Le terrain de Quidditch résonnaient des encouragements des supporters, chants et danse de défi se répondaient d'une tribune à l'autre à chaque action d'un joueur. Les commentaires d'un énergique petit monsieur chauve couvrait de manière assourdissante les brouhahas de la foule, s'ajoutant à la cacophonie de l'ensemble. Le centre de toutes ses attentions était bien entre les deux équipes qui s'affrontait sur le terrain : les Faucons de Falmouth contre les Harpies de Holyhead. Les quatorze joueurs virevoltaient, volaient dans un match de haute volée. Pour son grand retour sur un terrain britannique, Athénaïs ne pouvait espérer mieux que d'affronter une des meilleures équipes de la Ligue. A titre purement personnel elle aurait préférée éviter le crash-test et commencer par les Canons de Chudley, histoire de s'accorder une première victoire pas trop difficile...mais non, le destin avait décidé de la tester vraiment. Matilda Bourbentine était l'une des meilleures attrapeuses de la Ligue, qui plus est doté d'un caractère de chiotte et d'une mentalité de char d'assaut. L'opposition, elle ne s’embarrassait pas de finesse, elle lui roulait dessus et elle n'avait pas caché qu'elle comptait rouler sur l'ancienne gloire des Pies de Montrose. Le Joker avait étonné les médias en restant silencieuse, se concentrant sur ses nouveaux partenaires et son entrainement. Soyons dès le début elle avait voulu ruer dans les brancards et lui « expliquer ce que c'est le Quidditch à cette pouffiasse » pour la citer, c'était John l’entraîneur fort en gueule qui l'avait douché...au sens propre du terme pour la calmer.

Le vent lui fouettait le visage alors qu'elle raffermissait sa prise sur le balai, Matilda à quelques mètres devant elle et le vif d'or plus loin. Les deux attrapeuses étaient au coude-à-coude depuis plusieurs minutes. Athénaïs avait aperçu la petite boule dorée la première, il butinait dans les airs tel un bourdon sous cocaïne au milieu du terrain. Matilda l'avait vu aussi et elle partit quelques secondes avant la galloise. Cette dernière était parti comme une balle et la course avait commencée... Un grognard fonça dans sa direction en vrombissant, elle effectua une élégante toupie et le boulet lui rasa la pointe des pieds. Elle accéléra, se retrouva épaule contre épaule avec son adversaire, des petits coups de coude et autres petites saloperies vaguement légal pour faire tomber son l'autre joueur de son balai furent échangées jusqu'à ce que le vif d'or change brusquement de direction. Athénaïs vit le vif d'or lui arriver en pleine tête et réagit au quart de tour, plus vite que Matilda. Elle lâcha le balai, se baissa jusqu'à ce que ses cheveux touche les crins du balai et tendit la main pour s'emparer de la petite boule dorée. L'attrapeuse tendit le bras et poussant un long hurlement de joie. Une clameur assourdissante venant des tribunes des Faucons couvrit la voix du commentateur alors qu'Athénaïs faisait le tour du terrain, narguant les Harpies et leurs supporters en agitant le vif d'or dans sa main avant de poser le pied par terre. Ses coéquipiers la soulevèrent alors qu'elle brandissait encore le vif d'or. Athénaïs ressentait une joie démesurée, elle n'avait qu'un match et il en restait beaucoup avant de gagner la coupe mais elle signait son retour avec une victoire sur une des meilleures équipes de la Ligue.

L'ambiance dans les vestiaires fut à la fête, ils n'avaient pas gagné la coupe de la ligue mais Athénaïs était contente de s'être intégré à l'équipe et ses coéquipiers avait perdu leur scepticisme. Elle rangea sa tenue de Quidditch, prit sa douche et sortit vêtu d'un tailleur bleu et de chaussures rouge qui rappelait sa chemise et son chapeau. Une horde de fans et de paparazzi accueillit les Faucons à la sortie des vestiaires, fidèle à elle-même Joker signa des autographes, répondit à des questions et prit volontiers la pose pour les photographes. Son entraîneur lui rappela discrètement qu'elle avait une interview dans le bar le plus proche. La galloise acquiesça en silence puis traversa la foule, rentra dans le pub à l'agréable ambiance surannée et chaleureuse pour se retrouver face un fort joli jeune homme. Si c'était lui le journaliste l'interview allait être moins ennuyeuse que prévu...