Darkness in the abyss before my fate

Lena & Braxou

Beaucoup de choses avaient changées. Et en si peu de temps... Enfin pas tant que ça finalement. Surtout une, et une grosse. Elena et Caleb s'étaient mariés. Quand ses deux amis lui avaient annoncés leur future union, il avait cru que le monde s'était effondré autour de lui. Mais il n'en avait rien montré. Il avait essayé de leur sourire en les félicitant, mais le cœur n'y était pas. Définitivement. Parce qu'il avait compris ce jour là qu'il avait perdu Elena. Pas qu'il ait pensé un seul instant qu'elle quitterait Caleb pour lui, il savait que l'amour entre eux était sincère. Pourtant il avait espéré, un espoir vain mais un espoir quand même. Cette nuit qu'ils avaient partagé avait réveillé les sentiments qu'il essayait à tout prix d'enfouir au plus profond de son cœur. Cette nuit il avait cru à de l'amour entre eux. Seulement il ne venait que de lui. Il ne voulait pas être amoureux d'Elena Gordon. Ou plutôt Lestrange à présent. Mais il ne pouvait rien contre cela. Abraxas soupira. Il fallait qu'il aille lui parler. Pour lui dire quoi ? Aucune idée. Mais il avait besoin de la voir, d'entendre le son de sa voix. Cela faisait déjà un moment qu'il l'évitait. Il n'avait pas la force de l'affronter, de se plonger dans son regard... Il avait envie de se gifler pour des pensées aussi niaises mais elles étaient vraies.

Abraxas se décolla du mur sur lequel il s'était appuyé durant tout le temps de sa réflexion et se décida d'aller lui parler. Le trajet jusqu'à la bibliothèque lui parut être passé en une seule seconde, pourtant il avait bien pris attention à ne pas s'y retrouver trop tôt. Il entra dans la pièce. Voyant que le bibliothécaire était complètement absorbé par sa lecture, il se dirigea aussi discrètement que possible vers l'escalier menant aux appartement de la blonde. En voyant le bibliothécaire lui rappela ce qu'il s'était passé lors de la dernière des réunions. Il en frissonna. Tom avait obligé Caleb torturé Elena et il avait dû s'exécuter. Et lui avait été obligé de rester spectateur devant la scène. Il ne savait toutefois qui avait le plus souffert entre Caleb, Elena et lui. Il savait que cette image resterait gravée dans sa mémoire. C'est peut être aussi pour cela qu'il voulait la voir, s'assurer qu'elle avait récupéré.

Il resta plusieurs minutes devant la porte massive, n'osant frapper. Les souvenirs de la dernière fois qu'il était venu ici refluèrent dans son esprit. Il se laissa submerger et eut soudain l'envie de partir. Mais il se secoua la tête résigner et fit son possible pour faire taire ses souvenirs. Il inspira profondément avant de toquer à la porte, la main tremblante. Il attendit quelques instants avant d'entendre la voix d'Elena.

« Je suis en haut, entrez ! »

Il poussa la porte et gravit les marches, le cœur battant à tout rompre. Il se retrouva enfin face à elle et ne bougea plus. Il ne savait pas ce qu'il devait faire. Il ne savait pas exactement pourquoi il était venu. Il était mal à l'aise, situation qu'il détestait par dessus tout. Abraxas n'était jamais ou très peu souvent mal à l'aise. En ce moment, il n'y avait qu'une seule que lui hurlait sa raison fuis. Fuir... c'était quelque chose qu'il savait très bien faire dans toute sorte de situation. Seulement là, il n'arrivait pas à esquisser le moindre geste. C'était une idée stupide. Une foutue d'idée stupide. Il aurait dû s'en douter... Toutes les décisions qu'il prenait étaient stupides et se finissaient en catastrophe. Il fallait qu'il trouve quelque chose à dire. Ses yeux inspectait toute la pièce évitant minutieusement tout contact avec son amie. Il ne pouvait et ne voulait pas la regarder. Car dès qu'il poserait les yeux sur elle, il savait qu'il serait fini et qu'il dirait et ferait toutes les conneries qui lui passent par la tête comme lui avouer ses sentiments ou encore l'embrasser. Choses inconcevables malgré ses envies de les faire.

« Heu... Salut. »

Sa voix était légèrement plus rauque à cause de sa gorge nouée. C'était absolument pitoyable. Il y a quelques mois de cela, ils se disaient tout sans aucun tabou, quelques mois de cela, ils pouvaient coucher ensemble tranquille sans qu'il y est le couple Caleb / Elena. Mais tout cela était fini maintenant, et au fond de lui il savait qu'il aurait beaucoup de mal à être de nouveau son meilleur ami.

« Tu vas bien ? »

Il se doutait bien qu'après la réunion et ce qu'il s'était passé elle n'était pas au meilleur de sa forme mais il ne savait pas quoi lui dire d'autre, regrettant déjà d'être venu la voir.

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Lena & Braxou

« Non. »

Le contraire aurait été étonnant, bien que cela aurait été une meilleure réponse pour le Serpentard, puisqu’il aurait pu s’éclipser juste après. Là, en bon ami il faudrait qu’il s’asseye près d’elle, lui demande de se confier à lui. Peut être même qu’il la prenne dans ses bras… Non ce n’était vraiment pas une bonne idée… ll ne devait pas faire ça, cela ne servait à rien de se faire mal. Il n’aurait pas dû venir, il aurait dû l’oublier, faire comme si elle n’existait pas. Il avait déjà essayé, il l’avait évité depuis qu’elle s’était mariée. Il avait été obligé de la voir bien sûr, mais il ne lui avait pas adressé un mot. Il ne se sentait pas bien du tout. Il fallait qu’il parte tout de suite, tant pis si elle le prend pour un ami indigne. De toute façon, du point de vue du jeune homme, Elena n’était pas et plus son amie. Elle était celle qui lui avait brisé le cœur intentionnellement. C’est vrai, comment pourrait elle savoir qu’Abraxas Malefoy était amoureux d’elle ? Personne ne le savait, et c’était beaucoup mieux ainsi.

Il n’avait toujours pas posé ses yeux sur elle, torturé par ses pensées. Il avait l’impression d’être dans un mauvais rêve qui ne voulait pas se finir. Il avait l’impression d’avoir changé, et celui qu’il était aujourd’hui ne lui plaisait pas. Il voulait redevenir le garçon hautain qui aimait la vie, et pas ce on ne sait quoi qui se torture tout seul pour une fille qui ne veut même pas de lui et qui est mariée à son meilleur ami de surcroît. La vie pouvait paraître bien injuste parfois. Alors qu’il s’apprêtait à dire à la blonde qu’il s’en allait, elle décida d’en profiter pour parler.

« Tu devrais t'asseoir. »

Cela ne présageait rien de bon. Qu’est-ce qu’il se passait encore ? Si c’était encore une mauvaise nouvelle, ce qu’il aurait parié, elle n’avait qu’à l’achever tout de suite. Elle ne pouvait pas le laisser tranquille un peu avec ses problèmes ? Elle avait un mari non ? Elle n’avait qu’à lui en parler à lui. Mais Abraxas savait que sa colère envers Elena n’était pas justifiée. La jeune femme pensait sûrement se confier à son meilleur ami. Le Serpentard s’exécuta et alla s’asseoir aussi d’elle qu’il le pouvait, ne la regardant toujours pas, il n’en avait pas la force. Il aurait tant aimé être ailleurs en ce moment, loin d’elle et de ses problèmes. Il n’avait plus que quelques mois à tenir, ensuite il aurait fini sa scolarité et il pourrait partir aussi loin d’elle que possible, même s’il serait obligé de la voir lors des réunions. Au fond de lui, il était malheureux de ne plus pouvoir partager la complicité qu’ils avaient avant. Tout son être voulait s’éloigner de la source de son mal être, car il savait très bien qu’il n’y aurait jamais plus rien entre eux.

« Très bien qu’est-ce qu’il y a ? »

Sa voix était fatiguée tout comme lui. Il avait parlé faiblement, mais elle l’avait très certainement entendue dans le silence inconfortable qui s’était installé entre eux. Espérant que cela serait bref et pas trop… important émotionnellement comme nouvelle car il n’était pas très sûr de pouvoir garder son masque d’impassibilité qu’il peinait à garder en place depuis qu’il était entré dans les appartements d’Elena.

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« Je... »

Oh non, si elle commençait à hésiter, c’était que cela devait être vraiment important. Et donc, Abraxas n’aurait vraiment pas dû venir. Pourquoi fallait-il qu’il se mette toujours dans des situations pas possibles !

« Tu pourrais me regarder ? Ce n'est déjà pas facile du tout à dire, alors j'aimerais ne pas parler à un mur. »

Le jeune homme n’aima pas du tout le ton qu’elle venait d’employer. Elle n’avait pas le droit. Elle n’avait pas le droit d’être en colère contre lui. Alors qu’il faisait tout ce qu’il pouvait pour retenir et son amour, pour ne pas porter atteinte à son mariage avec Caleb, faire semblant d’être content pour eux… Non elle n’avait pas le droit. Si quelqu’un devait être en colère ici c’était bien lui. En colère contre Caleb qui lui avait pris Elena et en colère contre cette dernière qui le prenait inconsciemment pour son jouet. L’appelant quand elle en avait besoin et le laissant sur la touche pour retrouver son mari. Abraxas se leva avant de planter son regard acide et glacial dans le sien et de déclarer d’un ton dédaigneux :

« Si ça ne te plaît pas je peux aussi très bien partir. Ce n’est pas l’envie qui m’en manque tu sais… »

Stop, il fallait qu’il arrête, avant qu’il n’en dise trop. Elle ne devait jamais savoir. Mais il ne supportait pas qu’elle lui reproche des choses. Il n’avait rien fait pour cela. Elle voulait qu’il la regarde ? Mais il l’avait toujours regardé, depuis le début il n’avait vu qu’elle, et cela l’avait conduit à cette situation, cela avait fait en sorte qu’il tombe amoureux d’elle.

Il sentait le sang pulser dans ses veines, et il fallait qu’il se calme tout de suite où il ne pourrait plus se contrôler, et tout dire à Elena était la dernière des choses qu’il avait envie de faire. Il essaya de respirer profondément pour se calmer mais les paroles de la jeune femme n’arrangèrent rien.

« Excuse moi... C'est juste que, ce que j'ai à dire te concerne beaucoup et je ne peux en parler  personne. Surtout pas à Caleb. Est-ce-que je peux...compter sur toi ? »

Mais bien sûr ! Abraxas allait faire la bonne poire comme toujours. Et une fois de plus, il ne fallait rien dire à Caleb. Ça avait toujours été comme ça avec elle, il ne fallait jamais rien dire à Caleb. Il se demandait souvent pourquoi elle l’avait épousé si elle lui cachait tant de choses.

« Ah vraiment ? Il ne faut rien dire à Caleb… J’ai l’impression d’entendre ça tout le temps ! Dis-moi pourquoi tu t’es mariée avec lui si tu lui caches tant de choses ? C’est à lui que tu es censée de confier pas à moi ! Mais ne t’inquiète pas, le gentil Abraxas va t’écouter bien tranquillement et il ne va rien dire à personne et surtout pas à Caleb parce qu’il est bien trop… con pour ça… »

Deux secondes. Sans ces deux secondes il aurait probablement dit qu’il était bien trop amoureux pour ça. Mais il avait eu ces deux secondes de réflexion. Il se rassit lentement avant de poser ses coudes sur ses genoux et prendre sa tête dans ses mains. Il avait envie de pleurer. Cette pensée lui dira une grimace. Depuis quand se mettait-il à pleurer ? Cela n’allait pas… Il n’allait pas bien du tout.

« Désolé… Je suis un peu sur les nerfs et… je dis n’importe quoi… je t’écoute dis-moi ce qu’il ne va pas. Tu peux compter sur moi je ne le dirai à personne.»

Il avait parlé sans grande conviction ne bougeant pas de sa position. Espérant de tout cœur qu’elle oublie dans la seconde ses paroles, qu’elle ne réponde pas à sa question en disant qu’elle a épousé Caleb parce qu’elle l’aime et qu’elle ne remarque pas son hésitation face au choix de ses mots pour ce qui est de sa dernière phrase.

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Abraxas avait le sentiment de s’être un peu trop laisser emporter. Il n’avait pas voulu s’énerver, se doutant que cela ne devait pas être facile pour elle, et qu’elle n’était pas responsable des sentiments qu’Abraxas éprouvait pour elle et dont elle ignorait l’existence. Elle n’avait rien dit durant sa crise de colère mais, il sentait que ce qu’il avait dit l’avait touchée. Et une part de lui, enfouie bien profondément, se délectait de la voir souffrir, cela lui donnait l’impression que sa peine s’allégeait… Abraxas secoua la tête, ôtant ses odieuses pensées de son esprit torturé.

« Pardon. »

Abraxas releva ses yeux vers elle, et vit avec douleur qu’elle pleurait, ou du moins essayait de se retenir.Il en oublia immédiatement sa colère et sa peine et ressentit un sentiment de culpabilité. Il n’avait pas voulu la blesser, il ne voulait pas lui faire de mal même si une infime partie de lui le désirait. Oubliant tout, il se posta à genoux, assis sur ses pieds, devant la blonde, et prit délicatement ses mains entre les siennes.

« Elena... Je suis désolé, je… Je ne voulais pas te faire de la peine. Pardonne-moi, je ne voulais pas dire ça, tu sais très bien que Caleb t’aime et je sais que tu l’aimes, et je suppose que… Il ne faut pas non plus tout se dire dans un couple… Enfin je n’en sais trop rien en fait… Je ne suis personne pour vous juger tous les deux. Je ne suis qu’un p’tit con et t’es bien placée pour le savoir, je ne sais pas pourquoi je t’ai dis ça mais je suis désolé, je ne le pensais pas. »

Le jeune Serpentard fit une pause dans son discours, réfléchissant un peu à la situation, essayant de trouver une façon de s’excuser, et qu’elle comprenne qu’il n’était qu’un idiot, ce qu’elle savait déjà mieux que personne. Il posa un délicat baiser sur ses mains qu’il tenait toujours entre les siennes.

« Hey, regarde-moi. Je serais toujours là pour toi, tu pourras toujours compter sur moi je te le promets, même si… Je ne sais pas vraiment comment tu arrives à me supporter et… je comprendrais très bien que Caleb et toi décidiez que je ferai mieux de vous laisser un peu tranquille, mais… si tu as besoin de moi je suis là. »

Le blond découvrit avec effroi la véracité de ses propos. Malgré ce qu’il avait pensé plus tôt, il ne pourrait pas la quitter, pas tant qu’elle aurait besoin de lui. Il ne pourrait jamais s’éloigner d’elle volontairement à moins qu’elle ne lui demande, même si cela le ferait souffrir un peu plus de rester auprès d’elle, il le ferait.

Il lui adressa un vague sourire, même si le cœur n’y était pas. Finalement, en l’observant, elle n’avait pas meilleure mine que lui et avait l’air préoccupé, en plus de ses yeux tristes. Abraxas avait envie de la prendre dans ses bras comme pour la protéger de tout ce qui pourrait l’atteindre mais il savait que cela n’était pas une bonne idée. Pas du tout.

« Tu sais que je t’aime… »

Il savait qu’Elena ne le prendrait pas vraiment comme il le pensait. Ils avaient l’habitude de se dire qu’ils s’aimaient, mais… Ce n’était pas comme dans un couple. Ce n’était pas du tout le même amour, du moins pour Elena. Abraxas lui, était bel et bien amoureux de la jeune femme tout juste mariée à son meilleur ami. Que la vie était cruelle…

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« Je sais. Tu sais que moi aussi. »

Abraxas lui sourit tendrement, presque timidement. Il avait sentit son cœur s’accélérer mais il ne fallait pas qu’il s’y trompe. Elle ne l’aimait pas comme il voulait qu’elle l’aime et cela ne changerait jamais. La situation était étrange, et à dire vrai, il avait un mauvais pressentiment. Elle avait l’air vraiment mal, mais il ne voyait pas ce qu’il pouvait faire pour la faire se sentir mieux. A part l’écouter et la rassurer il ne voyait pas ce qu’il pouvait faire de plus.

« Ce que j'ai à te dire...c'est très difficile. J'en souffre énormément et je n'ose pas t'infliger ce que je ressens. »

Alors c’était si grave que cela ? Abraxas chercha dans sa mémoire si quelque chose lui avait échappé ces derniers temps, mais il avait fait en sorte qu’ils ne se voient pas beaucoup ces derniers temps, alors c’était un peu difficile. Il ne savait pas vraiment ce qu’il fallait qu’il lui dise… Attendait-elle qu’il lui dise de tout garder pour elle dans ce cas là ? Ou bien qu’il la force à parler… Ou encore qu’il se taise et la laisse décider toute seule.

« Tu sais… si tu ne veux pas m’en parler finalement, ne te force pas d’accord ? »

C’est vrai qu’il ne souhaitait pas qu’elle se fasse du mal pour lui dire quelque chose, aussi important que cela pouvait être. Il ne l’avait jamais vu dans un tel état de faiblesse et cela lui faisait vraiment mal au cœur de la voir comme ça. En tant que meilleur ami, il était de son devoir de l’écouter se confier à lui, mais pas si cela devait lui faire plus de mal qu’autre chose. Néanmoins, il avait envie de savoir ce qui lui faisait autant de mal, peut être serait-il en mesure de lui venir en aide, ce qu’il espérait sincèrement.

« Mais si tu veux me parler, je suis là. Je ne te jugerai jamais je te le promets Elena. »

En tant normal et avec les autres, ses promesses n’avaient pas beaucoup de valeur, il promettait tout et n’importe quoi pour se débarasser des gens. Mais avec elle, il essayait toujours de se tenir à ce qu’il lui disait. De plus, il ne voyait pas pourquoi il se permettrait de la juger pour quelque raison que ce soit. Il caressa du pouce le dos de sa main, histoire de l’encourager à parler, à se confier.

« Tout va bien ok ? Tu n’as rien à craindre. »

Il faisait tout son possible pour la mettre en confiance et la rassurer mais il commençait à être à cours d’idées. Il n’avait pas vraiment l’habitude de faire ce genre de choses, même si cela lui semblait presque naturel avec elle.

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Abraxas voyait bien qu’Elena n’allait pas bien, et en tant qu’ami il essayait de la soutenir du mieux qu’il le pouvait, mettant de côtés ses propres peines, ses propres souffrances. Il voulait qu’elle sache qu’il était là pour elle quoi qu’il arrive, même si elle le savait déjà en réalité. Il avait toujours été là pour elle, dans n’importe quelle circonstance. Seulement, cette fois ci, il était loin de s’imaginer l’ampleur de la situation.

« Après la nuit passée ensemble la dernière fois...je suis tombée enceinte. Je n'ai pas osé te le dire, j'avais peur que tu t'énerves. Et pendant le mariage, quand ma tante a serré mon corset j'ai... J'ai perdu le bébé. »

Quoi ? Fut la seule pensée cohérente qui lui vînt en premier. Il lui fallut un instant pour assimiler les paroles d’Elena. Etait-elle vraiment en train de lui dire qu’ils avaient failli avoir un enfant ? Il ne répondit rien dans un premier temps, assimilant lentement cette annonce qui avait l’effet d’une bombe. C’était totalement… impensable, non ça n’avait pas pu arriver. La situation était tellement étrange, tellement incohérente qu’il eut subitement l’envie de rire, même si cela ne s’y prêtait absolument pas. Il n’arrivait pas à croire ce qu’elle venait de lui dire. Et pourquoi ne lui avait-elle pas dit plus tôt ? Cela faisait un moment qu’elle était mariée déjà… Elle aurait dû lui dire bien avant.

« J'ai... J'ai perdu mon bébé. Ma petite... »

Elle semblait totalement désemparée, mais c’était tout à fait si elle venait de perdre son bébé, leur bébé… Sur le coup il se contenta de la regarder comme s’il la voyait pour la première fois. Il ne savait ni comment réagir, ni quoi dire, il était totalement perdu. Il y a quelques instants, il pensait être au plus mal, il se trompait visiblement.

« Que je m’énerve ? Pourquoi voulais-tu que je m’énerve ? Je sais que tu penses que je suis qu’un gosse pourri gâté et immature mais… tu aurais dû me le dire plus tôt. Elena… Je suis désolé, je ne sais pas… je ne sais pas ce que tu veux que je dise ou que je fasse… je suis…»

Il n’était pas en colère, il était juste totalement perdu. Le fait est, qu’il ne réalisait pas encore bien la situation, l’idée qu’il avait failli être père s’insinuait lentement, très lentement dans son esprit. Un enfant… avec Elena… S’il était né cela aurait provoqué de nombreux problèmes… C’était peut-être mieux comme ça… C’était sûrement horrible de penser ça mais, si le bébé était passé pour l’enfant de Caleb, il ne l’aurait certainement pas supporté… Et puis Caleb n’est pas stupide… Il aurait remarqué à force… Il ne savait pas quoi penser de tout cela, il avait juste envie que ces derniers mois ne soient pas vrais, qu’il se réveille et se rende compte que tout cela n’ait été qu’un cauchemar… Il releva les yeux vers Elena qui n’allait pas bien du tout, ce qui était compréhensible. Il posa une main sur celle de la jeune femme qui était posée sur son ventre, et la serra.

« Elena… ce n’est pas… ce n’est pas de ta faute d’accord ? Tu n’y es pour rien… je… ça va aller ok ? »

Non, il ne voyait pas comment cela pouvait aller, mais il essayait de l’aider du mieux qu’il pouvait tout en essayant de faire le clair dans son esprit tourmenté. Tout en se faisant l’idée de ce qu’il avait perdu…

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