Amusant, c'est ce qu'ils vous diront tous. Ethan est quelqu'un d'amusant, sociable, avec qui on peut s'entendre facilement et toujours prompte à la rigolade. Il a toujours la phrase pour détendre l'atmosphère, et sa façon de tout prendre avec une pointe d'amusement et d'humour est proprement rafraîchissante. C'est un collègue de travail enjoué et sympathique avec tout le monde, et un ami toujours disponible pour sortir et aller s'amuser, sur qui on peut compter, même si on l'appelle à une heure du matin. Évidemment, avec tant de qualités sociales, il n'est pas très étonnant qu'il attire quelque peu la gent féminine. Pourtant, il n'a jamais eu de petites amies, et encore de moins de fiancée. ''Il est jeune disent'' les uns, ''il a encore le temps de s'amuser''. ''Il est trop immature pour fonder une famille'', disent les autres, ''aucune femme ne voudrait d'un homme pareil pour fonder un foyer''...
S'ils savaient la vérité.

Mais justement, personne ne doit la savoir. Ethan la cache depuis son adolescence. C'est son secret le mieux gardé, le seul qu'il ne dira jamais. Alors, il le cache, il l'enfouit sous des sourires, des rires, des bonnes plaisanteries. C'est l'ami idéal, le célibataire endurcit. C'est pas lui qui ne veut pas d'elles, c'est elles qui se lassent dit-il en riant. Au fond, il est terrifié par la simple idée que quelqu'un en vienne à supposer la vérité. Alors, il joue, il s'amuse, et tourne tout en dérision. Une de perdue, dix de retrouvées, peu importe si personne ne la voit. Au besoin, il s'invente des conquêtes, des peines de coeur insurmontable, des liaisons secrètes. Et c'est seulement quand le doute se dissipe qu'il recommence à respirer, la sueur froide dans le dos.
Pourtant, dernièrement, sa peur ne le quitte plus, Ethan est terrifié, non pas parce que quelqu'un sait son secret, mais plutôt par l'idée folle qui ose fleurir dans son esprit. Une idée vénéneuse, que sa conscience rejette. Une pensée dictée seulement par des sentiments fous, et un désir irréfléchis. C'est suicidaire, inconscient, grandiose. Et ça grossi chaque jour, doucement, sournoisement. A chaque fois qu'il le voit. Encore plus quand il la voit, et que la jalousie le bouffe, tandis que la tristesse lui poignarde le cœur. Il a toujours été trop sensible, c'est son plus gros défaut.
Pourtant, il ne le fera jamais, il est bien trop lâche, et craintif du regard des autres. Mais... Mais pourtant, il ne peut s'empêcher de se le demander. Et s'il le faisait, que se passerait-il ensuite?

Presque bel homme, en effet. Mais c'est surtout son sourire qui les fait tous craquer. Il n'est pas réellement beau, mais à un charme certain. Il est rafraîchissant, comme une bouffé d'air frais, ça ne s'explique pas. Que ce soit par sa façon d'être avec les gens ou sa façon de parler avec franchise, mais non sans amusement, on en redemande. Il se tient toujours droit. Il parle distinctement. On peut ne pas le remarquer, mais rarement l'ignorer. Son rôle est parfait, son masque tellement bien mis. Qui verrait ce qui se cache derrière tout cet apparat? Car bien qu'ayant une paye moyenne, Ethan est toujours bien habillé, de façon chique, bien que sobre. Oui, à part le loyer, il ne dépense pas énormément, se faisant bien souvent inviter quand il faut sortir entre amis (tout est dans le sourire les enfants, le sourire). Il prend un soin tout particulier à choisir des vêtements simples, mais beau, s'habillant exclusivement de façon moldu, son éducation obligeant. Costume, cravate, et chemise, le tout avec une attitude très naturelle et nonchalante qui ne laisse pas indifférent et qui fait, évidemment, partie de son charme.
Peut-être qu'il n'attire pas tous les regards, mais on le remarque, c'est certain.

Blond aux yeux bleus, comme sa mère. Question physique, Ethan à presque tous hérité d'elle, sauf peut-être le nez. Néanmoins, il a le sourire de son père, un brin charmeur, mais de façon proprement involontaire, qui, en tout cas, a fait augmenter le nombre de cliente, à son arrivée dans la librairie. D'une taille et d'un poids normal, Ethan est cependant obligé d'aller faire du sport fréquemment pour garder la ligne. Car oui, c'est clairement un bon vivant, qui n'hésitera pas à reprendre une part de gâteau en plus, si gentiment proposer, pour faire plaisir à l'hôtesse de maison, ou même à finir la tablette de chocolat, si on a le malheur de lui laisser dans les mains. Il fait toujours honneur à la cuisine de ses hôtes, ce qui fait de lui un invité apprécie, évidemment. De plus, il ne se montre jamais avare de compliments après un bon repas, ce qui le rend presque drôle.
Par chance, il aime bouger, ne supportant que très mal l'inactivité, et adore se balader. Oh, oui, il aurait bien fait joueur de Quidditch, mais le vertige, que voulez-vous...

Quand on naît anormal dans une famille tout ce qu'il y a de plus banale, forcement, ça coince. Dès son plus jeune âge, Ethan montra une forte capacité à se faire remarquer, faisant le pitre à l'occasion, et étant particulièrement friand de cascades improvisées. C'est d'ailleurs grâce à cela que dès l'enfance, il fut habitué à être toujours entouré d'amis. Typiquement, il était l'enfant sociable, celui qui n'hésitait pas à lever la main en cours quand il savait la réponse tout en répondant en même temps, ou dormant sur son bureau dans le cas contraire, faisant rire toute la classe quand son professeur le réprimandait, en riant évidemment avec tout le monde.
Bon, oui, les choses se compliquèrent un peu quand sa magie se manifesta pour la première fois, et que les bonhommes de son dessin en sortirent pour se mettre à courir partout dans la classe. L'histoire fut étouffé, et sa famille déménagea à la campagne, terrifié par l'anomalie de leur progéniture, qui se manifesta encore quelquefois. Comment vouliez-vous qu'ils sachent ce qu'était un sorcier? Son père était avocat, et sa mère lui servait de secrétaire. C’était tout. Pas la moindre personne magique avant lui dans la famille.

C'est seulement avec l'arrivée de sa lettre pour Poudlard que les choses se calmèrent. A défaut de pouvoir changer les choses, ses parents se firent une raison, et ne voulant plus voir d'objets voler dans la maison, ils furent d'accord pour qu'il parte dans une école faite... Pour les gens comme lui. Ils ne firent pas d'effort pour le comprendre, mais acceptèrent, ce qui fut amplement suffisant.
Reparti à Poufsouffle, Ethan vécut d'heureuse et joyeuse premières années à Poudlard. Il n'était pas particulièrement intelligent, mais avait pas mal d'amis dans différentes maisons, s'entendant avec un peu tout le monde, aux vues de son caractère facile et conciliant. C'est seulement vers la quatrième année que les choses commencèrent à se compliquer, alors qu'une jeune fille d'un an sa cadette lui demanda de sortir avec elle. Au début, il accepta, et rompu un mois plus tard, trop... Mal à l'aise. D'abord, il crut que quelque chose n'allait pas avec lui, qu'il entait pas près pour sortir avec quelqu'un, puis bien vite, il comprit avec horreur pourquoi il trouvait ses camardes de dortoirs bien plus intéressant à regarder que ses copines de poufsouffle.
Comme quoi, même parmi les sorciers, il était possible d'être ''anormal''.

A partir de là, Ethan se promit de n'en parler à personne, ce qu'il fit avec brio, ne se permettant jamais aucun rapprochement avec qui que ce soit, de peur d'être rejeté ou dénoncé. Il fut donc de notoriété publique qu'il n'était rien de plus qu'un rigolard immature, bien plus intéressé par l'idée de passer du temps avec ses copains qu'avec une petite amie.
Dans un sens, c'était presque vrai.

Une fois ses études terminées, il ne sut pas vraiment quoi faire. Il n'avait pas réellement de projet de vie, et ne souhaitait qu'une chose: avoir son petit quotidien tranquille, une paye, et s'amuser le reste du temps pour oublier son malheur. Dans un sens, il fut exaucé, trouvant un travail correct à Fleury & Bott.
Et là, ce fut le début des emmerdes.

C'est comme si tout ce qu'avait fait Ethan jusqu'ici pour comprimer ses désirs et ses pulsions, venait de s'envoler. Comme si cela n'avait jamais existé. Et tout ça à cause de James Hopkirk, un libraire plus que banal, un féru de livre, un rat de bibliothèque comme tant d'autres. Ethan n'aurait trop su dire pourquoi, mais il le trouva... Intéressant. Un peu trop, même.
Les choses auraient pu se passer tranquillement, sauf que voilà, elles dérapèrent, et PAF, tout cela alla beaucoup trop loin. Mais vraiment trop. Probablement qu'aucun des deux n'avaient prévu cela, bien qu'ils l'aient plus ou moins voulu, sans l'ombre d'un doute. Qui aurait cru qu'ils auraient une aventure, eux, que tout séparait? Et qui aurait pu imaginer que les sentiments se mêleraient à tout ce joyeux bordel?
Terrifié parce qu'il venait de se passer, ni l'un ni l'autre ne voulurent en reparler, et le lendemain, ce fut comme si rien ne s'était passé... Comme s'ils n'étaient toujours que de courtois collègues de boulot... Extérieurement du moins, car intérieurement, le mal était fait, et ce fut un véritable cataclysme dans Ethan. Toutes les règles venaient de changer. Un mélange de désir, de peur, et de sentiment trop nouveau pour être rassurant, bouffait désormais continuellement l'estomac d'Ethan, lui donnant envie de vomir et partir cueillir des fleurs, tout à la fois. Sans parler de cette jalousie dévorante envers cette femme. De la jalousie à ne plus savoir quoi en faire, de laquelle découla beaucoup de tristesse. Hélas.
Ah. Les triangles amoureux... C'est toujours la merde.