S

eul dans la foule. Finalement, James n'était pas certain d'avoir bien fait de venir. La soirée ne lui apportait pas grand chose de plus que ce qu'il aurait pu vivre cette nuit s'il s'était contenté d'ouvrir une bouteille de vin dans son appartement. Ceci dit, dans son appartement, il y avait son épouse, qui, elle, devait bien être contente de son tête à tête avec cette même bouteille, si du moins, elle n'avait pas délaissé le domicile des Hopkirk pour la nuit, comme il lui arrivait souvent de le faire ces derniers temps, sans même que James songe à le lui reprocher, même si c'était peut-être pour elle le but de la manoeuvre. Au final, il n'avait parlé à personne, et s'était montré le moins amène. Personne n'avait non plus songé à leur adresser la parole, mais c'était très clairement compréhensible. Il ne se montrait pas du tout amène, demeurant attablé au buffet, jetant son regard à droite et à gauche sans bouger de sa place, enchaînant plus de flutes de champagne que ce que son organisme (pas forcément très habitué) était capable d'en supporter. Au final, il avait même songé à s'en aller. Partir plus tôt. Mais il aurait tout de même été ridicule de se rendre à une fête de nouvelle année, et de partir avant que les douze coups de minuit aient sonné. Il allait attendre le feu d'artifice. Pire idée de l'univers.

Car si, lorsque les premières étincelles jaillirent dans le ciel, il y en eut pour se réjouir et pousser des exclamations ravies, celles-ci se muèrent rapidement en cris d'angoisse. Quelque chose d'anormal se passait. Bientôt, les sortilèges jaillirent de toute part, Une vingtaine d'hommes, tous vêtus de capuches, semaient la terreur tuant sans vergogne, avec un zèle et une rapidité qui prit au dépourvu les plus malheureux. D'instinct, James sortit sa baguette de la poche de son menteau. Malheureusement, il avait tout oublié de la notion même de sortilège d'attaque ou de défense au sortir de Poudlard... Comme tout bon planqué qui se respecte, il courut vers la planque la plus proche (une table qui venait d'être renversée), entraînant d'instinct par le poignet la personne la plus proche. Ce ne fut qu'une fois à cet abri provisoire qu'il prêta plus d'attention à la personne que son instinct de protection l'avait poussé à entraîner avec lui. Une jeune fille à la longue chevelure noire, encore jeune, sans doute encore élève à Poudlard.

-Est-ce que tout va bien, mademoiselle ?

Bien sûr, il savait que dans ce genre de circonstances, cette question était un peu superflu. L'agitation et le chaos régnaient en ces lieux, heureusement en partie maitrisés par les Aurors en présence. Plusieurs corps tombaient l'un après l'autre sous leurs yeux. Et bientôt, cette silhouette encapuchonnée, qui se dirigeait droit vers eux, baguette levée. James, tremblant, tentait de faire face, mais contre l'un de ces hommes, ses chances étaient très minces, il en avait bien conscience.

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L

a période de fin d'année était, et de loin, celle que Cenlyn préférait à toutes les autres. Durant ce moment de grâce où les paysages de Grande-Bretagne se saupoudraient de neige, tout semblait soudainement possible, plus joyeux, plus festif. Et pour cause, il y avait tant à aimer dans ce mois de décembre. Les retrouvailles en famille (même si celle des Potter était plutôt réduite), les dîners copieux, les cadeaux, évidemment ! Les vacances… Oui, la jaune et noir parvenait à apprécier les fêtes de fin d’année avec tout cet enthousiasme que le temps faisait oublier aux plus désillusionnés, et elle était contente de pouvoir poursuivre les festivités ce soir à Pré-au-lard. Ce village la fascinait. Peut-être (certainement, même), parce qu’on lui en interdisait l’accès en dehors des vacances, tant qu’elle n’aurait pas treize ans. Quelle frustration ! Là, elle pouvait profiter aussi bien du décor que de l’ambiance, ambiance festive et bon-enfant, seulement gâchée par la tenue qu’elle était contrainte de porter et que, par Merlin, notre garçon manqué aurait troqué sans mal contre n’importe quelle tenue un tant soit peu plus décontractée, et moins élégante. La soirée se déroula pour le mieux dans un premier temps. Cenlyn se réjouissait de retrouver certains de ses « camarades », parmi les enfants des frères d’armes de Purdey, elle aimait tout autant écouter d’une oreille distraite les conversations des adultes, surtout quand elles concernaient leurs activités d’Auror. Elle trouvait ce métier fascinant. Et elle se plaisait à voir sa mère encore considérée comme la cheftaine, même si elle avait abandonné son emploi. Ça donnait à Cenlyn un sentiment injustifié d’importance, qui n’atteignait néanmoins et heureusement jamais le stade de la vantardise. Ce n’était pas la nature de la demoiselle, et pour se vanter un tant soit peu, il aurait fallu, déjà, qu’elle sache ne pas se rendre ridicule, elle qui faisait de la simple action de boire une bièraubeurre une activité honteusement périlleuse. Elle-même ne fut pas certaine de qui d’elle ou de sa choppe désormais vide avait remporté la victoire. L’essentiel étant qu’elle l’avait fini, juste à temps pour se défouler un peu avec ses camarades avant de rejoindre sagement les bras de sa mère à l’aide du grand décompte.


La jaune et noir l’aimait, d’ailleurs, ce décompte, elle aimait la fébrilité globale, presque palpable qui s’échappait dans les airs les dix dernières secondes avant la nouvelle année. On avait toujours l’impression que celle-ci changerait tout, la face du monde ! On prenait des résolutions, on y croyait. A la fin du décompte se succédaient accolades et embrassades, un moment de paix et de possible. D’habitude, du moins, les choses se déroulaient ainsi.


Cette fois, il n’y eut le temps pour aucune accolade, aucune embrassade d’aucune sorte. Le ciel déployait ses fragments de lumière et ses éclats de feu, mais personne ne pouvait s’en réjouir. Car au-delà du tonnerre des feux d’artifice, il y eut le hurlement, suivi lui-même d’un autre. Puis cette effrayante agitation. Des hommes vêtus de capuches noirs, dont on ne pouvait discerner les visages, et déjà, les premières victimes qui tombaient au sol. Cenlyn sentit un frisson parcourir tout son être. Cette personne, à quelques mètres, qu’un éclair vert avait immédiatement propulsé à même le sol, et qui manifestement ne respirait plus. Elle était morte. N’est-ce pas qu’elle était morte ? La réaction de sa mère ne fit que la conforter dans ce qu’elle pensait. Comme d’habitude, elle se montrait forte, fière, inébranlable, quand la jaune et noir, elle, tremblait comme une feuille. Et ça ne s’arrangea pas quand elle proposa qu’on les escorte jusqu’à Poudlard pendant qu’elle resterait dans la bataille. C’était peut-être son devoir, certes. Mais Cenlyn n’avait plus envie de connaître ce sentiment déjà trop familier. Cette peur de la perdre à chaque nouvelle mission.


-J’ai peur, maman ! Je veux pas te laisser.


Et ça oui, elle avait peur, mais elle ne la dissuaderait pas. Elle tenta de réprimer ses tremblements, de se montrer aussi forte que sa mère, mais si elle n’était pas la première des froussardes, elle n’en était pas moins une gamine voyant se déployer les forces obscures, au-delà de ce qu’elle était capable de tolérer. Elle n’avait plus que la promesse de sa mère et l’obligation d’y croire, et la main de son frère qu’elle tenait fermement contre la sienne afin de se donner plus de courage alors qu’ils s’en allaient en même temps que les autres. Elle ne parvenait pas à se sentir en sécurité, et il était aisé de savoir pourquoi. Le frère et la soeur n'étaient pas encore au bout de leurs tourments.

 

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L

e jeu était serré, Gwendall en avait bien conscience. Jamais l'enjeu n'avait été si grand, ni les deux facettes de sa personne, à ses yeux essentielles pour faire de lui un être entier et (à chacun sa vision des choses, n'est-ce pas ?) équilibré, si promptes à se côtoyer. À voler si près des flammes, ses ailes pourraient bien brûler ce soir... Mais son égo, qui n'avait jamais su être autre que démesuré lui affirmait qu'il s'en sortirait, et avec les honneurs, qui plus est. Oui, en se montrant en civil l'instant d'avant, il avait mis à mal sa couverture, car l'on reprocherait forcément à Gwendall d'avoir fui les rangs s'il n'agissait pas comme l'Auror qu'il était. Mais cela faisait partie du plan, autant que tout le reste. S'il était encore une nouvelle recrue parmi les néo-grindelwaldiens, Borodine avait tout de même rapidement compris l'intérêt que pouvait représenter un représentant officiel de la justice magique de leur côté. Il pouvait couvrir leurs méfaits, protéger quelques criminels... et faire tomber certaines têtes si besoin était. Ce serait le cas ce soir. Si un masque recouvrait son visage, et une longue cape noire le dissimulait dans son entier, il reparaîtrait plus tard en habit blanc de justicier et saurait arrêter quelques mages noirs, soigneusement sélectionnés par Borodine, et qui l'avaient déçu d'une manière ou d'une autre.

Voilà donc quel était son rôle : jongler entre deux personnalités, entre deux devoirs en inadéquation totale, mais qu'il éprouvait et chérissait l'un et l'autre comme tel, avec une ferveur que l'on pouvait difficilement soupçonner de la part de quelqu'un d'à ce point double et intéressé. Il était l'un et l'autre : noir-blanc, ombre-lumière, mais les ténèbres semblaient tout de même avoir pris le dessus sur tout le reste. Oui, il redeviendrait Gwendall Colloway, l'Auror consciencieux, mais pas maintenant, pas encore. Pour l'heure, il se laissait envahir par cet irrepressible sentiment d'excitation mêlé d'enthousiasme. Cruauté presque animale en éveil, il voulait fondre sur chacune de ses proix, et ne pas leur laisser le moindre répit, au nom d'une grande idée peut-être, mais d'une furieuse envie d'administrer la souffrance plus encore. La combinaison des deux lui procurait un sentiment d'invincibilité tout trompeur, bien sûr, mais bien présent tout de même. Et avant que de se concentrer sur ceux dont l'arrestation devrait le faire passer pour le plus admirable des justiciers, il coptait bien profiter de l'anonymat que lui conférait sa tenue du moment. Et il savait parfaitement à qui il souhaitait s'en prendre en premier.

-Sois prudente. avait-il dit à Sasha en pressant sa main contre la sienne, d'un ton rassurant et assuré.

Ils ne pouvaient pas intégralement mener ce combat ensemble à son grand regret, d'ailleurs, lui qui aurait tout donné pour la protéger et s'assurer qu'il ne lui arrive rien (quand bien même cela pouvait paraître singulier de la part d'une personne qui avait tout de même enrôlé la demoiselle en premier lieu dans cette organisation criminelle, et sans l'ombre d'un regret.

Lâchant la main de sa belle, Gwendall s'avança donc dans la cohue, distribuant des sortilèges cuisants au hasatd des rencontres fortuites. Il avait, à vrai dire, un objectif précis. Si cette soirée devait être marquée par le décès d'un sorcier notable, il escomptait bien qu'il s'agisse de celui de Christopher McDowell. Au nom, bien sûr, de tout ce qui les opposait, et de la défiance maladive de son supérieur à son égard, qui l'avait conduit à aller jusqu'à insidieusement aller trouver Sasha et à l'interroger sur son lieu de travail. Oh que oui, Gwendall était bien décidé à lui régler son compte. S'il n'était certainement pas la cible la plus facile ou évidente qu'on puisse concevoir, il était clairement la plus satisfaisante pour le neo-grindelwaldien. Dès qu'il fut à portée de baguette, il lui lança le sortilège le plus horrible à son répertoire. Aucune intention de le ménager.

-Endoloris.

Encore fallait-il, à présent, que le maléfice atteigne sa cible.

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L'

atmosphère était plutôt bon enfant, de ces ambiances joyeuses qui ne peuvent convenir qu'aux esprits étriqués qui se satisfont d'un rien et qui devaient payer, d'une manière ou d'une autre, le prix d'une naïveté à peine concevable. Ils pouvaient bien rire, s'amuser, plaisanter, viendrait forcément l'uinstant de la désillusion, qui serait bien sûr à la hauteur de leurs improbables expectations. Tom le savait mieux que quiconque, par l'intermédiaire de Sasha, il avait tout su de ce qui se trâmait, et lançant quelques regards à la dérobée au couple qu'elle formait avec Gwendall Colloway. L'heure était proche et, pour une fois, Tom, qui semblait ne jamais pouvoir l'être, se montrerait ce qu'il y a de plus impartial. La raison en était simple. Il n'avait aucun intérêt ) se choisir un camp, il disposait dors et déjà du sien, et tous les autres n'avaient d'intérêt pour lui que parce qu'ils étaient susceptibles de lui faire de l'ombrage ou de mettre à mal ses projets. Oui, il serait d'une neutralité exemplaire. Mais en son esprt seulement. L'Héritier avait une place à tenir, un rôle à jouer, lui qui pour l'heure était en constante représentation. Il ne pouvait pas se permettre de demeurer simple témoin, cela éveillerait plus de soupçons que ce ne serait susceptible d'en taire. Alors soit, il appartiendrait (en apparence, cela va de soi), au camp des "gentils". À l'heure où les regard étaient rivés vers le ciel, en attente du fameux feu d'artifice qui devait cloturer cette année et célébrer brillamment (autant que bruyamment) la nouvelle, Tom, lui, attendait tout autre chose, les mains glissées dans ses poches, il y tenait fermement sa baguette, prêt, bien sûr, à intervenir. Il savait qu'il ne devrait pas se montrer trop brusque, trop vif, s'il voulait donner l'impression de ne s'attendre à rien, sans pour autant vouloir condamner une vie qu'il voulait connaître éternelle par simple excès de zèle et manque de réflexe.

Et donc, l'inattendu, qui ne l'avait en fait pas été pour quelques privilégiés, eut lieu. Il ne fallut pas longtemps pour que les acclamations ravies et enchantées laissent place à d'ignobles cris de terreur, à des exclamations horrifiées. Comme une traînée de poudre, la peur avait fait son chemin, et se répandait désormais avec une surprenante rapidité. L'effroi et la panique ne mirent effectivement guère longtemps à régner en maîtres en ces lieux. Elle semblait prendre possession de tous les êtres comme du décor alors que, tout de ténèbres vêtus, les néo-grindelwaldiens partaient à l'attaque. La baguette du préfet en chef des verts et argent fendit l'air. Il n'était plus temps désormais de tergiverser, il fallait se tenir prêt, comme le faisaient les sorciers les plus courageux, qui en lieu et place de s'affoler en tous sens préféraient prendre l'hypogriffe par les plumes et agir. La plupart d'entre eux étaient des Aurors, d'anciens Warden, même, de quoi, très clairement, équilibrer les forces. Il serait perçu comme une cible facile, à demeurer ainsi sur le champ de bataille, mais il n'avait pas la moindre intention de fuir les lieux comme beaucoup étaient en train de le faire (ou cherchaient à le faire, plutôt), il ne s'était pas joint à la fête pour danser le quadrille, après tout. Un premier sortilège, signalé par un éclair de lumière rouge, le frôla de très prêt, aussitôt, l'Héritier riposta. Avait-il touché sa cible ? Pas sûr...

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L

es choses se passèrent vite, tellement vite que Cenlyn n'eut pas le temps de songer à même éprouver ne serait-ce qu'un soupçon de soulagement. Elle et son frère, dont elle tenait la main comme si sa vie en dépendait (très certainement parce que c'était le cas, en vérité), avaient à peine eu le temps de faire quelques pas avant de subir l'assaut d'un nouvel agresseur. Et quel agresseur ! C'est des yeux exorbités et horrifiés qui se posèrent sur cette tête qu'elle vit rouler à quelques centimètre de ses pieds, dans un ignoble flot de sang. L'homme qui devait les mener à l'abri avait payé de sa vie cet acte héroïque.

-Maman ! eut le réflexe de crier la jaune et noir, alors qu'on l'arrachait de force à Rhian et la soulevait par la gorge.

Elle agita les jambes en tout sens, se débattant comme elle le pouvait, mais cela revenait à donner autant de coups de pieds dans le vide, de même que les coups de griffes qu'elle donnait au hasard dans l'espoir d'un résultat n'étaient guère plus efficaces.

-Lâchez-moi ! cria-t-elle, la voix étouffée par cette pression exercée sur sa gorge, s'agitant de moins en moins vigoureusement alors qu'elle perdait en force.

Elle était terrorisée comme jamais. Du haut de ses onze ans, si elle avait déjà connu la mort, elle n'était pas venue frapper directement chez elle. Là, elle se sentait clairement menacée. Alors qu'un frisson gigantesque parcourait toute son échine, et que les larmes embuaient son regard, donnant à la scène à laquelle elle assistait des contours de plus en plus flous. Le frisson, ce froid gigantesque se transforma en bain glacé d'angoisse quand du bout de son ongle, son agresseur vint entailler la peau de son cou avant que de venir le lécher là où le sang avait coulé. Si elle n'était pas à ce point terrorisée, blanche de panique, elle aurait trouvé prétexte à être dégoûtée... mais seule, en vérité, dominait la peur. Elle dévorait, consumait tout... Au point que la jaune et noir perdait presque conscience de ce qui était en train de passer. Ne reconnaissant plus que des ombres à travers le voile de larme de ses yeux, elle choisit de fermer les yeux. Quelle que soit la suite des opérations, elle ne voulait pas le voir. Si elle devait mourir, alors elle préférait accueillir déjà le noir avant le noir. Et si c'était sa mère qui devait en arriver à l'extrême de se sacrifier pour elle, s'il devait lui arriver quelque chose, à elle ou encore à Rhian, elle préférait encore se préserver du spectacle, et fermer les yeux.

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A

lors que les sortilèges étaient lancés à la hâte, pour la plupart, sans adresse particulière, et témoins seulement d'une volonté de la part de chacun de faire le plus de dégâts et de victimes possibles, la personne qui avait décidée de s'en prendre à lui y mettait un acharnement bien singulier. Fallait-il y entrevoir le signe de quelque chose d'autre ? Pas forcément. En ripostant, l'Héritier était parvenu à toucher son adversaire, il ne lui avait infligé qu'une blessure très superficielle, mais cela pouvait suffir à quelques egos un peu trop dimensionnés (comme pouvait l'être le sien par ailleurs) pour choisir de ne se concentrer que sur une cible et sur une seul. Sous le parfait costume de neo-grindelwaldien qu'elle arborait, Tom ne pouvait pas reconnaître les traits de Sasha, et ne pouvait par conséquent pas comprendre quelles raisons pourraient pousser son adversaire à ce qui se révèlerait être de l'acharnement véritable. Car oui, la jeune femme avait toutes les raisons du monde de vouloir sa perte, et le jeune homme devait se préparer à se défendre et attaquer en conséquence. Il était venu en simple spectateur, il avait voulu voir les neo grindelwaldiens à l'oeuvre, mais il semblait qu'il lui fallait à présent être acteur également. Il ne savait pas encore transplaner, et il n'était de toute façon pas d'un naturel à prendre la fuite. Ce qu'on avait l'audace de lui faire subir, il se plaisait à le lui rendre au centuple.

Bientôt, les sortilèges fusèrent, de plus en plus nombreux, de plus en plus violents. Si Tom se targuait d'être un sorcier d'excellence, il était bien contraint de constater que la personne contre laquelle il se battait était extrêmement efficace elle aussi. Pour preuve, il ne se tirerait visiblement pas complètement indemne de ce combat. L'un des sortilèges avaient frôlé sa jambe et lui avait profondément tranché les chairs. Un autre l'avait suffisamment déstabilisé pour lui faire perdre sa garde. Il savait quels sortilèges il se serait plu à utiliser, mais pour le moment, il en était dans l'incapacité. Dans l'incapacité, puisque lui, ne se dissimulait pas sous un masque. Ce n'était pas Lord Voldemort qui combattait, et bel et bien Tom Jedusor. Pour cette raison, il était contraint et forcé de s'en tenir à des sortilèges moins agressifs que ceux qui lui venaient à l'esprit. Il ne pouvait se permettre de lancer l'un de ces impardonnables qu'il maîtrisait pourtant, pas tant qu'il serait à la vue de tous les autres. C'est pour cela d'ailleurs que, au fil de leurs combats, il s'appliqua à reculer, reculer, et faire reculer son adversaire, pour arriver jusque dans cette boutique désertée où aucune âme vivante n'avait encore décidé de mettre les pieds. Il pouvait donner l'impression de fuir, peu importe. Son sens de l'honneur, il tolérait qu'il soit mis à mal de temps à autres. Si la personne voulait un combat à la régulière, c'était là, en toute discrétion, que cela se passerait. Restait à savoir si Sasha déciderait de la suivre. Mais manquerait-elle l'occasion d'un combat singulier avec lui ? Et celle de lui révéler son identité ?

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G

wendall éprouva une satisfaction toute particulière à voir son sortilège atteindre sa cible, il avait véritablement une revanche personnelle à prendre à l'encontre de celui dont il voulait faire sa victime, même s'il le savait plus expérimenté, et susceptible de lui donner du fil à retordre. Les sortilèges fusèrent un temps, puis l'un d'entre eux l'atteignit finalement de plein fouet. Sous le masque de Gwendall, si quelqu'un avait pu y découvrir quoi que ce soit, on aurait pu lire une certaine angoisse. Des cordes venaient de l'entourer de toutes parts, l'enserrant trop fort pour qu'il puisse songer à les faire céder. C'était trop idiot. Il le voyait s'approcher de lui. S'il ne faisait pas quelque chose là, maintenant, s'il en venait à soulever son masque, il serait perdu. Les doutes de McDowell seraient pleinement confirmés, et lui, perdrait tout, sa carrière, sa réputation, sa liberté... Non, il ne pouvait pas laisser faire ça. Se débattant comme un beau diable, il espérait pouvoir s'en tirer. Mais c'était vain. Finalement, ce fut une intervention providentielle qui lui permit de s'en tirer. L'un de ses camarades néo-grindelwaldiens était venu à son secours, et l'avait délivré de ses liens. Il s'en sortit in extremis, ayant juste à temps la possibilité de s'en sortir, de se relever, et d'attraper sa baguette pour la pointer sur son adversaire. Dans l'urgence, et pour se donner du temps, il lança un maléfice d'entrave.

-Impedimenta.

Il en profita pour regarder de lui. Zyeutant une lourde pierre posée au sol, il entreprit de la faire léviter et de la projeter contre son adversaire. La partie était loin d'être jouée encore, mais il avait au moins échappé à un déshonneur certain. Plutôt mourir que de voir sa couverture mise à mal.

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James n'était pas certain que la pauvre demoiselle qu'il tentait de protéger soit bien tombée. Il tenait à la vie, et comptait protéger celle de cette jeune fille qu'il ne connaissait pourtant pas, mais il n'avait jamais été un expert dans les sortilèges de combat, et n'était clairement pas la plus à même de se défendre. Pour preuve, l'un d'entre eux sembla vouloir les prendre pour cible. Un premier sortilège les frôla presque mais ne les atteint pas. Le libraire voulut riposter, mais son assaillante fut plus rapide, elle lui lança un nouveau sortilège, cuisant, qui cette fois ne manqua pas sa cible. James tomba à genoux sous l'effet de la douleur. Il adressa un regard à la demoiselle qui l'accompagnait, et dont il ne savait pas même le nom, un regard qui l'intimait de fuir le plus loin possible tant qu'elle le pouvait encore. Lui, il tentait de remonter sur ses jambes, mais le sortilège qui lui avait été lancé l'avait beaucoup affaibli. Quand il se tourna vers cette silhouette anonyme qui semblait prendre plaisir à s'en prendre à lui. Tremblant, il pointa sa baguette dans sa direction et lui lança un sortilège de désarmement. Étant donné de son état de faiblesse, pas sûr qu'il ait atteint sa cible.

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I

l aurait eu l'avantage. Ou en tous cas, il voulait croire qu'il l'aurait eu. Rien n'était pire que de sentir la victoire si proche que l'on a l'impression de pouvoir la toucher, l'embrasser, et la voir si cruellement nous être retirée. S'il pensait qu'il aurait l'avantage, il est vrai et même probable qu'il avait tort, il ne saurait jamais ce qu'aurait été l'issue de ce comba t si on leur avait laissé mener la bataille jusqu'au bout. Le fait est qu'ils avaient eu l'avantage quelques minutes. Ils avaient bénéficié de l'effet de surprise, et ils avaient été en nombre conséquent. Mais l'avantage s'était perdu rapidement. Les anciens Warden avaient compté, bien sûr, parmi leurs cibles privilégiées. Sans eux, après tout, ils n'auraient pas eu besoin de venger un maître regretté. Il serait toujours là...

Mais les Aurors en présence n'avaient pas tarder à appeler leurs collègues à la rescousse, pour bientôt se retrouver en surnombre évident. Multitude de neo-grindelwaldiens comptaient à présent comme victimes. Trop. Ils perdaient l'avantage. Cela, Gwendall, depuis son soleil, ne s'en rendait pas compte. Il fut cependant rapidement rappelé à la réalité.

Le signal fut direct et clair : un appel grave et caverneux, comme un son de trompette lugubre, accompagné de raies de lumière verdâtre qui tapissèrent la voûte céleste l'espace de plusieurs minutes. C'était le signe. Celui que leur avait donné Dimitri. Signe qu'il fallait se replier. Gwendall considéra son adversaire, et le ciel aux tentes emmeraude. La part la plus égoïste et la plus vénale de sa personne brûlait de rester, de régler son compte à celui qui avait su si aisément avoir en lui, mais la cause avant le reste, il se pliait à ses fonctions nouvelles, le combat avait été brillant, ce n'était pas complètement une défaite. Alors, au plus vite (et non sans avoir cherché Sasha du regard sans la trouver - il espérait qu'elle se conformerait à la règle et se retirerait elle aussi), il s'en alla, suivi de près par ses compatriotes.

Peu à peu, les neo-grindelwaldiens (ceux qui surent faire assez vite, d'autres n'eurent pas cette chance) désertèrent les lieux, laissant leurs victimes, celles qui avaient eu la chance de survivre, sonnées et terrifiées. Les Aurors reprirent le  contrôle de la situation, accompagnant les survivants vers une issue profitable.

Ce qui est certain, c'est que personne n'oublierait ce Nouvel An, et que l'année 1946 ne démarrait pas sous les meilleurs hospices.

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