Un mercredi de plus dans la vie de Morticia. Rien de bien passionnant. Une matinée tranquille et un début d'après midi qui promettait d'être animé. Elle avait pris la liberté d'emprunter du matériel à sa collègue Sundarkens. En effet, Hector allait être mis à contribution aujourd'hui. Vous connaissez Morticia. Vous savez comment elle fonctionnait. Vous savez donc que le pauvre crabe de feu allait en prendre pour son grade. Bien entendu, Serya ne s'était pas du tout rendu compte de l'absence de la grosse bête. Autrement, Morticia aurait dut se trouver un nouveau sujet de cours. Aussi, lorsque ses élèves firent leur entrée, ils trouvèrent une énorme cage couverte d'un drap sombre pour ne pas excité avant l'heure la créature. Les pauvres petits de deuxième année allaient comprendre pourquoi ont la disait folle à lier.
Comme toujours, elle les fit s'asseoir rapidement avant de commencer. Elle leur fit lire les basiques sur les crabes de feu. Morticia se réjouissait en voyant les regards  des élèves faire le lien entre leur lecture et la cage qui bougeait de temps à autres. Après les explications d'usage, l'heure était venue de dévoiler sa petite surprise.

-Bien. Passons à la suite. Veuillez pousser les tables dans le fond de la salle et vous regrouper devant moi. Et dépêchez-vous un peu.

Morticia attendit devant la cage en tapotant un peu les barreaux, provoquant une réaction de la créature qu'elle renfermait. Gryffondors et Poufsouffles se mettaient en ligne, étrangement loin de leur enseignante... et de la cage. Cage que Morty découvrit d'un coup, laissant la créature grogner devant les élèves.

-Voilà ce que je vous propose... Pardon, ce que je vous impose. Je vais lâcher cette chose et le but de votre exercice sera de l'arrêter dans sa course comme c'était indiqué dans les pages que nous venons de lire. Mais puisque je suis de bonne humeur, je vous laisse tenter de le faire  un par un. Bonne chance mes petits.

Sur ces bonnes paroles, elle s'écarta, laissant passer la bête qui fondit sur les élèves. Docilement, ils tentèrent de la stopper les uns après les autres avant que Morty ne la libère à chaque fois. Au début, tout se passait bien. Le crabe de feu restait plus ou moins tranquille. Mais au bout d'un moment, il commençait sérieusement à s'énerver. Et il fallait que cela tombe sur Parson. Ludovic était ce que Morticia rapprochait le plus d'un elfe de maison. Elle aimait tout simplement lui donner des choses à faire pour elle. De toute façon, il était trop jeune pour oser lui dire quoi que ce soit.
Donc, le crabe de feu s'énerve, fonce sur Parson, qui malheureusement n'a pas le temps de réagir. La bestiole lui aurait bien fait rôtir ses belles mèches blondes. Sont professeur fut obligée d'intervenir. Pétrifié à quelques centimètres de l'élève, la bête grognait sans pouvoir faire plus. Morticia se rendit à l'évidence: faire brûler des élèves, même dans le cadre d'un cours, ce n'était pas recommandé.

-Bon, j'ai compris, vous pouvez y aller. Et ne rangez pas la salle, Parson va s'en charger. N'est-ce pas Ludovic? Je sais que vous adorez passer du temps avec moi.

Le ton ironique ne trompait pas. Le pauvre Ludo allait se taper tout le boulot et Morty ne bougerait pas d'un pouce pour l'aider. Les élèves quittèrent donc la salle alors que Morticia fixait son jeune élève avec un petit sourire en coin qui n'annonçait rien de bon.

Ludovic se préparait à mourir. Comme chaque fois avant son cours de défense contre les forces du mal. Pourquoi fallait-il que son professeur soit Morticia Mathews ? Qu’est-ce qu’il avait fait pour recevoir ce châtiment ? Encore, s’il n’avait fait que suivre ses cours, il aurait pu tenir mais le fait que Miss Mathews le prenne pour son « esclave », c’était le coup fatal. C’était toujours lui qui devait nettoyer après le cours ou autre « bricole » comme elle aimait le dire. Plusieurs personnes lui avaient conseillé d’en parler à sa directrice de maison, Miss Sundarkens, mais il y avait deux problèmes à cette option. Le premier était qu’il doutait qu’elle puisse y faire quelque chose, puisqu’elle n’était même pas capable de garder ses bestioles en sécurité, et le deuxième c’est qu’il avait bien trop peur que Morticia se venge encore plus sur lui. Donc, comme tous les cours avec Miss Mathews, il allait passer un sal quart d’heure. Surtout qu’elle devait encore avoir prévu un cours ‘’inoubliable’’.

Il entra dans la salle comme tous ses camarades et se débrouilla pour se mettre le plus loin possible de cette femme qui le terrifiait. Il jeta un coup d’œil à la chose qui était caché sous le drap en priant pour que cela ne soit pas dangereux, même s’il en doutait. Un crabe de feu disait la page indiquée par Morticia. Ludovic dut sûrement virer au blanc puisque son camarade lui demanda s’il allait bien. Il fit un petit signe de tête pour indiquer que oui, même si ce n’était pas le cas.

-Bien. Passons à la suite. Veuillez pousser les tables dans le fond de la salle et vous regrouper devant moi. Et dépêchez-vous un peu.

Ludovic se dit que « la suite » devait sûrement signifier la mort des élèves pour Morticia. Et en fin de compte lui n’avait pas très envie de passer à la suite. II était bien au fond de la salle, loin de Morticia et du monstre qui se trouvait dans la cage. Mais il s’éxécuta quand même, peu désireux de s’attirer les foudres de Morticia. Morticia découvrit la cage et Ludovix laissa échapper un glapissement de peur quand il vit la créature devant lui.

-Voilà ce que je vous propose... Pardon, ce que je vous impose. Je vais lâcher cette chose et le but de votre exercice sera de l'arrêter dans sa course comme c'était indiqué dans les pages que nous venons de lire. Mais puisque je suis de bonne humeur, je vous laisse tenter de le faire un par un. Bonne chance mes petits.

Oh non… Pitié tout sauf ça ! Voià pourquoi Ludovic détestait la pratique dans les cours de Morticia. Il allait y passer c’était sûr ! Et cela ne manqua pas, puisque dès que ce fut son tour, il vit dans les yeux de la bête que celle-ci voulait sa peau et qu’elle avait l’intention de le transformer en rôti. Mais heureusement, Morticia le « sauva » de justesse.

-Bon, j'ai compris, vous pouvez y aller. Et ne rangez pas la salle, Parson va s'en charger. N'est-ce pas Ludovic? Je sais que vous adorez passer du temps avec moi.

Super, un tête à tête avec son pire cauchemar ! Il n’attendait que ça. Ludovic se tint immobile au milieu de la salle désormais presque vide, fixant ses chaussures qui lui semblaient être la chose la plus fascinante au monde. Il se dit que peut-être il lui faudrait répondre. Cela pouvait être une bonne idée.

« Oui, bien sûr Madame. »

Gros mensonge ! Mais bon, mieux vaut aller dans le sens de Morticia Mathews si on tient à sa vie, et Ludovic se trouvait bien jeune pour mourir.

« Par quoi dois-je commencer ? »

Pour Morticia, mis à part l'ennui qui pouvait la saisir à certains moments, les cours pouvaient être amusants. Après tout, arriver à terroriser une bande de gamins était absolument passionnant. Et puis, si en plus elle pouvait énerver une ou deux bestioles de sa très chère collègue, cela ne se refusait pas. En clair, c'était un cours comme les autres jusqu'au petit dérapage de ladite bébête. Même si voir le jeune Ludovic Parson totalement paniqué était particulièrement jouissif, elle ne pouvait pas le laisser comme cela trop longtemps. C'est dommage, mais c'est comme ça. Alors oui, elle était intervenue. Mais n'avait pourtant pas pris la peine d'éloigner la créature tout de suite. Autrement le bonheur aurait été véritablement détruit. Ne serait-ce que pour ce crabe de feu qui devait se contenter de grogner devant sa cible sans pouvoir véritablement l'atteindre. Magnifique. Enfin bref.
Une fois de plus, Morticia pourrait tout de même exploiter une aide ménagère particulière en la personne de monsieur Parson. Mais depuis le temps, il était habitué le cher petit. Et ça aussi c'était amusant dans le fond. Et oui, de le savoir aussi soumis avait du bon. Mais de toute façon, ce n'était certainement pas sa directrice de maison qui dirait quoi que ce soit. Tout d'abord parce qu'elle ne devait pas être au courant, mais aussi parce qu'elle était elle-même trop soumise pour hausser le ton alors que Morty lui pointerait sa baguette sous la gorge. Du coup, elle allait drôlement profiter de la situation une fois de plus.

« Oui, bien sûr Madame. »

Qu'il était chou le petit Poufsouffle. Un bon petit soldat bien formaté. Morticia savait bien que cette petit phrase ne servait qu'à éviter des remarques désobligeantes qu'elle aurait pu lui adresser en cas de non réponse. Quelque part c'était aussi amusant que de savoir ce qu'elle allait lui faire faire pour remettre de l'ordre dans cette salle de cours. Bah oui, un elfe de maison ça fait tout un tas de choses. Autant dire qu'elle en profitait largement. Les autres élèves sortirent doucement de la salle et Morticia regarda son élève fixement pendant quelques secondes avec un sourire empli de ce sadisme légendaire dont elle savait faire preuve.

« Par quoi dois-je commencer ? »

Qu'est-ce qu'elle pouvait bien lui faire faire? Outre les tables à remettre en place et la créature du professeur Sundarkens à rentrer dans sa cage, il y avait toujours tout un tas de choses à faire dans une salle de cours. Mais croyez-moi sur parole, elle finirait bien par trouver de quoi l'occuper.

-Et bien c'est très simple. Je pourrais même dire enfantin. Vous allez commencer par remettre la salle en place en respectant avec précision son ancien placement.

Voilà qui était déjà pas mal embêtant. Mais ne pensez pas qu'elle s'arrêterait là pour autant. Non, elle comptait bien l'enquiquiner encore un peu plus. Sans blague, vous devriez commencer à la connaître maintenant. Alors vous devriez aussi savoir qu'elle prendrait un pied d'enfer à empêcher Parson de partir le plus longtemps possible.

-Mais ne croyez pas que cela va suffire. Vous avez pour ainsi dire ruiner ma fin de cours. Alors pendant que je rangerais notre ami dans sa cage, vous irez prendre la balais qui se trouve dans le placard derrière moi et vous me rendrez ce plancher aussi propre que si aucun cours n'avait eu lieu depuis au moins une semaine. Nous verrons ensuite en fonction du temps qu'il vous restera.

Son sourire ne la lâchait pas et elle prenait un malin plaisir à le faire travailler pour son bon plaisir. Et de voir son regard légèrement apeuré lui donnait d'autant plus envie de continuer à l'embêter. Une sadique je vous dit!

Il vit au sourire sadique de Morticia qu’elle prenait vraiment plaisir à concocter un plan dans sa tête pour lui faire passer un très mauvais moment mais qui sera très bien pour elle. Et Ludovic se dit qu’il faudrait vraiment qu’il trouve un moyen pour ne plus venir en cours de défenses contre les forces du mal ou alors pour changer de professeur ou quelque chose qui lui permette de ne plus revoir Morticia Mathews et ne plus jouer les elfes de maison.

-Et bien c'est très simple. Je pourrais même dire enfantin. Vous allez commencer par remettre la salle en place en respectant avec précision son ancien placement.

Enfantin… Tu parles. Sauf si l’enfant en question était celui de Morticia. Il eut un frisson d’horreur à cette pensée. Si jamais Morticia avait un enfant un jour, ce dernier souffrirait comme jamais personne n’avait souffert. Si jamais il avait eu Morticia pour mère, il serait sans doute déjà mort dans d’atroces souffrances. Quoique, elle n’aurait peut-être pas eu le même comportement qu’elle avait actuellement… Il la regarda essayant à peu près d’estimer l’âge qu’elle pouvait bien avoir. Peut-être qu’elle avait quelqu’un, peut-être même qu’elle avait déjà des enfants. Ou peut-être bien qu’elle était seule… Cette dernière solution semblait la plus plausible parce que l’homme qui voudrait de Morticia devait être complètement givré.

L’ancien emplacement, l’ancien emplacement… Elle était drôle elle ! Comme si il avait regardé attentivement la salle pour voir ou chaque chaise ou chaque table était placée. Enfin… Il n’avait pas vraiment le choix.

« Très bien professeur… »

Il allait se mettre en action quand il entendit une nouvelle fois la voix de son professeur s’élever.

-Mais ne croyez pas que cela va suffire. Vous avez pour ainsi dire ruiner ma fin de cours. Alors pendant que je rangerais notre ami dans sa cage, vous irez prendre la balais qui se trouve dans le placard derrière moi et vous me rendrez ce plancher aussi propre que si aucun cours n'avait eu lieu depuis au moins une semaine. Nous verrons ensuite en fonction du temps qu'il vous restera.

Bien sûr… ça il devait s’y attendre !! Comme si elle allait se contenter de lui donner cette « simple petite tâche ». Il soupira discrètement, en réalisant qu’il allait peut être devoir dormir dans cette salle.

« Mais… je risque de finir tard et… je… je… vous n’avez pas… quelqu’un qui… vous… vous attend ? »

Bon, c’était très risqué mais il n’avait pas non plus envie de passer sa nuit ici. C’est qu’il avait des devoirs pour le lendemain !!

Ce qu'elle pouvait apprécier ces moments! Un pur bonheur! Non seulement le jeune homme ferait le ménage pour elle, mais elle aurait en plus l'immense privilège de pouvoir se la couler douce pendant qu'il exécuterait ses ordres. Finalement, être professeur avait ses avantages.
La première demande de Morticia fut plutôt bien prise. Elle ne doutait pas que Ludovic mourrait d'envie de se plaindre et qu'il n'avait aucunement l'emplacement des tables en tête. Mais cela rendait l'affaire encore plus alléchante. Cependant, elle ne se doutait pas un seul instant que quelqu'un pouvait l'imaginer mariée, voire même mère de famille. C'était une idée qui ne lui viendrait pas même à l'esprit elle-même. Morticia en couple c'était au moins aussi probable que de voir Dippet danseur étoile. Alors une Morticia maman, c'était encore moins probable. Vous l'imaginez avec un enfant? Le pauvre gamin aurait du mal à vivre avec elle. Regardez déjà comment elle agissait avec ceux qui n'étaient pas à elle.
Le jeune Parson allait gentiment se mettre au travail lorsqu'elle fit sa seconde demande. Il semblerait que celle-ci eut plus de mal à passer. Morticia qui avait déjà remis la grosse bébête dans sa cage avait tout simplement pris un livre et s'était appuyé sur son bureau afin de pouvoir discrètement admirer le spectacle. Mais au lieu de le voir s'activer, Morticia eut droit à une question des plus surprenantes.

« Mais… je risque de finir tard et… je… je… vous n’avez pas… quelqu’un qui… vous… vous attend ? »

Sans blague. Qui pouvait bien l'attendre? Mais à quoi pouvait-il s'attendre celui-là? C'était beau l'espoir. Mais cela ne fait pas tout. Chose que Morticia allait clairement lui signifier.

-Figurez-vous que non, je... je... n'ai pas... quelqu'un qui... m'... m'attend. Et ne vous en faites pas, je ne vous aurais pas laissé seul dans cette salle, même avec notre gros ami comme gardien.

Un nouveau sourire ironique, une moquerie tout sauf cachée qui plaisait bien à Morticia. Elle alla même jusqu'à s'accorder une seconde pour penser à ce que ça donnerait si quelqu'un l'attendait. Moins seule, moins grognon peut-être, un peu plus comprise, un peu plus aimée... non, c'était stupide. Et puis elle n'avait certainement pas besoin de ça. Sortie de sa rêverie, elle reposa son regard sur son élève.

-Et bien, vous êtes fatigué mon petit? Si vous voulez sortir avant minuit vous devriez vous bouger un peu.

-Figurez-vous que non, je... je... n'ai pas... quelqu'un qui... m'... m'attend. Et ne vous en faites pas, je ne vous aurais pas laissé seul dans cette salle, même avec notre gros ami comme gardien.

Ludovic fut très surpris. Tout d’abord parce que voir Morticia Mathews bégayer était un spectacle qu’il n’aurait jamais cru voir un jour tellement il était improbable dans sa tête. Elle qui était si fière, si effrayante si… intouchable. Alors la voir ainsi, presque dans un moment de faiblesse. Oui il exagérait peut-être un peu, mais bon, il était vraiment choqué là. Apparement il avait touché une corde sensible chez Morticia. Elle devait sûrement se sentir vraiment seule cette pauvre femme. Attendez comment ça pauvre femme ? Ah non, Ludovic ne devait pas se laisser aller à de la pitié pour cette femme. Elle ne le méritait aucunement, après tout c’était bien fait pour elle. Elle n’avait qu’à pas être aussi méchante avec les autres. Mais bon, il ne voulait pas non plus être comme elle. Il ne voulait pas ne rien ressentir pour les autres, aussi mauvais soient-ils.

« Désolé professeur. »

Il avait quasiment murmuré cette dernière phrase. Puis il retourna à la tâche que son professeur lui avait donné à contre cœur, qu’est-ce qu’il avait envie de se retrouver avec Chris et Lauraleen plutôt qu’être là, en compagnie de cette femme qui le terrifiait.

-Et bien, vous êtes fatigué mon petit? Si vous voulez sortir avant minuit vous devriez vous bouger un peu.

Il sentit soudainement une vague de colère monter en lui mais ne fit rien transparaître. Préférant ne pas répondre à ce qu’il prenait purement comme de la provoquation. Il se hâta même à tout remttre en ordre avant de se présenter devant Morticia.

« Et maintenant professeur, je peux partir ? »

Il avait tellement envie qu’elle lui dise qu’il pouvait partir…

Le petit esclave avait l'air tout retourné par sa réponse. C'était quoi encore son problème? On n'avait plus le droit d'être célibataire maintenant? Si jeune et déjà formaté. C'était presque triste...presque.

« Désolé professeur. »

Quoi, il était sérieux? Mais désolé de quoi enfin. Ce garçon ne comprenait rien à l'art du foutage de gueule. C'était quand même assez fort, admettez-le. Et il voulait la plaindre en plus. Pauvre petit. Morticia n'avait pas besoin qu'on la plaigne. Elle était très bien comme ça. Pas besoin d'un abruti pour l'attendre le soir. Si elle voulait savoir que quelqu'un se sentait impatient de la revoir tous les jours, il lui suffisait de commencer à ramener des souris à ses reptiles. Ça serait tout aussi efficace et peut-être plus agréable.
Ludovic avait repris son travail et il avançait plutôt vite. Dommage. À force de lui faire faire les tâches ménagères, il avait pris le coup de main ce crétin. Elle commença à réfléchir à ce qu'elle pourrait bien lui demander maintenant.

« Et maintenant professeur, je peux partir ? »

Bah, elle était bonne celle-là. C'est que Morty n'avait pas particulièrement envie qu'il parte. C'était amusant de le voir se donner du mal comme ça. Et puis elle n'avait pas tous les jours l'occasion de le garder comme ça.

-Vous aimeriez bien n'est-ce pas? Mais non, j'ai encore une petite chose à vous faire faire.

Jamais elle n'avait autant apprécié son sourire malicieux. Ah il voulait partir le petit chou.

-Vous voyez l'armoire qu'il y a là-bas. Aux dernières nouvelles il y avait des livres dedans. Je veux que vous les sortiez et que vous preniez en note l'état de chacun d'eux avant de les ranger par année d'enseignement. Ne vous en faites pas, c'est marqué dessus.

-Vous aimeriez bien n'est-ce pas? Mais non, j'ai encore une petite chose à vous faire faire.

Oui, il voulait partir bien évidemment. Mais celle-là il l’avait senti venir à des kilomètres à la ronde ! Non mais pourquoi avait-il posé cette question ? Il savait très bien qu’il allait rester avec elle, jusqu’à ce qu’il rampe à ses pieds pour la supplier. Bien qu’il ne l’est jamais encore fait, il savait que cette vision ferait très plaisir à sa prof complètement cinglée et sadique. Il était absolument certain qu’elle allait lui demander de faire quelque chose d’agaçant de long et de parfaitement inutile.

[color:872f=#black]-Vous voyez l'armoire qu'il y a là-bas. Aux dernières nouvelles il y avait des livres dedans. Je veux que vous les sortiez et que vous preniez en note l'état de chacun d'eux avant de les ranger par année d'enseignement. Ne vous en faites pas, c'est marqué dessus.

Il regarda l’armoire d’un air septique. Depuis quand au juste cette antiquité n’avait pas été ouverte ? Sérieux, elle était couverte de poussière et de toiles d’araignées. Il allait en avoir pour des heures et des heures… Mais il n’avait pas vraiment le choix malheureusement.

Il se dirigea donc, comme un condamné vers son nouvel objet de torture. Il ouvrit les portes et reçut toute la poussière en pleine figure, si bien qu’il éternua et toussa plusieurs fois d’affiler. Mais… mais ces livres étaient énormes !!! Il ne pourrait jamais les soulever seul.

Il se retourna donc vers son tortionnaire et regrettait déjà ses prochaines paroles.

« Heu… professeur excusez-moi mais… est-ce... Est-ce que vous pourriez… m’aider à… retirer les livres s’il vous plaît ? C’est… qu’ils sont trop lourds pour moi en fait. »

Il était conscient qu’elle allait sûrement lui rire à la figure et lui dire de se débrouiller tout seul comme un grand garçon mais… hélas il n’avait pas vraiment le choix. Certain de ces livres devaient faire sa taille. Bon d’accord, il exagérait un peu mais le résultat était le même. C’était mission impossible pour lui tout seul. Pourvu que Morticia pour une fois dans sa vie,  soit munie d’un cœur.

Ah il voulait partir le petit chou. Mais il pouvait attendre. Enfin non, pas attendre, travailler. Bah oui, quitte à rester là, autant qu'il se rende utile... au moins un peu. Déjà qu'il était nul en cours, si en plus il était inutile en dehors, ça devenait idiot. Bon, en fait il n'était pas si nul, mais Morty c'est Morty...

La fameuse armoire était déjà dans cette sale avant que Morticia ne commence à y enseigner. Et à vrai dire, elle était déjà là lorsqu'elle y étudiait. Le contenu avait peut-être un peu changer, mais pas dans l'intérêt de ce pauvre Ludovic. De vieux livres bien épais et pleins de poussière. Elle les gardaient là à tout hasard ou pour son usage personnel. Mais si elle pouvait utiliser ce garçon pour les bouger et donc les dépoussiérer un peu, c'était plutôt bien.

Ludovic resta quelques secondes devant le meuble avant de l'ouvrir. Voir sa réaction devant les énormes livres était tout simplement magnifique. Le tout avec une légère toux et des éternuements. Splendide. Puis il revint vers elle. Mais qu'est-ce qu'il voulait encore? Il n'avait pas même commencé à travailler et il revenait déjà vers elle. Quel enquiquineur alors!

« Heu… professeur excusez-moi mais… est-ce... Est-ce que vous pourriez… m’aider à… retirer les livres s’il vous plaît ? C’est… qu’ils sont trop lourds pour moi en fait. »

Il ne manquait pas de culot celui-là. Venir demander de l'aide à Morticia pour un travail qu'elle lui demandait de faire, c'était à la fois courageux et extrêmement idiot. Elle lui sourit donc, prête à sortir les griffes tout de même.

-Vous aider? Mais bien sûr.

Elle alla donc jusqu'à l'armoire où elle chercha quelque chose. Puis elle tira un petit livre d'une pile avant de l'ouvrir et de venir le reposer devant son élève.

-Voilà. Cette page vous explique très bien comment faire léviter un objet. Bon, j'avais espéré que vous auriez un niveau un peu plus élevé, mais je dois me rendre à l'évidence, je ne peux pas vous demander cela. Mais bon, vous pouvez faire ce que je vous ai demandé maintenant.

Continuant à sourire, Morticia se moquait allègrement de lui. C'était l'un des bons côtés d'être professeur. L'un des seuls d'ailleurs. Parce qu'il fallait les supporter les gamins! Et je vous assure que ce n'était pas du tout le truc de Morticia.

-Vous aider? Mais bien sûr.

Outch. Ce sourire ne prévoyait rien de bon. De plus, cette vision était terrifiante. Non mais sans blagues, voir une prof psychopathe sourire était un spectacle à donner des cauchemars ! Néanmoins, Ludovic fit ce qu'il savait faire de mieux : c'est à dire rien du tout, jouer la statue. Il suivit son professeur du regard quand elle s'approcha de l'armoire et il sut au moment où elle prit la parole qu'il aurait dû se taire plutôt que de demander de l'aide.

-Voilà. Cette page vous explique très bien comment faire léviter un objet. Bon, j'avais espéré que vous auriez un niveau un peu plus élevé, mais je dois me rendre à l'évidence, je ne peux pas vous demander cela. Mais bon, vous pouvez faire ce que je vous ai demandé maintenant.

Il resta bouche-bée. Elle lui demandait vraiment de faire de la magie ? (normal mon gars t'es dans une école de magie!) Pourtant elle connaissait son niveau, surtout en sortilèges. Il allait encore faire une catastrophe et donc, avoir une nouvelle punition. Quelle garce cette Morticia tout de même ! Bon il regarda le livre qu'elle lui avait donné, cette formule il l'avait apprise en première année, même si elle n'avait jamais fonctionné comme elle l'aurait due.

Il sortit sa baguette sous l’œil moqueur de son professeur et récita la formule. Le livre ne bougea pas d'un poil. Déjà mieux qu'une explosion ! Mais ce n'était toujours pas le résultat qu'il attendait. Il recommença encore deux ou trois fois sans succès, s'énervant lui même de sa nullité. Ce n'était pas possible d'être aussi empoté. Après plusieurs tentatives, il arriva enfin à l'effet obtenu et fit se que Morticia lui avait demandé. Quand ce fut terminé il se retourna une nouvelle fois vers elle.

« Merci de m'avoir apporter votre aide professeur. Que dois-je faire maintenant ? »

Il s'en voulut d'être aussi asservi à cette femme, mais il n'était pas de taille face à Morticia Mathews, et ça, cela faisait maintenant un sacré bout de temps qu'il l'avait compis.

Morticia adorait voir son élève dans cet état. À la fois intrigué et intimidé. Il faut admettre que c'était magnifique. Et trèèèès amusant. Alors la jeune femme en profitait. Il n'y avait aucune raison qu'elle s'en prive finalement. Parce que ce n'était pas lui qui allait dire quoi que ce soit. Il était bien trop impressionné. Que c'était bon...

Il lui avait demandé de l'aide. Pas de problèmes. Mais il fallait qu'il fasse les choses à sa manière. Et sa manière, c'était le ridiculiser. Par un sortilège par exemple. Et oui, Ludovic Parson était pitoyable avec sa baguette. Oui, d'accord, c'était un peu abusé. Mais avec elle, c'était parfait ou pathétique. Et puisque les résultats du jeune homme n'étaient pas parfaits...

Effectivement, il semblait avoir beaucoup de mal avec un sortilège pourtant basique. Ce qui amusait Morticia. Quel crétin. Il tenta une première fois et il réussit à faire... que dalle. Rien du tout. Son professeur n'irait pas jusqu'à se moquer de lui ouvertement. Mais c'était très tentant pourtant. La seconde fois, toujours rien. La suivante, idem. C'était vraiment pitoyable. Vous n'imaginez même pas à quel point. Au bout de... je ne sais plus combien d'essais, le jeune homme finit par réussir. Ce n'était pas trop tôt tout de même.

Le jeune Parson fit ce qu'elle lui avait demandé sous l’œil attentif de sa tortionnaire. Elle réfléchissait à ce qu'elle pourrait encore lui faire subir. Ne vous méprenez pas. Ce n'était pas les idées qui lui manquaient. Loin de là. Mais elle avait des limites et ne pouvait pas non plus faire n'importe quoi. Elle aurait par exemple trouvé très amusant de lui faire nettoyer les vitre de sa salle depuis l'extérieure, perché sur un balais. Mais ça, elle ne pouvait pas le faire... dommage... non, elle devrait être plus simple encore.

« Merci de m'avoir apporter votre aide professeur. Que dois-je faire maintenant ? »

Non mais quel lèche bottes celui-là. Merci pour son aide. Sans blague. Il devait être déjà un peu endormi pour lui dire ça. Ou alors totalement soumis. Quel délice. Mais qu'il ne s'inquiète pas, elle savait ce qu'elle pouvait lui faire faire...

-Vous ne devriez pas me remercier trop vite. J'ai encore deux ou trois choses à faire.

D'un coup de baguette, elle écarta de nouveau les tables que son élève avait été obligé de remettre en place. Morticia lui fit ensuite signe de ne pas bouger. Pour sa part, elle repartit vers la cage contenant l'affreuse bestiole de Sundarkens avec un air autoritaire.

-Bien, vous vous êtes planté tout à l'heure, voyons un peu si vous êtes capable de faire mieux maintenant. Vous connaissez la formule, à vous de jouer.

D'un coup, elle souleva le drap et la porte de la cage d'où sortit de crabe de feu. Elle n'était pas non plus inconsciente et se tenait prête à réagir. Mais lui ne le savait pas...