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lyde ? Passer la Saint Valentin avec son épouse ? Et puis quoi encore ! Aux dernières nouvelles, la Saint Valentin était la fête des amoureux, et aux dernières nouvelles, une fois de plus, lui et Bonnie étaient tout sauf amoureux. Il était tout simplement hors de question pour lui d'organiser à la jolie blonde un dîner aux chandelles et de la couvrir de cadeaux ! De toute façon, il ne savait pas cuisiner et il était fauché comme les blés. Et de toute façon, toujours, Bonnie n'avait sûrement pas plus envie de passer du temps avec elle qu'elle avec lui. Alors comme ça, l'affaire était réglée. Ah, la Saint Valentin ! Clyde trouvait ces festivités extrêmement... comiques, en, fait. C'était un pedu comme un rappel à l'ordre à tous les gens qui ne s'investissaient pas assez dans leur couple, du genre : à chaque 14 février, on se rappelait d'offrir un bouquet de fleurs, quelques chocolats, et voilà, c'était plié. Clyde, lui, n'avait jamais vraiment fêté de Saint Valentin... notamment (quelle coïncidence) parce qu'il s'arrangeait toujours pour être célibataire à la date fatidique. Il lui était même arrivé de lâcher une conquête la veille du 14 et de la récupérer le 15 juste parce qu'il avait la flemme de fêter son "amour"... pour ce que ça l'intéressait ! Clyde n'était pas romantique pour deux sous. Maintenant, bon, il était un peu coincé. Vu le climat familial, il ne pouvait trop se permettre de divorcer en un claquement de doigt juste pour ne pas offrir de fleurs à sa dulcinée.

Il avait choisi, ce jour là, de se promener à Pré-au-lard. Sans raison véritable, pour tout dire, juste parce qu'il s'était dit que ce serait, selon ses propres termes, "amusant de bouger" (oui, je sais, Clyde qui parle de bouger, ça a de quoi vous perturber longuement, mais je ne fais jamais que le citer, je vous jure). En fait, il trouvait assez drôle les décors dont se paraient certains lieux de Pré-au-lard une fois le 14 février tombé. C'était kitsch ! Mais kitsch ! Tellement kitsch que c'en était franchement drôle. Bon, Clyde avait l'humour facile, en même temps.

En passant devant chez Honeydukes et sa vitrine chargée de coeur, de rose et d'angelots, Clyde eut une illlumination... Enfin, autant qu'il était capable d'en avoir. Et s'il faisait un cadeau à sa "moitié" ? Non, pas un cadeau pour lui faire plaisir, hein ! Mais mettons qu'il lui offre l'un de ces chérubins en plastique ? Ou alors un gâteau en forme de coeur. Elle allait soit flipper, soit s'énerver. Et oui, cette perspective le faisait rire. C'était décidé ! Il pénétra dans la confiserie, jeta un oeil autour de lui. Il se décida finalement pour des chocolats en forme de coeur. Mièvre, mais appétissant. D'ailleurs, pas sûr qu'il en laisse à Bonnie, finalement. Il avait à peine fait un pas dehors qu'il en avait déjà mangé deux.
Et bien sûr, quand son regard tomba sur Serya, le philtre d'amour fit son effet. Avec un air de conquérant, Clyde alla à la rencontre de celle qu'il ne pouvait désormais que vouloir séduire.

-Serya ! Quel plaisir de te revoir ! dit-il sans la moindre gêne à l'idée de tutoyer son ancien professeur. J'avais oublié que tu étais aussi belle.

Quoi ? Vous la trouvez lourde, sa technique de drague ? Mais sachez, mes pauvres, qu'avec ou sans philtre d'amour, il utilisait toujours la même.

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a faisait longtemps, oui... Enfin, en soi, Clyde n'avait pas quitté les bancs de Poudlard depuis bien longtemps, mais c'était tout comme, en définitive, parce que même quand il était encore étudiant, il avait le don unique de se faire oublier de ses enseignants. En même temps, c'était souvent ce qui arrivait quand on séchait allègrement les cours comme le jeune homme, bien sûr, ne s'était jamais privé de le faire, c'était ce qui arrivait... Et autant dire que les cours de soin aux créatures magiques, ça l'emmerdait vachement... Il n'avait pas souvent prit la peine de s'y pointer... Et il commençait à sérieusement le regretter. C'est bizarre, franchement, quand Clyde était encore à Poudlard, Serya ne lui était apparu que comme une femme certes pas laide, mais quand même cinglée, pas suffisamment digne d'intérêt pour qu'il cherche à se montrer assidu aux cours qu'elle donnait. Il se trouvait bête, maintenant. Comment avait-il pu ne pas remarquer la beauté quasi incandescente qui la caractérisait ? Il semblait émaner d'elle une sorte de charisme purement et simplement irrésistible. Elle transpirait la beauté, la douceur, et l'intelligence... En bref, il la lui fallait. Et il apprécia aussi bien de voir qu'elle se souvenait de son ancien élève, et encore plus de l'entendre rire, bien que ce rire fut clairement nerveux, il trouvait cela parfaitement irresistible. Et puis bon, comme on dit, femme qui rit.... Bref. Elle ne savait pas quoi dire ? Qu'elle ne s'inquiète pas de cela, Clyde pouvait parfaitement faire la conversation pour eux deux. Il avait beau être particulièrement flemmard, il savait être bavard quand l'envie lui en prenait.

-Alors ne dis rien. dit-il dans un geste ultra dramatique et convenu tout en déposant son index sur les lèvres de la belle professeur. Il mourrait d'envie de les embrasser, ces lèvres, mais quand bien même il était sous l'influence d'un philtre d'amour, et qu'il n'était pas franchement gentleman au quotidien, il considérait qu'il fallait bien attendre un peu. Ou plutôt si, un mot, tu veux bien aller boire un verre avec moi ?

Un mot, donc "oui", il n'en tolèrerait pas d'autres. D'ailleurs, il voulait qu'en sa présence, le mot "non" disparaisse du vocabulaire de la belle Serya Sundarkens. Et si elle lui refusait ce tête à tête auquel il tenait absolument (plus qu'à n'importe quoi d'autre à cet instant précis, d'ailleurs, sensation étrange qu'il ne parvenait pas vraiment à s'expliquer, lui qui n'était jamais tombé amoureux jusque là) ? Eh bien il insisterait jusqu'à ce qu'elle accepte. Il ne laisserait pas passer cette opportunité, que dis-je cette opportunité, cette véritable chance. Ce serait aussi sa façon de se faire pardonner au passage d'avoir si longtemps négligé cette femme, comme s'il n'avait jamais réalisé quelle femme exceptionnelle elle pouvait être. Il comprenait bien qu'il était passé à côté de quelque chose tout ce temps, et il voulait corriger cette terrible erreur.

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e sourire que Clyde affichait à cet instant précis n'aurait pas pu être moins glorieux, et pas pu être moins idiot par la même occasion. Elle acceptait de prendre un verre avec lui. Ça voulait dire ce que ça voulait dire, non ? Elle n'avait pas résisté à son charme (car oui, quelque part, qui sait, il en possédait peut-être) et elle acceptait de passer du temps avec lui. L'amour, le grand, le vrai, ferait bientôt le reste et les transporterait dans une euphorie rose bonbon et guimauveuse. C'était à grand peine que le jeune homme s'était retenu de faire un petit numéro de claquettes, pour témoigner de son enthousiasme et de son emportement. Vraiment, il s'en était fallu de peu, mais il attendait d'avoir la confirmation définitive de ce qu'il présumait être un coup de foudre incroyable. Après, seulement, il se jetterait à l'eau et crierait pour de bon son bonheur à la face du monde. Car il était amoureux de Serya Sundarkens, et qu'il avait envie de hurler sa joie ! Que de temps gâché, quand même, à ne pas voir la plus pure des évidences. Mais il le reconnaissait, maintenant, c'était le principal, et il lui semblait impossible qu'elle ne le reconnaisse pas, elle, de son côté. C'était trop fort, trop intense pour ne pas être partagé. Déjà, il supposait que sa vie était à un tournant, dès qu'il rentrerait chez lui, c'était décidé, il demanderait le divorce à Bonnie, et lui et Serya pourrait filer le parfait amour dans la ferme de cette dernière, entourés d'adorables petits crabes de feu.

-Ne me vouvoie pas, ça me brise le coeur. répliqua-t-il, toujours dans l'excès.

Et c'est un fait, s'il lui avait semblé normal qu'elle le vouvoie quand il était à Poudlard (durant ces quelques occasions au cours desquelles il lui avait été donné de la croiser, tout du moins, c'est à dire très peu - que d'opportunités manquées, maintenant qu'il y réfléchissait), il n'avait plus envie qu'elle fasse encore la même chose. Le vouvoiement mettait entre eux une distance insupportable, et il ne voulait pas tolérer ça maintenant. À partir de cette minute, il voulait oublier qu'elle avait été son professeur, oublier le professeur de soin aux créatures magiques et se concentrer sur la femme, et uniquement sur la femme. Une femme absolument sublime au demeurant, et dont il se découvrait fou de chaque trait, qu'il soit physique ou de personnalité.

-Viens, fit-il en suite en lui attrapant la main, je connais un endroit sympa.

Cet endroit sympa, c'était le café de Mme Piedoddu, le genre d'endroit où il n'aurait clairement jamais foutu les pieds s'il avait été dans son état normal, mais à l'heure actuelle, il lui semblait qu'il n'existait pas d'endroit plus propice à laisser s'épanouir son amour démesuré pour Serya. Le chocolat semblait, oui, avoir le dernier neurone qui jusque là avait survécu dans son cerveau.

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