Les joies de l'internat (Amy)

Lou était fatiguée... La journée qu'elle venait de passer n'avait pas été si éprouvante que cela, mais elle essuyait les plâtres de l'année passée, où elle n'avait vraiment pas beaucoup dormi.

La faute au professeur de sortilège et enchantements, qui à la dernière minute leur avait sorti de derrière les fagauds un devoir à rendre, ni plus ni moins que soixante centimètres de parchemin ! Pour une demoiselle qui aimait si peu les études, et qui possédait qui plus est une écriture très petite et très étroite, c'était un supplice.

Il y a certainement exagération dans le fait de déclarer que ce devoir leur avait été donné trop tard pour qu'elle puisse accomplir un travail correct (ils avaient tout de même eu une semaine pour le rédiger), mais cela resterait la version officielle de Lou qui faute de s'en sentir le courage avant, s'y était prise comme souvent à la dernière minute pour travailler.

Au bout du compte, elle ne s'était couchée qu'à quatre heures du matin, après de longues heures de rédaction au sein de la salle commune des verts et argent. Pour un réveil trois heures et demi plus tard.

Elle avait donc passé sa journée - pardonnez l'expression - dans le cirage, avec le sentiment qu'il aurait mieux valu pour elle demeurer au fond de son lit. Au moins, son devoir avait été rendu en temps et en heure (elle s'y prenait toujours tard, c'est vrai, mais elle ne tolérait pas les retard, quoi qu'il en soit.

Les cours étaient à peine finis qu'elle n'avait déjà plus qu'une envie : s'enfoncer au fond de son lit, et ne plus être dérangée jusqu'au lendemain matin.

La première partie du plan se déroula sans ennui. À peine arrivée dans la salle commune, sans adresser un mot ou un regard à personne (le manque de sommeil la rendait bougonne, et encore moins prompte à la sociabilité que d'habitude), elle s'était dirigée d'un pas décidé jusqu'à son dortoir.

Sans même songer à se changer ou quoi que ce soit, elle s'était effondrée sur son lit, à plat ventre sur son matelas. Elle fermait déjà les yeux, prête à se blottir tout contre Morphée sans demander son reste, quand la porte du dortoir s'ouvrit.

Évidemment, c'était trop beau pour être vrai. Comme si elle pouvait vraiment escompter qu'on lui fiche une paix royale. Par moments, Lou regrettait vraiment de ne pas avoir une chambre rien qu'à elle. D'autant qu'il n'y avait plus grand monde dans son dortoir avec qui elle s'attendait vraiment bien.

Lou se redressa légèrement, elle n'avait pas l'intention de dormir comme une masse s'il devait y avoir spectateur, ça faisait partie intégrante de sa pudeur naturelle.

Son regard croisa celui de l'arrivante. Il s'agissait d'Amy... merveilleux ! Elle ne tenait pas outre mesure à sa présence. En fait, quand elle avait envie de dormir, elle ne tenait à la présence de personne.

"Salut." grommela-t-elle sans le moindre enthousiasme...

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Amy ressortait d'un cours de force contre les forces du mal. Elle avait une heure de pause et n'avait pas grand chose à faire et pensa à aller à la bibliothèque. Mais, avant d'y aller, il lui fallait retourner à son dortoir afin de déposer certaines affaires et de préparée celle de son prochain cours : l’étude des runes.
La journée n'avait vraiment pas été bonne, Amy s'était discutée avec sa voisine de table pendant son cours de potion et elle était préoccupée : son frère ne répondait toujours pas à sa lettre et cela faisait une semaine qu'elle l'avait envoyée.
Amy descendit dans les cachots avant de rejoindre la salle commune de sa maison et de pouvoir enfin poser tous ses livres qui pesait une tonne.
Alors qu'elle pénétrait dans la salle des Serpentard, Amy pensa à jeter un vieux parchemin brouillon au feu et à le regarder disparaître.
Le papier brûlé, Amy finit par rejoindre son dortoir, dortoir qui d'ailleurs n'était pas vide.
Amy tomba sur Lou qui était allongée à plat ventre sur son lit. Loi devait l'avoir entendue arriver car elle avait commencée à se relever lorsqu'Amy était entré.
Salut avait dit sa camarade d'une voix qui laissait entendre sa joie.
Amy haussa un sourcil avant d'ignorer sa camarade et d'aller préparer ses affaires.
Alors qu'elle échangeait les affaires de défenses contre les forces du mal pour celles du cours des runes, Amy finit enfin par parler.
C'est quoi ton problème avec Jo ?
Cela dit, Amy s'assit sur son propre lit et regarda Lou avec attention en penchant la tête vers la droite, laissant ainsi sa camarade comprendre qu'elle attendait une réponse concrète et pas un simple "je l'aime pas".
Pendant qu'elle attendait la réponse de Lou, Amy pensa que c'était une bonne opportunité pour pouvoir tenter d'entrer dans la tête de Lou et ainsi de voir son niveau de protection.

Quand on voyait l'accueil qui lui était réservé après de simples salutations (forcées et pas franchement amicales, mais des salutations tout de même), il ne fallait pas s'étonner que Lou n'ait aucune affection pour sa partenaire de chambrée. Bon, d'accord, l'agacement qu'elles s'inspiraient respectivement laissait supposer que les torts étaient partagés.

Qu'elles s'ignorent ne dérangeait pas Lou en soi. En fait, elles y étaient plus ou moins habituées, leurs rapports n'ayant jamais été franchement cordiaux, et ne s'étant pas améliorés dernièrement. Ce qui aurait été étrange, c'est qu'elles partagent l'une de ces conversations joviales et sympathiques qu'échangeaient, paraît-il, certaines camarades de chambre, qui s'entendaient miraculeusement bien.

Et ce qui fut surprenant pour elle fut que finalement, Amy s'était décidé à ouvrir la bouche, et les mots qu'elle prononça ne lui plurent pas... mais alors pas du tout !

-C'est quoi ton problème avec Jo ?

Et en quoi ça la regardait, hein ? Oui, elle avait des problèmes avec Jo, mais ça ne concernait qu'elle. Et Ines. Et franchement, c'était pas du tout le genre de choses dont elle avait envie de parler, encore moins avec Amy. Jo ne méritait vraiment pas d'être le centre de sa conversation.

"Dire bonjour, ça mange pas de pain, déjà." répliqua sèchement Lou. "Et à ce que je vois, elle est allée jouée les pauvres pleurnicheuses sans défense auprès de toi." Elle poussa un léger soupir. "Cette fille adore jouer les victimes, tu t'en étais pas rendu compte ?"

Même si elle était un peu de mauvaise foi, Lou le pensait quand même. Jo, sous ses airs d'innocentes petites filles, n'était rien d'autre à ses yeux qu'une manipulatrice qui cachait bien son jeu. Et il était grand temps que cela lui retombe dessus.

"Je vais te le dire, mon problème avec elle. C'est que cette fille n'est rien d'autre qu'une sale voleuse de mec. Elle a tenté de piquer le copain de ma meilleure amie, qui au passage était supposée être aussi la sienne. Alors je me doute que cette Sainte Nitouche aura réussi à t'apitoyer, c'est ce qu'elle fait toujours, mais si je lui en veux, c'est bien que j'ai mes raisons."

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Amy regardait donc sa camarade et sentit une profonde haine pour la fille lorsque celle-ci lui répondit.
Dire bonjour, ça mange pas de pain, déjà. Et à ce que je vois, elle est allée jouée les pauvres pleurnicheuses sans défense auprès de toi, continua t-elle avant de soupirer, cette fille adore jouer les victimes, tu t'en étais pas rendu compte ?
Bien sûr que si avait envie de répondre Amy, il était vrai que Jo semblait aimer faire du drama, mais, cela n'empêchait pas Amy de l’apprécier, au contraire, elle était le total opposé de la jeune femme, et, cela la fascinait de savoir que quelqu'un d'aussi contraire à elle pouvait finir par devenir son amie.
Je vais te le dire, mon problème avec elle. C'est que cette fille n'est rien d'autre qu'une sale voleuse de mec. Elle a tenté de piquer le copain de ma meilleure amie, qui au passage était supposée être aussi la sienne. Alors je me doute que cette Sainte Nitouche aura réussi à t'apitoyer, c'est ce qu'elle ne fait toujours, mais si je lui en veux, c'est bien que j'ai mes raisons, répondit ensuite Lou.
Amy, être apitoyer par quelqu'un, cela était improbable, impossible. Amy ne s'était jamais faite manipulée par qui que ce soit et ce ne serait pas une gamine qui réussirait. Enfin, elle ne dit rien à cela pendant un moment avant de réfléchir à une réponse qui pourrait satisfaire son interlocutrice.
Je ne suis pas... apitoyée, répondit-elle sèchement en accentuant avec dégoût le mot "apitoyée", je m'intéresse seulement au bien être d'une de mes amies proches. En plus, cela ne me paraît pas normal de jeter la baguette de quelqu'un en la jetant dans une cheminée allumée. Que tu ne l'aimes pas, je peux le comprendre, mais, jeter sa baguette dans le feu, vraiment ? Demanda-t-elle en haussant un sourcil.

"Je ne suis pas... apitoyée."

Lou leva les yeux au ciel. Elle n'était pas dupe, ou considérait, en tous cas, que si Amy pensait le contraire, c'était tout de même la pitié qui l'avait rapproché de son ancienne amie.

Parce que, au final, Lou et Amy n'étaient pas si différentes que ça, en fait, Amy était peut-être même pire que Lou (qui par moments savait se montrer douce, tranquille, effacée), plus froide, arrogante, et mauvaise qu'elle ne l'était elle-même. Alors comment Jo, dont la personnalité différait radicalement de celle d'Amy, aurait-emme pu s'attirer son amitié si ce n'était en se servant de pitié.

Lou s'imaginait, d'ailleurs, que c'était de cette manière que Jo s'était attirée son affection, à l'époque où toutes les deux étaient encore amies. Elle était si douce, si innocente... Elle était comme une créature fragile qu'on ne pouvait s'empêcher de vouloir dorloter, consoler, aider, pour ne pas la voir se briser. Oui, pour Lou, ce qui avait motivé leur amitié était bel et bien de la pitié. À présent, la donne avait changé, à présent, briser la créature fragile ne la dérangeait plus... mais c'était parce que la vert et argent avait réalisé que ces airs innocents dissimulaient peut-être, au final, une nature bien plus douteuse et vil. Pour Lou, il devenait évident que Jo se dissimulait sous de belles apparences qui faisaient passer ses actes les plus odieux (trahir une amie, par exemple) pour de grands gestes nobles et admirables.

"je m'intéresse seulement au bien être d'une de mes amies proches. En plus, cela ne me paraît pas normal de jeter la baguette de quelqu'un en la jetant dans une cheminée allumée. Que tu ne l'aimes pas, je peux le comprendre, mais, jeter sa baguette dans le feu, vraiment ?"

Ah bah, les nouvelles allaient vite, apparemment ! Il semblerait que Jo n'ait pas mit plus de deux secondes à aller se plaindre à la première personne susceptible de l'entendre de ce qui lui était arrivée.

Oui, elle avait jeté sa baguette dans l'âtre de la cheminée de la salle commune de serpentard. Et alors ? Jo l'avait cherché, c'était bien fait pour elle. On l'agressait, elle se défendait, rien de plus normal (d'accord, c'était Lou qui avait lancé les hostilités... mais c'était un détail sans importance au final, non ? ).

"Jo aussi a été mon amie, moi aussi je me suis souciée de son bien-être, mais pendant que j'essayais de m'assurer qu'elle allait bien, elle, s'amusait à planter des couteaux dans le dos de ses amies. Alors non, je n'ai aucune compassion pour elle, oui, j'ai foutu sa baguette au feu, et s'il fallait recommencer, je le ferai !"

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Amy avait toujours pensée qu'elle et Lou aurait pu être amies si ce n'était pas pour Jo que Lou détestait. La réponse de cette dernière ne fit que confirmer ce que pensait Amy.
Jo aussi a été mon amie, moi aussi je me suis souciée de son bien-être, mais pendant que j'essayais de m'assurer qu'elle allait bien, elle, s'amusait à planter des couteaux dans le dos de ses amies. Alors non, je n'ai aucune compassion pour elle, oui, j'ai foutu sa baguette au feu, et s'il fallait recommencer, je le ferai ! Lui avait dit sa camarade.
En y repensant, Amy se demanda si ce n'était pas la pitié en effet qui l'avait attirée au départ. Ais bon ça, c'était au début. Et puis, de toute façon, si Jo trahissait Amy de quelque manière que ce soit, Amy allait lui faire vivre un enfer... tout comme Lou.
Si Jo avait trahi Lou à ce point, c'est bien normal, selon Amy, que Jo veuille se venger, en allant même jusqu'à jeter la baguette de la sixième année dans le feu. Amy elle-même l'aurait fait.
Mais bon, là, elle parlait à Jo, cette dernière pouvait lui raconter toutes les sottises qu'elle voulait, Amy ne la connaissait pas assez pour dire si elle étai du genre menteuse.
Mais, ses capacités à déceler les bobards lui disait que Jo ne disait pas toute la vérité.
Et qu'est-ce qu'elle t'a dit pour que d'un coup, comme ça, tu veuilles jeter sa baguette dans le feu ?
Amy réfléchi aux réponses que la verte et argent pouvait lui donner, "c'est elle qui a commencée", ou peut-être bien "depuis le temps que j'en avais envie, c'est venu d'un coup, comme ça !". Mais non, ce ne fut pas la réponse que choisi Lou. Du moins, pas comme Amy l'avait vu venir.

-Et qu'est-ce que tu lui as dit pour que, d'un coup, comme ça, tu veuilles jeter sa baguette au feu ?

Non mais de quoi je me mêle, franchement ! En quoi ça pouvait la regarder ? Voilà exactement de quoi Lou parlait en disant que Jo jouait les geignardes et n'aimait rien mieux que de se faire plaindre. Est-ce que ça concernait quelqu'un d'autre qu'elles deux ? Non, c'étaient leurs affaires, ça ne regardait personne. Lou n'avait pas besoin d'arbitre ou que sais-je. Elle faisait les choses comme elle l'entendait, et on remarquera que, elle, ne cherchait pas à tous prix à s'attirer de la compassion auprès de la première personne venue. Non mais franchement !

Lou n'avait même pas envie de répondre à la question d'Amy. Si elle avait envie de savoir ce qui s'était passé, si Jo avait besoin de chien de garde pour surveiller ses arrières et prendre soin d'elle, alors elle aurait dû être là, maintenant, il n'y avait plus rien à dire ou à faire. Cette histoire appartenait au passé, un point c'est tout.

En plus, ce n'était pas grand chose. D'accord, la vert et argent avait jeté la baguette de sa camarade dans la cheminée, mais ça, franchement, c'était rien du tout. Il n'y avait pas eu mort d'homme, tout de même ! Elle aurait clairement pu faire bien plus de mal. Là, elle s'était contentée d'un strict minimum absolument sans conséquences. Ce n'était même pas comme si Jo avait dû faire un tour chez Ollivander pour la peine, d'ailleurs, elle l'avait récupéré, son bout de bois ! Je vous jure, faites une affaire d'État de trois fois rien, c'était pathétique.

“Sérieusement, Amy, on s'en fous, non ? Tu l'as bien compris, Jo et moi, on est pas les meilleures amies du monde, elle me provoque, je l'insulte, elle m'insulte, je lui lance un sort, elle ose me lancer un sort, je jette sa baguette au feu, c'est dans l'ordre des choses. Et commence pas à jouer les modèles de vertu avec moi et à faire comme si cette histoire te choquait profondément. Si ça ne concernait pas miss Sainte-Nitouche, tu te ficherais royalement de ce que j'ai pu lui faire ! Tu serais même du genre à faire la même chose, avoue.”

Voilà qui était dit. Et maintenant qu'elle s'était ainsi exprimée, elle n'avait absolument aucune intention de revenir sur le sujet qui monopolisait leur conversation. Lou, de toute manière, s'obstinerait à dire qu'elle avait été parfaitement dans son droit, et c'était comme ça qu'elle envisageait les choses. L'amitié était, pour elle, une chose sacrée, vraiment, on ne s'en prenait pas à ses amis, à sa meilleure amie, qui plus est, sans essuyer quelques pots cassés, et plus la faute était grave, plus les dégâts l'étaient. Et autant dire que tout comme Ines, Lou avait trouvé l'attitude de Jo totalement déplorable.

“Maintenant, si t'as rien à ajouter, j'aimerais bien qu'on me foute la paix.”

Voilà encore une bonne chose de dite, même si la sixième année doutait un peu que son propos suffise à faire partie sa camarade de chambre, avec qui la cohabitation, ça devenait évident, allait être encore plus difficile qu'avant.

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Sérieusement, Amy, on s'en fous, non ? Tu l'as bien compris, Jo et moi, on est pas les meilleures amies du monde, elle me provoque, je l'insulte, elle m'insulte, je lui lance un sort, elle ose me lancer un sort, je jette sa baguette au feu, c'est dans l'ordre des choses. Et commence pas à jouer les modèles de vertu avec moi et à faire comme si cette histoire te choquait profondément. Si ça ne concernait pas miss Sainte-Nitouche, tu te ficherais royalement de ce que j'ai pu lui faire ! Tu serais même du genre à faire la même chose, avoue, commença sa camarade, maintenant, si t'as rien à ajouter, j'aimerais bien qu'on me foute la paix.
Bien qu'ayant complètement ignorer la deuxième partie de la déclaration de sa camarade de chambre, Amy ne pu s'empêcher de trouver la déclaration de la vert et argent assez vrai.
Je suis d'accord, j'aurais fais exactement la même chose, et, oui, si cela n'avait pas concerné Jo, cela m'aurait été complètement égal, mais, c'est pas le cas, Jo est concernée donc, je le suis aussi.
Après sa déclaration des plus poignante... Amy se mit à réfléchir un peu sur sa relation avec Lou ainsi que sur leurs traits de caractères respectifs.
En fait, je pense que si toi et Jo n'étiez pas en si mauvais termes, on aurait pu être de très bonnes camarades toutes les deux, tu ne penses pas ?
Bien que la question est été posée de façon rhétorique, Amy était réellement intéressée par la réponse possible de Lou.
Le fait de savoir pourquoi Lou avait jeter la baguette de Jo dans le feu était toujours un mystère qui intéressait grandement Amy mais elle ne reposa pas la question, préférant la poser ensuite à Jo.
En y repensant, tu es parfaitement injuste avec Jo. Elle te provoque, tu l'insultes, ok, ça je comprend, elle t'insulte, tu lui jette un sort c'est déjà un peu fort, commença Amy en haussant la voix à chaque mot, mais, si elle répond pour se défendre ou se venger avec un autre sort, toi, tu trouves ça normal de lui péter sa baguette ? Et pis en plus, c'est pas toi qui va aller lui repayer sa baguette, si ? Continua Amy en criant pour de bon, parce que sa baguette elle est pétée tu vois, mais, toi, ça change rien à ta vie hein ? Parce que, même si elle est bien une manipulatrice, vous vous mettez à trois contre elle, bande de lâches, continua-t-elle en prenant une grande inspiration avant de se calmer, donc la prochaine fois que Jo vous pourrit la vie, ou l'inverse, tu te comportes pas comme une enfoirée en jouant à la plus forte.

-Je suis d'accord, j'aurais fais exactement la même chose, et, oui, si cela n'avait pas concerné Jo, cela m'aurait été complètement égal, mais, c'est pas le cas, Jo est concernée donc, je le suis aussi.

Et voilà, elle l'admettait. Tout n'était jamais que question d'affinités, et elle le lui confirmait en prononçant ces quelques mots. Les amitiés et les inimitiés, qui pouvaient vous pousser à transformer votre nature, ne s'expliquaient pas vraiment. Il y avait des caractères incompatibles, un point c'est tout.

En l'occurrence, celui de Jo et celui de Lou n'étaient pas complètement incompatibles. Elles s'étaient même très bien entendu pendant plusieurs années, mais voilà, la donne avait changée.

Amy venait de lui exposer exactement ce que Lou pouvait lui soumettre en contre-argument : Si ça n'avait pas concerné Inès, cet affaire avec Jo lui aurait été égal. Mais il s'agissait d'Inès, elle était concernée, et Lou aussi. Un point c'est tout.

Lou voulut le soutenir en ces termes, mais Amy n'avait pas encore fini de se montrer vindicative. Apparemment, elle n'avait absolument pas l'intention de la laisser partir si facilement. Fallait-il qu'elles en viennent aux mains, elle aussi ? Lou commençait à se faire des ennemis, il faut croire, mais ça ne lui déplaisait pas, en fait. Tout le monde aimait être aimé, c'est sûr, mais il y avait quelque chose de plaisant à susciter non pas du mépris mais une véritable colère ou de la haine. Ça lui donnait l'impression d'exister, d'être importante.

-En fait, je pense que si toi et Jo n'étiez pas en si mauvais termes, on aurait pu être de très bonnes camarades toutes les deux, tu ne penses pas ?

Oui, Lou avait tendance à penser la même chose. À la vérité, elles se ressemblaient beaucoup, toutes les deux, seules leurs affinités divergeaient, mais ces derniers rendaient apparemment impossible toute entente entre elles deux...

...d'autant que, puisqu'elles se ressemblaient toutes deux de caractère, elles étaient aussi butées l'une que l'autre, elle ne changerait pas de position sur la question. Autant dire, donc, qu'elles ne risquaient pas de trouver le moindre terrain d'entente.

-En y repensant, tu es parfaitement injuste avec Jo. Elle te provoque, tu l'insultes, ok, ça je comprend, elle t'insulte, tu lui jette un sort c'est déjà un peu fort, commença Amy en haussant la voix à chaque mot, mais, si elle répond pour se défendre ou se venger avec un autre sort, toi, tu trouves ça normal de lui péter sa baguette ? Et pis en plus, c'est pas toi qui va aller lui repayer sa baguette, si ? Parce que sa baguette elle est pétée tu vois, mais, toi, ça change rien à ta vie hein ? Parce que, même si elle est bien une manipulatrice, vous vous mettez à trois contre elle, bande de lâches, continua-t-elle en prenant une grande inspiration avant de se calmer, donc la prochaine fois que Jo vous pourrit la vie, ou l'inverse, tu te comportes pas comme une enfoirée en jouant à la plus forte.

Mais c'est qu'elle l'engueulait et lui donnait des ordres ! Et de quel droit, hein ? Elle faisait encore ce qu'elle voulait, et c'était heureux, ce n'était pas elle qui allait commencer à lui apprendre comment elle était supposée agir ou ce qu'elle était supposé faire.

"Tu vas te calmer, oui ? Je fais ce que je veux, et autant te le dire tout de suite, je me fiche complètement de tes opinions et de ta morale à deux noises." Elle poussa un soupir. "Tu vas me foutre la paix, maintenant ?"

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Amy avait finit de se calmer lorsque Lou lui répondit.
Tu vas te calmer, oui ? Je fais ce que je veux, et autant te le dire tout de suite, je me fiche complètement de tes opinions et de ta morale à deux noises. Tu vas me foutre la paix, maintenant ?
A cela, Amy se devait de sourire, Lou sortait aussi de ses gongs, et il était fort probable qu'elle ne se calme pas aussi rapidement qu'Amy.
A oui ? Demanda Amy avec le même sourire froid sur le visage, et qu'est-ce que tu va faire ? M'insulter ? Me gifler ? Me jeter un sort ? Me casser ma baguette ? Finit-elle avec un rire froid mais non dénuer d'humour.
Amy savait très bien qu'elle pourrait facilement amener Lou à se battre contre elle. Mais, elle savait également qu'elle gagnerait le combat sans problème. Elle se demanda si Lou aussi aurait l’intelligence de ne pas la pousser à utiliser sa baguette. Après tout, elle n'était qu'en sixième année, et, en plus de cela, Amy était première de sa classe et elle savait des sorts peu orthodoxes.
Je te conseille fortement de ne pas m'énerver si tu veux que TA baguette reste en état de fonctionner, c'est clair ? Et si Jo me dit que tu l'as encore embêter, toi ou une de tes abrutis d'amies, je te jure que vous allez le regretter.
Amy dit son petit speech avec tellement de haine qu'il serait impossible pour Lou de ne pas avoir ne serait-ce qu'une once de peur.
Enfin, reprit-elle calmement comme si de rien était, je ne sais pas ce que tu en penses toi, mais il fait qu'en même vachement froid dehors.
Amy finit de préparer son sac pour aller à un autre cours et repensa à la bouteille d’absinthe sous son lit. Elle en aurait bien besoin maintenant de cette boisson magique.

-Ah oui ? Et qu'est-ce que tu va faire ? M'insulter ? Me gifler ? Me jeter un sort ? Me casser ma baguette ?

Lou poussa un très large soupir. Mais que ne comprenait-elle pas dans le fait qu'elle voulait qu'on lui foute la paix ? Sur le papier, elle avait moins de griefs à l'encontre de son interlocutrice qu'à l'encontre de Jo, mais elle commençait à grimper sérieusement sur l'échelle des personnes susceptibles de l'agacer des plus royalement.

... Mais elle n'en était pas au point de vouloir pour autant dépasser le stade de l'agression verbale. Ce n'était pas vraiment dans sa nature. Si elle était allée si loin avec Jo, c'est que leur discussion avait vraiment dépassé les bornes. Elle ne considérait pas pour l'instant que leur discussion valait d'aller jusque là. Mais ça pouvait encore changer, cela dit. Lou pouvait ressembler à un chaton inoffensif, mais pour peu qu'on la cherche trop, elle savait montrer les griffes.

-Je te conseille fortement de ne pas m'énerver si tu veux que TA baguette reste en état de fonctionner, c'est clair ? Et si Jo me dit que tu l'as encore embêter, toi ou une de tes abrutis d'amies, je te jure que vous allez le regretter.

Et maintenant les menaces ? À ce jeu là, Amy n'apprenait pas grand chose à Lou. Elle n'était pas la plus brillante sorcière de sa classe, c'est un fait qu'il fallait bien qu'elle assume, et son interlocutrice était certainement plus douée qu'elle à bien des égards, mais la fréquentation assidue d'Inès Stinwick et de Tom Jedusor lui avait apprit bien des choses. Suffisamment pour qu'elle ne se laisse pas marcher sur les pieds ni ne se laisse intimider par son interlocutrice.

Ce n'étaient en tous cas pas les menaces d'Amy qui allaient dissuader Lou. La loyauté était pour elle la plus grande des vertus, et c'était au nom de sa loyauté envers Inès qui la poussait à agir comme elle avait agi. Dût-elle essuyer quelques plâtres, elle ne dévierait pas de son objectif, un point c'est tout. Mais elle s'abstiendrait de trop en parler en présence d'Amy.

En combat singulier, elle savait bien qu'elle n'avait que peu de chances de parvenir à gagner, mais ça ne l'empêcherait pas d'aller au bout de ses idées. Lou était de ces personnes qui avaient bon nombre de choses à prouver, à soi-même et aux autres. Elle comptait bien le faire. Mais pas bêtement. Si sa baguette la démangeait, elle était toujours décidée à ne pas l'utiliser, donc.

-Enfin, je ne sais pas ce que tu en penses toi, mais il fait qu'en même vachement froid dehors.

Lou poussa un soupir.

"J'en dis que je m'en fiche, moi je reste au chaud ici. Mais si ça signifie que tu t'apprêtes à dégager pour affronter le froid, j'en suis ravie. Et n'oublie pas de prendre une petite laine !"

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J'en dis que je m'en fiche, moi je reste au chaud ici. Mais si ça signifie que tu t'apprêtes à dégager pour affronter le froid, j'en suis ravie. Et n'oublie pas de prendre une petite laine !
Bien que cette remarque lui aura normalement donnée l'envie de sourire, venant de Lou, elle préféra ne montrer aucun signe de la trouver amusante.
En y repensant, Lou avait raison, elle devrait prendre une petite laine avant de sortir et en plus de ça, son cours de défense contre les forces du mal devait commencer dans quarante-cinq minutes... Bien que ce ne soit pas son habitude de laisser tomber et de partir la première, elle n'avait aucune envie de rester en présence de Lou, cette fille était une peste et elle lui ressemblait trop à son goût. En effet, elles avaient à peu près le même caractère en dehors du fait qu'Amy avait plus de self-control que sa camarade et qu'elle était plus douée. Elles auraient vraiment pu être de bonnes amies.
Enfin... Amy n'allait pas pleurer pour ça.
Amy finit son sac et se dirigea vers la sortie.
Voilà Lou, dit-elle ironiquement, je te laisse finalement avec toi-même. Profite-bien.
Amy ouvrit la porte et sorti en prenant bien soin de laisser la porte grande ouverte, laissant ainsi entrer un courant d'air bien froid de manière à embêter Lou. C'était très immature, elle le savait, mais ça faisait du bien.
Amy sortit de la salle commune en repensant à la discussion qu'elle venait d'avoir avec Lou. Ce pourrait-il vraiment que Jo essaye seulement d'obtenir son amitié avec de la pitié pour avoir une sorte de protection ? Non. Amy ne voyait pas Jo faire ça. La jeune Serpentard était beaucoup trop gentille pour ça.
Amy finit par atteindre la salle de défense contre les forces du mal et s'assit devant la porte de la salle.
Chouette. Il ne lui restait plus qu'à attendre... trente minutes.

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