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ne agaçante agitation régnait au sein de la salle commune des Serpentards. Un gêneur-parasite avait décidé de semer la terreur dans ces lieux où il n'était en rien bienvenue. Des chouettes, des chats, des rats, des crapauds, c'était monnaie courante, parmi les sorciers, mais un singe. Le règlement intérieur de l'école autorisait-il seulement que l'on embarque avec soi un singe. Manifestement, il y avait au moins dû y avoir une exception pour Kenzi Zavatta, puisqu'elle trimballait son singe partout avec elle sous le nez du directeur et du corps enseignant, qui ne trouvait visiblement rien à y redire. Dans tous les cas, cette exception semblait loin d'être une bonne idée quand on voyait comment la bestiole semait la zizanie sur son passage. Sa maîtresse, manifestement, n'était pas dans les parages pour arrêter ce petit monstre. Si cela n'avait tenu qu'à Tom, il se serait contenté de laisser ses camarades se débrouiller avec le gêneur-primate (après tout, ils en étaient d'autres), mais il ne pouvait guère se le permettre. Il était, après tout, préfet en chef de sa maison, il était de son devoir et de sa responsabilité de rétablir l'ordre quand ce dernier était compromis. Et là, manifestement, il était de son devoir d'intervenir.

Il s'apprêtait à mettre le hola, ou, au moins, à prendre les mesures nécessaires pour calmer la situation, mais ce fut alors que la propriétaire du familier incontrôlable fit son apparition, calmant immédiatement la situation. Le singe retourne à sa maîtresse, l'Héritier de Salazar Serpentard leur adressa un regard impassible avant que Kenzi ordonne à son animal de s'excuser. C'était ridicule, vraiment. C'était à elle de s'excuser. Bon, certes, elle l'avait effectivement fait. Mais l'un dans l'autre, il n'en avait que faire, que cet animal lui joue un quelconque tour pour l'attendrir. Ce n'est pas comme si la notion de tendresse était même susceptible d'être familère au futur seigneur des ténèbres. Il se contenta d'observer le dénommé Gold avec la plus profonde des indifférences, seule la commissure de ses lèvres signifiaient l'ombre d'une réaction, et cette réaction était, bien sûr, elle était fausse. Il dissimulait seulement son insensibilité sous un masque de sensibilité quelconque.

-C'est rien. dit-il simplement d'un ton absolument neutre tandis que le reste des élèves retournait vaquer à ses occupations de moindre intérêt, oubliant bien rapidement l'agitation de tantôt. Mais si ton animal recommence je vais devoir en référer au professeur Slughorn. ajouta-t-il du ton du préfet en chef qui ne fait que son devoir. Et en même temps, c'était effectivement ce qu'il faisait. Même s'il comptait bien ne pas trop perdre de son temps à ce rôle-là. Il devait vaquer à des occupations à ses yeux d'un ordre bien plus élevé.

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om entendait d’une oreille distraite et indifférente les excuses que pouvait lui fournir son interlocutrice concernant son familier. Il n’était jamais intéressé que pas les faits, et quand bien même elle pouvait avoir d’excellents motifs pour avoir laissé son animal de compagnie sans surveillance, il n’en était pas moins certain qu’il était à l’origine du joyeux bordel qui avait régné dans la salle commune des verts et argent l’instant d’avant, et qu’elle devrait essuyer une punition en conséquence si cela venait à se reproduire. Quoi que c’était déjà faire preuve de peu de formalisme en soi, elle aurait pu, dès maintenant, écoper d’une punition digne du chaos qu’elle avait semé. Cela aurait pu s’arrêter là. L’héritier de Salazar Serpentard aurait offert à son interlocutrice de disposer et lui-même aurait vaqué à ses propres affaires, mais elle se permit d’ajouter autre chose. Il l’intriguait, vraiment ? Cette remarque lui semblait venue de nulle part, d’autant qu’elle venait seulement d’arriver dans l’école de magie, elle ne pouvait techniquement rien savoir sur lui. Il doutait fort que ceux parmi les plus susceptibles de lui nuire se seraient confié à la demoiselle face à lui, qui venait d’arriver seulement, et qui avait ce désavantage à leurs yeux d’appartenir à la maison des verts et argent. Sa magie l’intriguait ? Tom ne laissa rien paraître, mais cette remarque n’était pas pour lui plaire. Qu’aurait-elle, sa magie, qu’elle sache discerner. Certes, il berçait dans la magie noire, et son âme scindée en deux en était la preuve intangible, mais comment aurait-elle pu le savoir ? Le résultat de la forme singulière de magie qu’elle pratiquait ? Ou un simple coup de bluff, ce que Tom afficha de sincèrement incrédule sur son visage devait en tous cas laisser penser qu’il ne voyait pas le moins du monde où son interlocutrice pouvait bien vouloir en venir. Il préféra donc répondre de prime abord comment il savait se conformer à cette vie sédentaire quand elle-même était une nomade dans l’âme.

-Il faut croire que c’est plus simple lorsqu’on a toujours vécu entre quatre murs. répondit-il du ton avenant qu’il adressait toujours à ceux avec qui il s’entretenait pour la première fois : un moyen pour lui de s’attirer leur faveur plutôt que leur défiance.

Le fait est que oui, ces murs de pierre ne lui déplaisaient, l’on pouvait même dire que c’était là l’une des rares choses pour lesquelles il ressentait quelque chose proche de cette affection dont il était autrement proprement incapable. Mais plus pour ce qu’ils incarnaient, la preuve de qui il était vraiment, la promesse de ce qu’il allait devenir. Tom Jedusor n’avait rien contre les murs de pierre tant qu’on pouvait les abattre pour mieux agrandir l’édifice.

Le jeune homme aurait peut-être ajouté autre chose. Une question, par exemple, au sujet de cette magie qu’elle lui avait dit déceler chez lui, mais elle avait repris la parole. Décidément, elle parlait beaucoup. Soit, cela lui permettait, en attendant, de faire l’économie de sa propre salive. Le professeur Slughorn l’avait invitée à intégrer son club. Ah, vraiment ? Pourquoi tenait-il tant à ce qu’elle y participe, c’est ce qu’il voulait lui-même découvrir à présent.

-Il n’y a rien de particulier à savoir de ces réunions. Disons que le professeur Slughorn sélectionne sur le volet les élèves qui lui semblent promis à un brillant avenir pour être dans leurs petits papiers… Si tu veux savoir pourquoi il a voulu que tu fasses partie du club de Slug, ce n’est pas à moi qu’il faut le demander.

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our quelqu’un qui n’accordait pas aisément sa confiance à autrui (selon ses propres dires, du moins, Tom trouvait tout de même Kenzi bien prompte à parler et à s’épancher. En soi, il n’avait rien contre, les personnalités bavardes n’avaient aucun attrait à ses yeux, mais avaient certains mérites qu’il leur reconnaissait sans soucis : ils parlaient tant et si bien qu’ils finissaient forcément par en dire trop sur eux-même. Quoi que quiconque dise, il finit toujours par parler de soi, et cela lui permettait, pour sa part, de faire l’économie de mots précieux, pour peu qu’il ait vraiment de l’intérêt à voir cette conversation se poursuivre. Il n’en était pas certain encore. Il n’accordait à Kenzi le bénéfice du doute que parce qu’il connaissait son nom et la réputation de sa famille, et que les motifs qui avaient peut-être encouragé le professeur Slughorn à lui faire intégrer son club étaient exactement ceux qui éveillaient son intérêt également, quoi qu’il pourrait bien rapidement s’affadir. Il ne fit aucun commentaire quand Kenzi précisa tout de même qu’elle ne voyait pas l’intérêt de Slughorn à l’inviter à ce club…Ma foi, rien ne l’obligeait à l’intégrer, quoi qu’il en soit. Tom s’en passerait tout à fait, d’ailleurs, si ce n’était pas un moyen pour lui de garder une pression certaine sur l’enseignant, qui lui mangeait dans la main.

Kenzi ajouta que la divination était le talent où sa famille excellait, et elle également, par voie de conséquence. Certes. C’était également une chose dont il avait eu vent, et c’est bien parce qu’il croyait sa camarade sur parole qu’il n’avait certainement pas l’intention d’écouter son offre. L’art de la divination était nébuleux, et Tom avait voulu la considérer comme une branche très aléatoire de la magie, à laquelle on ne pouvait pas véritablement accorder foi. Néanmoins, il n’ignorait pas cette branche en question, il s’avérait qu’elle conditionnerait un futur qu’il n’entrevoyait que partiellement pour l’heur, via l’apparition des voyageurs temporels dans son existence. Ils lui avaient dressé le portrait, certes grossier mais probant, de son avenir, il n’avait guère besoin d’en savoir plus, et encore moins l’envie que son interlocutrice s’amuse à fouiller dans sa mémoire.

-Sans façon, dit-il donc simplement, dans ce sourire poli qui le caractérisait toujours, et en même temps ne le caractérisait pas du tout, puisqu’on ne pouvait guère affirmer qu’il s’agissait là du reflet de sa personnalité. Je ne doute pas de tes talents, mais je préfère garder le mystère.

Ce qui était faux, bien sûr, puisqu’il ne demandait rien plus de tout savoir de cet avenir qui lui permettrait de suivre la voie adéquate et d’éviter certains écueils, quoique cette soif de connaissance était clairement à double tranchant, impliquant de découvrir ce sur quoi on avait finalement aucun contrôle. Elle ajouta alors une chose qui déplut profondément à Tom Jedusor. Que savait-elle de son aura et de la magie qu’il pratiquait, si des sorciers aussi puissants qu’Albus Dumbledore pouvaient avoir des pressentiments et aucune certitude, en quoi pouvait-elle se vanter d’en savoir davantage. Que ce soit du bluff ou des certitudes, il n’avait en tous cas pas l’intention de l’encourager.

-J’ignore ce que tu insinues. affirma-t-il tout à fait posément. Mais j’aime mieux ne pas écouter les affabulations d’une diseuse de bon aventure.

Et si elle continuait sur sa lancée, ce serait à elle de prendre garde et certainement pas l’inverse.

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eut-être était-ce parce que Kenzi avait grandi au sein d'une communauté gitane, mais Tom Jedusor savait de source sûre que la détection des auras n'était pas une pratique si communément exploitée que cela, et quand bien même il s'amuserait à les observer, il trouvait bien plus efficace que de se frayer immédiatement un chemin dans les pensées de son interlocuteur. L'héritier de Serpentard lui-même, et quand bien même il avait choisi d'emprunter un chemin de vie très sombre, il savait qu'il fallait se garder de toute considération manichéenne quand on se trouvait face à quelqu'un que l'on cherchait à cerner. Qu'importe la forme ou la couleur d'une aura, on ne pouvait être défini par elle-seule, toute personnalité humaine était forcément bien plus complexe que cela. Il ne pensait pas avoir, par ailleurs, à se soucier que qui que ce soit détecte son aura. Aucun de ses professeurs n'y parvenaient, après tout. Pas même un illustre sorcier décoré de l'ordre de Merlin première classe pour avoir réussi à anéantir le sorcier le plus dangereux et le plus puissant de ces dernières décennies (mais cela, avait-il la prétention de penser, n'était dû qu'au fait qu'il n'avait pas encore dévoilé toutes ses cartes). Alors il n'y avait pas vraiment à s'en faire. D'autant que le jour approchait où, s'il pouvait avoir l'aura la plus sombre du monde, cette-dernière aurait le mérite d'impressionner tout un chacun comme il le fallait, lui qui comptait bien voir un jour le nom "Lord Voldemort" être craint au point que nul n'ose le prononcer.

Kenzi divergea alors, et Tom la laissa parler, attendant qu'elle finisse, approuvant certains propos sans pour autant perdre son temps à approuver, oui, la magie était pouvoir, oui, la définir par une simple couleur était facilité et absurdité, alors qu'elle n'insiste pas. Elle ne savait rien de ses "prétendus maléfices"... d'autant qu'il n'en utilisait pas vraiment, ni ne comptait forcément en utiliser. Il utilisait une forme de magie très sombre, c'est certain, mais une magie telle qu'elle pouvait diviser votre âme et vous garantir l'immortalité, en quoi cela pourrait-il n'être qu'une forme de magie négligeable. Il lui adressa un regard dénué d'émotions, alors qu'elle lui proposait de l'initier à quelques malédictions gitanes. Outre le fait qu'il était peu avisé de sa part de faire ce genre d'offre à qui elle connaissait à peine, il ne comptait certainement pas devenir son disciple. Il était le meneur, et c'était lui qui fixait les marchés, c'était lui qui imposait les règles. Il n'y aurait donc aucune approbation d'aucune offre, et encore moins de contreparties, il s'y refusait catégoriquement.

-Tu ne devrais pas si légèrement faire de telles propositions. Car rien ne lui interdirait de s'en servir à son avantage, et sans passer aucun marché oral avec elle, peut-être le ferait-il, d'ailleurs. Il lui adressait toujours cette attitude innocente d'élève modèle. Lui, à l'inverse de Kenzi, tenait à sa couverture, et qu'importe qu'elle soit présumément entachée par une aura rouge sang s'il n'y avait que son interlocutrice pour la voir. Réserve tes leçons à quelqu'un d'autre, je ne suis pas intéressé.

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