C

e qu'il pouvait arriver de pire aux yeux de Tom Jedusor ? Perdre le contrôle. Et c'était un peu ce qui était en train de lui arriver. La mort d'Olive en avait chamboulé et attristé plus d'un, et Tom n'avait su y être indifférent lui aussi... pas pour les mêmes raisons, seulement. Le décès de la jeune femme avait entraîné chez lui ce lot de complications dont il se serait aisément dispensé, mais qu'il devait à présent gérer. Mettre la main sur celui, celle, ou ceux  qui avaient recueilli avant son dernier souffle les confessions de la jeune femme avant qu'il ne parle était devenu l'une de ses priorités, même si, le temps passant sans que rien ne se passe ni qu'aucun de ses secrets paraisse au grand jour, il commençait à regagner en auto-suffisance et à retrouver cette certitude qu'il pourrait arranger cette affaire avant que cette image qu'il avait prit tant de soin et d'années à se créer ne s'effrite et ne soit complètement mise à mal.

Quoi qu'il en soit, cet... épisode lui avait fait prendre conscience qu'il était temps d'accélérer les choses. Il fallait qu'il gagne en puissance, il était donc temps de reprendre où il s'était arrêté dans la division de son âme. Il passait donc de plus en plus de temps à la bibliothèque, à la recherche de ces autres d'objets qui devaient constituer les parfaits objets qui pourraient renfermer au mieux les parts de cette âme dont il voulait s'empresser de se débarrasser (qu'il était étrange, d'ailleurs, de penser qu'il y avait véritablement en lui une âme que l'on pouvait diviser). Il avait dû laisser cette ambition de côté pour s'occuper de complications plus graves... mais il lui semblait à présent plus qu'essentiel d'y revenir. Gagner en puissance, perdre en ce peu d'humanité que certains se hasarderaient peut-être à lui trouver, devenait nécessaire, pour que ceux qui cherchaient encore à contester son autorité ne puissent définitivement plus rien y faire. Plus rien. Il referma son livre consciencieusement. Il savait quel objet chercher. Il ne savait pas où le trouver. Mais il y avait quelqu'un qui devrait sans mal lui permettre d'y parvenir...

Il la voyait, quelques étagères plus loin, mais de toute évidence, elle ne l'avait pas remarqué. Trop occupée à refouler un premier année qui devait avoir très rapidement regretté d'avoir fait tomber son livre. Tom referma celui que lui-même tenait entre les mains avec minutie (parfois, il semblait qu'il pouvait montrer plus d'attentions aux livres qu'aux hommes) en attendant que le rouge et or s'éloigne attendant qu'ils soient à peu près seuls, ou au moins à l'écart des oreilles indiscrètes.

Il rejoignit Elena, accueillant avec mépris le rayonnage qui considérait cette race inférieure que l'on appelait communément "moldus". Il passa outre l'accueil peu engageant qu'elle lui fit, la jeune femme ayant su se rattraper au mieux.

-Je pense qu'il y a une chose sur laquelle tu pourrais me renseigner.

Son ton était aimable, bien qu'il n'ait pas prit la peine de la saluer (formalité inutile à ce stade de leur relation), suffisamment, en tous cas, pour éveiller un minimum de souçons s'il était des soupçons qu'il fallait taire.

-Est-ce que tu as déjà entendu parler du diadème perdu de Rowena Serdaigle ?

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om avait de toute évidence bien fait de consulter Elena pour avoir plus de détails au sujet de ce diadème qui, au fil de ce que la bleue et bronze lui apprenait à son sujet, correspondait de mieux en mieux à ses attentes... Pour peu qu'il existe, bien sûr. Tom refusait pertinemment d'utiliser des objets quelconques, qui ne soient pas des symboles forts et pertinents, pour lui servir d'horcruxes. C'étaient tout de même des partie de son âme, qui allaient y être renfermées, il ne pouvait pas les laisser au premier objet qui passait. Celui-ci semblait parfait. Non seulement il était ancien, symbolique d'une maison de Poudlard, et donc de cette école qu'il affectionnait tant (eh oui, il lui arrivait d'affectionner quelque chose), mais en plus de cela, ce diadème prônait et se targuait de diffuser des vertus qu'il ne pouvait qu'apprécier, puisqu'elles faisaient partie de celles qui lui paraissaient essentielles. Oui, pour lui, la sagesse était une vertu essentielle... même si beaucoup soutiendront que ses plans, ses grands projets, sa façon d'être et d'agir en général ne tenaient absolument pas de la sagesse.

-Il n'y a pas de certitudes non plus que ce diadème n'ait jamais existé. remarqua-t-il plus convaincu de cette dernière hypothèse, même si elle n'était en rien confirmée pour le moment.

Il savait que chaque Fondateur avait sa propre... relique, en quelque sorte, l'épée de Gryffondor qui se tenait dans le bureau de Dippet, par exemple (et sur laquelle Tom lorgnait avec de plus en plus d'insistance), ou cette bague qu'il avait "hérité" de son illustre ancêtre, que presque personne ne savait être son ancêtre, d'ailleurs (bien que Tom brûlait de l'apprendre à tout le monde un jour ou l'autre). Quoi qu'il en soit, si ce diadème avait existé, il voulait absolument mettre la main dessus, et le plus rapidement possible. Et s'il n'avait pas existé... soit, il trouverait une autre relique, mais il fallait au moins qu'il en ait le coeur net. il voulut faire part à Elena de ce qu'il attendait autrement d'elle, mais c'est ce moment que choisit la bibliothécaire de Poudlard pour intervenir. Tom ignorait qu'elle s'appliquait à fouiner dans les affaires de la bleue et bronze depuis le début de l'année, mais il devait bien admettre que cette attitude insidieuse était bien loin de lui plaire. Il ne fut pas mécontent de la regarder s'en aller, ce genre d'éléments gênants, qui pouvaient finir par devenir perturbateurs n'étaient pas fait pour obtenir quoi que ce soit de son approbation. Une fois qu'il fut convaincu que plus aucune oreille n'était là pour les entendre, le préfet en chef des verts et argent reprit la parole.

-Penses-tu qu'il existe quelqu'un ou un moyen de savoir si l'hypothèse de l'existence de cet objet est fondée ou non ?

Il s'en remettait à Elena, oui, même s'il aimait rarement faire cela... En l'occurrence, il la savait plus apte à être informée que lui, elle le lui avait prouvé à l'instant, et ne pas mettre de sa fierté de côté pour obtenir ce qu'il désirait, pour obtenir son dû, même, aurait été d'une idiotie sans nom.

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l est évident que s'il avait eu le choix, Tom ne s'en serait remit à personne pour obtenir ce qu'il cherchait, diriger, commander, obliger les autres était une chose, et des plus plaisantes par ailleurs, s'appuyer sur eux en était une autre, qui lui plaisait bien moins. Mais de recherches infructueuses en recherches infructueuses, après avoir lu chaque page de chaque livre susceptible de le renseigner (et qui ne lui avaient appris au final rien de plus que d'inutiles évidences), il avait bien dû accepter ce compromis, celui de se tourner vers autrui. C'est ce qu'il avait été contraint de faire lorsque, faute de trouver quoi que ce soit concernant les horcruxes dans tous les livres qu'il avait pu feuilleter, il s'était tourné vers le professeur Slughorn pour obtenir gain de cause. Si le jeu en valait la chandelle, autant assumer ses aléas. Et en l'occurrence, il n'allait pas regretter son choix, quand bien même il en douta une fraction de secondes tandis qu'Elena, à la recherche de l'information la plus probante à lui fournir, semblait en mal de révélations. Elle finit tout de même par prendre la parole, demandant à Tom s'il avait rencontré la Dame grise, le fantôme des serdaigles.

La question pouvait sembler absurde, voire déplacée. Pouvait-on douter, après tout, qu'en plus de six années d'études, le préfet en chef de Poudlard n'ait jamais croisé le chemin de l'un de ses fantômes les plus emblématiques ? Bien sûr que non. Il savait évidemment qui était la dame grise, n'ignorait pas qu'elle était le fantôme de la maison Serdaigle, et l'avait vu à maintes reprises, bien qu'ils n'aient jamais échangé le moindre mot. Il faut dire que le fantôme était connu pour être tout sauf bavarde et que l'Héritier, quant à lui, n'avait jamais vu le moindre intérêt à lui adresser la parole. Jusqu'alors... Car la réflexion que venait de faire Elena ne manqua pas de mettre en exergue cette piste qu'il avait jusqu'alors négligé. Si les vivants faisaient preuve d'une ignorance crasse en ce qui concernait ces reliques qu'il cherchait à posséder. Les morts parmi les plus anciens disposaient quant à eux d'un savoir que l'on daignait trop peu souvent consulter. Il lui semblait voir où Elena voulait en venir. La maison qui était son emblème, la tenue qu'elle portait, révélatrice de son époque d'appartenance...

-Elle était contemporaine de Rowena Serdaigle... C'était davantage une réflexion qu'il se faisait à lui-même qu'une phrase qu'il adressait à son interlocutrice, quand bien même il l'avait prononcé de façon bien audible.

Il ne doutait pas d'avoir vu juste. Comment, sinon, justifier l'observation faite par l'assistante bibliothécaire quelques instants plus tôt ? Bien sûr, il ignorait qu'il lui manquait encore quelques variables (et Merlin sait qu'il haïssait par dessus tout que certaines choses lui échappent comme c'était le cas à l'instant), et de taille. Pas sûr que l'Héritier apprécie qu'Elena n'ait pas directement mit en exergue le lien de filiation qui unissait la dame Grise à l'un des quatre fondateurs de Poudlard. Il avait beau savoir faire preuve de patience quand la situation l'exigeait, il n'aimait pas les détours inutiles.

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elena Serdaigle, vraiment ? Peu importe la façon dont l'ancienne bleue et bronze était parvenue à obtenir cette information, lui serait des plus utiles et capitales. En effet, qui mieux que la fille de Rowena Serdaigle en personne pour lui apprendre ce qu'il voulait savoir sur cette fameuse relique qui, de simple mythe, pourrait bien devenir sa réalité ? L'Héritier ne songea pas à remettre une seule seconde en question la parole d'Elena. C'était inutile, la jeune femme savait très bien qu'elle avait tout intérêt à ne pas lui mentir, ne doutait pas qu'elle savait ce qui l'attendait si elle mentait, ou si elle s'avisait de lui révéler des informations dont elle n'avait pas scrupuleusement vérifié les sources.

En bref, il venait de lui offrir une occasion sur un plateau d'argent, et il comptait bien la saisir, d'autant qu'il n'avait pas obtenu de piste aussi solide depuis longtemps. Quand bien même elle avait ménagé inutilement le suspense, et aurait mieux fait, selon lui, de tout lui révéler directement, la révélation qu'elle venait de lui faire était suffisamment précieuse pour qu'il tolère sans mal cet écart de comportement. Il ne lui demanda pas de confirmer ses propos, comme il l'aurait fait avec d'autres. Il avait confiance en sa dévotion et en ses aptitudes... et elle pouvait s'estimer très fière.

-Merci. se contenta-t-il de dire d'un ton d'une grande neutralité.

Rien, que ce soit dans le timbre de sa voix, ou dans son comportement, ne laissait entendre ou voir la surprise qu'il avait ressenti en apprenant l'identité du fantôme des serdaigles, de même qu'il laissait passer inaperçue l'opportunité que représentaient pour lui ces révélations. Tout dans l'impassibilité. Elle lui avait souvent bien servi, lui servirait encore. Néanmoins, tout service rendu, et si bien rendu, méritait un minimum de reconnaissance. Un simple remerciement, puisqu'il était en l'occurrence sincère, devait être considéré comme un véritable honneur.

-Tu viens de me rendre un grand service, je ne l'oublierai pas.

Après tout, s'il se devait de se montrer intransigeant envers ceux qui le décevaient ou ne répondaient pas à ses expectatives. Il se devait tout autant de montrer sa "gratitude" envers ceux qui se comportaient ainsi qu'ils le désiraient, et savaient lui apporter plus qu'il ne possédait déjà. Enfin, de la gratitude à son échelle, bien sûr... mais l'on ne bâtissait pas un édifice sans prendre soin de ses quelques pierres, sans quoi il pourrait bien s'effondrer.

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