Chaque guerre est différente, chaque conflit a ses propres règles auquel il faut se soumettre sous peine de mourir. Pourtant il y a une seule règle qui est immuable : on ne gagne pas une guerre en faisant ce qui est juste mais en faisant ce qui est nécessaire. Cette règle d'or Purdey la connaissait bien, elle avait plongée dedans lors de la Grande Guerre Magique et avait rapidement compris qu'elle s'appliquait aussi dans ce guerre là. Pourtant les autres règles qui s'appliquait contre Grindelwald et ses sbires ne s'appliquait presque plus à ceux qui réclamait son héritage.

Tout avait commencé par une minuscule piste, un simple cadavre parmi tous ceux retrouvé lors du Nouvel An. Le principal intérêt de celui-là ? Il était masqué et membre des néo-grindelwaldiens. Après avoir découvert son identité, Purdey avait menée  une petite équipe pour récupérer tous ses effets chez elle. De là il avait fallu fournir un travail titanesque de fourmi. Analyse de documents, filatures, écoutes secrètes, perquisitions,...lentement mais sûrement le mur du QG s'était garni de suspects et de membres avérés, des fils de couleurs reliaient les images entre elles. Chaque couleur signifiaient un lien d'une quelconque manière. Chaque photo donnait le nom, le métier et la position supposée de la personne dans l'organisation. Certes une grande part restait dans le flou ou dans le noir mais déjà on en savait bien plus qu'au moment de l'attaque du Nouvel An.
Ces mois de travail avait amené au premier résultat tangible, le premier coup de pied réel dans la fourmilière. Un nom avait émergé de l'enquête : Henry Mollard. Henry avait 27 ans, sang-pur fils d'une famille désargenté il avait l'image d'un garçon honnête se satisfaisant d'un travail de comptable à Gringotts. L'enquête avait révélée que le gentil jeune homme était un fasciste convaincu, un homme retors et sans états d'âmes qui détournait une partie de l'argent qu'il gérait pour l'organisation. Il y avait également de fort soupçons qu'il soit le comptable des néo-grindelwadiens, bref une vraie mine d'or.

Henry résidait avec sa famille et plusieurs « amis » (en fait des hommes de mains des néo) dans le manoir familial, situé sur la côte écossaise. L'Ysbridion était séparé en deux groupes d'assaut. Le premier (nom de code : Griffon) , dirigé par Anthony, attaquait au sol et servirait de diversion pendant que l'autre groupe (nom de code : Dragon), dirigé par Purdey,  attaquerait le manoir par les airs. Les deux groupes seraient en communication permanente grâce un petit objet à l'apparence de limace fluorescente collé sur la tempe de chacun des Ysbrid. Il avait rapidement obtenu le surnom de « limapensée » en référence au fait qu'il connectait les esprits des membres de l'équipe entre eux.
Les membres de l'Ysbridion volait  très haut au dessus de l'Ecosse sans accorder un regard au paysage qui défilait sous eux. A plusieurs kilomètres de la cible, le groupe d'Anthony se sépara de celui de Purdey.  Dragon monta un peu plus dans le ciel, l'air glacé les fouetta alors qu'il survolait l'océan. Pour contrer le manque d'air à une telle altitude, ils portaient tous une bulle d'oxygène, dans leur dos un gros sac.

*Dragon 1 à équipe. Cible à 2 minutes, préparez-vous pour insertion
Bien reçu.

Griffon 1 à Dragon 1. En position, parés pour assaut.
Dragon 1 à Griffon 1. Engagez l'ennemi sans vous faire voir.
Bien reçu Dragon 1*

Purdey donna le signal que la cible était en-dessous. Elle caressa son balai avec sa baguette pour le faire rester en vol stationnaire, ses hommes suivirent son geste.  Caelan demanda à Purdey, son ton trahissant inquiétude :

- T'es vraiment sûre que ce...machin va fonctionner ?
- Les moldus l'ont utilisé pendant toute la guerre, ca va marcher, répondit Purdey.

Sans laisser le temps à d'autre d'hésiter, Purdey  mit sa capuche et posa ses deux pieds sur son balai puis sauta dans le vide. Le reste du groupe suivit peu après.  Ils traversèrent rapidement les nuages, on pouvait apercevoir le manoir et plus loin dans le jardin les lumières des sorts. Le sol se rapprochant très vite, les sons se firent entendre, des sorts qui crépitaient et des éclats de voix. Passé une certaine altitude, Dragon ouvrit les parachutes et ils se posèrent rudement sur le toit du manoir.

La baguette dans une main et la dague dans une autre, Purdey ouvrit la marche. La porte du toit céda à un simple alohomora et le groupe s'engouffra dans l'escalier. La première victime fut un des hommes de main, il voulut donner l'alarme mais Purdey le mit hors d'état de nuire d'un sort électrique.  Maisie  détruisit sa baguette et le rendit muet avant de le ligoter.  La progression de Dragon était rapide et méthodique : chaque pièce était inspecté, si des ennemis étaient présents ils étaient réduits au silence. Les elfes de maison furent rendus inopérants grâce à un gaz soporifique dans leur repaire, un coup de baguette magique suffisait à recouvrir les tableaux d'une encre épaisse qui les rendaient aveugles et muets. Pourtant malgré tout cela, un elfe de maison parvint à donner l'alarme avant d'être transformé en statue de glace par un Ysbrid.

*Dragon 1 à équipe, Hostiles en mouvement. Déploiement de combat.
Reçu.*

C'est dans le couloir menant à la grande salle que les combats commencèrent. Les sorts de différentes couleurs crépitèrent, faisant voler en éclats des statues et brûlant des rideaux et des tableaux. La résistance dans le couloir muselée, des sorts de fumée lancée dans la grande salle plongèrent les défenseurs dans la pénombre. Purdey en tête, Dragon se déploya dans la salle, stupéfixant et immobilisant tout le monde. Quelques minutes plus tard, Griffon rentrait par la porte d'entrée après avoir éliminé la résistance dans le jardin. En tout les combats avaient duré moins de cinq minutes.

- OK Griffon, exfiltration des prisonniers ! Dragon récupérez tout ce que vous pouvez, départ dans 10 minutes !

Une activité fébrile s'empara du château. L'Ysbridion mit à sac le manoir, tout fut déplacé ou détruit à la recherche de cachette. Tous les documents d'Henry furent emportés pour analyse ainsi que l'intégralité des documents secrets de la famille et même le contenu des chambres des hommes de main. Soumis à une potion de vérité, Henry cracha la localisation de toute ses cachettes.
Dix minutes plus tard, Dragon rappelait les balais et quittait la zone non sans avoir auparavant mis le feu au manoir. Désormais, les néo-grindelwaldiens étaient parfaitement au courant qu'ils avaient un ennemi capable de frapper là où ça faisait mal...