Ce que l'on peut dire de plus évident, en ce qui concerne le caractère du jeune Armyanski, c'est qu'il est un garçon discret, vraiment très discret. D'un naturel plutôt timide et réservé, il semble être le garçon le plus calme du monde... Et la plupart du temps, c'est ce qu'il est en effet... La plupart du temps. Car assistez à l'une de ses crises de colère, et vous ne le reconnaitrez plus. Andreï intériorise beaucoup, il est comme une bombe qui, dans les rares moments où elle explose, laisse tout le monde sans voir. Car en effet, dès lors que s'exprime son ressentiment, sa colère, sa haine, son mépris... il n'est plus du tout la même personne. Il devient même complètement intenable, ingérable, et peut même s'avérer des plus violents.

Mais si vous échapper à ces phases d'humeur massacrante (qui, fort heureusement, ne son pas si nombreuses), vous découvrirez plutôt quelqu'un de sensible et d'altruiste. C'est également là son problème, il a bien trop de sensibilité à revendre, et prend souvent les choses trop à coeur, de même qu'il s'investit souvent pour des personnes qui ne mériteraient pas autant de son attention. Facilement influençable et manipulable, il ne lui faut pas grand chose pour s'attirer votre confiance. Le pauvre est un peu trop naïf, et pour cette raison, il se laisse souvent marcher sur les pieds.

Pour autant, Andreï est loin d'être bête. Au contraire, il est même quelqu'un de plutôt intelligent. Studieux, soucieux du moindre détail, et très angoissé par l'idée de l'échec (angoisse née sans nul doute du rapport singulier qu'il entretient avec sa mère), c'est un travailleur qui fait tout pour obtenir les meilleurs résultats possibles. Ne laissant jamais rien au hasard, il est extrêmement maniaque, et ressent un besoin maladif de voir les choses être à leur juste place, quitte à se sentir excessivement mal si tel n'est pas le cas.

Oui il est intelligent, peut-être même un peu plus que la moyenne, mais pas de cette forme d'intelligence sociale qui pourrait lui permettre de ses sentir à l'aise avec ses pairs. Andreï est ce qu'on pourrait qualifier de garçon inadapté, il a grande peine à se faire des amis qui lui soient vraiment proches, et est sujet à bon nombre de quolibets. Bien sûr, gagner le respect des autres est un rêve qu'il caresse du bout des doigts, mais il est à mille lieux de le voir se réaliser.

Andreï n'est pas courageux, ni téméraire, mais il peut tout de même faire preuve d'un sang froid surprenant quand la situation l'exige à ses yeux, laissant de côté ses nombreuses angoisses. Très loyal, il est prêt à tout pour les personnes auxquelles il tient, quitte à faire dans l'excès. Il est quelqu'un d'entier. Il est de nature à aimer totalement... et à détester totalement, tout autant, sans beaucoup de nuance, ce qui lui a déjà valu plus d'une erreur de jugement. Dans l'ensemble, donc, Andreï a tout du petit chiot égaré, mais attention, quand il le faut, il sait mordre.

Andreï possède un physique somme toute assez banal. Oh, il n'est pas laid, non, mais il n'est pas le genre de personnes sur lesquelles on se retourne quand on les croise dans la rue. Il faut dire que le charisme, quoi qu'on en dise, ne dépend pas du seul physique. C'est également une question de prestance et d'assurance... et le fait est qu'Andreï ne possède ni l'un, ni l'autre. Son manque total de confiance en lui lui confère une aura des plus exécrables, qui le rend difficilement attirant. Preuve en est : la gente féminine ne s'intéresse absolument pas à lui, et Andreï doute fort que cela change un jour.

Assez grand pour son âge, plus grand en tous cas que la plupart de ses camarades, il n'a absolument pas de quoi vous impressionner par sa carrure. Le jeune homme est en effet aussi fin qu'une brindille, ce qui lui confère, au demeurant, l'air particulièrement fragile, et constamment malade. La pâleur de son teint n'aide pas davantage.

Son visage souvent taciturne se décore de temps à autres d'un sourire qui révèle une dentition imparfaite : ses dents de devant son légèrement plus avancées que les autres, ce qui lui a valu, dans sa prime enfance, bien des surnoms tout sauf glorieux de rongeurs divers et variés. Ses cheveux sont bruns, coiffés au bol (d'aussi loin qu'il s'en souvienne, il a toujours eu la même coiffure, et n'a jamais songé à en changer). Ses yeux sont d'une couleur similaire, quoi qu'un peu plus foncés. Les yeux sont le miroir de l'âme, dit-on, pas pour lui. Son regard est très souvent insondable, au point d'en effrayer certains.

La mode indifférant totalement Andreï, il est loin d'être à la page, et son style vestimentaire lui a déjà valu plus d'un quolibet, mais il sait passer outre. Son apparence est véritablement le cadet de ses soucis.

Andreï n'a jamais connu son père. De lui, il n'a jamais vu que quelques photos éparses, consignées dans les quelques rares albums que sa mère ait bien voulu faire. De cet homme, il n'a jamais connu que le nom et la profession. Cela lui a suffi à faire de son père décédé un véritable modèle, une sorte d'idole perdue qu'il aurait vraiment voulu connaître. Mais il n'en fut rien, son père était mort peu avant sa naissance, et peu après sa naissance, sa mère, Anya Armyanski (retenons son nom de jeune fille, si vous voulez l'appeler par le nom de ses maris successifs, on a pas fini), s'était remarié. Nul n'avait jamais caché à Andreï que cet homme n'était pas son géniteur, mais il apprit à l'aimer quoi qu'il en soit...

Dans sa prime enfance, Andreï n'avait pas grand chose de l'adolescent déséquilibré qu'il est devenu. Bien au contraire, il était un garçon facile à vivre, assez ouvert, qui ne craignait en rien d'aller vers les autres. De son enfance, il garde un souvenir véritablement heureux. Il lui aurait fallu être difficile pour ne pas l'être. Certes, il n'avait jamais connu son père, mais son père de substitution, lui, avait toujours été très présent pour lui. Par ailleurs, il n'avait jamais manqué de rien. Entre l'héritage obtenu par sa mère, et les revenus extrêmement profitable de son père (pour ne pas dire de ses pères), il n'avait jamais eu à se plaindre, et avait toujours vécu dans la richesse et l'opulence.

C'est à la mort de ce nouveau père que le moral et le mental d'Andreï commencèrent à flancher. Attaché comme il l'était à cet homme, le perdre lui aussi avait été une expérience très douloureuse pour lui. Il s'était refermé comme une huître, s'était plongé dans un état léthargique proche de la dépression nerveuse... Et cet état n'avait fait qu'empirer lorsque sa mère s'était si rapidement remariée. Il ne voulait pas de cette figure paternelle de substitution, il en voulait à cet homme de s'immiscer dans leurs vies, à sa mère d'avoir si rapidement la page. De là vinrent ses premières crises de colère. La plus violente d'entre elles avait vu se confirmer l'appartenance du garçon au monde des sorciers. La première fois qu'il manifesta ses pouvoirs, il fit éclater toutes les ampoules de la maison où il vivait alors.

Sans surprise, peu avant de fêter ses onze ans, il reçut donc sa lettre d'admission à Poudlard. Il semblait apparemment qu'il devait rejoindre la maison des vert et argent. Il n'était pas certain d'y avoir sa place. Pas plus que le choixpeau magique, qui envisagea sérieusement de l'envoyer à Poufsouffle. Mais qu'il ait ressenti l'angoisse du garçon à l'idée de ne pas être envoyé dans la maison où l'on attendait de le voir, ou qu'il ait seulement vu en lui des aptitudes dignes de la maison des serpents que lui-même n'avait pas deviné, en tous les cas, c'est bien à Serpentard qu'on l'envoya. S'il était ravi de quitter le domaine familiale et son ambiance oppressante, il ne se plaisait pas particulièrement à Poudlard. Il était loin d'être populaire ou apprécié de ses camarades. Tant pis.

Son état mental acheva de se dégrader quand mourut son dernier "père". Il n'avait jusqu'alors eu que des présomptions qu'il avait tôt fait de taire tant elles étaient dérangeantes, à présent, il en était certain. Les maris d'Anya Armyanski ne mouraient pas par accident, non. Son rapport à sa veuve noire de mère a dès lors bien changé. Partagé entre un amour inconditionnel et une répulsion proche du dégoût, leur relation ne saurait être plus conflictuelle, désormais.