Aujourd'hui était un jour comme les autres... C'était la première chose qu'il s'était dit en ouvrant les yeux, revenant d'un sommeil pas réparateur du tout. C'était un jour comme les autres. C'est à dire cours ennuyeux, profs fatiguant... Et il en avait plus que marre. Oui il en avait marre des devoirs, des gens, des profs. Il décida donc de se lever. Car oui il était encore tôt. 11h. Oui 11h c'est tôt pour Abraxas. Et que l'autre abruti de ''camarade de dortoir'' qui n'arrêtait de hurler dans ses oreilles pour qu'il se réveille commençait à lui taper sur le système...

Il se leva donc en ne manquant pas de balancer son oreiller à son "gentil petit camarade", il n'avait même pas pris le temps de voir qui c'était. Il se prépara vite fait et descendit dans la salle commune... qui était bondée de monde. Le pire c'est que tout le monde braillait et que Abraxas n'était pas spécialement appréciateur de ce piaillement incessant. Surtout aujourd'hui. Car aujourd'hui, il était de mauvaise humeur, donc il allait envoyé bouler tout le monde sans chercher à comprendre. Enfin pas celui-là du moins. Il chercha ses amis du regard et les trouva affalés sur le divan. Cela ne l'étonna pas vraiment à vrai dire, il avait l'habitude. Et il n'eut pas vraiment envi d'aller les voir donc il sortit de la salle commune pour essayer de trouver du calme.

Mais raté, parce que les couloirs étaient plein de monde aussi. Nan mais qu'est-qu'ils avaient tous aujourd'hui ? Pff... L'extérieur serait sûrement plus calme. Donc, il sortit dans le parc et s'installa contre un arbre avec un air de ''viens pas me parler c'est pas le moment'' sur le visage. Et cela devait marcher puisque personne ne venait lui casser les pieds. Mais ce qui devait arriver arriva, la mauvaise humeur passa pour laisser place à l'ennui. Voilà qu'il s'ennuyait maintenant. Il balaya le parc des yeux histoire de trouver quelqu'un d'intéressant, il n'y avait personne... Il attendit encore quelques instants avant d'enfin trouver une personne avec qui il pourrait parler, enfin embêter. Jane Loiyd. Il adorait tellement l'agacer. Enfin se qu'il voulait surtout c'était qu'elle s'énerve, qu'elle se rebelle au lieu de jouer au légume qui fait comme tout le monde.

Voilà pourquoi il la.. draguottait, ce n'était pas méchant, et pour une fois il n'avait aucune arrière pensée. Il faisait juste ça pour s'éclater, et peut être qu'avec un peu de chance il aurait ce qu'il voulait, parce que jusqu'à maintenant cela n'avait eu aucun succès.

Il se leva donc, et avança vers la jeune fille qui à première vue semblait réviser ou faire ses devoirs. Il arriva à la hauteur de la Gryffondor.

« Oh non, ne me dis pas que tu fais tes devoirs comme la parfaite petite élève ? Avec ce temps il y a beaucoup mieux à faire tu sais... On pourrait faire des trucs ensemble si tu veux.

« J’en faisais mais j’ai terminé »

Non sans blagues. Elle faisait vraiment ses devoirs ? Pourquoi est-ce qu’elle s’embêtait à les faire alors qu’elle pourrait se les faire faire par quelqu’un d’autre ? Ah… Parce que Jane était tellement naïve eet gentille que c’était peut-être elle qui les faisait pour les autres. C’est vrai que c’était aussi une hypothèse. Et si c’était le cas, il devait agir encore plus vite. Et puis si elle les faisait comme ça, parce qu’elle devait les faire ce n’était pas tellement mieux non plus.

« T’es sérieuse là ? T’as vraiment rien d’autre à faire ? Tu n’as pas de vie sociale ou autre truc beaucoup intéressant à faire que… tes devoirs ? »

Parce que si elle trouvait que faire ses devoirs était une activité enrichissante et amusante, il ne pouvait plus grand-chose pour elle. Là, ce serait un cas trop dur pour lui, ce n’était même pas sûr que cela puisse s’arranger. Mais mon, il valait mieux garder espoir après tout !

« Alors que propose tu de faire ? »

Pff… raté. Encore raté. Lui il attendait autre chose. Qu’elle le rembarre, qu’elle l’insulte lui dire de s’occuper de ses affaires et de la laisser tranquille, mais pas ça. C’était à en devenir désespérant à force, à croire que tous ses efforts ne servaient à rien ! Il soupira et s’assit auprès de la rouge et or. Finalement elle était beaucoup plus coriace que ce qu’il avait imaginé. Il allait devoir redoubler d’effort. Bon, réfléchissons. Il fallait qu’il trouve un sujet sur lequel il pourrait la faire réagir. Et finalement, Abraxas choisit le domaine où il était le plus compétant : la séduction.

« Dis-moi, tu sors toujours avec ton Gryffondor ? »

Il connaissait la réponse mais c’était un moyen pour lui d’enchaîner avec la suite de son « plan » qui en soit n’en était pas vraiment un.

« Il embrasse bien au moins ? Parce que, si tu veux, je pourrais te montrer comment on fait. »

Il espérait vraiment qu’avec ça elle réagisse, au pire elle le laisserait l’embrasser et il aura gagné au moins quelque chose. Un baiser ce n’est pas si mal, d’une petite Gryffondor pas mal foutue en plus, que demander d’autre ? Plus de caractère. Abraxas préférait les filles avec du caractère. Pas qu’il s’intéresse à Jane de cette manière mais bon… autant en profiter quoi !

Ah vraiment ? Elle osait ne pas lui répondre ? Non mais pour qui se prenait-elle celle-là ? Déjà qu’il faisait l’effort de poser des questions pour s’intéresser un minimum à elle. Oui bon d’accord, ça le faisait beaucoup rire aussi. Mais la question n’était pas là.

« Tu pourrais me répondre quand je te parle, espèce de mal élevée !! »

Bon il y allait un peu fort mais il était vexé par la réaction de la jeune fille. Vraiment, il n’arriverait à rien avec elle, ça il commençait à en être certain.

« - Oui, pourquoi ?

Nan mais sans blagues, pourquoi elle sortait avec ce naze ? Bon il ne lui demandait pas de sortir avec lui, parce qu’il avait déjà à faire avec plusieurs filles et qu’il ne sortait pas avec des gamines. Par exemple il y avait…. Bon en fait il ne savait pas vraiment avec qui elle pouvait aller parce qu’il ne connaissait pas trop les autres mecs et qu’il s’en fichait mais il savait qu’il y avait mieux.

« Franchement je te comprends pas. Moi si j’étais une fille je sortirais avec… moi. Oui parce que tout le monde sait que je suis le plus sexy de tout Poudlard. Et en plus je suis riche et sang-pur. Tu vois que des qualités ! »

Oui il avait juste oublié de dire qu’il était modeste en fait. Mais bon, le jour où il reconnaitra qu’il est légèrement prétentieux, les loups-garous feront des œufs !!

-Très bien, c’est gentil de t’en soucier. »

Quoi ? Attends à d’autre. Bon il n’avait pas embrassé Robin personnellement mais cela se voyait. Enfin c’est surtout Abraxas qui le voyait, comme… un sixième sens.

« Oh arrête ! Je sais très bien que tu me racontes des salades !! »

Franchement, il était sûr qu’elle allait accepter son baiser. Même Zadig aimait ça ! Alors Jane allait dire oui il en était sûr.

-Nan, mais ça va pas

Quoique… Non mais qu’est-ce qui lui prenait ?

« Oh ça va madame sainte-Nitouche ! Tu ne sais vraiment pas ce que tu perds en suite. »

Abraxas ne sut pas vraiment si le fait d’avoir provoqué le rire de la jeune femme était une bonne chose. Elle se moquait incontestablement de lui. Le pire c’est que ce qu’il avait dit n’était pas le but. Il était très sérieux dans ses paroles. Et il ne faisait que dire la stricte vérité. Mais bon, Jane devait sûrement être quelqu’un d’anormal. Ce qui expliquait pourquoi elle sortait avec l’autre tâche. Néanmoins, il n’appréciait pas beaucoup qu’on se moque de lui. Surtout que venant d’elle, c’était vraiment très méchant. « Madame l’avocate des pauvres » se moquer de quelqu’un était assez irréaliste. Cela était tout de même rassurant dans le sens où tout ce que faisait le jeune homme ne servait pas à rien seulement, il préférait qu’elle s’attaque à quelqu’un d’autre qu’à lui.

« Mais tu n’es pas une fille, Abraxas. Et tu es loin d’imaginer ce qui se passe dans la tête d’une fille. D’ailleurs permets moi de t’apprendre que c’est bien plus compliqué que ce que tu sous entends.»

Le blond arqua un sourcil à ses paroles. Il ne lui demandait pas de lui apprendre à penser comme une fille. La psychologie féminine c’était quelque chose auquel Abraxas ne voulait pas toucher. C’était bien trop risqué et dangereux. Et puis heu… elle n’avait que quinze ans, qu’est-ce qu’elle en savait ? Oui il avait seulement deux ans de plus qu’elle, mais c’était tout de même deux ans. Il était majeur et en plus c’était un mec. Le rapport ? Il n’y en avait pas, mais on s’en fiche.

« Tu as l’air si sûr de toi…A mon avis, tu devrais mener une enquête pour revoir tes statistiques car soit tu es mal informer, soit tu n’es plus à jour, c’est une autre possibilité…. »

Ce fut autour du Serpentard de rire. Elle ne savait vraiment pas de quoi elle parlait. Abraxas était pratiquement sûre qu’elle était vierge, et donc il y avait vraiment des sujets qu’il ne fallait pas trop qu’elle aborde puisqu’elle était ignorante. Mais bon, il ne pouvait pas lui en vouloir d’essayer de contre-attaquer. C’en était presque… mignon. Aux yeux du jeune homme, Jane était un bébé à qui il fallait apprendre la vie. Malheureusement, il y avait toujours des pestiférés pour compromettre les plans des autres.

« C’est toi qui est très mal informée ma chère. Je parle aussi du côté physique de la chose que tu ne connais pas encore et que vu le truc que tu te trimbales, tu vas devoir attendre pour cela. Mais je trouve cela attendrissant que tu essayes de m’impressionner pour me contrer. Seulement… tu es encore très loin du but, gamine. »

Il avait parlé très calmement. Comme si il lui expliquait quelque chose. Après tout, c’était tout à fait cela. Même si ce rôle ne lui plaisait pas plus que cela, il fallait éduquer Jane. Pourquoi faisait-il cela déjà ? Ah oui, parce qu’il n’avait rien de mieux à faire !

« Ferme là un peu, Abraxas. On sait très bien l’un comme l’autre qu’entre nous deux c’est toi qui raconte le plus de conneries. »

Le jeune homme aurait pu se vexer. « Aurait » parce que bien que cela soit les bons mots, il n’y avait pas la bonne intonation. Ce n’était pas comme ça qu’on envoyait quelqu’un bouler voyons ! Il fallait qu’elle y mette un peu plus du sien si elle voulait être crédible.

« Non, non, non… Ce n’est pas comme ça qu’on envoie bouler quelqu’un. De plus, je ne raconte pas de conneries, je dis simplement ce qui est évident. Comme tu es amoureuse de l’autre abruti, et crois-moi c’est très difficile de le dire, tu n’es pas objective. Moi je suis un regard extérieur DONC j’ai raison ! »

Les jeunes… Il fallait vraiment tout leur dire ! Abraxas eut la pensée que cela devait vraiment être pénible d’être parent… Enfin bref, ce n’était pas le moment de penser à cela. Autant revenir sur sa conversation avec la Gryffondor.

- Rassure toi, je n’ai pas besoin de savoir. Je suis heureuse avec Robin, et je n’ai pas nul besoin non plus d’aller voir ailleurs, si tu veux tout savoir.

Allons-y sortons les violons ! Lançons une valse avec plein d’autres trucs fleur bleue. Les « je t’aime, moi aussi » ce n’était pas le rayon d’Abraxas, loin de là. Il préférait grandement les « je t’aime, moi non plus » ou encore les « on s’aime pas mais viens on va s’éclater ! ». Il lui lança un regard blasé puis soupira de lassitude. Pauvre Jane… Une idée germa soudain dans son esprit. Il piqua le sac de la jeune femme avant qu’elle proteste et fouilla dedans quelques instants. Il prit ensuite ce qui ressemblait à un journal intime et fit semblant de le lire, puisqu’il était évidemment protégé par un sort.

« Cher journal, aujourd’hui j’ai passé une journée merveilleuse avec l’amour de ma vie. On est resté à se câliner et à se promettre notre amour mutuel pour toujours. Il m’a même dit qu’un jour il m’épouserait et qu’on aurait plein d’enfants et bla et bla et bla… Nan mais franchement, c’est complètement nul d’être avec lui ! Pourquoi tu restes avec ce nul ? Et si tu me sors un « parce que je l’aime » je te jure que je te frappe, parce que ce n’est pas une réponse ! Et puis, toi qui es tellement attachée à ta famille, tu crois que ton frère est heureux de cette situation ? Qu’il considère déjà Robin comme son frère ? Crois-moi, je le vois en cours, si tu voyais les regards qu’il lui lance… S’il pouvait tuer quelqu’un part un simple regard… Ton naze de copain serait déjà mort depuis longtemps ! »

Tout ce qu’Abraxas avait dit était vrai. Il n’avait rien inventé pour une fois.