En ce moment, il semblait que les choses soient compliquées pour beaucoup de monde. Une période difficile à passer pour tout le monde. Une guerre s'était terminé, mais les choses semblaient très loin d'être finies pour le monde sorcier. Miranda s'en rendait bien compte. Elle y avait été. Elle avait combattu elle aussi, elle avait vu la guerre, et elle ne s'en était pas remise... elle détestait savoir et voir que tout recommençait. Elle voyait les choses bouger, elle voyait à quel point les choses revenaient. Tout ce pour quoi elle s'était bougé, ce pour quoi son mari n'était plus là, tout cela semblait n'avoir servit à rien. Tout recommençait, une boucle infernale. Mais cette fois elle ne bougerait plus. Cette fois il n'était pas question de partir et de tout laisser derrière elle. Miranda ne pouvait pas prendre le risque de laisser sa fille toute seule. Elle n'avait déjà plus de père. Elle ne pouvait pas se permettre de la laisser orpheline pour cette guerre. Elle aiderait tant qu'elle le pouvait, mais le terrain, c'était fini. Pas pour elle.

Miranda y pensait en ce moment. Bien obligée. Elle côtoyait encore certains de ses anciens camarades de combat. Forcément, elle voyait les choses bouger. Même si ils ne lui disaient encore rien, elle n'était pas aveugle. Mais bon, pour le moment elle préférait rester dans son coin. Si jamais ils devaient revenir vers elle, ils le feraient. Ce qui n'arriverait pas forcément. Après tout, elle avait laissé tomber. Elle les avait laissé tomber eux. Mais pour Mira, cela avait été pour la meilleure raison du monde. Elle avait eu Naomi. Sa petite fille était arrivée et après la mort de son père, voir cette petit fille arriver l'avait décidé définitivement.

Ce jour-là elle était restée à la boutique avec sa fille. Une journée tranquille. Il faisait froid, les gens ne sortaient pas trop. En ce moment, ses meilleures ventes étaient sur les gâteaux à la crème. Par temps froid c'était souvent ses préparations les plus riches qui partaient le mieux. Alors elle avait voulut refaire des choux à la crème et sa petite princesse avait tenu à l'accompagner. Elle avait ses raisons la coquine. Elle adorait lécher le grand plat une fois la crème dans la poche à douilles. Miranda avait donc laissé sa fille avec son bol une fois la crème mise dans les choux alors qu'elle avait entendu la clochette de la porte. Le temps de se rincer les mains et on l'appelait.

-Excusez-moi, y a-t-il quelqu'un ?

Oui, oui, elle était là, elle arrivait. Miranda sortit pour arriver derrière son comptoir, le sourire sur son visage, n'ayant encore aucune idée de qui elle avait en face d'elle. Et pourtant...

-Pardonnez-moi, j'étais dans mes préparations. Qu'est-ce qui vous plairait aujourd'hui?

Naomi entra ensuite rapidement pour prévenir sa mère qu'elle avait fini. Mira lui nettoya rapidement ses petites moustaches de crème avant qu'elle n'aille s'asseoir dans la boutique sans oublier de saluer l'homme qui était entré. Miranda lui accorda donc de nouveau toute son attention.

Miranda avait gardé le contact avec certaines personnes de Poudlard. Mais elle en avait perdu beaucoup d'autres de vue, tout simplement. Pas forcément volontairement. Par une sorte de négligence certainement. Après tout, il y avait des personnes adorables et très sympathiques que Miranda ne voyait plus depuis. Et elle en regrettait certaines. Même si il y e a effectivement d'autres auxquelles elle ne pensait plus. Mais cela restait triste. Parfois elle en prenait une et imaginait ce que cette personne était devenue. Tout dans l'imaginaire, rien qu'elle pourrait vérifier finalement, des intuitions. Ou simplement des rêves. En ce qui la concernait, elle y était un peu arrivé, à ses objectifs d’adolescente. Elle avait été Auror. Avec une place importante en plus, quand elle avait rejoint les Wardens. Elle avait aussi eu un beau mariage, un mari adorable, et sa petite famille aussi. Miranda avait de quoi être heureuse. Sauf qu'elle avait aussi connu de petits inconvénients. Enfin, petits, façon de parler. Elle n'était plus ni Auror ni Warden, elle était veuve, et elle n'avait plus que Naomi pour se rassurer. On faisait mieux quand même. Mais bon, disons au moins qu'elle était bien partie et que les choses avaient dérapé par accident. Si elle devait aujourd'hui se retrouver devant ses camarades qu'elle avait perdu de vue, elle estimait qu'elle n'aurait pas de quoi rougir.

Pour le moment elle se retrouvait devant un client qu'elle n'avait encore jamais vu. Un jeune homme visiblement tout à fait charmant. Naomi était venu les voir avant qu'il ne passe sa commande alors Mira s'en était occupé tout de même. Elle ne pouvait pas ignorer sa fille, même avec un client, cela ne prenait que quelques secondes. Et puis elle était revenue à son client. Elle n'avait vu aucune de ses réactions. C'était peut-être mieux en fait...

-Un muffin au chocolat s'il vous plait.

Allez, et un muffin alors. En plus cela tombait bien, elle en avait fait peu de temps avant qu'il entre dans sa boutique. C'était se la chance certainement, tout simplement. Ou alors il avait vu la petite vapeur qui s’échappait encore des gâteaux et cela lui avait donné envie. Ou alors c'était l'odeur. Même si l'odeur de la pâtisserie se répandait facilement. Bref, elle trouvait que c'était un choix judicieux de sa part.

-C'est parti pour un muffin au chocolat. Ils sont encore chauds...

Miranda Parti donc en quête du muffin en chocolat quand son client partit s'asseoir. Elle ne fit pas attention au jeune homme qui la regardait quand même. Si seulement elle savait. Depuis qu'elle n'avait pas vu Emrys, ils avaient presque inversé les rôles. Avant c'était lui le gringalet. Maintenant c'était clairement elle. Cela lui aurait fait drôle de savoir. Miranda revint vers lui avec son gâteau et le sourire. Miranda ne s'arrêta pas pour autant et alla prendre des feuilles et un pot à crayons pour Naomi.

-Je ne connaissais pas cet endroit. J'ai du passer un millier de fois devant sans jamais penser à m'arrêter. Quel idiot

Mira se tourna vers lui presque en riant aussi. Au moins il avait le sens de l'humour aussi celui-là. C'était quand même plus sympa. La jeune femme n'avait rien contre le fait de sympathiser avec ses clients. Mais il y en avait des plus avenants que d'autres. Et celui-là avait l'air bien.

-Ah alors il faut revenir souvent pour compenser...

Elle plaisantait bien sûr. Mais elle ne lui interdisait pas de revenir si il en avait envie...