I

l était dix-neuf heures trente bien mûrs quand le réveil de Gwendall s'enclencha. De son retour du travail jusqu'à cette heure précise, il n'avait fait que deux choses, s'affaler sur son lit et dormir d'un sommeil de plomb. Il faut dire que deux nuits blanches d'affilée (qui avaient succédé à des nuits tout sauf complètes) n'avaient guère fait de bien à son organisme malmené. Ces derniers temps, les choses se déroulaient presque toujours de la même manière : le soir, il travaillait à la solde des neo-grindelwaldiens à quelques expéditions punitives qu'il prenait toujours soin de mener le plus rondement possible. Le lendemain, McDowell insistait toujours pour l'envoyer enquêter sur ses propres crimes. Évidemment, Gwendall flairait le piège. Ce n'était pas nouveau, que son supérieur avait des soupçons à son sujet... Mais il déployait une énergie claire à le faire sombrer dernièrement... Et s'il ne trouvait pas un bouc émissaire pour le couvrir, il allait parvenir à ses fins. Des jours et des nuits chargés, donc... Et qui mettaient son corps à rude épreuve. Gwendall ne songeait pas à s'en plaindre pour autant, c'était même lui qui demandait à Borodine de lui confier le plus de missions possibles... Car pour peu qu'il se retrouve seul avec lui-même, il était contraint de ruminer... Il pensait à Nemesis... il avait perdu sa soeur, et l'avait perdu si brusquement... et rien ne l'aidait à faire son deuil, puisque son assassin courait toujours, et qu'il n'y avait pas le moindre commencement d'indice pour le (ou la) retrouver... Et bien sûr, l'absence de Sasha lui pesait plus que jamais.

Alors oui, même durant les rares moments où il parvenait à fermer les yeux, il ne trouvait jamais la quiétude du sommeil. Du moins jusqu'ici... Pour une fois, Morphée avait bien voulu l'accueillir dans son étreinte, et s'il n'avait pas forcé son réveil, nul doute qu'il ne se serait réveillé que le lendemain matin. Mais il ne pouvait pas. Une nouvelle mission néo-grindelwaldienne en perspective ? Eh non, même pas, pour une fois. Juste une soirée entre amis... Bien sûr, il aurait tout à fait pu annuler, Gwendall ne pensait pas que Killian lui en avait fait le reproche, mais s'il l'avait invité chez lui, c'était justement parce qu'il pensait que ça lui ferait tout sauf du mal. Il avait très clairement négligé sa vie sociale, ces derniers temps, oubliant ses quelques amis, et ça ne l'aidait certainement pas à remonter convenablement la pente, bien au contraire. Alors tant pis pour les quelques heures de sommeil qu'il aurait pu grapiller, ce soir, il allait se vider l'esprit. Il ne savait pas encore exactement ce qui était prévu au programme, il savait au moins qu'il avait prévu plus que nécessaire en termes de quantités d'alcool.
Gwendall eut le temps de se rhabiller, de se rafraichir et d'afficher un aspect un peu plus présentable (oublions les cernes qu'il avait sous les yeux) avant que Killian ne vienne toquer à sa porte.

-Salut. fit-il dans un sourire en lui ouvrant la porte et en l'invitant à entrer. Comment tu vas ? Première question essentielle. Je te sers un truc à boire ? Deuxième question essentielle.

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K

illian se trouvait assit dans un des plus beaux parcs de Londres depuis deux heures maintenant, en train de gratter sa guitare. Au fur et à mesure que le temps passait, une foule de gens s'amassait devant lui pour le regarder jouer. Certaines jolies jeunes femmes, plus courageuses que les autres, vinrent s'installer autour du beau gosse pour le prendre dans leurs bras, lui caresser le visage, le corps, et lui susurrer des mots doux à l'oreille. Malgré la température qui montait, Killian resta concentré sur sa guitare afin de continuer de satisfaire son ''public''. Sur les coups des 18 heures, la foule commença à se dissiper, et ce cher Deacon ramassa alors son chapeau au sol pour récolter le fruit de son dur labeur. Et cette récompense fut finalement... 15 livres Stirling... En une journée... Le musicien était un peu déçu du résultat. Néanmoins, il était certain de ne pas terminer la soirée seul. En effet, assises autour de lui se trouvaient trois sublimes jeunes femmes qui ne désespéraient pas de jouer avec la ''guitare'' de Killian.

Le soleil continuait de s'éteindre progressivement à l'horizon. Killian s'était isolé dans un coin du parc, à l'abri des regards indiscrets. Pour lui, la soirée de folie avait déjà commencé. Alors qu'une des jeunes femmes était prise des lèvres du Don Juan, une autre s'occupait de le débarrasser de sa veste en cuir noire et lui déboutonna sa chemise afin de passer sa main froide sur le corps du bel Apollon. La troisième des jolies filles qui l'accompagnait quand à elle avait déjà mit sa dignité et avait prit soin de déboutonner le pantalon de Killian avant d'effleurer de ses lèvres la proéminence qui se cachait dans son pantalon. Mais soudain, la montre de ce cher Deacon sonna que les 19 heures venaient d'être atteintes. Le musicien se redressa brusquement, faisant basculer la jeune femme qui lui encombrait les lèvres en arrière, cognant une autre qui avait commencé à lui embrasser son torse et étouffant celle qui avait commencé à s'attaquer avec sa domination.

Killian venait de se souvenir du rendez-vous avec un de ses vieux potes, Gwendall Colloway. Pour peu encore, il avait faillit oublier qu'il devait le retrouver chez lui pour boire un coup. Tout en s'excusant, mais en gardant les coordonnés des trois sublimes créatures avec qui il avait commencé la soirée, il se rhabilla et abandonna derrière la perspective d'une orgie gargantuesque. Sur les coups des 20 heures, ce cher Deacon frappa à la porte de son ami. Et ce fut un homme aux yeux cernés, masquant difficilement sa fatigue, qui vint lui ouvrir. Mais Killian ne le remarqua pas. Son esprit festif le rendait complètement aveugle quand à l'état de ses amis. Une défaut... Où une qualité si jamais vous espériez passer une soirée sans jamais penser à vos problèmes. ''Salut mec ! Bah écoutes, avant de venir te voir,, je m'apprêtais à me faire trois gonzesses... Mais des déesses je te jure. Il se pouvait même qu'elles soient sœurs. Ou peut être pas. Enfin je m'en fou. Et toi ? Comment vas tu ?'' Killian s'affalla sur une des chaises de l'appartement puis afficha son plus beau sourire à Gwendall quand ce dernier lui proposa ce qu'il voulait boire. ''Te casses pas la tête ! La même chose que toi.'' En attendant d'être servi, il promena son regard un peu partout dans la pièce, puis demanda d'une voix enjouée : ''Alors ? Qu'est-ce qu'on fait ce soir ?''

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P

as de remarques déplaisantes quant à son état de décrépitude avancée et ses airs de déterré. Parfait ! C'était sans doute pour cette raison (outre le fait qu'il n'avait pas tant d'amis que cela, en définitive) que Gwendall avait voulu voir Killian ce soir et non pas un autre de ses amis. Parce qu'il n'avait pas envie de passer sa soirée à se lamenter ou à s'appesantir, il voulait se changer les idées, rien d'autres. Il était l'ami parfait pour cela. À peine avait-il mit un pas dans son appartement que, déjà, il lui parlait de ses conquêtes d'à l'instant. Il était agréable de constater que certaines choses ne changeaient pas. Killian était toujours le même coureur de jupon, toujours ce même séducteur qui faisaient de véritables ravages auprès de la gente féminine. C'était un point de caractère de son interlocuteur que l'Auror avait toujours admiré chez lui, Gwendall aurait bien été incapable, lui, d'enchaîner ainsi les conquêtes, et par ailleurs, il n'était pas de ses individus qui ont une femme différente (voire plusieurs) dans son lit toutes les nuits, il se choisissait d'autres priorités. Avant que Sasha n'entre dans sa vie, il aurait aisément conclu, d'ailleurs, qu'il pouvait tout à fait se passer d'une femme dans sa vie (pour peu que ses besoins tout à fait naturels soient satisfaits de temps à autres). Au "comment vas-tu" de Killian, Gwendall sut à peine quoi répondre, il était évident qu'il allait mal, mais que devait-il répondre ? "Ma soeur est morte et j'ai perdu la femme de ma vie"... Au moins, ce dernier membre de phrase lui permettrait sans doute de se foutre royalement de sa gueule, mais ça n'arrangerait pas son état. Alors au final, il privilégia à toute autre réaction un simple haussement d'épaules qu'il agrémenta d'un :

-On fait aller...

Gwendall se dirigea donc en direction de son mini bar, et en sortit une bouteille d'hydromel qui avait eu le temps de prendre de l'âge (et un bon nombre de degrés d'alcool), et leur en servit deux verres bien tassés, avant de sortir toutes ses autres bouteilles. Ce soir, il ne serait pas sobre, c'était totalement exclu, et il ne manqua pas de le faire comprendre à Killian quand ce dernier lui demanda ce qu'était le programme de la soirée. À dire vrai, il ne savait pas trop... tout c qui pouvait lui servir à se sentir mieux. Même si cette entreprise semblait impossible.

-Déjà, on va vider ces bouteilles. affirma-t-il du ton résolu de celui qui semblait déjà avoir un coup dans le nez alors qu'il était encore en pleine possession de ses moyens... il était juste particulièrement désespéré. Après, on a qu'à sortir, prendre l'air... où tu veux...

À tous les coups, ça allait finir dans un bordel cette affaire. Ce qui n'était pas forcément à son goût, oublier Sasha dans les bras d'une autre femme, il avait tenté, déjà, une fois, avec Anya, et il culpabilisait encore... mais il se plierait à toute suggestion.

-Je veux juste me vider la tête.

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A

vec la meilleur des volontés, Killian n'aurait pas pu remarquer que son ami était dans une mauvaise passe. Il aurait pu être suspendu devant lui, une corde au cou, une chaise renversée en dessous de lui et la langue pendante, le musicien serait allé se servir dans ses réserves en lui demandant : ''Qu'est-ce que je te sers ?'' Bon d'accord, peut être pas. Tout cela pour dire que ce vieux pirate n'avait pas pour habitude de remonter le moral de ses amis avec de belles paroles. Ses beaux discours, il les gardait surtout pour avoir quelque chose à se mettre sur la queue. Et puis le plus important pour Killian était qu'en venant voir Gwendall, il s'amuse bordel ! Qu'il profite, tout simplement.

Alors oui, il ne remarqua pas les cernes de son ami qui n'était pas dans le meilleurs des états. Au point que quand Gwendall lui répondit très vaguement quand Killian lui demanda comment il allait, il surenchérit par un : ''C'est génial mec !'' Et au passage, il vous emmerde. Il aurait percuté, il se serait toujours dit qu'un ''On fait aller'' est toujours mieux qu'un ''Je vais me jeter sous un magicobus prochainement. Quand Deacon vit Gwendall sortir la bouteille d'hydromel, il ne put s'empêcher de contenir sa satisfaction. Il allait se bourrer la gueule ce soir ! D'autant plus que quand son ami lui proposa de vider quelques bouteilles avant d'entamer quoi que ce soit, le musicien lui répondit avec un sourire approbateur : ''Ça me va.''

Puis Gwendall lui proposa de sortir. Killian se redressa soudainement sur sa chaise, prenant une expression choquée et terriblement déçu. ''Tu es sérieux là...'' Il se leva doucement, puis avança d'un pas lent en direction de son ami. ''Tu sais que tu me déçois beaucoup... Je pensais... Je pensais qu'on allait s'asseoir tous les deux sur ton canapés... Avec des bières à la main... En allumant ce truc qu'on appelle de manière assez barbare un téléviseur pour regarder un peu de ces programmes palpitants où des gens parlent et bougent les lèvres sans qu'aucun son ne sorte de leur bouche dans un décor sinistre de noir et blanc... Où on resterait là... Vautrés... En attendant que le livreur nous apporte notre pizza...'' Il s'arrêta devant Gwendall, une mine défaite sur le visage. Puis soudainement, il lui frappa l'épaule en riant aux éclats. ''Mais non je déconne ! Bien sûr qu'on sort si tu veux !'' Il retourna s'asseoir, posant finalement sa guitare à côté de lui, puis bu une gorgée de son verre. ''D'ailleurs je te préviens. Ce soir je baise. Et toi aussi.'' Puis soudain, une idée brillante lui vint à l'esprit. Il sortit alors sa baguette magique et la fit tournoyer entre ses doigts. ''On peut même faire à domicile si tu veux... Tu te souviens des trois filles dont je t'ai parlé ?''

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K

illian ne remarquait visiblement rien quant à l'état déplorable dans lequel se trouvait son interlocuteur, aveugle à sa détresse. Gwendall aurait pu le lui reprocher, l'accuser d'être un mauvais ami, parce qu'il ne s'amusait pas à compatir à ses malheurs, à être aux petits soins et à jouer les oreilles attentives... mais il n'y songeait pas le moins du monde. Il ne l'avait pas accueilli chez lui pour rabâcher ses problèmes et être égoïstement au centre de toute son attention, pour pleurer sur son triste sort et attendre qu'on compatisse au moindre de ses problèmes. Il avait voulu le voir parce qu'il savait pertinemment que si quelqu'un pouvait lui changer les idées, lui faire penser à complètement à autre chose et ne pas lui faire passer une soirée complètement dépressive, c'était bien lui, il savait parfaitement quoi dire ou quoi faire pour lui décocher un sourire, même quand la situation était parfaitement désespérée. Là, il y arrivait déjà en quelques mots. Il n'aurait su dire si sa plaisanterie au sujet d'une soirée peinarde devant la télé (que Gwendall n'avait pas - outre le fait que c'était peu répandu dans les foyers à l'époque, même chez les moldus, on ne trouverait jamais aucun objet d'origine moldue chez lui, c'était un principe, et il tenait à ses principes plus qu'à toute autre chose, c'était à peu près tout ce qu'il lui restait pour l'heure) était vraiment amusante, en fait, peut-être pas, mais elle la fit sourire malgré tout, c'était déjà bien. Tout ce qu'il voulait, c'était se mettre une mine, sortir, et jouer aux cons... Même si la partie "choper des filles" l'intéresser moins en fait. Il avait éprouvé une telle culpabilité quand il avait couché avec la seule personne qu'il s'était autorisé à séduire après sa rupture avec Sasha, comme s'il la trompait, quelque part, il n'était pas certain de pouvoir ou savoir endormir sa mauvaise conscience, même si ce serait certainement une excellente chose. Il ne pouvait pas espérer après son ex comme après une chimère alors qu'il avait décidé la séparation, et pour d'excellentes raisons à ses yeux.

-Chaque chose en son temps. se contenta-t-il de répondre.

Il n'avait pas envie de refroidir directement son ami, mais disons que pour envisager l'une de ses filles, il n'était même pas sûr qu'avoir un coup dans le nez suffirait, ou plusieurs. Ça rendait con d'être amoureux, et abstinent, visiblement. À une époque, les virées du genre avec Killian étaient nombreuses, et il n'était vraiment pas rare qu'il reparte avec une fille à son bras, chaque fois différente, la compagnie des femmes n'était là que pour lui permettre d'assouvir ses besoins... Ah, vraiment, il aurait mieux fat de ne jamais aimer. À quoi en était-il réduit, à présent. Il but une nouvelle et longue gorgée d'alcool.

-Bon allez, raconte moi, quoi de neuf ?

Killian pouvait bien lui parler en détail de tous ses ébats avec il ne savait quelles beauté, il s'en fichait, tout ce qu'il voulait c'était aborder les sujets les plus légers possibles. Tous ceux qui pouvaient lui faire oublier Nemesis et Sasha.

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''T'

es pas drôle mec !'' avait lâché Killian avant de soupirer d'un air blasé. Attention, il n'en voulait pas à son ami de pas être chaud pour pécho dans l'immédiat. Disons qu'il avait encore cette frustration de s'être soutiré à ces sublimes muses d'Apollon. Son érection bien cachée dans son jean ne pouvait en dire le contraire. Il n'arrivait pas à se les enlever de la tête. Et pourtant, c'était avec plaisir qu'il était partit retrouver son ami pour se prendre un bon coup dans le nez. Il allait tellement boire qu'à la fin de la soirée, il compterait se taper la jambe avec un marteau pour voir si il sentirait encore la douleur. Cependant, il ne pouvait s'empêcher de taper du pied sur le sol pour faire passer son excitation. Il avait le sourire qui s'étendait jusqu'aux oreilles, le regard malicieux laissant penser que ce n'était pas forcément Gwendall qu'il voyait en face de lui, mais trois sœurs complètement dénudées en train de se faire des choses que seul le cerveau de Killian pouvait imaginer. Il n'arrivait pas à se calmer, il était surexcité. Cependant, en dehors du bruit de sa jambe tapotant le sol et son visage de prédateur en chasse du gibier, il arrivait plutôt bien à intérioriser le reste. Bon, certes, il ne restait pas grand chose quand on regardait bien.

Puis, Gwendall lui demanda des nouvelles. Killian aurait volontairement zappé cette question si elle n'avait pas été posée. Mais bon, tant que les deux hommes ne s'éternisaient pas à parler de la chatte de la mère Michelle. ''Bah écoutes, toujours sans domicile fixe. Je suis pas vraiment dans la recherche, comme tu le sais. Je dors chez les filles avec qui je passe la nuit, où alors j'utilise l'argent que j'ai gagné dans la journée pour me prendre une chambre aux Trois Balais.'' dit il en tapotant sa guitare. Il avala une gorgée de son verre, puis reprit sur un ton presque posé, comme si son excitation venait de le quitter. ''Sinon, bah je continu de jouer de mon instrument par ci par là. Avant que tu me poses la question, j'ai pas encore été contacté. Il faudrait que je croise les doigts pour que mon producteur soit une femme avec qui j'ai couché une ou deux fois pour espérer être produit sur scène et gagner un peu plus d'argent. Mais bon, je reste patient. Je sais que ça arrivera un jour où l'autre où toutes ces années de merdes seront récompensées et que putain de bordel de merde ! Gwendall ! Trois sœurs, et surement lesbiennes ! Ça aurait été mieux qu'un threesome ! Ça aurait été...'' Killian commença à compter sur ses doigts avant de proposer : ''Un quatuorsome ? Puis merde mec. Avec toi en plus, ça aurait fait un bon ménage à cinq ! Tu ne peux pas me refuser ça.'' Killian se leva et se dirigea en direction de l'unique miroir présent dans la pièce. ''Je les appelle.'' Le musicien leva son doigt en direction de son ami pour lui dire de se taire. Il murmura une incantation, puis une brume s'éleva dans le miroir pour laisser ensuite apparaître un salon à l'aspect modeste et bien entretenu. ''Hum... Il y a quelqu'un ?'' Quelques secondes plus tard, une jeune femme rentra dans la pièce puis, à la fois surprise et contente de voir qui s'addressait à elle, s'approcha de son miroir. '' Euh... Gwenn ? Alice ! Pardon, Alice ! Excuses moi, j'ai confondu avec une de tes sœurs ! Aucune de tes sœurs ne s'appellent comme ça... Bref ! Tu te souviens de moi, c'est Killian !'' dit-il avec son plus grand sourire charmeur et surtout hypocrite. ''Dis, je sais que ce n'était pas très correct de me sauver comme ça tout à l'heure. Mais du coup, vous avez quelque chose de prévu ce soir ? Non ? Ça vous dirait qu'on reprenne ce qu'on avait commencé ? Génial ! J'ai un ami qui sera là aussi. De quoi ? Vous voulez le voir ? Euh... Attendez.'' Killian fit signe à Gwendall de sourire et d'ajuster ses vêtements afin de faire la meilleure impression. Il inclina ensuite le miroir dans la direction de son ami. Trois secondes après, le cri de trois femmes en train d'avoir un orgasme en même temps jaillit du miroir, se faisant même entendre dans la pièce. A peu de choses prêt, tout le verre de la pièce aurait pu être brisé. ''Putain, je crois que leurs ovules ont explosé'' murmura-t-il à Gwendall en se massant douloureusement l'oreille qui avait tout prit. ''Merde mec... Y en a une qui a mouillé sa culotte en te voyant !'' Il reporta son attention sur les trois sœurs. ''C'est bon ? On se retrouve dans une heure ? Oui chez mon pote. Ça devrait pas poser de problèmes. Oui, le temps que votre sœur se change et vous nous retrouvez. Parfait ! L'adresse ? Euh... Deux secondes.'' Il tourna la tête en direction de Gwendall puis lui demanda : ''C'est quoi l'adresse de chez toi ?''

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B

on, Killian était vraiment un très bon ami, le genre qui vous permet sans mal d’oublier vos ennuis, et surtout, qui sait être là pour vous, même sans forcément se rendre compte que vous avez besoin de compagnie, mais là, il en faisait vraiment trop… au point que Gwendall commençait à profondément regretter d’avoir demandé à le voir lui plutôt qu’un autre de ses amis, peut-être plus pondéré (enfin, pour le peu d’amis qu’il possédait…), quoi qu’il n’aurait pas forcément gagné au change. Si c’était pour s’entendre dire que ça passerait, que le temps guérit les blessures et pour le forcer à parler de ce que représentait pour lui la mort de sa soeur, il préférait encore son ami nymphomane… Ou rester tout seul. Oui, il ne savait pas trop. Bon, d’accord, Gwendall n’avait pas eu l’intention qu’ils passent la soirée à parler avec ennui de leurs vies respectives, de toute façon, Killian avait très rapidement ejecté le sujet, lui présentant rapidement sa situation actuelle (toujours la même, en gros), et éludant d’avance toutes les questions qu’il aurait voulu lui poser, donc… ils auraient vite fait le tour… Et comme l’Auror n’avait pas spécialement envie de parler de lui, de toute manière, mais là, quand même, ça dégénérait complètement ! Ok, ces filles, là, dans le miroir, étaient mignonnes, il n’avait aucun intérêt à prétendre le contraire. Mais est-ce qu’il avait vraiment envie que son appartement se change en baisodrome pour la soirée, pas forcément. Franchement, se mettre la tête à l’envers, vider tout son bar en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, et se lancer dans du moins que licite, pourquoi pas, mais ces filles, là… bah, Killian allait à tous les coups lui dire qu’il était un putain de rabat-joie, mais il n’en voulait vraiment pas. Sérieusement, il avait la trentaine bien tassée, il avait passé l’âge de ce genre de conneries… Si vraiment, il y avait un âge pour ça. Peut-être, il y a quelques mois, se serait-il laissé tenter, en se disant que ces filles pourraient lui faire oublier Sasha quelques instants. Mais si l’experte Anya Armyanski n’y était pas parvenue, pourquoi ces filles y arriveraient-elles ?

-Hors de question que je leur laisse mon adresse. Ça va, il était désespéré mais pas au point de ne plus être complètement déraisonnable. De toute façon, franchement, la perspective de voir son ami à poil en train de s’adonner à l’une de ces activités dont il lui avait tant de fois fait le récit, très peu pour lui, vraiment. Qu’il aille faire ses trucs ailleurs, au pire. Il allait passer pour le lourd de service, mais tant pis, à ce stade. Je suis même pas sûr que ces filles soient majeures.

Même si c’est pas forcément ce qui le dérangeait le plus. C’était plutôt l’ensemble qui dépassait clairement son seuil de tolérance.

-Si tu préfères passer la soirée avec ces filles, vas-y. Je reste là.

Oui oui, il cassait l’ambiance. Rien à foutre. Il connaissait très bien son ami, il n’allait pas lui en vouloir pour ça. Il n’avait juste aucune envie de prétendre s’enthousiasmer de la situation alors que ce n’était pas du tout le cas.

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