Exceptionnellement, Nelly avait du demander à la voisine de s'occuper de sa petite sœur car son patron lui avait ordonné de s'occuper des urgences de nuit. Apparemment la journée avait été lourde en blessures, maladies et empoisonnements en tous genres. Le monde semblait clairement être devenu fou depuis cet attentat à Pré-au-Lard, orchestré par les anciens adeptes de Grindelwald. Personnellement, la jeune femme se sentait plus en sécurité maintenant que ce fou furieux n'était plus de ce monde. Ses idéaux étaient clairs et Nelly faisait partie des victimes visées. L'annonce de la mort du sorcier mégalomane l'avait profondément soulagée, mais les soulèvements qui avaient suivi ne manquaient pas de l'inquiéter. C'est en essayant de ne pas penser à sa sœur handicapée laissée à la maison que la médicomage pris son poste pour toute la nuit. Son travail n'était en somme pas très compliqué : elle devait gérer les urgences qui pouvaient survenir à n'importe quelle heure. Pour s'occuper, elle avait apporté un bouquin de Graham Greene intitulé " The Power and the Glory ". Un titre plutôt audacieux étant donné les circonstances actuelles en Angleterre. Cependant, elle ne pouvait s'en détacher, complètement absorbée par le roman. Plusieurs heures passèrent mais rien d'inhabituel n'arriva, si bien que la caféine que Nelly avait bue en venant s'était dissipée sans mal. C'est vers deux heures du matin qu'elle s'écroula sur son livre ouvert.
Lorsqu'un infirmier l'éveilla en secouant son épaule, le regard de Nelly se dirigea immédiatement vers l'horloge face à son bureau. Quatre heures. En quelques secondes, la médicomage était déjà debout, parfaitement réveillée, marchant dans le couloir d'un pas cadencé jusqu'à la salle d'admission des urgences. Le pauvre infirmier avait du mal à garder le rythme pour la suivre dans les multiples changements de direction qu'elle emprunta afin de se rendre le plus vite là où une personne avait besoin de ses soins. Nelly se mit immédiatement au travail, écoutant avec patience ce que disaient ses assistants qui avaient accueilli l'homme. Ce n'est qu'en arrivant devant lui que la rousse reconnut le blessé en question.
« Flynn ? » S'étonna-t-elle avec une pointe d'inquiétude dans la voix.
Une large brûlure s'étendait de son sternum vers son bras gauche. Sa peau était calcinée sur la surface complète de son épaule et sa chair était visible. Malgré son professionnalisme, Nelly ne put retenir un petit haut-le-coeur. Une odeur de viande grillée et faisandée se répandait dans la pièce à une vitesse folle. En y regardant de plus près, elle se rendit compte que la brûlure, loin d'être causée par un feu de cheminée, continuait à ravager la peau le long du bras. Un sortilège était la cause de ceci et le temps était compté.
« Blessure par sortilège, brûlure grave sur la partie supérieure gauche du patient. Donnez lui vingt grammes de potion anti-douleur et emmenez-le tout de suite en salle d'opération au quatrième étage. » Ordonna-t-elle sur un ton qui trahissait ses années de métier.
Heureusement, ce sortilège n'était pas irréversible et ce n'était pas la première fois qu'elle y était confrontée. Son ami devrait s'en sortir indemne, du moment qu'elle ne laissait pas ses émotions perturber son travail. Coûte que coûte, Nelly devait garder son sang froid, pour le bien-être de Flynn. Au final, tout de suite, c'était tout ce qui importait vraiment.
Emi Burton
Flynn Bennet
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QUI SUIS-JE? Baguette: Bois d'houx, 25,6 cm, crin de licorne Camp: Neutre Avatar: Matthew Bomer
La vie de Flynn était assez banale quand même. Le journaliste n’était clairement pas le genre aventureux, il n’allait pas au-devant de danger quelconque. L’homme se contentait de poursuivre son petit train-train quotidien, se laissant juste parfois porté par quelques petits retournements de situation, comme ses retrouvailles avec Susann. Non, il n’avait rien d’exceptionnel. Et pourtant, c’était bien lui qu’on venait d’emmener aux urgences de Saint Mangouste pour une blessure assez grave, une grande brûlure.
Flynn s’était contenté de faire comme d’habitude à la fin de sa journée, il était rentré chez lui. En ce moment, il travaillait sur un papier si peu passionnant, qu’il était bien heureux de rentrer chez lui et de retrouver sa solitude habituelle. Solitude qui était parfois dérangeait par Susann d’ailleurs, pour le meilleur en réalité. Mais ce soir-là, Flynn n’allait pas la voir, il s’était contenté de rentrer chez lui tout simplement, avec l’intention de passer une soirée des plus banales. Sauf qu’alors qu’il était tranquillement endormi dans son lit, le journaliste eu la visite d’un hibou accompagné d’une lettre. Sur cette dernière était indiqué qu’une personne avait des informations pour lui très importantes. Flynn ne voyait pas réellement quel genre d’information pouvait être important pour lui, après tout on ne pouvait pas dire qu’il écrivait des articles à sensation ces derniers temps, mais cela l’intrigua suffisamment pour qu’il se lève et se prépare à sortir. Il ne se rendait évidemment pas compte qu’il était sur le point de foncer dans un piège. Arrivé sur le lieu du rendez-vous, l’homme ne trouva personne. Le journaliste décida d’attendre quelques minutes, jusqu’à ce que quelqu’un s’approche finalement. Il ne put voir son visage puisqu’il était masqué, il n’eut le temps de rien également, avant de recevoir un sortilège à la poitrine. Il semblait que le journaliste avait eu l’occasion de se faire des ennemis.
Par chance, le sortilège avait attiré l’attention d’un passant. L’agresseur du journaliste avait eu le temps de s’enfuir, mais l’homme ne tarda pas à trouver sa victime au sol souffrant d’une grande brûlure. Sans perdre plus de temps, il le conduisit à Sainte Mangouste, devenant donc son sauveur. Du moins, il le deviendrait si jamais Flynn arrivait à s’en sortir. L’homme avait peu conscience de ce qui était en train de se passer autour de lui, la douleur embrumait complètement son esprit. Il avait simplement compris qu’il se trouvait à Sainte Mangouste, ce qui l’agita légèrement. Il n’aimait pas cet endroit, il n’arrivait pas à avoir confiance dans cette médecine magique qui n’était pas parvenue à sauver sa femme. Cependant, dans l’état où il se trouvait, le journaliste ne pouvait rien y faire. Il se laissa donc guider, ne se rendant même pas compte qu’il y avait une connaissance dans les personnes qui s’occupaient de lui. Il ne se rendait compte de rien de toute façon, avant d’être envoyé en salle d’opération et de perdre simplement connaissance.
Et finalement, ce fut la tête comme prise dans un étau, que l’homme se réveilla.
Assise sur une chaise très inconfortable, la tête enfouie dans ses bras croisés, Nelly dormait appuyée sur le bord du lit de Flynn. La nuit avait été longue et difficile. L'opération l'avait complètement abattue et plusieurs fois durant le travail, elle avait songé que peut-être son ami ne s'en sortirait pas vivant. Le sortilège, bien que connu et déjà vaincu par le passé, s'était particulièrement bien accroché à sa victime. Nelly avait finalement réussi à le défaire, au prix d'une nuit complète d'intense service. Il était donc naturel qu'elle se soit assoupi, à force d'attendre que Flynn se réveille. Son patron lui avait accordée sa journée pour se remettre de ses émotions, mais comme personne ne semblait encore être venu pour voir le journaliste blessé, elle n'avait pas su se détacher et le laisser seul, surtout dans un endroit pareil. Et puis...c'était son patient. Elle voulait être là lorsqu'il reprendrait connaissance, quitte à se ruiner le dos. L'autre raison pour laquelle Nelly ne voulait pas rentrer chez elle était plus sombre et plus complexe, mais elle ne souhaitait pas y songer pour le moment. Elle préférait laisser cette pensée à sa juste place : dans ses cauchemars dont elle se sentait libre une fois éveillée. Certes cela ressemblait beaucoup à du déni, mais il est difficile d'être critique envers soi-même parfois et Nelly ne voyait là qu'une parfaite occasion d'agir comme si son ex-fiancé n'existait pas.
Le sortilège censé la réveiller une fois Flynn lui-même éveillé fonctionna et Nelly sursauta en entendant le distinct petit bruit de clochettes dans son esprit embrumé. Plusieurs secondes furent nécessaires pour que la médicomage ne se souvienne de l'endroit où elle était. Les murs blancs de la chambre reflétaient la lumière du soleil qui l'éblouissait. Après s'être redressée sur sa chaise et frotté les yeux, Nelly se mit une sorte de gifle intérieure et se leva, toute prête à aider son ami qui n'allait certainement pas être encore bien flambant (n'y voyez là aucun jeu de mot douteux). Maintenant que Flynn avait les yeux ouverts, le rouquine se sentit rougir un peu malgré elle. Les souvenirs de leur nuit passée ensemble, bien qu'éloignée désormais dans le temps, ne cessaient de lui revenir. Il était le seul homme qui lui avait vraiment plu dans sa vie, en dehors de Kerwan. Bien sûr ce dernier détenait une emprise sur elle qui ne tolérait aucune concurrence, mais cela n'empêchait pas Nelly de trouver son ami particulièrement séduisant, dans une moindre mesure.
« Bonjour Flynn. Comment te sens tu ? » Demanda-t-elle avec le plus de professionnalisme possible.
Emi Burton
Flynn Bennet
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Quand Flynn ouvrit les yeux, il ne savait pas vraiment où il se trouvait. D’ailleurs, il ne voyait pas bien d’ailleurs. Ce qu’il apercevait, ce n’était que des murs blancs éblouissants. L’homme n’avait aucune idée d’où il se trouvait, de ce qu’il faisait là et de ce qui lui était arrivé. Il n’avait aucun souvenir, du moins pour le moment. Le journaliste était encore sous le choc de ce qu’il avait subi, de ce qu’il venait de vivre. Même s’il ne s’en souvenait pas, le sortilège qui lui avait été lancé avait fait de nombreux ravages. Son corps n’était que souffrance, Flynn n’osait même pas bouger le moindre orteil. Il avait trop mal et il n’avait aucune envie de souffrir plus. La seule chose qu’il bougeait, c’était ses yeux. Et encore, il se contentait de fixer le plafond, jusqu’à ce que quelqu’un s’approche de lui. Flynn avait encore l’esprit embrumé, il eut du mal à reconnaitre de suite qui était la jeune femme qui lui parlait et cela, malgré le fait qu’il la connaissait plus que bien. Ce fut donc au bout de quelques secondes que l’homme comprit que la jeune femme était en train de lui parler.
« Nelly… ? »
Il eut toutes les peines du monde à prononcer ce simple nom, il avait l’impression que sa gorge était en feu. Petit à petit, il était en train de reprendre ses esprits et il comprenait donc qu’il se trouvait à Sainte Mangouste (raison pour laquelle son amie se retrouvait à côté de lui). Et les raisons de sa présence à l’hôpital, ainsi que son état, lui revenaient également à l’esprit. Il y avait eu ce sorcier, cette attaque avant qu’il ne perde conscience. On l’avait agressé, il avait été victime d’un mage noir (qui d’autre pouvait vraiment agresser quelqu’un comme ça ?). Flynn ne comprenait pas pourquoi il avait été la cible de quelqu’un, pour l’instant en tout cas. Il ne réalisait pas encore qu’il avait mot les pieds où il ne fallait pas et qu’il s’était attiré des ennemis.
« Je suis en vie… apparemment. »
Flynn ne pouvait pas vraiment répondre autre chose, il n’allait pas bien évidemment. Comment pouvait-il aller bien ? Nelly était sans aucun doute mieux au courant que lui de son état général. L’homme aurait bien aimé voir son amie dans d’autre circonstance, mais il n’avait pas choisi d’être envoyé à Sainte Mangouste non plus. S’il avait eu le choix, le journaliste ne se retrouverait pas dans ce lit, avec son corps complètement en feu (du moins en sensation).
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Mar 20 Jan - 11:14
