Il y a plusieurs héritages familiaux qui se perpétuent de générations en générations. La fortune, bien sûr, le nom, les titres de noblesses, la réputation et également, dans mon cas, l’aptitude et les connaissances en magie noire. Mon grand-père fut le premier à s’y intéresser réellement, devenant un Maître en la matière, suivit par ses enfants, puis par les enfants de ses enfants. Seulement 3 générations, ce n’est rien me direz-vous, mais pour ce genre de chose, c’est déjà tout. Quand j’écoute les miens en parler, on pourrait croire que nous sommes des Mages œuvrant dans la magie noire de parents à enfants depuis bien plus de temps que cela. C’est une fierté familiale, une tradition à laquelle tout le monde se plie volontiers.

Tout le monde sauf moi.

Personne ne m’a forcé certes, pas dans le sens menaçant du terme du moins, mais quand on vient d’une riche famille bourgeoise et adeptes de cette magie, c’est un accord tacite qui s’installe dès le jour de notre naissance. Mage noir tu né, Mage noir tu es, Mage noir tu meurs.

Je suis le petit dernier d’une famille de 2 fils, né dans l’illustre clan Rookwood et élevé dès mon premier cri dans les préceptes des sangs-pur, afin de faire de moi un parfait Sorcier au sang non souillé, comme pour mon frère. J’ai eu une enfance dorée. J’ai été élevé par une nurse aussi chaleureuse que l’iceberg ayant coulé le Titanic entouré de parents sans cesse aux abonnés absents et donc d’un fantastique grand frère, Loriel, entraînant sa magie sur moi le tout dans l’immense manoir familial.

A 11 ans, comme tout enfant sorcier, je parti rejoindre mon aîné à Poudlard.

Là-bas, ce fut sans surprises que je fus envoyé chez les Serpentards. A cette époque, je ne connaissais du monde magique que ce qu’on avait bien voulu m’en dire et comme la plus grande partie de mes amis de l’époque, je prônais la suprématie des sorciers. Mais 7 ans dans une école avec des élèves issus de tous les milieux, cela peut vous ouvrir les yeux. En partie du moins.  Je découvris que les sorciers même de sang mêlé ou sang-de-bourbe pouvaient être de puissants sorciers, qu’ils n’étaient pas forcément tous dégénéré au point de mettre en péril le monde magique et, peu à peu, même si je les fréquentait le moins possible, ma haine envers eux se changea en simple désintérêt.

La vie était belle et simple, j’étais bon élève, m’illustrant particulièrement en Histoire de la Magie, j’avais des amis, des petites-amies et, durant 7 ans, j’oubliais que le futur me destinait à devenir un héritier du clan Rookwood et de sa magie sombre.

Mais la réalité me rattrapa dès que j’eu terminé mes études. Mon frère avait déjà rejoint les rangs de celui que tout les hommes de ma famille semblait avoir décidé de suivre, Grindelwald. Evidemment, tout le monde attendait de moi que je le fasse également. Mais l’idée m’enthousiasmait moins que mes aînés. Je n’avais rien contre les sorciers qui n’étaient pas de sang-pur, pour moi ils pouvaient continuer de vivre parmi nous l’idée ne me dérangeais pas. Quant aux moldus, je reconnaissais qu’effectivement, le monde se porterait certainement mieux s’il était dirigé au moins en grande partie par les sorciers, les moldus semblant décidé à foncer la tête droit dans le mur, s’évertuant à détruire cette planète… et nous avec ! Mais refuser de suivre les hommes de ma famille équivalait à me faire rejeté par les miens et j’aimais ma famille, sincèrement. C’est pourquoi je pris sur moi et serrais les dents le jour où je rejoignis le groupe.

Par chance, désireux de continuer mes études, je n’eu pas besoin d’être le plus actifs d’entre eux, tout le monde comprenant que je privilégie mes études universitaires destinées à m’emmener travailler à Poudlard et mon père se gorgeait déjà à l’idée d’avoir un fils intégrant cette grande institution.

Je fus rattrapé par mon devoir lors d’une attaque à laquelle je ne pu hélas pas me dérober. J’avais essayé de trouver une excuse pour ne pas y participer mais en vain. Ce fut mon premier vrai combat et encore maintenant, il m’arrive de me réveiller au milieu de la nuit en ayant l’impression d’entre le bruit des explosions, de la douleur causée par un sort me labourant le dos et des hurlements. De certains hurlements en particulier, ceux de mes  deux victimes. Je n’avais jamais voulu devenir un meurtrier et pourtant, j’en suis devenu un et la culpabilité ne cesse de grandir en moi depuis.

Après cela, profitant des vacances scolaires prolongées estivales, je saisis l’opportunité de partir 2 mois en France, désireux de quitter un temps l’Angleterre. Dès le soir de mon arrivée, j’ai rencontré Gabrielle, une magnifique jeune femme travaillant dans un pub que, dès ce jour-là, je mis un point d’honneur à fréquenter tout les jours uniquement pour la voir, totalement tombé sous son charme. Très vite, je fus certain qu’elle était celle avec qui je devais absolument faire ma vie malgré nos grandes différences. Elle était le jour et j’étais la nuit, un ange et un démon. A la fin de l’été, je parti en lui promettant de revenir à l’automne, ce que je fis.

Même si la révélation de ma véritable nature fut très difficile, Gabrielle fini par l’accepter et quand je suis retourné une troisième fois en France aux vacances de Noël, ce fut accompagné de ma fiancée que je rentrais en Angleterre.

Déchiré entre les liens, ma famille, et ma culpabilité dont je ne peux parler à personne hormis à Gabrielle, j’essaie de donner le change. Professeur assidue et sympathique le jour, néo-grindelwaldien et assassin la nuit, j’ai la boule au ventre à l’idée de trahir les miens tout en craignant les événements à venir et auxquels je devrais certainement prendre part.

Je ne veux pas être un monstre…

Je ne veux pas être un traire…