Confessions avec un père de cœur.

"Bonjour Nicholas, tu vas bien?"

Une bise claqua sur la joue de Nick dans qu'il ne le relève au premier abord. Si quiconque lui demandait se qu'il se passait dans sa tête, il serait forcé d'entendre un cours sur le droit criminel depuis Merlin.

Les sujets de pensées de Nicholas étaient très variés, souvent originals, parfois mortellement ennuyeux, parfois extrêmement intéressant.
La plupart du temps, on ne prêtait même pas attention à son air absent.
Mais ses pensées étaient rarement anodines, et avaient souvent un rapport avec une question qui le turlupinait.

Tout doucement, l'écrivain sortit de sa bulle, ses yeux bleus quelques instants hagards avant qu'il ne rencontrent la figure d'Athéna. Aussitôt, le sorcier eut un sourire chaleureux, ses yeux se refixant dans le monde réel.

Il ne se rappelait plus trop de sa première rencontre avec l'adolescente, mais c'était il y a déjà quelques années que la jaune et noir était devenue la baby-sitter attitrée des deux filles Tucker, qui l'adorait. Avec le temps, Nicholas s'était tout naturellement lié d'amitié avec la jeune fille jusqu'à ce qu'elle fasse un peu parti de la famille.

"-Salut Athéna."

Ce qu'il aimait avec son interlocutrice, c'était la confiance calme et naturelle qu'il sentait entre eux deux. Il savait aussi qu'Athéna avait besoin d'une figure rassurante un tant soi peu stable. Et il avait accepté dans son esprit d'être un peu plus qu'un employeur de confiance pour la jeune fille.

Il observa silencieusement la jeune demoiselle, avec un regard protecteur, regardant si la Poufsouffle n'avait pas maigrit.
Le fait qu'il ait dût élever deux filles seul avait développé en lui des instincts de papa poule, et c'était tout naturellement qu'il reportait le phénomène sur la jeune Smith.

C'était une sorte de rituel lorsque Mary, Pernelle ou Athéna arrivaient à la maison pour les vacances : il les observait, et ne disait mots, mais généralement il passait à la plâtrée de pâtes le soir même, les trois jeunes filles trip minces à son goût.

Nick voyait en Athéna une petite fille ayant grandi trop vite, qui aimait choyer Mary et Pernelle, et qui avait connu la souffrance bien trop tôt. Au final, la brune avait eu l'honneur de faire parti du petit cercle de confiance de l'ancien Serdaigle, qui prenait alors garde à veiller sur la demoiselle.

"-Je vais bien, merci, les filles sont chez leur grand père, j'en profite pour avancer mon livre. Et toi ? Ça se passe bien à Poudlard ?"

Semblant réfléchir un peu, il ajouta après :
"-As tu eu des notes, récemment ?"

Il ne s'inquiétait pas trop pour l'avenir de la jeune fille, et il savait que ce n'était pas son rôle de l'embêter avec cela, mais il aimait de temps en temps voir où elle allait, ou ses études la mèneraient.
Athéna était une fille brillante et travailleuse, et contrairement à lui, elle était bonne partout, et ne négligeait pas les matières qu'elle n'aimait pas.

L'arithmancie lui laissait encore un souvenir amer dans le fond de la gorge... Un D aux ASPIC, cela faisait mal ! Mais il avait sut équilibrer avec l'histoire de la magie, et la défense contre les forces du mal qui étaient à un niveau excellent.

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Athéna avait l'air de bien aller, et cela rassura Nicholas qui rectifia sa position sur le banc, croisant sa jambe droite sur la gauche et posant son bazar de brouillons sur le bureau provisoire ainsi formé.
C'est dingue combien le brouillon augmentait et envahissait l'espace ! Beaucoup trop vite aux yeux de l'écrivain pour qui le papier était l'outil indispensable de base.

"Je verrais bien les filles assez vite."

Il était vrai que le métier de Nick occasionnait de temps en temps des virées à certain endroits de monde, pour visiter tel ou tel musée à inclure quelque part dans ses bouquins (un petit plus du métier qu'il appréciait beaucoup). Dans ces cas là, Athéna surveillait les filles, généralement à grand coup de pâtes et de jeux de société plus ou moins bruyant.
Même si il y avait généralement un peu de bazar (il avait déjà trouvé des restes de pâtes bolognaises jonchées SUR le réfrigérateur) tout le monde finissait ravis de ces moments. Et puis, il avait rapidement compris que l'état des lieux était souvent pire avant le rangement et nettoyage de la Poufsouffle.

"Sinon oui à Poudlard ça se passe très bien, après je commence à devenir un peu nostalgique car je vais entamer ma dernière année. Je suis contente d'être en vacances, mais j'ai aussi hâte de reprendre les cours."

L'écrivain hocha la tête, comprenant parfaitement ce qu'elle disait : Poudlard avait ce don d'être le foyer de chaque élève. Même aujourd'hui, l'école manquait encore à Nick : la salle commune des Serdaigles, les passages secrets, les banquets à s'en exploser l'estomac... Et de nombreux très bons souvenirs (le meilleur restait dans un couloir du troisième étage, lui rosissant face à une Serpy blonde).

"La dernière fois que j'en ai eu, c'était le mois dernier mais ne t'en fait pas papounet, j'ai eu d'excellente note."

"-Je n'en doute pas."
Répondit l'ancien Serdaigle doucement. Il sourit un peu au surnom qui sonna étrangement juste à ses oreilles. Visiblement, cette relation qu'il n'avait jamais su nommer consistait simplement à l'adoption d'une troisième fille. Ce fait le troubla, et il fronça les sourcils, ses yeux se perdant dans le vague.
Puis il se rappela de la présence de la dite demoiselle.
Légèrement curieux, il lui demanda :

"-Avec les ASPICS vient l'orientation... Un idée ?"

Certes, les femmes ont encore un choix limité de ce point de vue là, mais Nick savait que la jeune Smith était assez forte pour faire ce qu'elle avait envie, et il paraissait évident au sorcier qu'il ferait tout pour l'aider. Certes ses contacts se limitaient au monde de l'histoire et de l'édition, mais qui sait quels sont les désirs de la jeune demoiselle ? Elle qui était douée en tout avait sûrement des préférences, et des idées de ce qu'elle voulait faire ! Même si cela se réduisait à des espoirs ou à de simples rêves, il était prêt à l'aider pour que cela devienne réalité. Il savait déjà que ses deux filles ne voulait pas être de simples femmes au foyer, qu'elle voudrait faire plus. Lary se cachait un peu mais il percevait que certaines de ses idées frôlait certains mouvements féministes, et loin de le désapprouver, Nick espérait simplement qu'elle serait assez forte pour supporter ce à quoi elle allait devoir faire face. Quand à Pernelle, le besoin de créer était extrêmement fort en elle, et plus que cela, elle était douée. Elle prétendait qu'il existerait bientôt un moyen révolutionnaire de transmettre des informations, et elle disait qu'elle le créerait. Et Nicholas la croyait.

Le père était peut être un peu naïf, ou simplement optimiste, mais il sentait que certaines choses étaient sur le point de changer, et pas seulement du point de vue socio politique...

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"Oui je vais travailler à Sainte Mangouste, en tant qu'interne. Je voudrais devenir médicomage, tout comme ma mère."

Nicholas regarda la jeune fille (il avait un peu du mal à la qualifier de "jeune femme" même si il savait qu'il allait devoir s'y résoudre très prochainement), et perçut sa mélancolie et son émotion. Avec son habituel douceur le grand brun lui répondit simplement :

"Je sais que tu y arriveras."

Et c'était vrai : Athéna possédait toutes les qualités d'une poufsouffle, et travaillait bien en plus d'être loyale. De plus, elle savait ce qu'elle voulait, et plus que tout, même si elle avait encore à évoluer et à grandir, elle était une battante. Elle s'était relevée malgré tout ce qu'elle avait vêcu, et pouvait se tenir la tête droite face au monde. Un peu comme lui, mais si lui avait été atteint dans son coeur, elle l'avait été dans son intégrité.

"Il avance bien ton livre?"

Regardant vaguement ses feuilles dispersées dans le plus grand bazar, le sorcier regarda ses annotations, un amas d'idées gribouillées dans tout les sens. Il y avait certaines annotations que lui même n'arrivait pas à comprendre, et c'était en parti dût à sa manie de travailler partout : les traces de sauces au vin, c'était dans sa cuisine, lorsqu'il faisait le diner des filles, la feuilles toute gondolée, c'était lorsqu'il avait voulu bosser en prenant son bain. Conclusion : c'était une mauvaise idée, l'encre avait bavée à certains endroits, et c'était quand la feuille ne coulait pas à pic, se réduisant en des dizaines de lambeaux de papier.

Son dernier livre était sorti il y a peu, et il s'était déjà attaqué à un nouvel ouvrage, ne perdant pas de temps (d'autant plus que son éditeur lui avait bien fait comprendre qu'il ne fallait pas se reposer sur ses lauriers). Mais il n'en était encore qu'à l'élaboration du plan et à la documentation. Il avait prit pour habitude de diviser en trois tiers l'élaboration de ses bouquins : recherche de plan et de documentation, écriture, correction. En moyenne, les "trois tiers" prenaient chacun autant de temps. Surtout lorsque, comme lui, on basait ses histoires sur l'Histoire elle même.

"- Lentement mais sûrement." Répondit il.

Visiblement à la recherche de quelque chose dans ses feuilles, il remit un peu d'ordre, avant de brandir un papier devant ses yeux, plissant les yeux afin de déchiffrer ce qu'il avait lui même écrit. Sur la feuilles, il y avait la trace parfaite d'un rond de café, dévoilant que l'ancien Serdaigle avait posé son mug sur son travail.

"- Je travaille sur la révolte des gobelins en 1612, celle qui s'est passée à Pré au lard, à la tête du sanglier, et je pensais adopter le point de vue d'un gobelin. Mais je n'arrive pas à déterminer si c'est novateur ou juste provoquant."

Les gobelins étaient connus pour leurs nombreuses révolutions au cours du temps, et si tout cela pouvait paraître fastidieux aux yeux de certains, Nicholas trouvait extrêmement intéressant de songer qu'il y a quatre siècles, les gobelins complotaient à cinq minutes de chez lui.