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e bonheur parfait n'existait pas. C'était un constat que Queenie n'avait que pu faire, malheureusement, au fil du temps et de son expérience. Elle ne s'était pas imaginée, il n'y a pas si longtemps, qu'elle et Adrian seraient réunis en Angleterre, qu'elle serait mariée à Jacob, et qu'elle travaillerait dans la boulangerie qu'ils auraient ouvertes tous les deux. C'était pourtant le cas. Et tous ces éléments combinés devaient faire d'elle la femme la plus heureuse du monde.. pourtant, elle ne pouvait pas s'empêcher de se sentir soucieuse. Parce qu'à côté de cela, elle voyait le couple que sa soeur formait avec Jacob se délitait, et elle comprenait bien que Tina souffrait, tout comme c'était aussi le cas de Norbert et de son neveu... Et cerise sur le gâteau, Adrian, qui n'avait déjà été que trop perturbé cette année, vivait son premier grand chagrin d'amour... Et non des moindres. Les premières ruptures étaient toujours douloureuses... mais dans le cas d'Adrian, ça avait été d'autant plus brutal, il faut bien le reconnaître.

Queenie ne pouvait pas s'autoriser à être pleinement heureuse alors que son fils était en détresse. Non, c'était tout simplement impossible... Adrian était en pleine détresse, et Queenie se sentait totalement démunie. Elle voudrait pouvoir apaiser sa peine en un claquement de doigts, malheureusement, elle savait bien que ce n'était pas aussi facile... Seul le temps pourrait guérir de telles blessures. Et elle, en attendant, elle voyait son fils déprimer comme une âme en peine, et elle se sentait complètement, plus que jamais, désemparée. Quand le jeune homme daigna quitter sa grotte (sa chambre) pour rejoindre la cuisine, où Queenie se trouvait, elle tenta de le gratifier d'un sourire apaisant, sans être franchement sûre que cela ait le moindre effet sur lui.

-J'ai préparé une assiette pour toi, mon coeur, répondit-elle alors en le voyant fouiller les placards. Il ne manquerait plus qu'Adrian se laisse mourir de faim... malheureusement, c'était un peu le cas, dernièrement, le jeune homme ne mangeait quasiment rien, ce qui n'aidait pas Queenie à se sentir rassurée par son état. Comment tu te sens ? demanda-t-elle aussitôt après.

Il devenait très rare qu'ils se retrouvent dans la même pièce parce que Adrian passait tout son temps dans sa chambre. Queenie n'allait pas s'en cacher, passer du temps avec son fils, parler avec lui, lui manquait... Et même si elle faisait au mieux pour rester à distance des pensées de son fils, elles étaient trop douloureuses pour qu'elle y échappe totalement, ce qui ne faisait qu'empirer les choses. Elle voulait qu'il se confie, qu'il se livre, mais elle se doutait bien du fait que les choses n'allaient pas être si faciles... Et elle, elle continuerait de ne pas savoir quoi faire pour l'aider exactement.

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ueenie se sentait soulagée qu'Adrian veuille au moins bien lui parler. Alle avait eu peur qu'il se mure dans le silence et dans la douleur et ne se tourne pas vers ses proches. Elle savait ce qu'il traversait, vraiment, elle ne faisait pas que le prétendre... Elle était passée par là elle aussi. Elle avait renoncé à quelqu'un qu'elle aimait et qui l'aimait en retour, et ce n'était pas de gaité de coeur. Si elle n'avait écouté qu'elle, si elle n'avait pas eu ses proches et surtout Tina pour prendre soin d'elle à l'époque, elle ne savait pas comment elle aurait supporté cette situation. Certes, le fait d'avoir Adrian lui permettait de réellement supporter n'importe quel obstacle, mais au-delà de ça... Il fallait oser, accepter de se livrer, reconnaître sa douleur et ses faiblesses, aussi, elle apprécia la réponse de son fils... même si elle préférerait qu'il aille bien, qu'il n'ait pas à souffrir autant.

Quand il affirmait qu'il ne savait pas comment il allait, Queenie devinait que si, au fond, il le savait pertinemment, et c'était bien là tout le problème. Il allait mal... et c'était atroce, à son échelle de mère, de ne pas savoir quoi faire pour que son enfant aille mieux. Dans une telle situation, elle savait très bien ce qu'était la seule solution envisageable. Il lui fallait du temps... Mais il était difficile de simplement conseiller à son fils d'être patient alors qu'elle voudrait le voir sourire et rire, être heureux... Il ne méritait pas d'avoir aussi mal.

-Mon chéri...

Queenie se rapprocha afin de prendre son fils dans ses bras. Tant pis s'il ne voulait pas de cet élan d'affection, elle voulait au moins qu'il sache qu'elle était présente pour lui et qu'elle n'hésiterait pas à l'écouter, quoi qu'il pense et quoi qu'il dise.

-Rien ne t'oblige à l'oublier, au contraire. Souviens-t'en comme quelque chose de beau.

Ne laisse pas la tristesse gâcher tes souvenirs... Ce serait le pire à faire. elle espérait qu'un jour, il serait capable de penser aux instants passés avec Luna avec autant de douceur que de nostalgie, sans plus éprouver de souffrance, juste le rappel d'un moment suspendu de bonheur, qui n'en interdisait aucun autre. Plus facile à dire qu'à faire, bien sûr. Queenie, de son côté, n'y avait jamais vraiment réussi... si vraiment elle y était parvenu, elle n'aurait jamais retrouvé Jacob dans sa boulangerie à l'époque, en premier lieu.

-Prends le temps qu'il te faudra, mais s'il te plaît, n'hésite pas à me parler, d'accord ?

Elle ne voulait pas qu'il garde les choses pour lui. Même si ça ne devait pas être simple; elle ne voulait pas qu'il se renferme sur lui-même.

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drian lui argua qu'il n'y avait de toute façon pas grand-chose à dire dans tous les cas. Queenie comprenait ce qu'il entendait par là, mais elle n'était pas d'accord avec lui. Quand il était question de s'exprimer sur ce que l'on ressentait, l'on pouvait être intarissable. Les mots étaient difficiles à prononcer, ça c'est une certitude, mais ils pouvaient quoi qu'il en soit être libérateur. Bien sûr, Queenie ne pouvait pas obliger son fils à s'exprimer, mais elle avait surtout peur qu'il se renferme sur lui-même, qu'il décide de tout garder pour lui. S'il choisissait de ne pas se livrer dans de telles circonstances, alors il y avait des risques pour que les choses empirent encore. La parole était libératrice. Et Queenie ne devait pas se voir obligée de lire dans les pensées de son fils pour ne pas oublier de le comprendre, pour réussir à rester proche de lui. Visiblement, il acceptait tout de même d'en parler, se faisait violence pour partager avec elle ce qu'il ressentait.

Elle était d'accord avec lui, c'était malheureusement injuste. Queenie aurait voulu que son fils connaisse une première passion sans ombrage, sans être confronté à l'impossible, à l'interdit. Mais telle mère, tel fils, certainement... Ils devaient avoir une aversion instinctive pour les histoires d'amour simples et sans encombres. Oui, c'était injuste... malheureusement, il y avait des injustices contre lesquelles il était impossible de lutter. Il fallait faire avec, c'est tout. A moins que le sort ne vous soit favorable, comme ça avait fini par être le cas pour Queenie. Mais dans le cas d'Adrian, c'était malheureusement fort peu probable.

D'ailleurs, Adrian l'interrogea sur sa propre histoire. Au fond, Queenie aimait l'idée de partager son histoire avec Adrian, ne serait-ce que pour lui faire comprendre combien il était né d'un amour immense. Mais en même temps, elle n'était pas sûre que sa réponse allait le rassurer. Malgré tout, elle avait la ferme intention de demeurer honnête quoi qu'il en soit.

-Eh bien... ça a été difficile, vraiment très difficile. Il m'a manqué, tous les jours... Et elle était, à ce titre, tout sauf un bon exemple. Ceci dit, elle avait tout de même l'intention d'aller jusqu'au bout de son discours. Je pense que je serais devenue totalement folle. Au sens propre, elle était si fragile que ça n'aurait pas manqué. Si tu n'avais pas été là. Elle afficha un grand sourire. J'avais une nouvelle raison de vivre, et surtout, je n'ai jamais été seule. Ton oncle et ta tante étaient là, aussi...

En bref, elle réussissait tout de même à tirer une morale de tout cela. Si Adrian voulait sortir la tête de lot, il fallait qu'il se focalise sur ceux qui étaient toujours à ses côtés. Sa famille, ses amis...

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ueenie afficha un fin sourire doublé d'un hochement de tête quand Adrian affirma avoir de la chance de ne pas être seul, c'était précisément ce qu'elle avait voulu lui faire comprendre, ce qu'elle avait voulu l'entendre dire. Il n'était pas seul, et s'il avait perdu Luna, il pouvait compter sur l'amour inconditionnel de ses proches, qui le soutenaient et l'épaulaient quoi qu'il advienne. En cet instant, il devait penser que ce n'était pas assez. Et objectivement, peut-être que ce n'était pas assez, en effet... Elle ne pouvait pas s'amuser non plus à comparer sa propre histoire avec celle d'Adrian, mais forcément, c'était un peu inévitable... et en l'occurrence, elle mentirait si elle affirmait que Jacob ne lui avait pas toujours manqué.

Elle avait su être heureuse, et se composer une vie digne de ce nom, mais il est vrai qu'il lui avait manqué quelque chose, comme la moitié d'elle-même. Ce serait hypocrite que de prétendre que le coeur savait aisément guérir de ses plaies alors qu'il lui avait fallu retrouver Jacob, après tant d'années, pour être à nouveau comblée. Mais elle espérait que l'histoire de son fils serait différente. Il était jeune, il avait le temps de retomber amoureux. Même si elle-même avait été jeune, et qu'elle n'était jamais retombée amoureuse. Elle espérait que ça allait suffire, mais elle ne pouvait pas le lui promettre, et ça lui faisait mal. Elle n'avait pas envie qu'Adrian ait à subir ce genre de tourments, elle ne savait que trop bien à quel point c'était compliqué et douloureux.

Face à un tel élan de pessimisme, Queenie se sentait mal. Et aussi, elle se sentait vraiment dépassée. Difficile de ne pas prendre personnellement le fait qu'il estime ne pas trouver suffisant le soutien inconditionnel de sa mère. Bien sûr, c'était normal, et l'amour d'une mère ne pouvait pas remplacer l'amour d'une petite amie. En revanche, l'impuissance qu'elle ressentait était totale. Elle voulait apaiser la douleur de son fils en quelques secondes seulement, et pourtant, c'était impossible...Voir souffrir la personne qu'on aimait le plus au monde, c'était tout simplement... insupportable. Queenie, désarmée, ne sachant réellement que faire, serra son fils dans ses bras aussi fort qu'elle le pouvait. Ce ne serait peut-être pas assez, mais c'était le mieux qu'elle avait à lui offrir : sa présence, son soutien, son affection inconditionnelle.

-Je ferai tout ce que je peux pour que ce soit le cas, répondit-elle avec douceur. Tu pourras toujours compter sur moi, mon coeur.

C'est tout ce qu'elle pouvait lui promettre en cet instant. Mais c'était, elle l'espérait, la promesse la plus puissante, qu'elle pouvait lui adresser. Quoi qu'il arrive, quoi qu'il ait à supporter, elle serait toujours là pour lui, prête à l'aider, à le soutenir, et à le protéger.

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drian accepta son étreinte, et même, la resserra un peu plus fort. Pour Queenie, ça voulait dire beaucoup, et elle ne put s'empêcher d'afficher un tendre sourire, gardant son fils dans ses bras aussi longtemps qu'il en aurait besoin pour se sentir vraiment bien. Quand Adrian assura qu'il savait qu'elle était là pour lui, elle avait conscience du fait qu'il ne prononçait pas ces mots uniquement pour lui faire plaisir, mais parce qu'il les pensait réellement. Et ça la rassurait.

Bien sûr, au fond d'eux, ils ne pouvaient évidemment pas ignorer l'affection qu'ils avaient l'un pour l'autre, c'était quelque chose de sûr et d'évident... mais dans des situations de crise comme celle-ci, c'était facile de se sentir démuni, isolé. Queenie avait éprouvé cela à l'époque où elle avait quitté Jacob. Elle n'était pas seule non plus, elle avait Tina, et elle savait que sa soeur ferait tout pour elle. Mais elle avait quand même parfois eu le sentiment d'être définitivement seule au monde, sans personne vers qui se tourner.

Elle savait qu'Adrian n'était pas réellement convaincu de ce qu'il disait quand il ajouta que ça irait, mais elle voulait croire qu'un jour, ces paroles deviendraient vérité. Elle n'était pas vraiment un exemple, elle qui n'avait jamais renoncé à Jacob après quasiment deux décennies, mais le cas d'Adrian était encore différent. D'une façon ou d'une autre, il irait de l'avant, il retrouverait l'amour, il laisserait toute cette histoire derrière lui. C'était juste qu'il ne fallait pas griller les étapes. Il devait se laisser le temps qu'il fallait pour panser ses plaies, et ne pas avoir honte ni peur de souffrir le temps de soigner sa souffrance. Et en attendant, elle lui montrerait mille raisons de trouver la vie belle et agréable, elle lui donnerait toutes les raisons possibles et imaginables de sourire.

-J'ai pris ma journée, se contenta-t-elle de répondre, évasive, quand Adrian lui demanda pourquoi elle n'était pas à la boulangerie.

Elle devait y être, en effet, mais elle n'avait eu aucune envie de laisser Adrian seul. Bien sûr, elle ne pourrait pas se permettre de faire ça tous les jours, et elle savait bien que ce n'était pas possible et elle ne voulait pas laisser toute la charge de travail à Jacob, mais ce dernier avait très bien compris qu'Adrian resterait toujours une priorité.

-Je me suis dit qu'on pourrait en profiter pour sortir un peu, qu'est-ce que tu en dis ?

Elle ne voulait pas le bousculer, bien sûr, ce n'était pas du tout son intention, loin de là. Mais elle avait envie de lui donner le sourire, elle avait envie de lui prouver qu'il pouvait compter sur elle, tout simplement. Et c'était important, bien sûr.
   
   

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a réponse d'Adrian ne transpirait pas l'enthousiasme, mais en même temps, elle se doutait que dans l'état où il se trouvait actuellement, rien ne saurait réellement l'enthousiasmer dans tous les cas, alors il fallait déjà se satisfaire du fait que la réponse était positive. Le jeune homme ne s'en rendait peut-être pas compte encore, mais sortir lui ferait sans doute le plus grand bien. Le simple fait de sortir, de prendre l'air, ça pouvait être plus bénéfique qu'on ne le soupçonnait. D'autant que la journée était belle et ensoleillée, raison de plus pour en profiter, en somme. Et au final, il semblait relativement emballé tout de même, puisque ce fut lui qui proposa de se rendre à Pré-au-Lard.

Queenie sourit. Pouvoir faire les boutiques avec Adrian et le gâter dans la mesure de ses moyens, ça lui allait parfaitement, tant que leur expédition restait prétexte à éloigner Luna de son esprit. Le sourire de Queenie s'élargit encore quand il évoqua l'idée de se rendre à la boulangerie. Elle hésita à plaisanter en affirmant qu'il l'obligeait à se rendre sur son lieu de travail alors même qu'elle avait pris une journée de repos, mais elle préféra ne rien dire. Elle n'avait aucune envie de saper les efforts de son fils. Et plus le temps passait, plus Queenie avait le sentiment que ce n'était plus vraiment un effort, pour Adrian, qu'il appréciait honnêtement la présence de Jacob dans sa vie. Elle n'avait plus à feinter pour les faire se retrouver, c'était naturel, et les moments qu'ils passaient à trois étaient un peu plus agréables chaque jour. Alors si de son propre gré, il proposait de passer un peu plus de temps avec son père, ce n'était pas elle qui dirait non. Rien ne lui faisait plus plaisir que de passer du temps en présence des deux amours de sa vie. Et elle imaginait ce que serait la réaction de Jacob en voyant Adrian passer le pas de la boulangerie. Rien que pour ça, elle ne pouvait certainement pas dire non.

-C'est un programme parfait, confirma Queenie en le pensant réellement.

Elle sourit et une fois qu'ils furent tous les deux prêts, elle lui tendit son bras afin de les faire transplaner tous les deux jusqu'à Pré-au-Lard. Une fois sur place, elle jeta un oeil alentours, les rues étaient relativement calmes, ce n'était pas plus mal, ils pourraient faire leurs emplettes tranquillement.

-Alors, par quoi on commence ? proposa-t-elle avec enthousiasme. On pourrait renouveler ta garde-robe ? ou faire le plein de friandises ? Si tu veux, on peut même aller chez Zonko.

Elle avait dépassé depuis longtemps l'âge de s'amuser des farces et attrapes, mais tout ce qui ferait plaisir à Adrian lui ferait plaisir à elle. Et évidemment, pour le simple plaisir de voir sourire son fils, elle était prête à se ruiner, et aussi à lui concéder à peu près n'importe quoi.
   
   

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ueenie se sentait tellement soucieuse du bonheur et du bien-être de son fils qu'elle serait, à l'heure actuelle, bien capable de lui proposer de faire absolument n'importe quoi qui lui déplaise à elle si cela lui donnait l'assurance qu'Adrian irait mieux. C'était ainsi, Adrian était et serait toujours sa priorité. Elle avait besoin de le savoir joyeux pour s'autoriser à l'être aussi, alors elle comptait bien mettre toute sa belle énergie au service de son fils. Si cela passait par le fait de se rendre dans une boutique de farces et attrapes, alors pourquoi pas. En effet, ce n'est pas spécialement son truc à elle, mais les farces étaient supposés permettre la joie, alors pourquoi pas. Pourquoi pas à tout, en fait, et Adrian semblait emballé à l'idée de se rendre chez Zonko, alors... eh bien, tant mieux. il lui fit tout de même remarquer au passage qu'il ne l'avait jamais imaginé adepte de ce genre de boutique. Normal. Pour cause, il devait la connaître assez pour le savoir, quand même.

-Tu sais, j'ai été jeune, moi aussi. Si tu penses que ta mère était une élève sage comme une image, tu te trompes lourdement, dit-elle dans un clin d'oeil.

Ce qui n'était pas faux au sens où Queenie n'avait clairement pas été un exemple de rigueur et de sérieux du temps où elle était à Ilvermorny. Sans être la plus grande des trouble-fêtes, elle avait tout de même plus d'une fois enfreint le règlement de l'école de magie, au grand désarroi de sa soeur, qui elle de son côté était bien plus du genre à suivre le règlement à la lettre... Tout ça lui semblait terriblement lointain à ce jour, mais ça restait des souvenirs dans lesquels il était plutôt plaisant de se replonger malgré tout.

-Et on ne peut pas aller à Pré-au-Lard sans faire un crochet par les Trois-Balais, ajouta-t-elle alors.

Et oui, elle aimait la bièraubeurre, mais surtout, elle aimait l'idée de s'asseoir à une table avec son fils chéri, de pouvoir lui parler, de pouvoir partager un moment simple de complicité avec lui, comme au bon vieux temps. C'est vrai, tout était un peu plus compliqué aujourd'hui que ça ne l'avait été hier, mais ce n'est pas pour autant qu'ils ne pouvaient pas retirer le meilleur de toute cette situation. Queenie voulait y croire pour sa part en tout cas. Et le meilleur de n'importe quelle situation, c'était la nature indéfectible du lien qu'ils partageaient.

Mais donc, avant de boire un verre, va pour Zonko. Elle passa donc la porte de la boutique accompagnée d'Adrian. Elle jeta un coup d'oeil aux différents articles proposés.

-Par contre, je te préviens, si tu veux une de ces araignées qui vous sautent au visage, c'est un non catégorique, dit-elle d'un ton plaisantin en observant un étal qui proposait les dits-articles.
   
   

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