Why just not having a good time ?

 

Le temps s'était nettement rafraîchi depuis le début de l'année, annonçant la venue de l'hiver à pas lents, mais bien encrés dans la terre humide. Le ciel était gris et très lumineux, éblouissant quiconque levait les yeux à son encontre forçant celui-ci à grimacer ou regarder ses pieds. Le vent soufflait fort, faisant valser les feuilles rousses des arbres et onduler l'herbe, passant pour un océan au pied du Château. Les longues toiles rouges, jaunes, vertes et bleues tendues sur les gradins du terrain de Quidditch en prévention du prochain match à venir, claquaient contre les poutres de bois. La pluie fine qui glissait sur leur surface et tout le long des tuiles grises de Poudlard suffisait néanmoins à tremper ma robe de sorcier que je m'empressai de retirer, gardant néanmoins le chapeau pointu, ne plaisant pas à tout le monde, que ma mère m'avait offert pendant les vacances. Au pas de course, je rentrai m'abriter dans le Hall d'Entrée, croisant au passage le professeur Slughorn que je ne manquai pas de saluer. Je pliai rapidement ma robe que je fixai sur mon sac en bandoulière puis ôtai mon chapeau que je gardai à la main.

Je ne savais pas trop où j'allais, sans doute dans un coin tranquille pour déballer tous mes achats effectués Pré-au-Lard. j'aurais pu descendre un escalier pour m'engouffrer dans les cachots froids et lugubres du domaine, s'étendant sur des kilomètres sous nos pieds, pour ainsi rejoindre ma salle commune... Mais je trouvais que c'était beaucoup trop banal. De plus, tous les élèves qui s'y rendaient à cet instant me convainquirent d'emprunter un autre chemin que le leur. Replaçant ma charge sur mon épaule, je vérifiai que ma baguette se trouvait toujours dans la poche de ma robe avant de commencer mon ascension vers le septième étage dans ces escaliers infernaux. L'habitude qu'ils avaient de se déplacer au moment où personne ne s'y attendait faisait très souvent perdre la tête. Je dus faire plusieurs détours parmi les différents étages, passant du quatrième au deuxième sans comprendre pourquoi avant d'arriver enfin au septième par un raccourci qu'un sixième année m'avait montré l'an dernier.

Mes pas résonnaient sur les dalles de pierres. Les tapisseries qui tombaient des murs représentaient pour la plupart des scènes historiques relatives au monde des sorciers, bien sûr, non pas au monde des moldus... Qu'auraient-ils à raconter à des jeunes sorciers ne portant que des yeux supérieurs sur ce monde d'où je viens ? Parfois je les trouvais tellement blasés sur leur petit monde parfait, sans s'intéresser à celui d'où certains de leurs parents viendraient, que ça me révoltait. La dernière fois, un gamin m'a traité de sang-de-bourbe. Je crois que je lui aurais fait manger sa cravate si je n'étais pas resté de marbre, debout en face de lui, à serrer les poings sans les lui envoyer droit dans l'estomac... Parfois j'aimerais me laisser aller, me laisser sombrer dans la violence pour prouver que je sais me défendre. Mais au fond de moi, je sais que je le regretterais sans doute, et je ne pense pas que papa aurait fait ça, tout comme maman.

Pour l'instant, je rejoignis l'entrée de la tour d'Astronomie. J'escaladai les marches deux par deux en direction du sommet du monument, la respiration haletante et le coeur battant. Dans mon sac, des paquets remplis de bonbons en tout genre s'entrechoquaient les uns les autres, créant un bruissement résonnant dans l'enceinte de la tour abritant le large escalier en colimaçon. Mais très vite, cet édifice se rapetissa à l'étage, laissant place à un escalier en bois plus rudimentaire, menant sous le toit abritant cette installation m'ayant toujours fascinée. Je ne savais pas trop ce qu'elle représentait, mais je l'admirais quand même.
Enfin, je m'assis au bord de la tour, juste derrière la rambarde, déballant mes achats à mes côtés... en attendant Louisa qui ne devrait plus tarder.