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e domaine des Malefoy était le summum de la grandiloquence sang-pur, l’une des raisons pour laquelle Damocles l’appréciait. Il avait toujours préféré le manoir Malefoy à celui des Nott, de toute manière. Tout était mieux que ce lieu qu’il détestait, qui l’avait vu grandir, et où il était encore forcé de vivre avec son père lorsque celui-ci ne se retirait pas dans leur résidence secondaire… Trop peu souvent à son goût.

Confortablement installé sur un fauteuil installé spécialement pour l’occasion dans les jardins, le jeune sang-pur avait un peu ouvert sa chemise pour essayer d’avoir un peu moins chaud. Ils étaient heureusement un peu protégés par le sort pare-soleil lancé par l’elfe de maison des Malefoy. Une petite table élégante, couverte de thé et d’un buffet apéritif avait été installée à l’endroit le plus agréable et splendide de l’impressionnant jardin. Il ne pouvait nier que sa tante savait vraiment recevoir, l’une de ses plus grandes qualités.

Face à lui, sa tante, qui l’avait invité prendre le thé avec Abraxas, couvait Tyranus d’attention, s’extasiait face au moindre bruit qui sortait de la bouche du garçonnet. C’était un peu agaçant à la longue, vraiment, et il savait que son cousin ressentait la même chose. Sauf qu’au moins Abraxas n’avait pas à supporter ça au quotidien à chaque fois qu’il emmenait son fils quelque part et que toutes les sorcières s’amassaient autour de lui comme des vautours, cherchant l’attention du père par le biais du fils. Quand ce n’était pas juste parce que les femmes se sentaient obligées de poussées des « oh qu’il est mignon » à tout va face aux bébés. Sang-pur, ou non. Il n’aurait jamais imaginé qu’être père pouvait être aussi fatiguant…

Il observe les altercations entre les deux avec un intérêt tout relatif… Cela serait bien plus intéressant s’il s’agissait d’Ines, à sa place. Sa splendide épouse, le ventre arrondi par leur enfant à venir, s’occupant de son héritier comme si elle était sa mère. Oui, cette vision-là était tout à fait attirante.

Mais pas encore d’actualité.

Ils discutent encore un peu avec la mère d’Abraxas, de tout et de rien –Tyranus, le Ministère, les vies amoureuses des deux hommes- avant que celle-ci ne comprenne que les deux jeunes sorciers souhaitaient être seuls. C’est avec le sourire qu’elle se retire en emportant avec elle Tyranus, ravie de pouvoir s’en occuper comme s’il s’agissait de son propre petit-fils. Une fois qu’elle n’est plus à portée d’oreille, Damocles soupire et se tourne un peu vers Abraxas, à côté de lui.

« Maintenant que nous sommes seuls, tu as quelque chose à me dire ? » Il hausse un sourcil interrogateur et agite sa baguette pour échanger sa tasse de thé contre un verre de liqueur des fées, un alcool très rare et coûteux que les Malefoy adoraient étaler devant les invités pour montrer leur richesse. Pas que ça dérange Damocles, au contraire, son palais adorait. Il en sert aussi à Abraxas et croise les jambes.

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amocles appréciait quand les choses se passaient comme il le voulait, comme, par exemple, lorsque sa tante acceptait sans broncher de les laisser parce qu’il le demandait, lui. Si Abraxas était son précieux bébé (et, non, il ne cesserait jamais de s’amuser de la manière dont l’héritier Malefoy était couvé, à son grand dam, et au grand amusement de Damo), Damocles était son neveu adoré. Et le fait qu’il ait accepté, à ses dix-huit ans, de faire un pacte de sang et de magie pour veiller sur son enfant l’avait encore fait monter dans l’estime de la matriarche Malefoy. Elle avait confiance en lui, en ses décisions et ses opinions, ce qui était toujours appréciable. Les femmes n’étaient, de l’avis du sorcier, pas bonnes à grand-chose (sauf à faire des enfants, s’occuper du foyer et faire joli) mais il avait toujours admiré sa tante. Etre telle qu’elle était, malgré avoir eu comme frère Teignous Nott ? Un vrai exploit.

Il goûte à la liqueur, prenant le temps d’apprécier, de faire glisser le liquide sur son palais avant de l’avaler, traînée de feu dans sa gorge. Un alcool qui se savourait… Comme le jeu de tirer les vers du nez à son cousin, le sentiment de supériorité qu’il avait, de savoir quelque chose qu’Abraxas ignorait qu’il savait.

Il sourit amusé. Abraxas était presque devenu un homme, maintenant, ses nouvelles responsabilités au Ministère ne lui faisaient pas de mal, même ses erreurs avec les femmes, lui avait permis de mûrir. Quelques années plus tôt, il n’aurait pas eu ce genre de réponse.

« Est-ce que tu réponds à ma question par une question parce que tu as quelque chose à me cacher ? » Il répond au tac au tac, langue de serpent, sourire aux lèvres. « Tu m’honores, petit cousin. » dit-il en souriant, comme si ne pas être innocent était un compliment. Parce que c’était le cas. L’innocence était inutile et ridicule, et personne n’était jamais vraiment innocent, sauf les plus jeunes enfants, comme son fils. Tout le reste du monde était teinté par tous les maux existants. Leur monde était déjà malade de tous ces impurs qui le parcouraient. Les Mangemorts avaient encore beaucoup de travail qui les attendait, pour purger le Royaume-Unis.

« Je croyais que nous nous disions tout, toi et moi ? Je t’ai déjà dit, que je ne veux pas avoir à apprendre de faits te concernant par une tierce personne, cela ne devrait plus arriver. » Il avait ouïe dire qu’un Malefoy avait été vu embrassant une jeune fille aux Trois Balais.. Il avait fait son enquête, effaçant au fur et à mesure ses traces ainsi que les déboires d’Abraxas pour éviter toute tâche à sa réputation, tout ça à grand coup d’Oubliettes et de pots de vin. Il n’avait vraiment pas été difficile d’apprendre qu’Abraxas voyait Lou Hamilton. « Et surtout ne fait pas semblant quand tu dissimule aussi mal tes traces. » Mais bon, il était toujours là pour repasser derrière Abraxas. Par obligation, mais pas que. Si Damocles était loin d’être un homme très émotionnel, et qu’il voyait la grande majorité de ses relations comme des pions, il avait quand même un petit point faible pour son cousin.

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amocles soupire, l'époque ou Abraxas rentrait facilement dans son jeu et buvait ses paroles lui manquait un peu, quand même. Il aurait préféré qu'il soit un peu comme Ignatius Prewett, à parler de son aîné comme s'il était la plus sûre des références. Mais les Malefoy étaient bien moins crédules que les Prewett, ce qui n'était pas si mal en fait.

« Tu veux du direct ? Bien. » Il répond un peu sèchement, en finissant son verre. Il le pause et se penche vers son cousin, l'air victorieux. « Lou Hamilton. » Il prononce son nom avec un certain dédai, un air supérieur comme celui qu'il employait à chaque fois qu'il parlait des femmes derrière leurs dos. Excepté pour sa tante, bien sur. « Tu sais, la fille que tu as embrassé dans un lieu public ? » Il ne peut retenir un sourire moqueur. Ce n'était pas très fin de la part d'Abraxas, il fallait dire. « L'ex du Maître. » Il assène pour conclure. Clair, concis, précis, Abraxas ne pouvait qu'être satisfait. Et obligé de reconnaître les faits.

Damocles n'avait jamais été du genre à avoir les oreilles traînantes, à s'amuser avec les ragots comme si sa vie n'était pas assez intéressante et qu'il avait besoin de suivre celle des autres pour la pimenter. Non, sa vie, sa solitude sa tranquillité le satisfaisaient entièrement. Il y aurait quelques corrections à apporter -faire disparaître son père, dégoter une épouse, participer au génocide des sang de bourbes- mais à part ça tout allait comme il l'entendait. Oh, il aurait aussi bien aimé pouvoir détruire la vie de celle qui avait brisé le cœur d'Abraxas et trouver une amante digne de ce nom, car les sang-pur libres qui ne sortaient pas du jardin d'enfant commençait à être denrée rare, car il refusait de s'acoquiner avec de sous-espèces.
Il avait un peu de respect de soi, tout de même.

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amoclès était quelque peu agacé. Depuis qu'Abraxas avait atteint l'adolescence, il se croyait soi disant au-dessus de ses conseils, parce que Monsieur le petite Malefoy voulait être un homme, indépendant, maître de lui-même, blabla... En soit qu'il veuille être un homme était une bonne chose, il serait le futur patriarche de la famille Malefoy... Mais cela signifiait qu'il était bien moins réceptif aux conseils et à la protection de son cousin. Au moins ils étaient tous les deux Mangemorts, alors l'héritier Nott pouvait garder un œil sur lui. C'était la seule personne, avec le Maître, pour qui il prendrait des risques.

« Ne sois pas sur la défensive cousin, je me moque bien de qui tu saute. » Après tout Damoclès lui avait payé une femme lorsque Abraxas était encore un jeune puceau ignorant. « Mais je te rappelle que tu es le seul héritier Malefoy... Tu vas devoir te marier plus tôt que tard... Et la famille Hamilton n'est pas vraiment digne de toi. »

Damoclès faisait ce qu'il pensait être le mieux pour Abraxas... et ce qu'il pensait allait avec les pensées de sa tante. Pour lui les Hamilton étaient vraiment vers le bas de la pureté, après tout ils ne faisaient pas partie du registre des Nott ! (bon sa propre femme non plus... mais c'était avant son écriture). Les Malefoy étaient si prisés qu'ils pouvaient obtenir la main des filles des plus grandes familles de sang-pur, alors s'il pouvait éviter qu'Abraxas ne dérive pour la passable Lou...

Damoclès jette un regard méfiant à un paon albinos qui s'approche du petit gâteau qu'il avait pris en main, décide de le manger pour éviter qu'il ne lui vole. Il n'aimait pas vraiment les animaux, ils n'étaient bon qu'à être écrasés sous ses bottes. Comme les sangs de bourbe... Quoique, non, les sang impurs étaient bien en dessous des créatures magiques et moldues, ils ne méritaient pas de fouler le même sol que lui, ou alors seulement en rampant. Quelle idée, de leur donner des postes de pouvoir ! Il avait hâte que le Maître fasse le ménage.

C'est sur ces belles pensées qu'il sirote son thé et attend la réponse d'Abraxas.

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