La petite Cody George Bowers est née de l'union de George Bowers, employé au Service des détournements de l'artisanat moldu, et de Rose Heminglove, une petite sorcière vendeuse chez Zonko. L'histoire de ces deux êtres radicalement différents mais tout a finalement rassemblé est la préférée de Cody. Rose n'avait que 19 ans lorsqu'elle rencontra George, un homme âgé déjà de 42 belles années. Il avait, durant sa jeunesse, profité des plus belles choses de la vie (bon, aussi des pires) et tout le monde était au courant. Rose, elle, était naïve de la vie et ne connaissait pas la moitié des choses qu'avait pu vivre son futur mari. Le coup de foudre fut immédiat. Ils se marièrent au bout de 6 mois de relation, profitant de l’atmosphère rassurante de l'entre deux-guerre. 6 mois plus tard, la petite Cody pointait le bout de son nez.


« Cody George ! Vas-tu me faire le plaisir de te tenir droite à table ! » Ça, c'était papa Bowers. Cody releva le menton, le bout de son nez coloré par la soupe qu'elle tentait de manger proprement. Elle fit la moue. Âgée de 6 ans, elle avait l'impression que son père lui reprochait absolument tout, et il faut dire que George criait beaucoup. Élevé à la dure, par des parents très stricts, il reproduisait le même schéma avec sa petite Cody. Cette dernière tenta de se remettre droite sur la chaise deux fois trop grande pour elle. Sa moue se transforma en grimace. Pourquoi fallait-il toujours que son père l'appelle « Cody George » ? C'était étrange. Elle s'appelait Cody. Juste Cody. Elle lécha une nouvelle cuillère de soupe avant de regarder sa jeune maman : « Pourquoi papa il m'appelle George ? C'pas beau George. C'est un prénom de garçon ça. Non, maman ? » Elle arracha un sourire à Rose. Cody, c'était également un prénom de garçon. Mais George avait tellement souhaité avoir un fils, alors lorsque la fillette vint au monde, Rose se sentit obligée d'accepter un prénom plus ou moins masculin, dans le but unique de faire plaisir à son mari. Le second prénom, George, avait essentiellement était choisi – que dis-je ! Non, il avait été imposé par Mr Bowers, comme pour marquer sa propriété. Sa fille était à lui. Et depuis le jour de sa naissance, George appelait sa fille par ses deux prénoms, bien que le reste du monde lui dise que c'était idiot. Mais George n'en faisait qu'à sa tête. Toute sa vie, il avait désiré un mariage heureux, puis la paternité. Alors épouser une femme aussi charmante que Rose, qui lui donne un si bel enfant, cela relevait de l'ordre du miracle. « Parce que papa t'embête, ma chérie. » Rose avait la voix douce, le sourire rassurant. George fit les gros yeux à sa femme, mais ne répliqua pas, car Cody le devança : « Ah non maman, il ne faut pas dire ça. Il m'embête seulement quand il fait apparaître ces méchants lutins ! Sinon il est gentil papa. Il joue du violon pour m'endormir. » Car oui, George était un artiste ! Il s'était essayé à la poterie, au dessin, puis il avait touché au violon, et depuis, il n'en démordait pas. Jour et nuit, il faisait de la musique. Rose commençait à trouver cela insupportable, mais elle se taisait et faisait avec. Quelquefois, George, voyant l'agacement de sa femme, prenait sa fille dans ses bras et lui chuchotait : « Nous, les artistes, sommes des incompris. Mais ne t'en fais pas Cody, toi aussi, un jour, tu seras une artiste ».


« GEORGE ! Ramène tes fesses toute suite dans la salle commune ! » Cody soupira. Depuis ce fameux jour ou elle avait invité des amis chez elle, ces derniers ne pouvaient pas s'empêcher de l'appeler George (et oui, papa Bowers n'en a jamais perdu l'habitude, même lorsque son petit bébé a quitté la maison pour la prestigieuse école de magie de Poudlard). Des amis moqueurs qui adoraient visiblement les moues de bébé de la jeune Cody. Depuis 4 ans maintenant, la jeune demoiselle évoluait à Poudlard, dans la très belle maison de Serpentard. Elle n'était pas bonne en classes, il faut le souligner, et avait hérité de l'étiquette de la petite rigolote. C'est vrai qu'elle amusait tout le monde. En plus, elle détestait l'école, donc c'était plus facile pour elle de faire des farces que de s'intéresser aux révisions ou bien aux devoirs. Ses notes désastreuses n'affolaient pas ses parents, et en réalité, cela amusait beaucoup Rose, qui se retrouvait en sa fille unique. Cependant, Cody excellait au Quidditch ; une réelle passion s'était emparée de la jeune fille dés son arrivée à Poudlard. Elle occupait même le poste de batteur dans l'équipe de Serpentard. Chose dont elle n'était pas peu fière. « GEORGE !!! » Un nouveau soupir. Il fallait qu'elle quitte son lit confortable pour répondre aux appels incessants de ses amis. Ainsi, elle abandonna son cahier de dessin. Car oui, mademoiselle Bowers était bel et bien devenue une artiste ! D'un côté, elle n'avait pas vraiment eu le choix. Son paternel l'avait essayé à tout : musique, danse (vous auriez vu la petite Cody danser, une catastrophe), chant, écriture, poterie … mais rien n'avait convaincu sa fille. Du moins, rien de ce qu'avait pu présenter sa fille n'avait convaincu son père. Jusqu'au jour où Cody attrapa un crayon et fit un joli dessin représentant sa mère. Mais un dessin d'une qualité exceptionnelle. Mr Bowers tomba amoureux de ce dessin et força Cody à perfectionner son don, pour que ce don devienne un talent. Et depuis ce jour, Cody n'abandonnait ni crayon, ni gomme, ni papier.
Cody rejoignit enfin la salle commune verte flamboyante. Les cheveux dans tous les sens, elle se présenta à ses amis comme une folle se présente à l'asile. « C'est pour ? » Ses amis étaient regroupés autour d'un paquet neuf plein de bombabouse. Elle s'émerveilla. « Tu nous aide à les faire exploser, avant le cours de potion ? » Cody commença à hocher la tête, toute excitée, puis se ravisa, affichant une moue de bébé d'une tristesse absolue. « Je peux pas. J'en ai explosé des dizaines hier, et cet enflure de Peeves m'a dénoncé. Je crois que la totalité de mes heures de retenue dépasse la totalité d'heures que j'ai passé chez Zonko. J'sais pas si vous vous rendez compte ... » Oui, elle en avait assez des heures de retenue !!! certes, elle avait agi sans réfléchir, mais tout de même … ça servait à quoi, hein, les retenues ? Elle haussa les épaules, la mine défaite. « Tu es bien plus courageuse sur un balai que les pieds sur terre ! » osa répondre un de ses amis les plus proches. Très théâtralement, Cody vint déposer sa main sur la totalité de son visage enfantin puis déclara tragiquement : « Mes amis, mes actes sur un balai ne correspondent en rien à un quelconque courage … c'est juste de la grosse connerie, vous savez très bien que je fais n'importe quoi avec ma batte et mon balai ! » c'était pas totalement faux, mais n'empêche que Cody avait du talent sur un balai. Un talent un peu provocateur vu qu'elle était un prodige qui ne faisait rien pour l'être. Elle amusa quelques minutes ses amis, avant de déclarer qu'elle devait retourner à ses crayons. En partant, elle demanda à l'un de ses amis s'il ne voulait pas poser pour elle. Il accepta. Deux mois plus tard, Cody demandait à tout le monde de poser nu pour elle. Son père se félicita d'avoir une fille artiste.


A 24 ans, Cody possédait un petit appartement sur le chemin de traverse. Elle avait eut une scolarité catastrophique, mais elle ne sait par quel miracle elle obtint son diplôme. Seulement, il lui avait semblé complètement fou de vouloir continuer les études. Ainsi, elle avait insisté pour travailler chez Zonko, en compagnie de sa chère petite maman. Ses compétences en guise de farces suffisaient largement, et vu qu'elle était restée une grande enfant, cette perspective d'avenir lui avait semblé parfaite.
Pourtant, ce jour-là, elle n'avait pas envie de rire. Fait extraordinaire pour Cody ! Son père était décédé quelques jours auparavant, et voilà qu'elle se retrouvait avec une boite emplie de souvenirs. Sa mère la lui avait remise, déclarant que son père, peu avant de s'endormir définitivement, avait insisté pour que sa fille hérite de cette boite. Alors Rose l'avait déposé chez sa fille, la mine sombre, avant de regagner sa grande maison, au cœur de Londres. Cody n'avait pas envie d'ouvrir cette boite. En fait, elle avait juste envie de boire jusqu'à l'ivresse, et de passer du bon temps avec la majorité de ses contacts masculins. C'était sa façon de purger sa peine pour retrouver l'amusement. Cependant, elle se résolut à ouvrir la boite. Elle y trouva pas mal de bibelots – des bibelots qui réussirent à la faire rire, son père avait su quoi mettre dans la boite décidément ! Puis elle trouva un journal. Le journal que son père avait tenu jusqu'à ce qu'il rencontre Rose. C'est là que Cody apprit que son père avait décidément mené une vie de vrai débauché ! Elle fut surprise de constater qu'au final, elle n'était pas si différente de lui. Puis vint le moment qui changea l'existence de la jeune Cody. Son père avait eu un fils avec une prostituée, bien avant de rencontrer Rose. George expliquait son désarroi et sa honte d'avoir abandonné et l'enfant, et la mère. Il concluait ce passage par la phrase suivante : « je suis sûr que même une boite de chocogrenouille a plus d'estime pour la grenouille qu'elle voit partir que moi, j'en ai eu pour mon enfant. » La petite phrase eut le don de faire sourire Cody. Quelques jours plus tard, George écrivait qu'il avait fait quelques recherches. Que la mère était morte, mais que l'enfant, lui, avait trouvé une famille d'accueil. Les Deacon.
Cody se jura de le retrouver.
Après tout, ce n'était pas tous les jours qu'on apprenait qu'on avait un grand frère.