleterre et même s’il s’y plaisait à présent, sur le moment ça n’avait pas non plus été une super nouvelle. Le jeune homme n’avait pas aimé l’idée de devoir quitter son école, sa meilleure amie, sa mère, tout cela pour aller vivre chez son oncle et sa tante et se retrouver dans une école où il ne connaissait personne. Bon, il adorait sa famille évidemment, et maintenant il adorait l’école, mais sur le moment ça n’avait vraiment pas été facile. Autant dite qu’il ne l’avait pas cherché et heureusement que Cassie avait fait la traversé, maintenant il n’y avait vraiment rien qui le retenait de l’autre côté de l’océan.

À aucun moment Adrian n’avait regretté le retour de Cassie, bien au contraire. Au contraire, ça lui avait fait tellement plaisir d’apprendre que sa meilleure amie allait déménager aussi, de savoir qu’elle allait passer la fin de ses études à Poudlard et qu’ils allaient pouvoir se retrouver. Ce n’était pas maintenant qu’il avait retrouvé sa meilleure amie qu’il allait la lâcher, même pour Aulne. Ce n’était pas parce que Adrian sortait avec une fille qu’il n’allait plus avoir de temps pour sa meilleure amie. Ce n’était pas dans son habitude. Bon, forcément, il aimait passer du temps avec sa petite amie, il allait passer du temps avec elle – comme il le faisait déjà parce qu’ils passaient quand même du temps ensemble –, mais ça ne voulait pas dire qu’il allait voir moins Cassiopée.

Adrian afficha un sourire quand son amie précisa qu’elle était une vraie sangsue, qu’il allait devoir la supporter jusqu’à sa mort. Une mort qui pouvait potentiellement arriver très rapidement si jamais il se retrouvait étouffé par son trop plein de présence.

« Ah ouais, mais en fait je te signale que j’ai pas trop envie de mourir quand même. » Pour ainsi dire… il n’avait aucune envie de mourir du tout en réalité. Mais en même temps, il savait bien que son interlocutrice n’était pas sérieuse. Bon, déjà pour tuer quelqu’un en l’étouffant de sa trop grande présence, c’était clairement impossible. Mais ils ne cherchaient pas à être sérieux tous les deux, ça ne servait à rien. La seule chose qu’ils faisaient, c’était passer un bon moment ensemble en se taquinant, en se renvoyant gentiment la balle. Ça lui avait tellement manqué pendant cette longue année où Cassiopée était restée aux États-Unis pendant que lui se trouvait ici en Angleterre. « Mais je vois bien ce que tu cherches à faire. Tu t’es donné quand même beaucoup de mal juste pour ça, tu aurais pu rester chez toi. »

Évidemment, Adrian ne pensait pas une seule seconde les mots qu’il prononçait. Il était heureux que sa meilleure amie soit là, elle était comme une sœur pour lui et ça lui faisait vraiment du bien de pouvoir l’avoir à ses côtés. Surtout que tout n’était pas forcément rose non plus. Sans que Adrian ne se doute que prochainement, ça n’allait pas du tout s’arranger et il allait avoir plus que besoin de sa meilleure amie. Mais en même temps, il avait constamment besoin d’elle.

En tout cas, le plus important était que Cassiopée n’ait peur de rien, qu’elle ne doute pas de son amitié et qu’elle n’ait pas peur qu’il ait moins de temps pour elle, qu’il la délaisse pour Aulne. Parce que ce n’était pas ce qui allait arriver, Adrian serait bien incapable de la laisser tomber. Bien au contraire.

Adrian afficha un grand sourire quand sa meilleure amie lui rappela que son chez elle maintenant, c’était ici. C’était l’une des meilleures choses qui avait pu arriver, le fait que Cassiopée vienne aussi s’installer en Angleterre. Le jeune homme en était pleinement heureux. Il avait été content en un sens de vivre chez son oncle et sa tante, mais le manque de sa mère et de Cassie avait été vraiment douloureux pour lui. Maintenant sa mère était là, sa meilleure amie était là, il avait même retrouvé un père venu de nulle part, c’était juste parfait. Qui aurait pu prédire qu’ils allaient se retrouver tous les deux à Poudlard, alors qu’ils étaient de base aux États-Unis ensemble ? Personne, mais c’était très bien comme ça. Et vraiment, Adrian n’avait plus aucune envie que son amie s’en aille.

« Surtout pas ! » Lança-t-il vivement d’ailleurs, quand Cassiopée envisagea le fait qu’elle retourne aux États-Unis si cela lui posait un souci qu’elle soit là. Bon, forcément, c’était dit avec humour et Adrian savait bien qu’elle n’était pas sérieuse. En prime, ce n’était pas vraiment eux qui décidaient. Cassiopée n’avait pas choisi de venir ici, c’était ses parents qui avaient pris cette décision et elle l’aurait fait avec un cœur plus lourd si de base, Adrian n’était pas venu ici en premier. Comme ce dernier n’avait pas eu le choix quand sa mère l’avait envoyé vivre chez sa sœur. Alors, clairement, il était évident que ce n’était pas quelque chose qu’ils pouvaient décider, mais en même temps… ils pouvaient quand même en plaisanter. « Maintenant que tu es là, je ne veux plus que tu retournes là-bas. » Il disait ça légèrement, mais il le pensait sincèrement.

C’était aussi une des raisons qui poussaient Adrian à ne pas avoir envie de retourner aux États-Unis de son côté. Parce qu’il n’avait pas envie de s’éloigner de nouveau de sa meilleure amie, qu’il appréciait Poudlard, qu’il aimait être proche de son oncle et de sa tante. Sa mère aurait pu arriver et lui affirmer qu’ils allaient retourner vivre aux États-Unis, mais par chance ce n’était pas le cas. Alors maintenant qu’ils étaient tous de ce côté de l’océan, ça serait quand même sacrément dommage qu’ils s’en aillent.

« D’ailleurs, la prochaine fois que je rentre chez ma mère, tu veux venir avec moi ? Ça fait trop longtemps qu’on ne s’est pas retrouvé tous les trois. »

Sa mère lui avait dit que Cassie pouvait venir quand elle le voulait, qu’elle serait forcément la bienvenue. Adrian savait qu’elle appréciait énormément sa meilleure amie (elle espérait cependant qu’elle ne s’imaginait pas les voir finir ensemble un jour, parce que ce n’était clairement pas ce qui allait arriver). Ça pourrait leur rappeler un peu les moments qu’ils avaient passé ensemble à New-York, mais cette fois ci ils seraient à Londres.

Adrian afficha un grand sourire quand sa meilleure amie affirma qu’elle adorerait venir avec lui un week-end chez sa mère. Le jeune homme savait parfaitement qu’elle ne disait pas ça à la légère, qu’elle le pensait sincèrement. Parce qu’elle s’était toujours super bien entendue avec sa mère. Quand ils étaient encore aux États-Unis, Cassie passait quand même beaucoup de temps chez eux et Adrian savait que sa mère la considérait un peu comme la fille qu’elle n’avait pas eu. Ou peut-être qu’elle nourrissait aussi le léger espoir de les finir ensemble, mais ce n’était clairement pas prêt d’arriver, puisqu’ils étaient juste des meilleurs amis au monde, des frères et sœur de cœur (le frère zonage, ce genre de chose).

« Oh ne t’en fais pas pour ça, elle n’a pas perdu un seul de ses talents. » Répondit-il quand sa meilleure amie le questionna sur le fait que sa mère puisse avoir perdu ses capacités culinaires en se rendant de ce côté de l’océan. Ce n’était évidemment pas le cas, Queenie était toujours une excellente cuisinière. Ce qui ravissait d’ailleurs énormément Adrian. Forcément, par la force des choses, le jeune homme ne manquait pas d’être un sacré gourmand, mais c’était difficile de satisfaire une telle gourmandise quand on passait dans un pays bien différent du sien. Clairement, Adrian avait beaucoup eu de mal à s’adapter à la nourriture anglaise qui était servie à l’école de magie. Mais maintenant au moins, il pouvait compter sur sa mère pour lui mitonner de bon petit plat. « Je lui demanderais de faire tes plats préférés, pour l’occasion. » Ajouta-t-il dans un sourire.

Et il savait parfaitement que sa mère accepterait. D’ailleurs, il était même d’avis qu’en fait, il n’aurait même pas besoin de lui demander qu’elle prendre elle-même la décision de cuisiner à Cassiopée les plats qu’elle préfère, juste pour lui faire plaisir. Parce qu’elle était comme ça, sa mère, elle ne pouvait pas s’empêcher d’avoir envie de faire plaisir aux autres. C’était peut-être pour ça que ça n’avait jamais été difficile pour sa meilleure amie de se sentir bien chez eux.

« Bon… j’ai plein de devoir, il faut que je m’y mette. » Reprit-il, en poussant un soupire. En soit, le jeune homme appréciait de travailler, mais en même temps il devait bien avouer que juste discuter de tout et de rien avec sa meilleure amie, c’était ce qui comptait le plus.

Mais il fallait quand même qu’il soit un peu sérieux et qu’il s’occupe de ces devoirs. L’avantage, c’était qu’à présent, il n’y avait rien qui pouvait les séparer avec Cassiopée.