Tandis que l’année scolaire touchait à sa fin, la chaleur de l’été commençait déjà à se faire ressentir. D’ailleurs parmi les élèves du château, on avait déjà pu apercevoir que certains avaient troqué leur vêtement chaud pour ceux d’été.
De son côté, Ashley avait choisi de profiter pleinement de ce beau temps et de ces quelques jours qui lui restait avant de retourner à la demeure des Golses ; elle avait décidé de se rendre dans la cours extérieure du château où le soleil tapait de son plein gré. Il n’y avait encore que peu d’élèves à cette heure-ci puisque la jeune fille appartenait à ceux qui avait terminé leurs cours le plus tôt. De plus les devoirs donnés par les professeurs se faisaient de plus en plus minimes, donc moins important. Elle avait alors beaucoup plus de temps libre à l’approche des grandes vacances et pouvait aussi, très bien souffler maintenant que ses examens étaient passés. Certes elle ne connaissait alors nullement les résultats, mais elle s’était convaincue que de toute façon à partir du moment où elle avait rendu, elle ne pouvait plus faire marche arrière ou demi-tour, si les résultats n’étaient pas au moins correctes. Cela ne changerait donc rien, et mieux fallait se reposer tranquillement ainsi que se détendre au lieu d’angoisser par rapport à ses notes qu’elle n’aurait que plus tard. A ce moment-là, elle verrait si ces révisions avaient porté ses fruits ou non…

Cependant pour l’instant, elle était caché du soleil par un arbre qui lui faisait de l’ombre ; elle s’était installée là pour ne pas attraper de coups de soleil (et dieu sait comme s’était facilement faisable grâce à sa peau clair) et ne pas avoir trop rapidement chaud, justement. Les jambes pendantes de chaque côté du banc en pierre, elle attendait la sortie des autres classes : guettant l’arrivé de Caleb, avec qui elle avait prévu de se retrouver après les cours. La jeune fille Serpentard savait qu’ils discuteraient de ce qu’ils allaient décider concernant leur situation, maintenant que lui ne serait plus à Poudlard, l’année prochaine.

Voilà, mes bagages sont faits. Ne restent plus hors de ma malle que les vêtements que j'aurais encore à porter pour les quelques jours qui me restent à passer au château, ainsi bien sûr que les accessoires de toilette dont j'ai encore besoin. Dans quelques jours, je m'éloignerai de Poudlard, pour ne plus jamais y retourner. Cette idée me laisse une impression très étrange... cette impression vertigineuse de me lancer dans le vide sans la moindre sécurité, je vais plonger dans un inconnu qui m'inquiète autant qu'il m'excite, et cet inconnu s'accompagne de choix, et de décisions à prendre. D'accord... ces choix s'étaient fait d'eux-mêmes il y a un moment, déjà, mais maintenant, ils allaient se concrétiser.

Parmi ces choix, l'un concerne de très près ma petite amie d'apparence. À présent que je quitte l'école de magie, notre accord tacite, notre couple, n'a plus de raisons d'être. Je n'ai pas particulièrement envie de mettre fin à mon « partenariat » avec Ashley, mais je ne peux pas me permettre de ne pas lui rendre sa liberté, par pur égoïsme. À présent que je ne serai plus dans les parages, elle n'a plus pour motif le fait de devoir rendre celui qu'elle aime jaloux, et je préfère qu'elle ne se sente pas redevable si jamais Edward finit par tomber sous son charme. Après tout, ce n'est pas pour autant que notre amitié doit en pâtir, j'ose croire qu'on arrivera encore à se voir, ou au moins à correspondre, malgré tout. Je sais que ce ne sera pas forcément évident, mais avec un peu de bonne volonté, tout est possible,non ? Ashley est l'une de mes meilleures amies. Je ne vais pas commencer à perdre mes amis sous prétexte que je ne serai plus un élève.

Je lance un coup d'oeil à ma montre. Je vais être en retard, si je ne quitte pas immédiatement la salle commune des verts et argent pour la rejoindre dans la cour de l'école. Ashley et moi nous sommes donné rendez-vous pour... discuter. La vérité, c'est que nous n'aurions même pas besoin d'en parler , on sait tous les deux comment les choses vont se passer, et ce que nous avons à nous dire. On ne s'est donné rendez-vous que pour que les choses soient faites dans les formes, ni plus ni moins. Pour ça et aussi parce que, après tout, c'est la dernière occasion que nous avons de nous retrouver tous les deux avant un moment, alors autant en profiter. J'abandonne donc ma valise pleine à craquer, enfile ma veste (il fait chaud, c'est vrai, mais je ne la met plus que pour dissimuler la marque des ténèbres qui orne -et ornera à tous jamais – mon avant-bras) et quitte le château pour traverser le parc et rejoindre la cour.
Quand j'arrive à bon port, Ashley est déjà là. Toujours aussi belle.

-Salut ma belle ! Je ne t'ai pas fait attendre, j'espère ? J'étais en train de faire mes bagages...

Je ne l'embrasse pas, je me contente de lui adresser un sourire. Les marques d'affections qui nous servaient à feinter avant ne servent plus à rien, maintenant. D'un côté, il vaut sûrement mieux qu'il n'y ait plus entre nous que de la saine camaraderie... ceci dit, j'aimais bien les choses comme elles l'étaient avec Ashley, avant. C'était... confortable. Mais tout est fait pour changer, évoluer...

La verte et argent était toujours en train d’observer les silhouettes qui défaillaient dans la cours lorsqu’elle reconnut avec facilité celle de son ami. En réalité ce n’était pas bien compliqué de le repérer vu que ce dernier appartenait aux plus grands élèves de Poudlard que ce soit à propos de la taille ou de l’âge. Elle ne fut donc pas surprise quand celui-ci s’approcha d’elle. A quelques pas l’un de l’autre, ils échangèrent alors un sourire avant que Caleb s’adresse à elle.

« Salut ma belle ! Je ne t'ai pas fait attendre, j'espère ? J'étais en train de faire mes bagages... »

« Non, ne t’inquiète pas : je ne suis là que depuis quelques minutes…et puis ça m’a donné l’occasion de profiter du soleil. Tiens tu n’as qu’à t’asseoir à côté de moi tu verras comme il fait bon ici. » ajouta-t-elle en décalant un peu avec elle son sac vers l’une des extrémités du banc dans le but de lui dégager une place.

Ashley disait vrai, sur son banc à l’ombre, il ne faisait ni trop frais ni trop chaud ; elle avait déniché le coin adéquate où il ne serait qu’à peine gêné par les bavardages des alentours qui restaient éloignés. Elle connaissait bien ce coin pour s’y être plusieurs fois installée durant cette année, mais aussi les autres années passées au château. Cela n’avait donc pas était problématique pour elle de donner une idée de point de rencontre.

Mais à présent il était temps d’aborder le sujet fâcheux, ou pas d’ailleurs puisqu’ils savaient tous les deux comment ça se finirait. Il n’y avait aucune raison pour qu’ils s’engueulent comme un vrai couple et avaient alors la possibilité de rester de bons amis comme ils l’avaient toujours été sous la carapace qu’ils avaient dévoilé aux autres.

« Alors tu as bouclé tes valises ! »répéta-t-elle comme pour elle-même.

« Tu sais quelle voie tu vas emprunter ? Je veux dire tu sais vers quelle profession tu veux te diriger ? » Puis après avoir marqué un temps d’arrêt elle reprit presque inquiète : en]]« Tu me tiendras au courant de comment se passe ton entré dans le monde actif, hein ? »

[i]Elle voulait s’assurer qu’elle aurait toujours de ces nouvelles, après tout c’était quand même l’un de ces meilleurs amis et elle espérait qu’il continuerait à communiquer par les hiboux. Elle espère aussi qu’elle aurait une chance de le revoir un jour à l’extérieur de l’école, toutefois elle savait qu’il faudrait laisser un peu de temps avant un nouvel entre vue le temps que les choses se tassent et qu’il s’habitue à ce nouveau monde qui s’offrait à lui. Elle était donc consciente que c’était peut-être la dernière fois qu’ils se parlaient avant un bout de temps et qu’ensuite elle devrait être patiente.
En y réfléchissant bien, elle avait plutôt dévié le sujet de leur rupture, mais finalement ce n’était peut-être même pas la peine de l’évoquer : ils le savaient tous les deux, et puis c’était sous-entendu. Mieux fallait pour chacun profiter de la compagnie de l’autre…

-Non, ne t’inquiète pas : je ne suis là que depuis quelques minutes…et puis ça m’a donné l’occasion de profiter du soleil. Tiens tu n’as qu’à t’asseoir à côté de moi tu verras comme il fait bon ici.

Sans me faire prier la moindre seconde, je m'exécute et viens m'asseoir à côté d'elle. Elle a parfaitement raison. Le banc où elle a choisi de s'installer en m'attendant est tout simplement parfait. L'ombre des branches agitées par une légère brise au-dessus de nos têtes nous préservent de la chaleur estivale, sans pour autant qu'on en vienne à regretter le cagnard. Une fois assis, mon regard ne se tourne pas vers elle, mais fixe un point lointain, moi-même je ne sais pas lequel... je réfléchis à la meilleure façon d'aborder les choses, et je ne la trouve pas. Je ne veux pas de l'une de ces fins bateaux qu'on lit trop souvent dans ces livres idiots à l'eau de rose. Je ne m'imagine pas lui dire « tout est fini » ou « il vaut mieux qu'on s'arrête là », ou encore « on a eu de bon moments » ou « t'es une fille géniale, mais... ». Ashley mérite mieux qu'une rupture à deux noises, et même si nous savons tous deux que celle-ci ne brisera aucun de nos deux cœurs, je veux que nous nous quittions de la meilleure façon possible. En fait, je réalise que le plus dur n'est pas de rompre : c'est de trouver comment le faire, avec quels mots, quels gestes... Heureusement, quand je commence à dramatiser une situation au fond très simple, Ashley est là pour me sauver des eaux.

-Alors tu as bouclé tes valises ! Tu sais quelle voie tu vas emprunter ? Je veux dire tu sais vers quelle profession tu veux te diriger ?

J'approuve d'un signe de la tête quand elle me demande si mes valises sont enfin bouclées. Oui, c'est fait, et c'est vraiment déstabilisant que de se dire qu'elles sont faites pour de bon. Ce sera bientôt la dernière fois que je mangerai dans la grande salle, la dernière fois que je dormirai dans mon dortoir, la dernière fois que je prendrais le Poudlard-Express. Tout cela va me manquer. Tout comme Ashley, terriblement. Celle-ci me demande le métier que je vais faire. La question est bonne. Mais sa réponse n'a rien d'exceptionnel. Je vais travailler pour mon père, il m'a trouvé un stage au ministère. Je suppose aisément que j'aurais pu faire et trouver mieux. Mais c'est, au fond, une bonne planque, et je dois m'en contenter. Je m'apprête à lui répondre, peu enthousiaste à l'idée de faire d'elle le témoin de mon évident manque d'ambition, mais elle reprend la parole, m'abstenant de répondre.


-Tu me tiendras au courant de comment se passe ton entré dans le monde actif, hein ?

Je suis heureux de l'entendre poser cette question. J'avoue avoir eu peur que mon départ de Poudlard ne marque pas seulement la fin de notre relation, mais aussi celle de notre couple. Pour les besoins de l'idylle que nous nous sommes inventés de toute pièce, nous nous devions de passer ensemble le plus de temps possible. Et ce n'était pas une plaie, loin s'en faut. Faute d'avoir jamais réussi à éprouver le moindre amour pour elle, j'ai tout de même développé à l'égard d'Ashley une grande amitié que je ne veux pas voir disparaître. Je comprends que nous sommes d'accord. Je comprend également que nous n'avons pas besoin de rompre verbalement. Nous savons, et c'est suffisant. Tout propos direct pour marquer la fin de notre histoire serait superflu. D'un signe de tête, je fais comprendre à mon interlocutrice que j'ai bien évidemment l'intention de rester en contact avec elle après Poudlard.

-Oui, bien sûr. Et toi tu me parleras de Poudlard... et de toi, évidemment.

Je ne crois pas trop aux relations longues distances (je ne parle pas forcément des relations amoureuses, cela fonctionne tout autant en ce qui concerne les amitiés), mais ce n'est pas en partant de ce principe défaitiste qu'on va arriver à quoi que ce soit, donc autant au moins essayer.

-Tu me manqueras beaucoup.

Ces mots sont plus difficiles à admettre et à prononcer qu'on ne l'imagine.

« Oui, bien sûr. Et toi tu me parleras de Poudlard... et de toi, évidemment. »

Elle hoche de la tête pour lui confirmer sa réponse. Au fond elle était heureuse de savoir ça, mais elle n’arrivait pas à se défaire de l’idée qu’il rencontre d’autres personnes et qu’il l’oubli. C’était plus fort qu’elle. Pourtant c’était surement ce que la plus part des gens se posent comme vision dans ce genre de situation. Toujours à avoir des pensés négatifs, jamais le bon côté de la chose…vous me direz il n’y en avait peut-être pas aussi.^^Mais bon….

« Tu me manqueras beaucoup. »

Néanmoins cette exclamation lui fit chaud au cœur en l’entendant. Sa sincérité prouvait que le jeune ne mentait pas sûr ses sentiments amicaux : il avait réellement de l’affection pour elle, ce qui était réciproque.
Alors, en guise de réponse Ashley posa sa tête sur l’épaule du vert et argent puis souffla les mots suivants : « Moi aussi, tu me manquera »
Toutefois pour sauver la conversation du tournant dépressif qu’elle prenait et éviter de tirer des têtes de dix pieds de long, la jeune fille essaya de prendre les rênes sans grande conviction de ce qu’elle disait.

« Mais bon, restons positif sinon les gens vont croire qu’on sort d’un enterrement »

Elle avait pris un ton faussement ironique, qui risquait de montrer les failles dans ce qu’elle disait. Mais après tout le théâtre n’avait jamais été son truc. D’ailleurs elle était à peu près certaine que Caleb ait remarqué qu’elle essayait de changer de sujet pour ne paraitre trop ému. A vrai dire, les adieux même s’ils n’étaient pas définitifs, n’avaient jamais été son fort. Elle préférait penser à autre chose par crainte d’être submergée. Et pour le coup, elle s’y était très mal prise: au lieu d’avoir du tact, elle avait plutôt foncé tête baissée dans le tas, ce qui allait peut-être faire rire le Serpentard en voyant qu’elle n’avait pas changé…
Elle sourit à cette idée.

« Et personnellement, j’aimerais mieux ne pas leur faire croire quoi que ce soit…ça risquerait de nuire à ma réputation de Serpentard. » ajouta-t-elle en blaguant pour essayer de rattraper le coup.

-Toi aussi, tu me manquera.

J'adresse à Ashley un pâle sourire. Il est toujours plaisant et rassurant de savoir qu'on est pas le seul à ressentir quelque chose... quand bien même, au fond, ces quelques mots échangés ne peuvent que me plonger dans une certaine mélancolie. Une certaine mélancolie, oui... car ils me rappellent que la fin est proche... Enfin, la fin de notre mensonge et la fin de ma scolarité. Pour le reste, nul besoin d'être à ce point déprimant et défaitiste. Il ne tient qu'à nous deux de ne pas perdre contact, après tout. Certes, c'est certain, nous nous verrons beaucoup moins souvent. Est-ce pour autant que nos relations vont se détériorer? Pourquoi le penser, alors que, au fond, se défaire enfin du mensonge qui nous liait l'un à l'autre ne pourra que nous être des plus salutaires. Le temps du changement approche, et cela m'angoisse très clairement. Mais qui dit changement ne dit pas complet renouveau. Nul besoin de me séparer de ce qui me satisfaisait dans mon "ancienne vie". Ashley est l'une de mes meilleures amies, c'est un fait. Autre fait avéré, j'ai besoin d'elle à mes côtés. Nous pouvons nous en sortir.

-Mais bon, restons positif sinon les gens vont croire qu’on sort d’un enterrement.

Je souris plus franchement à cette remarque. Tout comme moi, Ashley considère qu'il n'est nul besoin d'ancrer nos adieux dans le registre du mélodrame. Loin s'en faut, même. Il faut rester positifs. C'est une chose qu'un pessimiste comme moi a souvent du mal à admettre, mais ce genre de phrases me font du bien, ces derniers temps. Tant de chamboulements viennent bouleverser mon existence (qui jusque là avait été terriblement monotone), parvenir à combiner tout cela sans m'effondrer dans un défaitisme aveugle ne peut que me faire du bien. J'ai besoin d'une légère lumière au coeur de toute cette obscurité.

-Et personnellement, j’aimerais mieux ne pas leur faire croire quoi que ce soit…ça risquerait de nuire à ma réputation de Serpentard.

Décidément, Ashley a le pouvoir de me faire passer d'un état de dépression avancé à un état d'optimisme, si léger soit-il. J'apprécie qu'elle ajoute un peu d'humour à une conversation qui aurait fini par devenir pesante, ce que, de toute évidence, ni l'un ni l'autre ne voulons.

-Tu as raison, veillons à notre image. Je plaisante (à peine). Il ne manquerait plus que les gens des autres maisons s'imaginent que nous avons un coeur. j'ajoute avec ce que je peux avoir (parfois et très rarement) d'humour.

Ce n'est même pas si faux. Demandez à un gryffondor si un serpentard à un coeur, vous verrez ce qu'il répondra.

-De toute façon, on a encore quelques jours devant nous avant les adieux déchirants. Il y a quelque chose que tu voudrais qu'on fasse ensemble tant qu'on en a encore l'occasion?

Le jeune homme laissa se dessiner un sourire sur ses lèvres en entendant la verte et argent plaisanter et redonner des couleurs à leur conversation.

« Tu as raison, veillons à notre image. Il ne manquerait plus que les gens des autres maisons s'imaginent que nous avons un cœur. »

Ashley laissa alors échappé d’elle quelques rires légers. Cela lui fit plaisir de voir que Caleb avait pris gout à son jeu, et qu’il avait poursuivi sur la même idée : ça la rassurait un peu et lui faisait oublier par la même occasion son manque de délicatesse dans ses mots, précédemment.
Après tout, rire ne faisait du mal à personne, ça permettait de se changer les idées et d’oublier tout le reste : ce qui nous entouraient, nos soucis…en un mot tout…et pour ce qui concerne la Serpentard, cela lui faisait négliger l’espace d’un instant qu’il ne leur restait plus que quelques jours à vivre ensemble à Poudlard. C’était alors bien agréable de ne pas avoir à se préoccuper de ce qui allait ensuite se passer, tous les changements qui devaient se produire au fil du temps.

« De toute façon, on a encore quelques jours devant nous avant les adieux déchirants. »

A ces mots elle acquiesça d’un signe de tête : il disait vrai et il n’y avait aucune raison de le nier.

« -Il y a quelque chose que tu voudrais qu'on fasse ensemble tant qu'on en a encore l'occasion?
-Pas spécialement et toi ? »

A vrai dire elle n’avait surtout pas eu le temps d’y réfléchir avec toute cette histoire et puis au moment où la question fut posée, aucune idée ne s’était bousculé dans son esprit, ou du moins aucune très palpitante. Une idée lui était bien venue à savoir embêter un ennemi commun mais elle avait préféré la négliger en se disant qu’il y aurait toujours mieux à proposer, et au pire, elle savait qu’elle pourrait la suggérer par la suite. Au final elle espérait surtout que son ami fut preuve de plus d’imagination qu’elle en avait fait. Et continuant à réfléchir, elle attendit la réponse du Serpentard.

La situation s'est détendue. Nous nous accordons même à sourire, tous les deux. Je pense que la plupart des personnes en voie de séparation aimeraient que leur rupture se passe aussi bien. D'un côté, je me sens même soulagé qu'on ait enfin mit fin à cette mascarade, et que nous puissions l'un et l'autre n'être que des amis, mais de très bons amis, sans ambiguïté, sans craindre que, à un moment ou à un autre, on finisse par atteindre les sentiments de l'autre personne sans l'avoir voulu. Je suis heureux, oui, et satisfait de voir que nous sommes sur la même longueur d'ondes. Même si je n'en avais pas vraiment douté, ce n'est jamais simple de dire à quelqu'un que l'on arrête tout, même lorsque cela est d'un commun accord. On se facilite la tâche l'un à l'autre en prenant si bien la chose, et cela nous permet même d'aborder quelques sujets plus légers, de parler de tout et de rien, comme nous le feront certainement encore souvent, car je compte bien rester en contact avec la demoiselle.

-Pas spécialement et toi ?

J'avoue avoir suggéré que l'on fasse encore des choses ensemble avant mon départ sans avoir bien réfléchi à quoi. à la limite, je me moque un peu de ce que l'on pourrait faire du moment que j'ai l'occasion de passer encore un peu de temps en sa compagnie. Je sais que même en y mettant toute la meilleure volonté du moindre, je ne pourrait pas la voir autant que je l'aimerais une fois plongé dans le monde des adultes. C'est un fait, lorsqu'on commence à travailler, il devient beaucoup plus difficile de voir les autres, et la vie social passe un peu au second plan au profit de la vie professionnelle. Sans oublier que la vie de famille s'ajoutera forcément au tableau à un moment ou à un autre. J'ai aucune envie d'y penser, mais mes parents finiront forcément par me marier de force, c'est ce qui arrive toujours dans les familles de sang pur comme la mienne. Je me dis que si Ashley finit par devenir ma femme, je ne serai pas l'homme le plus malheureux de la terre. Mais pas le plus heureux non plus... je ne le serai jamais puisque celle que j'aime ne m'aimera jamais.

-J'en sais rien... Mais je te réserve ma prochaine sortie à Pré-au-lard. je lui fais, dans un sourire.

En même temps, je m'y suis habitué, à passer quasiment toutes mes sorties dans le village sorcier avec elle. Pour moi, ce n'est pas du tout une obligation désagréable, je guette même ces moments avec plaisir.

« J'en sais rien... Mais je te réserve ma prochaine sortie à Pré-au-lard. »

La réplique de Caleb fit sourire la jeune fille en constatant qu’elle n’était pas la seule à avoir peu d’imagination. Elle savait que s’il lui avait posé cette question c’était avant tout pour profiter de sa compagnie, l’activité quelque qu’elle soit, était juste là pour rendre la chose plus amusante, et divertissante.
Le Serpentard avait même eu la délicatesse de lui réclamer une place pour sa prochaine sortie. Il pensait décidemment à toutes les charmantes attentions, et en matière de manières il s’y connaissait, on le sentait. Il se comportait vraiment en gentleman, il fallait bien l’avouer. Et il est certain, celle qui deviendra son épouse sera bien gâtée, et aura une chance inouïe. Mais, pour l’heure, celle qui avait bien de la veine : c’était Ashley qui pouvait être contente d’avoir rencontré un ami comme lui.

« Ce sera avec plaisir » dit-telle souriante en guise de réponse.

Puis elle réfléchissa quelques secondes, regardant vaguement autour d’elle ; ses yeux se posèrent en direction du terrain de quidditch (bien qu’on n’apercevait pas celui-ci de l’endroit où ils étaient^^, mais quoiqu’onques vivait ou avait habité au château savait que le terrain n’était pas loin derrière : il était donc aisé de se l’imaginer), et une idée lui vint subitement. Elle se demanda pourquoi elle ne lui était pas venue plutôt. Je m’explique (car ça peut paraitre trouble). Caleb comme la jeune femme aimaient le quidditch et appartenaient chacun à l’équipe de leur maison. Il était donc apparu évident à la jeune femme qu’un dernier tour en balais aurait pu être sympa pour son ami.
Ainsi elle lui proposa son idée : « J’y pense seulement maintenant, mais si ça te dit on pourrait se rendre sur le terrain de quidditch pour faire un tour de balais voir échanger quelques balles. Ça pourrait être sympa, non? »

L’idée qu’elle lui avait soumise, deviendrait peut-être par la suite l’un de ses souvenirs de Poudlard, qui sait ?

-Ce sera avec plaisir.

En fait, je crois que j'aime vraiment notre relation telle qu'elle est en train de devenir : sans mensonges, sans faux-semblants. Certes, jouer les amoureux transis quand ni l'un ni l'autre ne partagions ce genre de sentiments, avait quelque chose d'amusant, c'était une gigantesque farce à laquelle nous avons prit plaisir tous les deux. Mais notre relation est plus saine, à présent, plus juste... et en un sens plus forte. Il n'y a plus de masques derrière lesquels nous protéger, notre relation a un vrai nom, et ce nom me plaît. Nous sommes amis. D'excellents amis. En fait, Ashley est sûrement l'une des meilleures que je possède, elle est presque une soeur. Pas comme l'est Jo pour moi, mais pas loin. Je suis certain, à présent, que nous ne perdrons pas contact après Poudlard. J'en ai l'infini certitude : c'est impossible. Nous tenons trop l'un à l'autre. Preuve qu'on peut, en tant qu'amis, être en fait plus proches qu'en tant que petits amis. Vraiment, ça me rassure. Perdre le contact définitif avec Ashley m'aurait pesé.

-J’y pense seulement maintenant, mais si ça te dit on pourrait se rendre sur le terrain de quidditch pour faire un tour de balais voir échanger quelques balles. Ça pourrait être sympa, non?

Je lui réponds par un sourire sincère. Je trouve l'idée excellente, même. Beaucoup de choses vont me manquer, quand je quitterai l'école, le Quidditch en est une. Je doute d'avoir beaucoup le temps de monter à nouveau sur un balai une fois que je serai rentré dans le monde du travail. Il est évident que ça va me manquer. J'aimais les entraînements de Quidditch, j'aimais faire partie de l'équipe des verts et argent, j'aimais... le sport en lui-même et tout ce qui l'impliquait. Lors de mon dernier match, j'y ai pensé très fort : c'était mon dernier match, je ne jouerai plus jamais avec Ashley et les autres, ou en tous cas pas dans ces conditions. C'est bien dommage. Alors oui, si pour une dernière fois, j'ai l'occasion de me trouver en présence d'Ashley, et de voler en sa compagnie. L'idée est si géniale, et me semble si évidente que je me demande pourquoi je n'y ai pas pensé avant.

-C'est un idée géniale, même. Tout naturellement, j'invite Ashley à nous mettre en route en direction du terrain de Quidditch, nous ne sommes qu'à deux pas. D'ici quelques minutes, nous serons libres de voler comme nous le voulons. Allons-y?

Je lui adresse un clin d'oeil, et nous nous mettons en route. Une partie de Quidditch improvisée. Voilà qui vaux bien mieux que des adieux larmoyants.