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#Sujet: It's oh so quiet [pv Ethan ♥] Mar 17 Sep - 19:37
It's oh so quiet
C'
était devenu, chaque matin, une improbable gymnastique pour Lindsay comme pour James, afin de s'éviter l'un l'autre. S'ils vivaient sous le même toit, l'un et l'autre auraient bien pu finir par l'oublier tant ils faisaient d'efforts pour ne se croiser à aucun moment de la journée, depuis la fameuse soirée d'Halloween. La situation se décanterait, il le fallait bien. Ils n'avaient plus le choix, de toute manière. James avait beau en avoir trop dit (et encore, heureusement pas assez), il ne pouvait en aucun cas pour eux être question de rupture définitive. Ils se laissaient du temps pour réfléchir, quand bien même la réflexion ne servirait à rien. À ce stade, aucune réflexion ne pouvait être satisfaisante, au contraire, la moindre d'entre elles ne faisait que mettre en exergue l'évidence qu'ils cherchaient tous les deux, et avec de plus en plus de mal, à nier. Une évidence qu'ils étaient contraints de taire... parce qu'ils n'étaient plus les égoïstes, dissociables et incompatibles nombres d'une bête équation, un troisième était venu s'ajouter à ça. Décider d'avoir un enfant avait définitivement été une véritable connerie, et comme n'importe quelle connerie, s'ils l'avaient tous les deux pressentis, ils avaient tout de même décidé de la commettre, et en assumaient les conséquence ô combien lourdes. Quels exemples parentaux ils allaient faire ! Ça faisait plusieurs nuit maintenant que le canapé du salon était devenu le lit improvisé du libraire, dont le dos commençait très clairement à en souffrir. Il s'arrangeait à partir tôt le matin pour ne pas la voir, elle rentrait le plus tard possible en espérant qu'il soit endormi avant qu'elle ne rentre (ce qu'il faisait mine de faire)... et voilà à quoi se résumaient plus ou moins leurs vies. Rien de bien glorieux. À un moment ou à un autre, il allait bien falloir qu'ils se reparlent, mais James n'était pas certain d'avoir hâte de voir ce jour arriver.
Il n'était pas de la meilleure humeur qui soit quand il arriva sur son lieu de travail ce jour là - enfin... pour le peu qu'il acceptait d'en laisser paraître. James était passé maître dans l'art d'intérioriser à peu près tout ce qu'il ressentait. Il faisait au mieux pour ne pas emmener ses tracas (si à ce stade, on pouvait encore utiliser un terme aussi faible) au boulot, ou en tous cas pour donner l'impression d'aller au mieux... Là, il tentait toujours de faire illusion, mais il peinait à se montrer convaincant, ses traits fatigués et son irritabilité latente (pourtant rare chez lui) parlaient malheureusement pour lui. Ces instants passés au milieu des livres auraient dû lui promettre une paix relative. C'était sans compter sur cette fichue machine à emmerdes qui lui servait de coeur. Soir et matin, il se tordait bêtement de douleur et de culpabilité... de jour, il ignorait si c'était cent fois mieux ou cent fois pire, quand son rythme s'accélérait et qu'il essayait vainement d'en taire les battements.
La "faute" à Ethan, bien sûr. Il était étrange et dérangeant à la fois pour James de constater à quel point il lui était bien plus facile d'éviter sa propre femme que son ... collègue, dirons-nous. Cette fois unique, si parfait fut-elle, méritait-elle qu'on les qualifie d'amants ? Il s'efforçait de croire que non, et de se dire que ça ne se reproduirait plus... Tout en désirant au final parfaitement l'inverse. Faute de pouvoir complètement l'ignorer (et faute de le vouloir aussi, certainement), il se contentait de baisser les yeux dès que leurs regards menaçaient de se croiser, et de ne jamais soutenir son regard lorsqu'ils parlaient ensemble, cherchant à trouver cet équilibre entre l'attitude qui ne laisserait rien soupçonner aux autres de ses collègues, et celle qui permettrait à Ethan de comprendre quelle distance il essayait de mettre entre eux. Chose qu'il faisait mal. Si James avait été un bon comédien ou un bon tacticien, quelqu'un de véritablement capable de dissimuler ses émotions, ça se saurait... ou du moins non, ça ne se saurait justement pas, et Lindsay n'aurait jamais rien deviné...
Qu'il soit plus ou moins subtil dans sa manière de le fuir (souvent moins que plus, au passage), arrivait toujours le moment fatidique, celui où il ne pouvait pas se permettre de l'éviter... En l'occurrence, ils s'étaient tous les deux vu la tâche ingrate d'ouvrir les cartons de nouveaux livres, de les répertorier et d'en faire l'inventaire dans l'arrière-salle. Juste eux deux... James avait fait au mieux pour qu'ils ne se retrouvent jamais seuls dans la même pièce, cette fois, il n'avait rien trouvé de cohérent à dire à la hiérarchie qui puisse le justifier. Voilà donc qu'il demeurait là, en sa compagnie, les yeux rivés vers le carton qu'il venait de déballer, dans le silence le plus total, craignant qu'il soit brisé... voulant, dans un même temps, qu'il le soit. Joyeux bordel.
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"On peut abandonner son intégrité pour presque rien, Mais c’est tout ce que nous possédons réellement, tout ce qui nous reste à la fin..."
Est-ce que James pense encore à L’Incident? Je présume qu'a un moment donné, à force, on devrait finir, avec la force des chose, par ressentir une sorte de lassitude. Un agacement, quelque chose qui finisse par nous amener à l'abandon. Vous savez, ce moment où vous vous dites ''Ok, j'ai assez donné, j’arrête là''. J'me demande toujours quand est-ce qu'il arrivera, ce moment. J'pense qu'il y a bien un jour ou j'en aurai marre, ou j'abandonnerai mais... Sans être pour autant un éternel optimiste, j'aime penser que ça ne sert à rien d'abandonner tant qu'il y a encore de l'espoir, même infime. James passe son temps à m'éviter de façon assez discrète pour que personne ne le remarque, mais suffisante pour que je le comprenne. Et c'est ainsi tout le temps, toute les journées et toutes les semaines depuis l'Incident. J'suis presque admiratif devant les efforts qu'il met en œuvre pour ne jamais (au grand JAMAIS) croiser mon regard. Et pourtant, au lieux de me décourage son attitude... Me donne un espoir bancal, un peu stupide, et surtout totalement absurde. J'en ai conscience, et même si je devrais oublier cette idée et me conforter dans la raison quelque chose m'en empêche. Je veux croiser son regard de nouveau pour en être sûr. Je crois que...
A croire que Merlin est de mon coté, aujourd'hui, car nous sommes tous les deux assignés au déballage de livres. Une tache ô combien passionnante, mais surtout nous laissant seuls, lui et moi, dans l'arrière-salle pour un moment. Personne ne vient nous voir (de peur de devoir nous aider), et la porte est fermée, nous laissant comme seuls au monde. Je déglutis. Vilaines penséeeeeeees...
Essayant de m'enlever la pensée fugace et proprement interdite qui vient de me traverser l'esprit, je me racle la gorge pour reprendre de la contenance. C'est moi ou il fait chaud, soudainement? Le chauffage, probablement. J'ai jamais été fan du silence, je suis typiquement le genre de personne à parler pour rien dire plutot qu'a laisser un silence se poser. C'est ce qui fait de moi une personne ultra sociable... Et c'est un peu pour ça que les gens m'aiment bien, je présume. Depuis le debut du déballage, j'ai fais un effort pour respecter la volonté de James en ne prenant la parole que pour aider à l'inventaire, mais plus je reste silencieux, et plus mon esprit parfaitement corrompu s'imagine des fantasmes auxquels il ne devrait pas penser, mais contre lesquels je ne peux rien, vu la situation actuelle qui me rend fortement imaginatif... je répète: une salle isolée, sans personne d'autre que nous deux, avec une tab... OK, ça suffit, faut que je parle ou la situation va devenir gênante pour moi. Le seul petit détail que j'avais oublié avant de prendre la parole, c'est que j'ai tendance à perdre mes moyens quand la situation me semble aussi gênée qu'actuellement...
- Hum, et sinon? Ça va? Silence... Enfin j'veux dire c'est pas que ça va pas, je suis sûr que ça va, enfin que ça va normalement, mais dernièrement t'as l'air un peu fatigué donc je me demandais... Raclement de gorge. Pas que je te surveille, hein, non c'est pas mon genre, enfin c'est pas que je t'ignore, mais je te surveille pas, mais je te regarde, donc je t'ignore pas, mais je te regarde de façon heu, normal hein... Enfin je pense... Et je pense pas non plus que t'as l'air pas normal, t'es parfaitement normal, toujours d'ailleurs... Enfin c'est pas un défaut hein, c'est bien j'veux dire, c'est cool même, mais comme on a plus parlé depuis la dernière fois... Enfin je parle pas de cettedernière fois là, mais juste la dernière fois de la semaine dernière... Enfin de mardi quoi... et heu...
Laisse tomber, tu t'enfonce mon vieux... Je soupir et j'abandonne, je crois qu'il vaut mieux encore que je me noie dans mes fantasme inavouables, au moins, mon intégrité reste intacte.
James Hopkirk
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#Sujet: Re: It's oh so quiet [pv Ethan ♥] Mar 1 Oct - 19:08
It's oh so quiet
A
u fond, James trouvait cette situation un peu ridicule, et son attitude tout autant. Faire à ce point l'autruche n'avait jamais aidé personne, mais il n'y pouvait rien. Il avait voulu à tous prix s'éviter une conversation embarrassante avec Ethan, qui aurait pourtant pu leur permettre de crever l'abcès, mais il n'avait su y consentir au moment adéquat. Et maintenant, il était bien trop tard pour ça. James ne pouvait s'empêcher de se dire que s'il avait agi différemment, les choses se seraient certainement déroulé d'une toute autre manière. Ils auraient admit à voix haute avoir fait une erreur, Ethan lui aurait fait comprendre que toute cette affaire n'avait pas la moindre importance pour lui (James l'aurait extrêmement mal supporté, mais soit), et il serait revenu à la raison, aurait accordé à Lindsay toute l'attention qu'elle méritait, elle n'aurait jamais rien su... Bref, la situation ne serait pas à ce point bordélique. Le tout avait été monté en épingle... Au final, ce qui s'était passé entre eux n'avait sûrement d'importance que pour lui, et à force de se laisser accaparer par ce qui, pour Ethan, n'était sans doute qu'une passade sans conséquences qu'il valait mieux l'oublier, il était en train de se bousiller la vie et la santé. Oui, au fond, il se disait qu'agir comme il l'avait toujours fait avant l'"incident" avec Ethan aurait été une bien meilleure attitude à adopter. Ce silence était totalement insupportable. Ignorer Ethan et ne pas lui adresser la parole lui était définitivement bien plus simple quand leurs autres collègues se trouvaient avec eux. Là... c'était purement intenable. Il fut même tenté de parler, tout en pensant que c'était une idée stupide, mais ce fut finalement Ethan qui chercha à briser la glace... à sa manière.
James aurait sans doute souri face au discours d'Ethan, en d'autres circonstances, mais en l'occurrence, il ne faisait qu'accentuer son malaise. Il le voyait s'enfoncer, et au fond de lui, il mourait d'envie de lui tendre la main, pour lui éviter de s'embourber plus encore... mais ce n'était pas ce qui se passerait... parce qu'il craignait fort que, en cherchant à rétablir un semblant de complicité entre eux, il ne puisse faire taire ce qu'il cherchait si bien et parvenait si mal à refouler. À un moment, il songea à poursuivre sur sa lancée parfaitement puérile, et à ne tout simplement pas lui répondre... mais non. Déjà, ça aurait été parfaitement stupide, et ensuite... en fait il avait envie de pouvoir lui parler à nouveau. Bien sûr qu'il voulait lui parlait à nouveau. Ce à quoi il renonçait le plus fermement était toujours ce à quoi il aspirait le plus. Et cela avait, bien trop souvent, avec Ethan.
-Je vais très bien, merci. répliqua-t-il avec une certaine froideur dans la voix, mentant effrontément, par la même. À ce moment précis, il commit l'erreur de croiser son regard, et il eut bien plus de mal à demeurer de glace. En fait je... hum... ça pourrait pas aller mieux.
Et jamais il n'avait aussi mal menti de toute sa vie.
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#Sujet: Re: It's oh so quiet [pv Ethan ♥] Mer 2 Oct - 1:31
"Ça passe par ça l'amour, je t'entends me dire tout bas, Faut passer par là un jour, l'amour, l'amour est un combat.."
Peut-etre que j'aurais du prendre le temps de réfléchir à ma question. Peut-être que j'aurais du mieux la formuler, de façon plus formel, plus ''normal''. Peut-être qu'il se serait montré un peu moins froid en me répondant... Peut-être que ça m'aurait permis de me mentir encore un peu. Mais au moins il a répondu, vous m'direz, c'est déjà beaucoup, j'ai pas le droit de me plaindre, car les gens comme moi ne devraient jamais se plaindre, et toujours accepter ce qu'on daigne leur donner. C'est comme ça, quand tu nages à contre-courant volontairement. Évidemment, j'suis pas fou au point de l'afficher ou de le crier haut et fort, mais James le sait (vu ce qu'on a fait, ça paraît logique). Mais lui, il est marié. Il a quelque chose, outre un cœur, à perdre dans cette histoire. Il a une vie de famille, et tout, il est pas juste un gay qui essaie de s'accaparer le copain d'une femme qu'il déteste juste parce que... Parce que quoi? Hein? Parce que ledit copain lui plaît depuis qu'il le connaît, ou parce qu'il a vachement mal à la poitrine depuis qu'il ne lui parle plus? Un peu des deux, je présume. Dans un sens, j'aimerais que tout revienne comme avant, quand je crevais de désir pour lui sans qu'il en sache rien, au moins, à l'époque, il me parlait l'air de rien. Il me considérait autrement que comme un problème. Je me sens pitoyable en cet instant. Et très anormal. Pourtant, j'arrive pas à me décider de lâcher prise. Y a quelque chose au fond de moi, une petite voix qui murmure et qui m'oblige à y croire : « Et si... ».
Donc James va bien. Il va même « très » bien. C'est une façon plutôt correct de m'envoyer chier. C'est ce que j'aime chez lui, sa façon d'être toujours poli et propre sur lui, qu'importe la situation, avec ce petit coté coincé qu'on prend pour de la normalité. Ça donne une envie bizarre de l'encanailler. Vous pourrez dire ce que vous voulez, lui et moi on est le jour et la nuit. Mais je présume que les opposés s'attirent. Même si, manifestement, je commence de plus en plus à croire que je suis le seul attiré, dans l'histoire. Ne jamais tomber amoureux d'un hétéro, c'est la règle de base, pourtant.
Sa deuxième réplique pique un peu. J'essaie de paraître normal quand j'avale ma salive, mais j'ai comme l'impression qu'elle me reste coincé dans la gorge. Ça pourrait pas aller, mieux. Une façon à lui de me dire que sa vie tourne très bien depuis qu'il m'ignore? Ouais, ouais, ça doit être ça. Ou alors c'est juste encore un mensonge pour me faire croire ça. C'est facile de vivre dans l'espoir perpétuel. Il suffit de croire uniquement ce que l'on veut. C'est comme un grand mensonge qu'on est le seul à savoir. ''Mais non, il me déteste pas, il s'est juste levé du pied gauche'' ''mais non on est pas plus ensemble, il n'a pas le temps de me voir pour l'instant'', '' mais non on va pas divorcer, nous deux c'est pour la vie'', puis un beau matin on découvre que Monsieur Dupons a séquestré sa femme dans sa cave parce qu'il n'a pas supporté qu'elle demande le divorce. Tu m'étonne que des gens deviennent fous à force de vivre dans le monde parfait qui n’existe que dans leur tête. Mais est-ce que je suis vraiment mieux que ces gens? Est-ce que je suis pas en train de m'inventer quelque chose alors qu'en fait, ça n'a toujours été qu'une erreur pour James? Hum... Nan, nan c'est pas possible, sa réaction. Sa façon de faire... Et ses regards! Jusqu'au jour où il me dira, en me regardant droit dans les yeux, que tout cela n'a été qu'une banale erreur, je continuerai à y croire. J'm'invente peut-etre un monde, mais de toute façon, je suis déjà classé comme malade mental, qu'est-ce que ça change? Quitte à être damné autant aller jusqu'au bout.
- Ah ouais. C'est vraiment cool pour toi. Le silence que je laisse après cette réplique est trop long pour être franc. Qu'est-ce qui te mets dans cette heu... Super humeur?
Quitte à enfoncer le clou, autant aller jusqu'au bout, hein? Et pourtant, Merlin que j'ai pas envie de savoir. Je sens que j'vais encore m'en prendre une dans le coin de la gueule. J'dois être une sorte de masochiste... C'est ça, l'amour, nan?
James Hopkirk
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#Sujet: Re: It's oh so quiet [pv Ethan ♥] Jeu 3 Oct - 11:34
It's oh so quiet
A
u final, si refuser d'adresser la parole à Ethan était complètement puéril, ça avait au moins le mérite de le préserver de ce genre de conversation qui pouvaient sembler, depuis un oeil extérieur, parfaitement anodine, mais qui du point de vue de James était juste... diablement gênante. Ça ne venait peut-être que de lui. Peut-être qu'au fond, la situation était effectivement des plus banales, mais il avait le sentiment que l'embarras qui les cernait tous les deux était tel qu'il était presque palpable. Simple illusion ? Va savoir. Que c'en soit une ou non, en ce que le concernait, le malaise était bel et bien là, il lui tordait l'estomac, lui filait des frissons dans le dos, et le rendait à peine apte à répondre à la plus innocente des questions... en même temps, si la question en elle-même n'avait pas grand chose d'inhabituelle, sa réponse, elle, s'avérait beaucoup plus délicate. Si James voulait aller au bout de ses mensonges et de ses décisions, il savait qu'il était sur le point de lâcher une véritable bombe, qui se chargerait définitivement de permettre toute éventuelle "réconciliation" entre eux. Mais au fond, c'était ce qu'il voulait, non ?
Non... Ce n'était pas ce qu'il voulait, mais c'était ce qu'il se sentait l'obligation de faire, s'il voulait sauver sa réputation et (oui, c'est ainsi qu'il voyait les choses) son âme. Alors même s'il était tenté de revenir sur son précédent mensonge et d'avouer à Ethan qu'il allait mal, qu'il passait son temps à douter et qu'il avait très envie... bref, il allait s'en tenir à sa résolution première : lui apprendre la vérité, mentir sur ses sentiments... et potentiellement le faire souffrir au passage.
-On évite de trop en parler pour le moment, la nouvelle est encore récente. Il marqua une légère pause, c'était là sa dernière occasion de faire complètement marche arrière... Mais il ne le fit pas. Il prenait la bonne décision, il en était convaincu. C'est bien connu, les choix les plus douloureux, ceux qui vous faisaient mal à en crever, étaient toujours les plus justes. Ou en tous cas, il en était ainsi dans l'esprit du libraire, qui, bien que fort de cette certitude, n'avait pas moins de difficulté à apprendre à Ethan l'"heureuse nouvelle". Lindsay est enceinte.
Il avait cherché à accompagner cette révélation d'un sourire franc qui ne pouvait absolument pas l'être. Au final, Ethan était le premier à qui James parlait de la grossesse de Lindsay (en dehors de leurs parents à tous les deux, bien évidemment), pourtant, à l'heure actuelle, on ne pouvait pas vraiment dire qu'il soit son ami le plus proche... en fait, que pouvait-on seulement dire d'eux-deux à l'heure actuelle ? ... Aux autres, il cachait encore la nouvelle, comme si le faire pouvait lui permettre de se convaincre que tout allait pour le mieux, et que ce qui grandissait dans le ventre de son épouse n'existait pas. Autant dire qu'il voulait que ces mots ne puissent être entendus que d'une seule manière : "abandonne"... Même si au fond, James espérait plus tôt qu'Ethan entendrait un : "insiste quand même".
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#Sujet: Re: It's oh so quiet [pv Ethan ♥] Lun 7 Oct - 21:53
"S'il ne reste qu'une seconde pour te dire comme c'est simple, Si j'avais moins peur de mon ombre, je parlerais sans crainte."
Vous entendez? Non? Mais si, écoutez mieux! Vous n'entendez pas, là, le bruit de mon cœur partant en mille morceau sous le rouleau compresseur de Lindsay? S'il me restait de quoi espérer, c'est terminé maintenant. Je n'étais déjà pas de taille à lutter contre une femme, alors contre une femme enceinte... J'ai presque envie de rire, mais il y aurait un je ne sais quoi de désespoir hystérique dans ma voix, à n'en pas douter, alors je ne prends pas le risque. Pourtant, malgré tout, je me force à sourire pour répondre à celui que James m'offre. Je me force à prendre une mine réjouie, alors que moi même je n'y crois pas. J'ai plus le cœur à pleurer qu'a rire. Mon sourire est trop figé pour être vrai. Le cœur n'y est pas, et ça se sent. Quelle comédie grotesque.
- Ça alors c'est... Horrible? Monstrueux? Catastrophique? Fantastique, félicitations à vous deux.
J'ai comme l'impression que les barrières qui nous séparaient sont encore plus grandes et plus hautes maintenant. Oui, les optimistes me dirons que je peux toujours grimper, mais là j'ai plus envie de creuser et disparaître. Alors c'est ça ma limite? Un gamin? Je me sens parfaitement ridicule. J'ai des vu sur un homme marié qui va avoir un gosse et qui est très probablement parfaitement heureux en mariage. Je devrais lâcher l'affaire, j'en ai conscience. Je le sais. Tourner la page, passer à autre chose. Les gens comme moi devraient rester entre eux et laisser les gens normaux vivre leurs vies tranquillement. Je le sais mais... Je vais très probablement lui gâcher sa vie par pur égoïsme, mais j'ai besoin d'être sûr. Avant de me préparer mentalement à escalader mètre par mètre le mur qui nous sépare, je dois être certain que quelque chose, même d'infiniment petit, m'attend de l'autre coté.
Je me racle la gorge, alors qu'un silence toujours aussi pesant s'installe entre nous. Est-il vraiment aussi heureux que ça de l'arrivé de se gamin? L'an dernier, un de mes copains de Poudlard m'a annoncé que sa femme et lui allaient bientôt être parents, résultat, il n'avait parlé que de la couleur de la chambre du bébé pendant toute la soirée, du moins, jusqu'à qu'il ait quelques verres dans le nez, après quoi, il avait commencé à nous faire la liste des prénoms qu'ils voulaient lui donner. Alors c'est vrai, je n'ai qu'un exemple pour comparer, mais James me parait étrangement calme, pour un futur papa, peut-être même un peu trop. C'est James me direz-vous, il est comme ça... Mais mon espoir (aussi désespéré que moi) se raccroche à ce silence. Peut-être, peut-être...
Si seulement je pouvais être assez réaliste pour comprendre qu'il n'y a et n'aura jamais aucune chance que ça marche entre lui et moi... Mais ce n'est pas le cas, je reste bloqué dans mes espoirs futiles, ceux-là même qui me firent poser LA question. Oui, LA question qui tourne et tourne dans la tête depuis le fameux Incident. Cette question que je tais de toutes mes forces depuis ce jour et qui m'échappa sans que j'y fasse vraiment attention un instant après, dans un murmure. Dans un souffle.
- Et pour... Nous...?
Mais à peine la question est-elle posée que je sursaute, me rendant compte que je l'ai dite à haute voix. Et merde! On ne devait plus en parler, jamais, jamais, jamais. Je lance un œillard horrifié à James, espérant qu'il n'a rien entendu, puis m'en détourne pour me remettre à sortir les livres avec énergie. Si seulement je pouvais me cacher dans un de ces cartons...
James Hopkirk
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#Sujet: Re: It's oh so quiet [pv Ethan ♥] Jeu 10 Oct - 23:10
It's oh so quiet
À
force de ne pas vouloir y croire, James passait à côté des signes les plus évidents, et dans les félicitations d'Ethan, il ne savait entendre qu'une expression sincère et de circonstance, ravie et heureuse, là où il aurait peut-être dû déceler de la déception. Il regrettait déjà d'avoir apprit la nouvelle à son interlocuteur. Si ça lui avait semblé être le meilleur moyen de mettre le plus de distance possible entre eux en un temps record, l'idée, justement, d'avoir potentiellement mit encore plus de distance entre eux lui serrait le coeur... autant que le faisaient ces félicitation qui passaient à ses yeux pour chaleureuses, et lui laissaient croire qu'au fond, Ethan s'en fichait. James savait bien que c'était égoïste que d'espérer que, au fond, l'homme en présence de qui il se trouvait, cet homme qu'il aimait bien plus qu'il n'était moralement permit, ressente de l'agacement, voire de la tristesse à l'idée de le savoir fonder une famille. L'idéal devait logiquement être, pour lui, qu'Ethan s'en moque et soit sincèrement heureux pour lui, cela lèverait enfin toute ambiguité... Seulement voilà, James ne pouvait s'empêcher de vouloir qu'Ethan ressente de la jalousie ou manifeste la preuve d'un sentiment qu'il croyait à sens unique tout en espérant l'inverse. Oui, il voulait qu'il l'aime, même s'il devait en souffrir, pour ne pas être le seul à aimer... et à souffrir. Égoïste, oui. Et cette envie dépassait de loin celle qu'il avait de voir son interlocuteur s'en moquer royalement ou être satisfait du tournant que prenaient leurs vies respectives... même si elle était la plus saine.
Un signe, pourtant, qui était en vérité bien plus qu'un signe, lui laissa, pour la première fois depuis cette fameuse fois, envisager que ces sentiments qu'il refoulait si mal même s'il faisait maints efforts pour y parvenir, étaient finalement réciproques. Ce n'étaient que trois mots... mais chargés d'un sens, en tous cas, auquel James mourait d'envie de croire. "Nous"... C'était un mot que James s'était refusé d'employer, même en pensée pour considérer sa relation avec Ethan, et pourtant... James regarda Ethan, qui lui avait plongé le nez dans ses cartons, interdit. Il songea un instant à faire comme s'il n'avait rien entendu. Mais il en était tout simplement incapable. Parce que ces mots, s'ils signifiaient ce qu'ils semblaient signifiaient, avaient trop d'importance pour lui pour qu'il parvienne à les ignorer.
-...Nous ?
Il avait prononcé ces mots à mi-voix, toujours dans l'incertitude de ce qu'il convenait qu'il en fasse. Ou plutôt, partagé entre l'envie de ce qu'il voulait en faire, et ce qui lui était décemment permit d'en faire. Une fois n'est pas coutume, la raison, cette raison qu'il aurait vraiment été tenté de mettre en veilleuse par moments, avait prit le dessus sur ces sentiments.
-On avait promit de ne plus en reparler. Tu... Ne me fais pas ça, surtout pas maintenant.
Le ton de sa voix était tout sauf assuré, il était à l'image même de cette embrouillamini qui s'était créé dans son cerveau. Il baissa les yeux en ajoutant, d'un voix qu'il voulait plus sévère, même s'il n'en était rien.
-Il n'y a pas de "nous", il n'y en a jamais eu. C'est totalement absurde...