Ginger dévala les escaliers, elle en avait marre de toute cette foule, elle voulait se reposer un peu la tête, ce brouhaha permanent lui donnait la migraine. En effet elle a vécut une très mauvaise journée, en commençant par un cours où elle s’est humiliée puis un où elle était avec une prof très étrange, pendant le déjeuner, elle ne pu rien avaler elle ne se sentait pas très bien, ensuite les quatre heures qui suivent étaient des heures lourdes, elle n’avait vraiment pas une tête à réfléchir ce jour-ci, ce qu’elle voulait c’est réfléchir.

Après le dernier cours, elle sortit dans le parc, mais elle n’y trouva pas son bonheur, elle alla dans la bibliothèque mais ne trouva pas de coin désert pour s’y installer, elle finissait par se demander si sa place n’était pas à l’infirmerie mais non elle veut de la solitude, du repos et non ce bruit, elle n’avait plus les idées claires. Elle finit par monter sur la toiture. Et c’est là qu’elle ne vit personne. Elle s’assit et contempla le soleil, la forêt interdite, et les horizons lointains. Elle l’a trouvée son bonheur. Elle fit même une petite sieste, ou peut être pas, à être au calme si longtemps elle en perdit la notion du temps. Elle sortait des cours donc elle avait son sac avec toutes ses affaires dont elle avait besoin dans la journée. Elle sortit ses parchemins, sa plume et son encrier et elle commença à faire ses devoirs.
Elle eut pas mal de difficultés car elle était très passive en classe aujourd’hui ce qui ne lui a pas arrangé sa mise. Elle grattait ainsi pendant un certains moment quand elle entendit quelqu’un sangloter puis claquer la grosse porte qui donne accès à la toiture. Elle fut prise d’une grande curiosité, qui s’aventure ici ? Qui pleure ainsi ? Pourquoi pleure-t-elle ainsi ? Elle se retourna et vit Lou s’adosser contre la toiture et éclata en sanglot.

Ginger à la regarder ainsi fut remplie de peine pour sa camarade de classe qu’elle n’avait pas vraiment remarquée durant toute la journée. Elle se rapprocha de Lou qui ne paraissait pas l’avoir remarqué et s’assit près d’elle en s’éclaircissant la gorge pour qu’elle la voie.

"Résultats largement insuffisants. Vous êtes trop distraites. Ressaisissez vous ou vous n’obtiendrez jamais vos BUSE ".

Voilà le peu glorieux message qui était inscrit en rouge vif sur le parchemin que son professeur d’enchantement venait de lui rendre, accompagné d’un P pour piètre.

Si cela avait été la première fois qu’elle recevait des commentaires tels que celui-ci de la part de ses professeurs, elle aurait pu prendre les choses à la légère, mais voilà, ce n’était pas la première fois que cela arrivait. Cela devenait même vraiment très fréquent, et pas seulement en sortilèges et enchantement.

Lou n’avait jamais été une élève très douée, mais elle s’en sortait toujours pour avoir un peu plus que la moyenne, d’ordinaire. Etant une élève calme et effacée, ses professeurs l’appréciaient.. Maintenant, ça laissait à désirer. Et la jeune fille n’aimait pas vraiment sentir de la déception de la part de ses professeurs.

Autant dire que cette nouvelle tôlée n’était pas pour améliorer le moral de Lou, moral qui était déjà au plus bas.

Elle était effectivement distraite, ces derniers temps, distraite parce qu’elle n’était pas certaine d’où allait exactement sa vie sociale et sentimentale ces derniers temps.

Tom n’avait jamais été bien démonstratif avec elle, mais en ce moment, elle en arrivait au point de penser qu’elle était plus considérée comme un meuble ou un élément de décoration que comme un être humain à part entière (ce qui était très certainement le cas, d’ailleurs).

Elle n’aimait pas devoir accorder raison à tous ceux, sa meilleure amie en tête, qui lui répétaient que son petit ami n’en avait rien à fiche d’elle, mais les faits étaient ce qu’ils étaient, et elle avait l’impression de ne plus être grand-chose ni de servir à grand-chose.

Tout cela avait commencé avec ses soupçons au sujet d’Olive, et s’était intensifié au soir du premier mai, lorsque Tom, ainsi que Daniel, Caleb, Vincent et Olive étaient rentrés très tard dans leur salle commune, sans qu’aucun d’eux n’ait une excuse valable pour se justifier… elle faisait partie de leur groupe, non?

Elle en avait assez de ces secrets. Elle se sentait exclue, mise à l’écart. Pour une personne qui ne cessait de lutter afin de ne pas demeurer dans l’ombre, c’était insupportable.

Ajoutez à cela qu’elle avait perdu récemment l’amitié de Jo, avec qui elle s’entendait pourtant très bien avant, et que sa correspondante égyptienne était une fille cent fois plus belle et épanouie qu’elle, qui attisait chaque jour un peu plus sa jalousie, et vous comprendrez que ses nerfs ont eu toutes les raisons du monde de craquer.

Les nerfs à fleur de peau, elle avait besoin d’expulser cette colère, cette tristesse, que son éducation l’avait poussé à contenir jusqu’ici.

Elle choisit de se rendre à l’endroit de Poudlard où il y avait le moins de chances possible qu’elle rencontre qui que ce soit, et où elle pourrait se laisser aller sans crainte d’être entendue : les toits.

À peine arrivée, et après avoir claqué bon nombres de portes derrière elle, elle se laissa tomber sur les tuiles, ne retint plus ses larmes, et se perdit en une multitude de sanglot.

Elle se serait retenue plus longtemps si elle avait remarqué la présence de Ginger… mais elle ne la constata que trop tard, quand elle n’avait pu que remarquer qu’elle pleurait, elle qui s’était tout doucement rapproché d’elle, se raclant la gorge afin de signaler sa présence. Lou sursauta légèrement, surprise, et un peu de rouge teinta ses joues.

Elle avait pour principe de ne jamais pleurer devant qui que ce soit. C’était loupé.

"Désolée." dit-elle en guise de bonjour tout en s’essuyant les yeux d’un revers de manche. "Je vais bien", ajouta-t-elle, répondant d’avance à la question qu’elle était sûre qu’on lui poserait.

Ginger remarqua le teint écarlate que pris Lou.
_ Désolé, je vais bien.
Au comportement de Lou, Ginger comprit rapidement qu’elle n’était pas des bienvenus, d’ailleurs personne ne l’est.

Mais elle préféra rester et parler avec elle, son père lui a toujours répété que le mieux quand on a du chagrin c’est parler. De tout et rien mais parler, s’ouvrir aux gens.

Elle pensa à la phrase si culte de ses parents et décida de la transmettre à Lou :

_ Je sais que tu vas bien, je le vois. Tu sais quand je pleure, ce qui arrivait souvent dans mon enfance, mon frère disait à mon père, « papa, papa, Ginger est bizarre, elle ne va pas bien, elle pleure… », Dit-elle avec une petite voix imitant son frère, C’est alors que mon père répondait : « non ta sœur va bien, elle pleure et ça veut dire que son bobo se soigne. C’est pareil quand tu as une croûte qui te gratte, ça veut dire que ta blessure se soigne. », Qu’elle dit avec une voix grave comme celle de son père.

Ginger réfléchi un peu et se dit qu’elle en dit peut être un peu trop, la pauvre avait surement ce « bobo » qui se soigne et pensait plus à celui-ci que des histoires vieille de cent ans qu’elle lui racontait. Et la encore la curiosité la démangeait, quel était ce chagrin, qui l’a blessé ou pourquoi… En y réfléchissant, Ginger était très curieuse comme fille, oui on pouvait lui attribuer ce trait de caractère, on peut aussi l’accuser de tête en l’air.

Elle recommença de penser à Lou.

_ Quel est ton chagrin, si tu veux, j’ai une épaule, même deux ; en disant ainsi elle voulait tenter Lou à pleurer dessus, cela permettrait peut être à la rousse d’oublier ses problème, ses liens familiaux devenaient très compliqués... Oui elle voulait l’oublier ou le partager et elle pensa que ce serait un accord parfait, elle s’occuperait de Lou en la laissant se vider et vice-versa ; tu sais chez moi ce n’est pas la vie en rose non plus… dit moi tout, de toute façon je peux te promettre que tous ce qui sera dit ici y restera.

Elle prit Lou d’un geste affectueux sous son bras, posa sa tête sur son épaule et ouvrit les oreilles pour écouter le récit de la brune.

-Je sais que tu ne vas pas bien, je le vois.

Evidemment… Cela se voyait certainement comme le nez au milieu de la figure : ses yeux étaient encore humides et rouge, son visage bouffi… elle ne devait pas être belle à voir.

Elle aurait tout donné pour que personne ne la surprenne dans une situation si délicate. Ses parents lui disaient souvent quand, petite, elle se laissait aller à quelques chagrins, que les larmes étaient un signe de faiblesse, et qu’il fallait en toute occasion ne jamais se laisser submerger par l’émotion…

…Alors, depuis sa plus tendre enfance, elle avait pris pour habitude de contenir sa rage et sa tristesse, de ne jamais la dévoiler, encore moins en public. Elle attendait toujours d’être seule pour pleurer, cette fois-ci dérogeait à sa règle sans qu’elle l’ait voulu… et même si Ginger n’était de loin pas la pire personne sur laquelle elle aurait pu tomber.

Même si les deux jeunes filles ne se connaissaient pas depuis longtemps, elles avaient appris à se connaître et à s’apprécier. Elles partageaient le même dortoir, cela créait forcément des liens. Lou ne pensait pas qu’elle irait répéter leur conversation à qui que ce soit. Mais même en présence d’Ines, sa meilleure amie, elle n’aurait pas accepté d’être vue en si mauvaise posture.

-Tu sais quand je pleure, ce qui arrivait souvent dans mon enfance, mon frère disait à mon père, « papa, papa, Ginger est bizarre, elle ne va pas bien, elle pleure… », c’est alors que mon père répondait : « non ta sœur va bien, elle pleure et ça veut dire que son bobo se soigne. C’est pareil quand tu as une croûte qui te gratte, ça veut dire que ta blessure se soigne. 

Lou sourit légèrement en entendant l’anecdote de Ginger. De toute évidence, elles avaient toutes deux vécu des enfances très différentes. Ginger avait sûrement reçu beaucoup plus d’affection que Lou n’en avait jamais obtenu de ses parents. Elle avait vécu une enfance plutôt austère, auprès de parents qui l’aimaient sans doute, mais qui ne le montraient jamais.

Elle doutait fort, sinon, que pleurer soignerait quoi que ce soit. Ses blessures ne pouvaient pas se soigner si facilement. Il faudrait, pour les soigner, plusieurs conversations délicates et qu’elle travaille plus, elle n’avait aucun doute là-dessus. Enfin, l’effort de Ginger pour la consoler était louable, alors Lou ne dirait rien.

-Quel est ton chagrin? Si tu veux, j’ai une épaule, même deux.

Lou appréciait le temps que son interlocutrice voulait bien lui consacrer, mais elle n’était pas certaine de vouloir se dévoiler à elle, même si elle sentait qu’elle pouvait lui faire confiance. Elle n’était pas habituée à partager ses peines ou ses craintes, alors ce n’était pas si simple de changer ses habitudes tout à coup.

Tu sais chez moi ce n’est pas la vie en rose non plus… dit moi tout, de toute façon je peux te promettre que tout ce qui sera dit ici y restera.

Tout… c’était tentant… Surtout qu’il n’y avait personne à qui elle puisse vraiment parler autrement. Elle était plus ou moins en froid avec Olive, Ines avait ses propres problèmes, et lui parler de Tom revenait de toute façon à déclencher une dispute.

"Ben… il m’arrive rien de vraiment grave. C’est juste… l’accumulation de tout un tas de choses. J’enchaîne les mauvaises notes, alors que les BUSE sont dans un mois, j’ai plus ou moins perdu deux de mes amies proches, et je soupçonne l’une d’entre elle de voir en secret mon copain."

Ginger écouta attentivement ce que Lou lui disait. Elle avait entendu parler de Lou et à chaque fois on parlait d'une fille fermée et timide, elle était donc heureuse d'avoir réussi à l'ouvrir même si elle sentait dors et déjà qu'elle se refermera juste après leur discussion.

Chaque problème de Lou était différent, et Ginger analysa chacun d'entre eux:

-l'enchaînement des mauvaise notes, sur ce point, Ginger peut l'aider: c'est une fille plutôt intelligente, elle pouvait bien lui expliquer certaines choses, surtout celles difficiles à assimiler, une ou deux fois par semaines elles feraient leur devoirs ensembles;

-les amies perdues, si Ginger avait bien compris, ce sont des histoires qui duraient depuis un moment avant son arrivée à Poudlard, par moment elle se demandait pourquoi toutes les filles de serpentard étaient en froid, mais elle a comprit assez vite que c'était peine perdue que de comprendre quelque chose basé sur des soupçon et des rumeurs, elle a cependant réussie à trouver une solution à ce problème;

-ceci dit, en ce qui concerne le petit ami, elle brûlait d'envie de jouer les naïve et lui lancer un "C'est qui ton petit ami?" mais les filles lui avaient déjà expliqué cette relation, qu'elle avait avec Tom.

D'ailleurs, elle avait du mal à comprendre ce choix, pourquoi une fille si douce et tranquille est avec un garçon si odieux et audacieux, rien qu'à le voir parler à Dan' ou encore en lui faisant sa visite, elle savait qu'ils ne s'aimeraient pas.

Ceci dit, Ginger n'était pas aveugle et elle avait vue que les autres filles essayaient déjà de l'en dissuader, oh mais oui... c'est peut être pour ça qu'elles étaient en froid? Bon si c'est le cas, vaut mieux éviter la dissuasion, elle l'apprécie Lou... mais alors elle parlait d'une filles qui lui tourne autour, qui est cette fille, si les souvenir de la rousse sont bon, il y a Elena et Olive mais selon elle, rien ne les liaient à Tom, du moins peut être mais ce n'est surement pas réciproque, ce garçon utilise les gens, il ne les considère pas comme des amis mais des serviteurs. Faudrait le faire comprendre à Lou.

La petite réfléchi un instant à la formulation de tout ça, et finit par dire:

"Ne t'en fait pas, c'est vrai que c'est beaucoup pour une seule personne, mais à deux on peut s'en sortir. Deux têtes valent mieux qu'une!

Pour les devoirs, on peut s'arranger, je peut d'aider sans problème à faire des devoirs et te préparer aux buses, si tu as un problème dans une quelconque matière, sort, potion ou autre, tu sais ou me trouver et je pourrait te l'expliquer. De toute façon, moi aussi je doit me préparer pour les BUSE, pourquoi ne pas t'aider en même temps.

Les amies, écoute, si vous êtes vraiment amies, les coup de tête ne devrait pas vous poser autant d'ennui, essaye de s'expliquer auprès d'elles, et pour Tom, ne t'en fais, je ne pense pas que c'est le genre de garçon qui fait une attention spéciale pour les filles, ce ne sont que des "potes" que ce soit filles ou garçons mais toi c'est LA "pote" en chef et seulement toi!"

Lou n’était pas du tout certaine de cela mais se contenta de sourire faiblement quand Ginger lui fit cette remarque.

S’il était sûrement un fait qu’il était plus facile de surmonter un obstacle lorsqu’on était pas seul à l’affronter, la jeune fille avait eu pour habitude de faire face en solitaire aux vicissitudes de la vie.

Même si elle avait des amis, même si elle était entourée, elle avait toujours mit un point d’honneur à régler ses problèmes toute seule, « comme une grande », auraient dit ses parents.

Elle n’aimait pas quémander de l’aide. On lui avait trop souvent répété que c’était une faiblesse. Mais elle n’allait pas en faire la remarque à sa camarade, alors que celle-ci se montrait si gentille et compréhensive…
… parce que ça lui posait problème, peut-être? Ginger était effectivement bien meilleure en cours que ne l’était Lou, mais l’ennui était toujours le même : elle ne voulait demander l’aide de personne… si cela avait été autrement, elle aurait demandé à Tom, qui après tout, était le premier de sa promotion.

Elle n’avait jamais aimé travaillé en présence d’autres personnes, elle craignait trop que celles-ci s’aperçoivent de sa médiocrité.

Elle était une Hamilton, en tant que tel, oui, elle avait sa fierté, elle ne pouvait dire le contraire, et cette fierté l’invitait à répondre aux personnes qui lui proposaient une main secourable qu’elle était capable de se débrouiller seule…

… Mais là, elle n’était pas sûre d’en être capable, en fait. Si elle manquait ses BUSE, elle ferait honte à ses parents, et se ferait dans le même temps honte à elle-même. C’était totalement inconcevable. Si accepter la proposition de Ginger était le seul moyen d’y arriver… elle devrait peut-être reconsidérer sa position.
Comme si ça changerait quelque chose! Son interlocutrice ne pouvait pas savoir, mais tout était bien trop complexe. Ce n’est pas Jo qui lui avait tourné le dos, c’était elle, par solidarité envers Inès, et au nom de cette solidarité, elle ne s’expliquerait pas avec elle.

Quant à Olive… elles avaient déjà tenté de s’expliquer, et ça n’avait pas été des plus concluants…. Lou supposait que toute nouvelle tentative s’achèverait de la même façon que la première.

Ginger ne connaissait vraiment pas Tom, et c’était sûrement mieux, elle n’avait pas besoin d’une Inès bis pour lui rappeler que sortir avec le préfet des serpentards était une mauvaise idée.

Entendre le mot « pote », associé à celui de Tom était étrange. Lou ne s’était jamais leurrée, contrairement à ce que l’on pourrait croire. Elle sortait avec le vert et argent depuis assez longtemps pour savoir que l’amour et l’amitié étaient les seules choses sur lesquelles il n’avait aucun contrôle. Il préférait les ignorer quand tant de personnes, comme elle, essayaient de lui en faire comprendre les bienfaits…

…et pourtant, cela ne l’empêchait pas d’imaginer que Tom puisse avoir des sentiments pour Olive. C’était bien ce qui la mettait plus bas que terre. Qu’il ne l’aime pas correctement, peu importe, du moment qu’il n’y arrivait avec personne d’autre, mais imaginer que le problème venait juste d’elle…

Enfin… elle ne voulait pas entrer dans ce genre de considérations avec Ginger, elles ne se connaissaient pas suffisamment pour cela.

"Si tu le dis…" déclara-t-elle finalement d’un ton peu convaincu. "Tu penses que t’arriverais à m’aider… en sortilèges, par exemple?"

Demander de l’aide… quelle torture. Mais mieux valait cela que de s’épancher plus encore sur ses sentiments.

Ginger remarqua qu'au fil de ce qu'elle disait, Lou faisait des moues, puis souriait et ainsi de suite... décidément, la rousse avait du mal à décrypter sa camarade.

Finalement Lou lui répondit:
Si tu le dis, tu pense que tu arriverais à m'aider... en sortilèges, par exemple?

Ginger eu un sourire, Lou tant bien que mal s'ouvrait de plus en plus au cours de leurs conversation. Ça fait chaud au coeur.

Elle voulait répondre à Lou directement avant que celle-ci ne change d'avis:
_Mais bien sûr, on m'a toujours appris que rien ne vaut l'entraide, ce qui fait que... j'ai de l'expérience dans la matière, dit-elle en riant, afin de détendre l’atmosphère.

Ginger se leva et parti récupérer son sac. Lorsqu'elle revint, elle se rassit au côté de la brune. Et lui lança joyeusement:
"Et pourquoi ne pas commencer tout de suite? Je vois en cours que tu as du mal devant un "public", je pense qu'ici on sera très bien... et si tu veux on pourra venir toujours ici en cas de cours de... on va appeler ça rattrapage!"

Elle saisit son sac et en sortit son cahier, et tous ses parchemins qu'elle avait sur le sortilège étudié cette après-midi. Durant leur cours, elles avaient étudié Inanimatus Apparitus.

Certes, Ginger n'était pas une élève assidue aujourd'hui mais ce qui l'avait marqué fut l'annonce qu'elle aura besoin de ce sortilège lors des BUSES.

C'était un sortilège dont elle avait déjà entendu parler et elle savait s'en servir. Elle préféra cependant relire rapidement son cours qu'elle marmonna de façon incompréhensible sous son nez et dit... cette fois de façon intelligible:

"Si tu veux on peut commencer par le cours d'aujourd'hui: celui sur Inanimatus Apparitus.. Ce sortilège est apparemment vérifié dans nos compétences pendant les BUSES. En gros ce serait bien de le travailler correctement...; elle essayait de motiver Lou, peut être qu'en lui disant l'enjeu elle serait d'avantage partante pour l'aide qu'elle lui offrait; en gros, il te permet de faire apparaître un objet auquel tu pense, je ne sais pas mais il est possible que les professeurs peuvent nous demander de leurs montrer un objet en particulier ou quelque chose de ce type..."

Ginger marqua une pause pour vérifier si elle n'avait pas perdue Lou en route... parfois quand elle rentrait dans une pensée, elle oubliait tous ce qui l'entourait ou y pensait de façon minime.

Elle sortit sa baguette de sa poche, et la brandit devant elle, puis dit à son interlocutrice, tous en le faisant:
"Pour le faire, tu tourne ta baguette ainsi, puis dans le sens contraire, tu l’amène vers toi puis tu pousse... Tu vois, le loup n'est pas si terrible que l'on ne le représente..."

Elle incita Lou d'un geste de la tête pour qu'elle essaie de faire de même, voyant qu'elle avait un certains mal, elle le fit une fois avec elle puis Lou y arrivait parfaitement toute seule.

Puis elle lui indiqua à quel moment il fallait dire quelle syllabe et quel mot:
"Quand tu tourne dans le premier sens, tu dis "Inani", dans le second sens tu dis "matus" en marquant le "ma", ensuite quand tu tire vers toi, tu dis "Appa" en marquant cette fois le "pa" et pour finir, tu dis "ritus" tous en poussant."

Ginger voulut lui montrer ce que ça donnait, sans avoir pensé à quelque chose en particulier, et ici fut tout le problème: Ginger avait pensée toute la journée à une lettre qu'elle avait reçue pendant le petit déjeuner, une lettre qui l'informait d'une arrivée proche d'un nouveau membre dans sa famille. En effet, sa belle-mère attendait un enfant, cette femme que Ginger méprisait tant allait donner un enfant à son père. Et ce fut cette lettre que Ginger montra à Lou sans vraiment le vouloir. Elle se sentait très gênée.

Ginger voyant Lou peu enthousiaste, commença à se demander quel était le problème. Avait-elle dit quelque chose de travers, ou peut être avait-elle fait quelque chose de mal?

Elle n'arrivait pas à décrypter Lou, elle ne voyait pas ses sentiment, elle se cachait très bien derrière ces murs construits autour d'elle. Elle préféra donc l'ignorer et continuer ses explications, peut-être une partie du mur s'effondrerait-il?

Mais lorsque par mégarde, la lettre envoyée par son père ce matin même se dévoila devant les yeux des deux jeunes filles, elle avait les larmes aux yeux et risquait à tout moment d'éclater en sanglots.

Même si la rousse avait pour habitude d'être optimiste, cette annonce rompit quelque chose en elle, elle se sentit trahie par son père, son pilier dans la vie, celui qui la soutenait dans les moment de sa petite jeunesse. Il venait de la trahir une seconde fois. Elle ne savait pas quoi penser.

Quand soudain la petite voix de Lou lui dit: Tu sais, quand je te demandais si tu voulais bien m’aider, je ne voulais pas dire là, maintenant, tout de suite, et qu'elle la fit suivre d'un regard, qui lui soufflait un petit: tu veux pas, on ne parle pas.

Le problème était là, Ginger ne savait pas si oui ou non elle voulait en parler.

D'un côté, en parler lui permettrait de se verser de ses problèmes un peu comme Lou l'avait fait au début de cette conversation, mais d'une autre part, elle ne voulait plus souffrir!

C'est avec ce dernier constat qu'elle décida d'en parler avec son interlocutrice.

"Je suis désolée que tu ai dû assister à cette calamité. Tu vois ma mère est morte quand j'avais quatre ans, depuis mon père et ma grand-mère s'occuppent de moi. Cela va faire cinq ans que mon père s'est remarié avec une moldue, et cette femme est vraiment odieuse envers moi, je ne sais pas si tu connais le conte "cendrillon", c'est une histoire moldue où le personnage principal est, on peut dire, dans la même situation que moi. Bref; et c'est ainsi que la vert et argent revint à son récit et ferma cette parenthèse. ce matin mon père a compter m'informer d'un agrandissement de la famille..."

Elle continua ainsi son récit pendant au moins dix bonnes minutes puis regarda Lou, elle la fixait et attendait ce qu'elle dirait...

"Je suis désolée…"

Ginger se sentit idiote tout d'un coup, Lou était venue en pleure tout à l'heure parcequ’elle avait trop de problèmes, et là elle lui en rajoutais une belle couche: les siens! Qu'est ce qu'elle pouvait manquer de tact et cela ne lui remonta pas, mais alors pas du tout le moral.

"Je sais pas quoi te dire, en fait…"

Et bien, cela confirma l'hypothèse de gingy, Lou ne parlait pas beaucoup, voir pas du tout de ces problème et donc ne sais pas quoi dire, pas quoi faire et finit par s'écrouler comme tout à l'heure.

Mais ce n'est pas important, et voyant l'embarras de la brune, Gingy la prit dans ses bras étant quelqu'un de très tactile, elle lui fit un gros câlin, même si elle le savait pertinemment que contrairement à sa petite personne disjoncté, Lou était quelqu’un de réservé et posé, et donc pas vraiment tactile, mais quelqu'un qui se cache du reste du monde pour éprouver ses émotions.

Qui sait, peut être qu'une surdose de gingy peut tout de suite ruiné ce caractère... Cette pensée lui rendit le sourire, bref tout ça pour dire que cette fille aimait divaguer dans ses pensée sans but.

Elle lui chuchota à l'oreille:

"Ce n'est pas grave, l'important est que tu m'ai écouté et je t'en suis reconnaissante."

Puis elle se redressa, se releva et le point fermé, comme si elle faisait la révolution, même si elle n'en était pas loin cria:

"Maintenant arrête de tout calculer et vis ta vie pleinement, oublie tes problème, et souris! Ne t'en fait pas si quelqu'un trouve en cela quelque chose de mal, et si ça ne te plait pas dit toi que la vie sera plus belle, plus colorée, plus folle... Regarde moi, j'ai fais des conneries en masse, et ça m'a permis d'évoluer, de grandir, et les murs qui sont devant moi, et bien j'ai de la force de les détruire!"

Ginger était fière d'elle, de son discours, ça lui redonnait toujours le sourire et de l'énergie que de faire des folies!

Un sourire à mi-chemin entre l'amusement et la simple gêne parcourut le visage de la vert et argent lorsqu'elle entendit le mot "reconnaissante".

Reconnaissante... mais reconnaissante de quoi? Lou, dans son absence totale de réaction, ne considérait pas avoir été d'un quelconque secours à son amie, elle ne voyait pas en quoi sa réaction méritait qu'on la remercie.

En fait, Lou ne comprenait pas vraiment pourquoi Ginger la considérait comme une amie. Certes, c'était réciproque, mais en dépit de cela.

En vérité, Lou n'avait jamais eu la moindre idée des raisons qui avaient poussé les personnes qui l'entouraient à venir vers elle. Elle se trouvait si fade, insignifiante.

... D'accord, Lou manquait très largement d'estime d'elle-même, mais était§ce faux pour autant. Ines, sa meilleure amie, était la plus belle jeune fille de tout Poudlard, et son caractère était bien plus affirmé que le sien. Quant à Tom... il était si parfait qu'elle ne devrait pas être la seule à se demander pourquoi il l'avait choisi elle, qui n'était ni exceptionnellement belle, ni vraiment intelligente.

Elle aurait pu rattraper ses défauts en étant au moins une bonne amie, attentive, compatissante, sachant remonter le moral, mais il n'en était rien. Vraiment, elle ne savait pourquoi ses amis persistaient à la vouloir dans leur entourage. Ils pouvaient tous avoir beaucoup mieux.
Facile à dire, pas évident à faire. Toute sa vie, on avait appris à Lou à faire preuve de l'intégrité la plus totale. Les notions de jeux et d'amusement n'avaient jamais fait partie de son éducation, même lorsqu'elle était toute petite. C'était une perte de temps, c'était ce qu'on lui avait appris, et ce qu'elle avait retenu.

Oublier ses problèmes et sourire. Sourire. Ce pouvait sembler absurde, mais en vérité, Lou ne riait et souriait presque jamais, de même qu'il était rare qu'elle pleure (aujourd'hui faisant exception). Avoir un contrôle total sur ses émotions était la clé.

Lou ne savait pas si elle voulait d'une vie plus colorée et plus folle. Suivre l'exemple de Ginger était tentant, mais ce n'était pas elle, ça ne lui ressemblait pas, et elle n'était pas certaine de vouloir que ça lui ressemble. Elle était qui elle était, ne s'appréciait pas souvent, mais ne tenait pas à aller à l'encontre de sa nature.


Ginger était courageuse, vive, pleine d'énergie. Raison de plus pour ne rien avoir à faire avec Lou, qui était à peu près tout l'inverse. La jeune fille admirait ces traits de caractères, mais elle savait déjà qu'elle ne suivrait pas son conseil et son exemple.

"J'y penserais." répliqua-t-elle dans un léger soupir. "Je vais y aller, je dois avoir une mine épouvantable... Je ferais mieux de me débarbouiller."

Si Ginger l'avait vu dans cet état, ce n'était pas pour autant que tout le reste de Poudlard en fasse de même. Lou savait que son amie ne répéterait rien de leur conversation, elle lui faisait confiance.

La jeune fille se redressa, et adressa un dernier sourire à Ginger avant de décider d'y aller.

"A plus tard et... merci."

Lou se sentait visiblement mal à l'aise dans cet état, le fait de s'être ouverte à Gingy était un gros poids pour elle. Elle écoutait la rousse (du moins celle-la l'aurais très apprécié) attentivement, mais n'adhérait pas à ses paroles, on dirait que trop d'idée nouvelle lui parvenaient à la tête... des notions jamais entendues auparavant!

Pendant que Ginger lui faisait preuve de son tempérament souvent à côté de la plaque, Lou ne partait pas, ne riait pas mais se contentait d'écouter la rousse plus ou moins.

Ging' étant passé à ce qui s'appelait une révolution, Lou se sentit sûrement inquiète, et de façon toujours polie dit au revoir à sa camarade.

Ginger qui était restée encore sur le toit, repensa à la lettre qu'elle avait reçue, à la réaction d'Adam son frère, elle essayait toujours de comprendre pourquoi son père est devenu un tel traître à son sang, en plus de faire subir à sa fille, un mode de vie moldu, des souffrance auprès de cette race horrible, il a déshonoré la famille en créant ce qu'on appelle un sang mêlé!

Ginger ne comptait pas se laisser faire, s'il le fallait, elle serait prête à quitter son habitation familiale dans laquelle elle vivait avec son père pour rejoindre sa grand-mère.

Le ventre de la jeune fille commençait à gargouiller, le soleil à quitter le ciel bleu qui devenait orange, elle se dit qu'il commençait à faire assez tard.

Elle regroupa ses affaires, se releva et parcourut le toit jusqu'à la fenêtre qui la conduisait à la sortie. Elle escalada la fenêtre pour descendre, alla jusqu'à la grande salle, où elle aperçut Lou en compagnie de Tom, Ginger lui adressa un petit sourire et s'installa un peu plus loin pour dîner tranquillement.

Ginger était heureuse de cette rencontre, elle lui permit de reprendre des idées claire et nette sur sa situation, ainsi que de changer d'entourage, un peu de solitude de temps en temps ça fait du bien.