Merlin...

Fis-je en regardant avec effarement l'étendue des dégâts. C'était absolument pas volontaire, je le jure, mais... Il y a eu quelques complications alors que je préparais quelques ingrédients de potion (retenu pour avoir fait fondre un sixième chaudron en deux semaines). Un pois sauteur, un terrible pois sauteur m'a échappé des mains. Un pois sauteur déchaîné, furibond même, que j'ai essayé tant bien que mal de le rattraper, mais dans ma maladresse, j'ai fait tomber le bocal de pois sans le vouloir, les libérant tous, avec un couinement d'horreur. Ce fut un chaos sans nom dans la salle de cours. Très vite, ils sautèrent partout, faisant tomber la plupart des bocaux aux murs de la salle de classe de potions, libérant alors des ingrédients plus étranges les uns que les autres, qui baignaient dans un formole des plus écœurant, qui d’ailleurs s'étala au sol. Glissant sur ce qui était probablement un reste de placenta de licorne, je dus me rattraper à une table pour essayer de ne pas tomber, mais tombant quand même, je l'entrainai malheureusement avec moi, ainsi que tout ce qui se trouvait dessus. C'est ainsi que se rajouta à l'infâme mixture une sombre potion dont j'ignore le nom, mais qui mijotait tranquillement dans son chaudron il y a encore un instant. Elle commença à faire un bruit des plus inquiétant en rencontrant le sol, rongeant la pierre à une vitesse folle après s'être mélangé a tout ce qui se trouvait par terre. Le bon coté fut qu'elle commença à réduit les pois sauteurs tombant dedans à l'état de bouilli, dans un bruit strident et long, ne laissant derrière eux qu'une vague tache dans la masse informe, tirant légèrement sur le jaune canari. Dérapant pitoyablement dans le liquide verdâtre qui recouvrait une bonne partie de la salle, je fis de mon mieux pour ne pas tomber à nouveau, allant tant bien que mal prendre appuie contre le mur de la salle, regardant avec horreur la potion continuer à se répandre sur le sol, laissant une odeur désagréable derrière elle.

Voilà comment j'en suis arrivé contre le mur, trempé, essoufflé et terrifié par ce qui vient de se passer en une minute, montre en main. J'ai encore du mal à y croire. Mais qu'est-ce que j'ai fait?
Il faut à tout prix que je trouve un moyen de ranger tout ça, mais surtout d'arrêter cette potion avant qu'elle n'atteigne le bureau et professeur et commence à le ronger. Comment faire? Je tourne la tête dans tous les sens, mais ne vois rien qui pourrait me permettre de sauver les meubles, dans tous les sens du terme.
Et évidemment, c'est à ce moment-là que la porte de la salle de cour s'ouvre, et que je la regarde, abasourdis et terrifié à l'idée que ce soit le professeur Slughorn ou toutes autres personnes pouvant me coller pour cela, qui rentre. Une chance que ce ne soit pas le professeur Rogue à cette époque, car cette fois-ci je ne m'en serais pas sorti vivant, sans l'ombre d'un doute.

Je ne sais pas si je suis rassuré ou non de voir Ron apparaître. C'est pas non plus celui qui me sortira le plus facilement de ce mauvais pas, cependant, je suis quand même content de voir un visage amical, au moins, je ne me fais pas gronder une fois encore.
Ce que j'ai fait? J'en sais rien! Alors, je me contente de le fixer avec un air aussi perdu qu'affolé alors que la mixture infâme continue de se répandre avec des petits bruits parfaitement stressant. J'hoche de la tête vivement quand Ron propose de m'aider, même si je ne sais pas trop comment il va faire. Sa baguette, mais oui, la magie, quoi je ne suis pas sûr que... Ah, le récurvite ne marche pas! Et maintenant elle fait de la mousse, en plus. Avec un couinement de désespoir, je me colle un peu plus au mur, n'ayant pas du tout envie de poser mes pieds dans cette chose. Je suis sûr que ça bouffe la chair ce truc. Je sais pas ce que je viens d'inventer, mais j'ai pas envie de savoir, je crois.
Je réponds au regard de Ron par un tout aussi paniqué. Je suis à deux doigts de partir en courant, mais mon honneur de griffondor m'empêche de m'abaisser à cela... Quoi que, c'est quand même vachement tentant, là. Mon royaume pour une apparition soudaine d'Hermione (royaume qui se résume à un rapeltout, ici...)

Content de te voir Ron.

Fis-je d'une voix un tantinet trop aiguë sous l'effet de la panique, oubliant même d'utiliser nos faux noms, alors que la chose noire commence à se laisser recouvrir par une mousse tout aussi peu ragoutante. Peut-être qu'elle lutte contre le sort de nettoyage? Ça serait bien qu'il gagne dans ce cas, avant qu'elle nous mange. En tout cas j'avance en me plaquant au mur, essayant de rejoindre les fenêtres, que j'ouvre une fois fait. On respire un peu mieux, là.
Si des yeux poussent à cette chose, je cours, m'en fiche.

Les deux jeunes homme, de courageux gryffondor, ayant pris le partie de se rendre au Ministère, alors qu'ils savaient Voldemort dans le coin, prêt à les tuer, et puis tous ses mangemorts eux aussi, prêts à les faire souffrir. Aucun des deux n'avaient hésité quand il avait fallu se rendre au Ministère pour sauver le parrain de Harry, Sirius Black. Et pourtant, ils étaient tous les deux face à cette étrange potion, les attaquant, et les obligeant à reculer. Cette potion pourrait peut-être en finir avec Jedusor qui sait. Mais bon, si ils ne se sortaient pas de cette situation, ça serait avec eux, que cette potion en finirait. Neville approuva son idée, et tous deux se mirent à jeter des sorts de nettoyage à la tire-larigot, pour la repousser.

Au début, elle sembla plus virulente encore, crachant, giclant, avec une odeur des plus infecte et puis petit à petit, elle se rétracta, pour former une masse de plus en plus petite, de moins en moins actif. Ron redoubla d'effort et continua de la bombarder de sorts encore et encore, et bientôt, il ne resta qu'une toute petite flaque. Neville jeta le dernier sort, et la masse avait disparu. Le jeune rouquin soupira de soulagement et se laissa tomber sur la première chaise qui passa sous ses fesses.

"Pouf... et ben, ça c'était une coriace" fit Ron en soupirant de soulagement. Je peux savoir comment tu as fait ton compte?" demanda le jeune homme maintenant que tout était redevenu calme, Neville allait enfin pouvoir lui expliquer comment il avait réussit à créer un monstre pareil... Il se pinça encore le nez, l'odeur flottait encore dans l'air, il se leva et ouvrit grand les fenêtres pour aérer la pièce et faire partir cette affreuse odeur.

[HJ : Euh... un peu court désolée]