Depuis qu'Anya est hospitalisé, je passe beaucoup plus de temps dans St-Mangouste qu'en dehors. Cependant, j'aime bien rentrer chez moi et profiter du silence. J'ai pris la liberté d'installer un sortilège anti-tranplanage autour de mon marais, afin que plus personne ne puisse s'inviter ici comme dans un moulin. Ma relation avec Anya était une erreur depuis le départ, je savais que je finirais par m'y attacher. Dorénavant, je ne m'attacherai plus. A personne. Je vais redevenir le monstre que j'étais avant et ça va faire un bien fou. Trancher des têtes, bouffer des entrailles, jouer au chat et à la souris, voilà qui me remontera le moral. C'est donc dans mon manoir que je sirote un verre de bourbon, assit dans un fauteuil. Je n'ai pas allumée la cheminée ni aucune autre lumière, si bien que je me trouve dans une pénombre presque totale. Cela ne me pose aucun problème. Je connais l'endroit comme ma poche et ma vue est bien meilleure que celle d'un humain basique. Je sirote la boisson et fume un cigare, profondément à l'aise dans cette ambiance glauque. Les portes grincent et les lambeaux déchirés des tapisseries volent à cause des courants d'air. Je n'ai pas froid. Je n'ai jamais froid.
Un bruit de pas à l'extérieur attire mon attention environs cinq minutes avant qu'une petite main frappe à la porte. Certes, à cette heure-ci, le gué est encore visible et praticable. J'avoue ne pas être enchanté par cette visite, d'autant plus que je n'ai invité personne. D'une voix grave et peu accueillante, je grommelle à l'attention du gêneur : « C'est ouvert. » Le fait est que je ne ferme jamais cette porte. Pourquoi faire ? Tout le monde a peur de cette maison de toute façon. Et à juste titre. La porte s'ouvre en grinçant sur ses gonds et une fine lumière pénètre la pièce. Fort heureusement, pas assez pour me rendre visible à ma curieuse visiteuse. Je reconnais aisément le visage de la demoiselle, ainsi que ses cheveux roux. J'ai ouïe dire qu'elle s'était enfin mariée à mon protégé. Je persiste à penser qu'il aurait pu trouver mieux, mais ce n'est pas comme si j'en avais quelque chose à faire, de la vie privée des gens. Déjà que leur vie normale ne me fait ni chaud ni froid... Restant assit dans la pénombre, je découvre mes crocs en un sourire malsain. « Il faut être stupide ou inconsciente pour venir jusqu'ici. » Je marque une pause. « Ou désespérée. »
crackle bones
Sasha Colloway
▌ Messages : 2462 Humeur : En couple avec : Gwendall
QUI SUIS-JE? Baguette: Bois d'IF, nerf de coeur de dragon, 29.3cm Camp: Mal Avatar: Saoirse Ronan
Sasha avait demandé à Gwendall où habitait Declan, parce qu’elle avait besoin de lui parler. La jeune femme ne se voyait pas vraiment remettre les pieds à Sainte Mangouste pour aller le trouve. Outre le fait qu’elle avait une frustration intense de ne plus y travailler, la jeune femme avait besoin de parler à son ancien patron en privé. Heureusement, elle venait d’épouser l’homme que Declan avait pris sous son aile. Même si ce mariage était encore un parfait secret pour tout le monde. En dehors d’Angus (et de Kieran, mais cela même la jeune mariée n’était pas au courant), personne n’avait entendu parler de leur union. En même temps, ce n’était pas dans leur intérêt de révéler le mariage (pas encore). La famille de Gwendall ne devait pas l’apprendre, parce qu’ils ne pourraient évidemment pas accepter l’union. Ce n’était pas pour rien qu’elle s’était déroulée dans le plus stricte des secrets. Aux yeux de tous, les deux amants restaient donc simplement deux jeunes sorciers qui se fréquentaient et Sasha portait encore son nom de jeune fille. Même si elle devait bien avouer qu’elle adorerait qu’on l’appel par le nom de son époux. Elle ne pensait vraiment pas apprécier autant un mariage avant de rencontrer Gwendall.
Sasha avait donc suivit les indications de son époux pour se rendre chez Declan. Elle savait qu’elle ne pouvait pas transplaner juste à côté de la maison de l’homme, alors elle le fit le plus proche possible avant de se mettre à marcher vers la demeure. Il ne faisait pas encore entièrement nuit, mais ce n’était pas pour autant que la jeune femme était complètement rassurée. Sa baguette était dans sa poche, elle était prête à l’utiliser s’il le fallait. Elle frissonnait un peu à cause du vent, qui faisait voler ses longs cheveux bruns. Par moment, Sasha se demandait si elle ne devrait pas aller se faire couper un peu les cheveux. Au bout d’un moment, elle arriva enfin devant la porte de la maison qu’elle frappa du plus fort qu’elle pouvait. C’était une grande demeure, elle espérait que Declan allait l’entendre (s’il était là). Elle fut rassurée quand elle entendit sa voix. La jeune femme ouvrit la porte, puisque Declan lui annonça que c’était ouvert, elle prenait cela comme une invitation. La porte grinça et elle entra dans la demeure, qui était plongée dans le noir. Si Sasha n’avait pas entendu la voix de l’homme, elle aurait cru qu’il ne se trouverait pas là. Elle afficha un sourire à sa remarque.
« Stupide, je ne pense pas l’être. Inconsciente, complètement, c’est certain. Désespérée… non ça va, je me porte assez bien. »
Elle l’avait été, mais elle ne l’était plus. Sasha n’avait pas l’intention de se laisser démonter par l’homme qu’elle avait sous les yeux, même si on ne pouvait pas vraiment dire qu’elle le voyait. Elle était là pour une bonne raison, elle n’avait pas fait ce chemin pour rien.
« J’ai besoin d’un coup de main. » Dit-elle, sans plus de cérémonie. « J’aimerais retravailler à Sainte Mangouste. »