Sunny, c'est un peu l'ourson en peluche de sa catégorie. Il est toujours positif et énergique, à s'extasier devant le bleu du ciel, la grâce d'un vol d'oiseaux, la pureté d'un rayon de soleil. Plus gentil que lui, c'est dur de trouver, même si parfois il a la langue bien pendue. Tendre et généreux oui, mais pas naïf. Il est aussi d'un grande intelligence qui lui a donné la chance de sauter la deuxième année à Poudlard. Sophistiqué et coquet, il aime prendre soin de lui. Lorsqu'il est amoureux, Sunny devient jaloux à un point inimaginable. Sa capacité à supporter de partager quelque chose qu'il revendique comme sien est presque nulle. Il ne dort presque pas la nuit, car il est trop occupé entre les livres, le piano, le dessin et les garçon. Oui oui, les garçons. Sunny est homosexuel. Non pas qu'il se voit lui-même comme un monstre, il vit assez bien son attirance pour les bad boys, mais il évite simplement de le montrer aux autres. Il ne le cache pas non plus. Disons qu'il ne le dit à personne tant qu'on ne lui pose pas la question. Motivé dans des actions caritatives et addict d'adrénaline, il n'hésite pas à se mettre dans des situations dangereuses dont il se sort rarement indemne. Il est impulsif, protecteur, mais il n'a pas les muscles qui vont avec cet état d'esprit. Sunny est excessivement doué dans la plupart des choses qu'il entreprend, du moment que ce n'est pas trop physique. C'est un peu la grosse tête du groupe. Il a une culture générale très vaste. Le plus impressionnant chez lui, c'est sa capacité à détecter des indices que d'autres laissent filer. C'est un fin limier, un détective apprenti, un profiler en devenir. Lorsqu'il entre dans une pièce, il ne peut pas s'empêcher de tout analyser, un peu comme un Sherlock Holmes blond de 22 ans et qui aurait rétrécit au lavage.

Essayez d'imaginer une puce avec une perruque blonde et un sourire angélique. Voilà, vous venez d'entrevoir le portrait de Sunny. Atteint d'hyperactivité, c'est un garçon qui ne peut pas s'empêcher de bouger, de s'occuper l'esprit, de parler à toute vitesse ou de poser des questions tellement nombreuses qu'il ne reçoit jamais de réponses. Les gens trouvent qu'il est fatiguant. Lui il trouve les gens fascinants. Il doit mesurer un mètre soixante-douze à tout casser. Ses amis aiment dire de lui qu'il tiendrait dans la poche de Hagrid. Lui n'est pas spécialement fier de sa taille, mais il ne trouve pas cela très handicapant non plus. C'est sûr que pour un garçon qui veut séduire une fille, c'est gênant, mais quand on est soi-même séduit par un garçon plus grand, cela n'a plus rien de préoccupant. Sunny est une pile électrique, ce qui l'empêche de grossir malgré ses nombreux grignotages entre les repas. Il mange tout le temps, mais il est mince comme un cure-dent. Côté muscles, c'est pas franchement mieux. Il a beau essayer de faire du sport, il n'est pas très doué pour soulever des poids. Avouons le, Sunny est une fille avec des cheveux courts, un sexe d'homme et une absence totale de poitrine. Question look, il ne se foule vraiment pas. Un pantalon, un t-shirt, une veste, on fait difficilement plus normal. Pourtant, même si c'est terne et banal, ses vêtements sont toujours bien assortis et de très bonne qualité. Il a les yeux bleus et des lèvres en forme de coeur. Faut l'dire, pour un gay, il est pas mal du tout. En fait, la plupart de ses conquêtes disent qu'il est même très sexy.

Je suis né prématurément, accompagné de ma sœur jumelle Aurore. La pauvre est morte peu après avoir été baptisée. Les médecins ont dit qu'elle n'était pas assez robuste. Elle a attrapé un virus infantile et en est morte rapidement. Je ne l'ai jamais réellement connue, alors elle ne devrait pas me manquer, mais il m'arrive de me demander ce que la vie aurait pu être si elle avait été là. J'ai grandi dans un environnement entièrement moldu, avec des moyens financiers moyens. Rien d'extraordinaire jusque là, faut l'avouer. J'ai jamais été bien grand, alors on m'embêtait pas mal à l'école maternelle puis en primaire. En tant que grosse tête, j'étais le premier à finir dans une poubelle. Cela ne me dérangeait pas vraiment, du moment que j'avais de petits moments privilégiés dans la bibliothèque. Au final, je n'allais presque plus dans la cour de récréation. Les livres me semblaient être un entourage plus sain. Lorsque le courrier arriva à la maison accroché à la patte d'un hibou pêcheur, ma surprise fut certainement la même que si j'étais tombé sur le père-noël en personne. Jamais personne ne m'avait parlé de la magie, aussi fallu-t-il que je lise la lettre trois fois avant de réaliser que les petites choses étranges qui arrivaient autour de moi n'étaient pas spécialement dues au hasard. Mes parents reçurent la nouvelle avec plus de difficulté que moi. L'esprit des adultes est serré, restreint par ses préjugés. Ce n'est que lors de la visite d'un professeur de l'école en question qu'ils acceptèrent l'évidence. Leur seul enfant restant ne serait jamais une personne normale. Du moins pas dans leur normalité à eux. C'est toujours douloureux de me dire que je ne suis pas ce qu'ils voudraient que je sois, mais je crois qu'à l'époque ça l'était encore plus. D'abord je volais la vie de ma sœur jumelle dans le ventre même de ma mère, puis je développais des facultés étranges. Le calcul est vite fait. Je n'étais pas le seul à trouver le tableau noirci par les derniers événements.

Les choses auraient pu bien finir si mes parents avaient su crever l'abcès en me traitant de monstre infâme et en me chassant de la maison. C'est sûr que sur le coup ça aurait fait un choc, mais je m'en serais relevé. Seulement voilà, ils n'ont rien dit. Depuis ce jour où je me suis retourné sur le quai avant de traverser le mur, un sourire coincé et synthétique repose sur leurs lèvres. L'ambiance à la maison était devenue différente. Pas vraiment désagréable, mais plus terne. Même lorsque nous rigolions tous ensemble dans le salon pendant les vacances, c'était toujours d'un rire triste. Nous n'étions pas heureux. Même enfant je pouvais le sentir. Mes premières années à Poudlard furent compliquées. Je devais oublier beaucoup de choses que j'avais déjà apprises dans les livres moldus, car elles n'étaient pas les mêmes dans le monde sorcier. S'il y a une activité cérébrale plus fatigante qu'apprendre, c'est certainement son opposé : désapprendre. Les autres élèves semblaient avoir moins de problèmes, parce qu'il y avait assez de place vide dans leur cerveau normalement constitué pour emmagasiner toutes les informations transmises pendant les cours. Ce n'était pas mon cas. Ma mémoire était si profonde, si avide de connaissances qu'elle assimilait tout à une vitesse folle sans faire le moindre tri. Ainsi je me souvenais par coeur du roman Le Crime de l'Orient Express d'Agatha Christie, mais étais incapable de me souvenir du sortilège enseigné le matin même. Assez handicapant, je dois dire. Finalement, les années passant, mon cerveau se forgea dans le but de faire cet exercice de tri éprouvant à une rapidité alarmante. Mon esprit d'analyse et de déduction se développa rudement, au point que peu de choses pouvaient m'échapper. Après avoir sautée ma seconde année parce que j'avais déjà le niveau d'un élève de troisième année, tout alla très vite. Ma vie d'étudiant ne se résume pas comme celles de beaucoup d'autres en rendez-vous galants ou en amusement, mais je m'en contente. Elle me plait ainsi.

A l'âge de 16 ans, lorsque j'ai quitté Poudlard, je n'étais pas encore majeur, mais je ne manquais pas de ressources. je fis mon possible pour convaincre mon père de me trouver une petite place insignifiante dans son bureau, afin de me donner une quelconque expérience professionnelle. De toute façon je devais attendre d'avoir dix-sept ans si je voulais être pris au sérieux au Ministère, là où j'espérais grandement trouver ma voie. Loin de m'apporter du bonheur ou le plaisir d'un travail bien accompli, ce poste de stagiaire m'apporta davantage d'ennuis et d'insomnies. J'étais le plus petit du groupe, que ce soit en âge, en taille, ou en corpulence musculaire. Selon mes collègues, mon surnom dans la compagnie n'était pas le même. Ted m'appelait " Nabot ", Jim préférait " Miniature ". Mais mon surnom préféré, c'était celui que me donnait l'associé de mon père. C'était un homme ayant tout juste dépassé la vingtaine. Il était brun avec des yeux verts, grand et musclé. A cause de mes cheveux blonds et de mon sourire ingénu, il me surnomma " Sunshine ". Depuis, ce surnom est resté, je n'en désire pas d'autre. Dès mon anniversaire passé, je me suis précipité vers le Ministère de la Magie à la recherche d'un poste de stagiaire chez les aurors. Comme il n'y en avait pas de disponible à l'époque, on me nomma consultant. Ce n'était pas vraiment exaltant, je restais à l'abri de l'action qui me faisait tellement envie, mais c'était tout de même plus intéressant que de gratter du papier derrière un bureau. Mon rôle était d'accompagner les aurors sur des scènes de crime afin de donner un avis objectif sur ce que je voyais. Finalement mes réflexions devinrent si célèbres dans l'agence qu'ils me firent une place.

Aujourd'hui, j'ai vingt-deux ans, je vais sur mes vingt-trois. Je n'ai pas encore tout appris de la vie. J'espère que cela n'arrivera jamais, sinon elle n'aurait plus de saveur. Je suis un auror à part entière depuis très peu de temps, mais je suis pris relativement au sérieux par mes camarades plus âgés. Je possède mon propre appartement dans Londres et je m'y plait bien. Je vis désormais comme je l'entends, sans me soucier de ce que l'on pense de moi. J'assume ma sexualité. Ou du moins je me suis accepté moi-même, et c'est ça le plus important. J'ai rencontré un homme récemment et il me plait bien. Je ne sais pas trop quoi en penser pour l'instant, mais j'espère le revoir bientôt. Chaque nouvelle rencontre est une aventure exaltante et rien ne m'a jamais autant plu que les aventures exaltantes.