Mes parents vont t'adorer (Tom)

(Je suis désolée de ne poster le sujet que maintenant, avec mon bac blanc en cours je n'ai pas pu faire plus vite, mais je voulais quand même avoir posté avant la fin de la semaine Smile

)

Lou s’examina une dernière fois dans le miroir. Elle avait fait plus d’efforts que d’habitude pour avoir l’air présentables. Ses longs cheveux bruns étaient coiffés en de jolies anglaises, parfaitement dessinées, elle portait par ailleurs une robe couleur taupe et un collier de perles.

Il était rare qu’elle mette autant de temps et prenne autant de soin à se montrer belle et présentable, mais l’occasion était particulière.

Quand bien même, d’ailleurs, elle ne savait pas trop pourquoi elle mettait toute cette application. Tom la voyait tous les jours, avec ses cheveux à peine coiffés et ses tenues d’une grande sobriété, il n’avait pas besoin d’être impressionné, de même pour ses parents.

En vérité, si elle mettait tant d’application, c’était parce qu’elle voulait que tout soit parfait. Ce moment était important, pour elle, et elle voulait qu’il soit en tous points parfait, qu’elle puisse s’en rappeler comme un moment d’accomplissement.

Quelle était cette occasion particulière, qui rendait Lou si nerveuse? Eh bien, Voilà maintenant un an qu’ils étaient ensemble, et après ne pas avoir tari d’éloges au sujet de Tom, ses parents avaient tenu à la rencontrer.

Ils voulaient certainement s’assurer que leur fille, qui était encore jeune ne s’était pas lancée dans une relation qui lui serait défavorable.

De ce côté, elle savait que ses parents seraient agréablement surpris. Lou ne doutait absolument pas du fait que son petit ami sera absolument parfait, il l’était toujours, et savait comment il convenait de se tenir en société.

Ses parents aussi sauraient comment se comporter. Tout devrait bien se passer, mais elle angoissait malgré tout. Ce moment était particulièrement important pour elle. Tom allait faire son premier pas dans la famille Hamilton, et à vrai dire, Lou osait espérait que cela présageait de leur avenir.

À une époque où l’on vous mariait jeune et sans vous laisser le choix (Jo et Pomona en étaient la preuve), avoir la possibilité d’influencer le choix de ses parents était une aubaine, une opportunité qu’elle ne voulait pas laisser passer.

Une fois certaine d’être tout à fait prête elle quitta la salle de bains et se dirigea vers la salle à manger, où la table était déjà mise. On avait sorti la porcelaine des grands jours. C’était bon signe.

De la cuisine s’échappait la bonne odeur du plat que leur elfe de maison était en train de leur concocter. Dans le salon, sa mère jouait à une patience, pendant que son père lisait la gazette des sorciers.

Après leur avoir adressé un très léger sourire, elle alla s’installer sur un fauteuil vacant et attendit.

L’horloge lui semblait plus lente et plus bruyante qu’elle ne l’avait jamais été jusqu’alors, puis enfin…

On toqua à la porte de leur demeure. Lou se retint de ne pas bouger, pendant que leur elfe de maison invitait leur invité à entrer, ce ne fut qu’une fois cela fait que ses parents se levèrent de leur chaise, et Lou de même, pour aller l’accueillir.

"Bonsoir." fit-elle plus timidement que d’habitude à l’adresse de Tom, intimidée par la situation. "Papa, maman. Je vous présente Tom."

Ce n’était vraiment pas de gaieté de cœur que Tom avait accepté l’invitation de Lou à venir dîner chez elle durant les vacances. Il s’en serait très facilement passé, et sans le moindre problème, encore plus dernièrement, mais malgré tout, quand tout sourire, sa stupide petite amie lui avait fait cette proposition, il lui avait rendu son sourire, et avait promis de venir. Il devait ménager Lou. Ces derniers temps, il ne lui accordait pas même un centième de son temps (ce qui était vaguement moins que d’habitude), il avait bien trop de choses à gérer pour aller badiner inutilement… cependant, il ne pouvait pas se permettre de délaisser entièrement Lou. À sa manière, elle était un atout qu’il devait garder dans sa manche. Leur relation était plutôt fragile, dernièrement, Lou lui faisait des crises de jalousie à répétition, concernant Olive, notamment. Si elle pouvait seulement comprendre à quel point il était absurde pour elle d’être jalouse. Tom était à des kilomètres d’avoir ce genre de choses en tête. L’amour était un sentiment qu’il n’avait jamais connu et qu’il ne voulait - oh grand jamais - connaître. Il suffisait de voir à quel point ce sentiment futile avilissait et abrutissait le genre humain pour se dégoûter à jamais de la seule envie de ressentir quoi que ce soit pour qui que ce soit. S’il avait accepté son invitation, ce n’était donc pas tant parce qu’il avait véritablement envie de rencontrer les parents de Lou (très sincèrement, il s’en moquait autant que de sa première paire de chaussettes) que parce qu’il tenait à ce que le pion qu’était Lou reste à la place qui devait être la sienne. C’est-à-dire à ses pieds.

Le dîner devait avoir lieu le mardi soir, ce qui laissait à Tom le temps de rester presque seul au château. Cette soudaine absence d’élèves, ce calme rare que seules les vacances étaient capables de procurer, étaient un bien précieux, et l’Héritier aurait voulu s’en servir à des fins profitables. Malheureusement pour lui, les nouveaux ne quittaient pas non plus l’école de magie, durant les vacances, aussi n’était-il pas aussi libre de ses actes qu’il l’aurait voulu. Au cours de ces premiers jours de liberté, il infiltra la salle commune des serdaigles (s’assurer qu’elle soit déserte était une tâche rendue bien plus simple par l’absence de la quasi-totalité de ceux qui auraient dû être là), mais à nouveau, ses recherches furent totalement infructueuses. Il passa donc les autres jours à chercher à deviner la cachette que les nouveaux avaient pu trouver. Que l’un d’entre eux ait constamment le journal sur soi n’était pas à exclure, mais en attendant d’avoir l’opportunité de le savoir, il explorait d’autres pistes. Il avait bien sûr déjà inspecté la salle sur demande, ainsi que les tous les passages secrets dont il avait connaissance, mais sans le moindre succès. Il était donc à présent à la recherche de ces lieux qu’il ne connaitrait peut-être pas, quand bien même il pouvait se vanter de connaître Poudlard mieux que personne - à part eux, peut-être? Mais que pouvaient-ils connaître du château, alors qu’ils étaient supposés seulement le découvrir? (ce dont, très sincèrement, Tom commençait à sérieusement douter). Ces derniers jours, il les avait donc passé à la bibliothèque, cherchant dans tous les livres traitant de Poudlard celui qui lui en apprendrait plus sur un lieu dont il ne soupçonnerait pas l’existence. Il était encore occupé à cela, ce jour là, tant est si bien qu’il faillit se mettre en retard, lui qui était pourtant quelqu’un de ponctuel.

Il s’en fallut de peu, mais ce fut à l’heure qu’il enfila sa tenue la plus correcte, prit avec lui la bouteille de vin et le bouquet de fleurs qu’il avait acheté pour l’occasion (et qu’il miniaturisa afin qu’ils entrent dans son sac en bandoulière) et qu’il quitta le château en direction de Pré-au-lard. Les parents de Lou avaient bien proposé de venir le chercher, mais Tom, au nom de son immense amour propre, avait décliné l’offre et avait donc choisi de se rendre chez Lou grâce au magicobus, ce qui, au passage, lui offrait le prétexte parfait pour s’éclipser raisonnablement tôt (le bus ne roulait pas à toutes heures de la nuit) - ses parents, puritains comme il se devait, n’admettraient sans doute pas qu’il reste dormir dans leur demeure, ce qui, il faut bien le dire, arrangeait totalement Tom. Le magicobus arriva presque aussitôt que l’Héritier l’appela, il y monta, et donna au chauffeur l’adresse des Hamilton, avant de déposer l’argent qu’il lui devait au creux de sa main.
Le trajet fut particulièrement court. À peine eut-il le temps de s’asseoir que déjà, on l’amenait à bon port. Le bus avait pilé juste devant l’imposant manoir de la famille de Lou. Sans paraître le moins du monde impressionné (après tout, quitte à avoir une petite amie, elle se devait au moins de vivre dans un manoir, non?), il avança jusqu’à l’entrée de la demeure, à l’entrée de laquelle il toqua. Un elfe de maison vint lui ouvrir, auprès duquel il se présenta. Quelques instants plus tard, il fut annoncé aux Hamilton. Bientôt, Lou et ses parents se tinrent près de l’encadrure. La verte et argent, d’une voix particulièrement intimidée (quelle idiote) le salua, avant de le présenter à ses parents. Ça y est, la mascarade commençait. C’est avec le sourire charmant du gendre idéal qu’il salua un à un le père et la mère, finissant par un baise main à l’adresse de Lou.

« Enchanté de faire votre connaissance. » dit-il de son ton le plus poli, tout en offrant au père la bouteille (il avait bien sûr réagrandit ses présents avant de toquer), à la mère le bouquet, et à Lou une rose qu’il en avait retiré.

Misère, tant de mièvreries… Tout ce temps perdu. Pourvu que cette soirée passe vite.

"Enchanté de faire votre connaissance."

Lou en avait été certaine, et elle avait eu raison, Tom était absolument parfait. Sa perfection physique n’était plus à démontrer, mais il avait fait un effort d’habillement que la jeune fille appréciait particulièrement.

Quant à son attitude, elle était également idéale. Il avait apporté des présents à ses deux parents, qui furent clairement ravis de l’intention. Sa mère envoya tout de suite leur elfe de maison mettre les fleurs dans leur plus beau vase, et son père assura qu’ils serviraient la bouteille au dîner.

Et Lou, elle, ne put s’empêcher de rougir quand elle prit entre son pouce et son index la rose qui lui était destinée.

Mr et Mrs Hamilton invitèrent dès lors Tom à se rendre dans le salon, où devait être servi l’apéritif. Lou adressa un sourire timide à son petit ami, tout en lui indiquant d’un geste de la main où le salon se trouvait, avant de l’inviter à s’installer sur un canapé, sur lequel elle prit place aussi, juste à côté de lui.

Leur elfe de maison refit son apparition, son petit corps frêle transportant un grand plateau contenant boissons et amuse-bouches. Elle posa le plateau sur la table, remplit les verres de chacun selon leurs convenances, et disparut à nouveau.

Il se passa un instant de silence, durant lequel chacun appréciait sa première gorgée de boisson, puis le père de Lou entreprit de commencer la conversation.

"Alors mon garçon, que font vos parents?"

Cette question, en soi anodine, provoqua à la fois satisfaction et appréhension chez Lou.

Elle ressentait de la satisfaction du fait d’entendre son père utiliser une familiarité comme celle-ci pour parler de Tom, ce qui prouvait qu’il lui avait fait une bonne première impression.

Mais elle ressentait de l’appréhension, car elle-même ne savait pas quelle devait être la réponse à cette question.

Tom ne lui avait jamais parlé une seule fois de ses parents, ou de ses origines. À vrai dire, il était rare que Tom lui raconte quoi que ce soit de personnel à son sujet. Lou évitait de s’en plaindre, naïve comme elle l’était, elle préférait se dire que cette part de mystère qui entourait le préfet faisait partie de son charme. Ce n’était pas complètement faux, d’ailleurs, c’était en partie ce qui l’avait tant attiré chez lui.

À présent, elle se disait qu’elle aurait peut-être dû se renseigner à on sujet, car elle ne savait pas. Et la condition familiale de Tom pouvait avoir beaucoup d’importance et conditionner le jugement de ses parents.

Elle ne savait même pas si ses parents étaient de sang pur ou non, maintenant qu’elle y pensait… Ses parents n’approuveraient jamais sa relation s’il devait s’avérer qu’il était de sang mêlé ou pire, un sang de bourbe.

Mais elle était bien incapable d’imaginer cela possible, son opinion envers les moldus avait toujours été très claire, et elle n’était pas positive, il était impossible que ses parents ne soient pas sorciers. Pourvu que ce ne soit vraiment pas possible!

La famille de Lou agissait exactement de la façon que Tom avait présumé. Comme il l’avait supposé, tout était millimétré, comme sur du papier à musique, ce genre de familles ne laissait jamais rien au hasard, un peu comme lui, ils accordaient bien trop d’importance à l’apparence pour accepter de négliger le moindre détail. Tom était donc par conséquent convaincu que tout se déroulerait selon le schéma très précis qu’il avait envisagé. Pas de surprises, pas d’excentricités. Le défi serait très facilement relevé, ce devenait une évidence. Et il devenait tout aussi évident qu’il n’aurait pas à tarder trop longtemps, ce qui l’arrangeait fortement, il ne voulait pas gaspiller de trop nombreuses heures ici, il avait bien mieux à faire ailleurs. Il se dirigea vers le salon, où l’elfe de maison des Hamilton ne tarda pas à servir l’apéritif. Se pliant scrupuleusement aux convenances, il attendit d’y être invité pour se servir de l’un des toasts qui lui fut proposé, et bien qu’il n’y trouva rien d’exceptionnel, il félicita la maîtresse de maison, qui n’avait sûrement rien cuisiné, juste par principe, de même qu’il ne trinqua qu’au moment adéquat. Il n’accapara pas la parole, se contenta d’écouter poliment les parents de Lou (blâmant intérieurement l’absence totale d’intérêt de ces personnes avec qui il était contraint de passer cette partie de son temps), d’acquiescer… jusqu’à ce qu’une question s’adresse directement à lui.

Il s’était attendue à cette question également, et avait déjà planifié sa réponse, mais ce n’était pas pour autant qu’il appréciait vraiment que le sujet soit abordé. L’affaire était complexe, mais il semblait naturel qu’elle soit mise sur le tapis. Après tout, la famille Hamilton appartenait à une lignée de sang-purs, c’était en partie pour cela que Tom avait choisi Lou. Et en conséquence, ils accordaient une immense importance aux origines, d’autant plus à ceux des personnes qui pourraient potentiellement faire partie de leur cercle familiale. Savoir la vérité sur les ancêtres de Tom aurait pu autant satisfaire que décevoir les parents de Lou. Certes, il appartenait à la famille la plus respectée qui puisse être (après tout, il n’était ni plus ni moins que l’héritier de Salazar Serpentard, ce n’était pas rien, tout de même) mais il n’en demeurait pas moins que son idiote de mère avait été une personne faible et stupide qui s’était entiché d’un moldu encore plus stupide. Que Tom ait pu acquérir des compétences aussi exceptionnelles avec des parents comme les siens tenait du miracle, selon lui (n’oublions pas la modestie légendaire de ce cher Tom Jedusor). Pour Tom, il était malgré tout hors de question de révéler l’une de ces deux informations : dire la première était ouvrir la boîte de Pandore et le lier directement à l’ouverture de la chambre des secrets, quant à la deuxième… Tom lui-même préférait oublier cet ombre sur son tableau. Il choisit donc cette option qu’était l’omission, quand bien même il savait que sa réponse avait de nombreuses chances de ne pas totalement convenir à Mr et Mrs Hamilton. Ce n’est pas, après tout, comme s’il comptait vraiment devenir leur beau-fils, il n’y tenait absolument pas, il ne voulait seulement pas perdre le pion parfait qu’était Lou, déjà qu’elle menaçait à tous moments de lui glisser entre les doigts.

« Je crains fort qu’ils ne puissent plus faire grand-chose. Ils sont morts. J’ai vécu dans un orphelinat, je ne les ai jamais connu. »

Il avait parlé sans grande émotion, sur le ton de la conversation, non pas parce qu’il voulait sembler insensible, mais montrer qu’il était capable de gérer ces blessures qui en vérité, n’existaient pas. Il avait lui-même exécuté très froidement son père, et il ne ressentait ni remord ni peine quant à la mort de sa mère, ils n’étaient plus, ils ne méritaient pas d’être. Leur seul mérite était d’avoir mis au monde un être d’exception, eux qui étaient porteurs d’une médiocrité sans précédents. Il ne prononça pas un mot de plus, se contentant de boire une nouvelle gorgée. Dévier la conversation aurait donné l’impression que le sujet était tabou. Certes, il l’était, mais il était résolu à demeurer le seul à le savoir. Il lança un regard à Lou. À la réflexion, il ne lui avait jamais parlé de cela. Pourquoi faire? Perdre du temps à conter des épisodes de sa vie, il n’en voyait pas l’intérêt.

"Je crains fort qu’ils ne puissent plus faire grand-chose. Ils sont morts. J’ai vécu dans un orphelinat, je ne les ai jamais connu."

Lou sentit son cœur battre plus fort que d’habitude alors que, très mécaniquement, son regard se posa sur Tom. Elle était à la fois étonnée et déçue de ne pas avoir su auparavant cet aspect de la vie de son petit ami.

Naïve et impressionnable, elle ressentit un immense élan de compassion en entendant ainsi le récit de l’enfance de Tom. Il se montrait si discret sur son passé… elle n’aurait jamais pu soupçonner tout cela… et en même temps, elle trouvait que cette révélation expliquait beaucoup de choses.

Le préfet de serpentard était discret, ne s’étendait jamais sur son passé. Cela expliquait sans doute cette froideur avec laquelle il pouvait se comporter, parfois. Il était fort, mais des blessures comme celles qu’il avait dû subir laisser forcément leur marque.

Elle n’en admirait que d’autant plus l’intelligence et l’exceptionnelle force de caractère dont faisait preuve Tom. Effectivement elle était naïve. Elle ne pouvait voir Tom autrement que comme un être d’exception raison pour laquelle il lui était très facile de se faire piéger très facilement.

Lou prit la main de Tom, qui était assis à côté d’elle, et la serra. Elle se promit d’essayer d’en reparler avec lui, quand il serait dans de meilleures dispositions.

Pour le moment, elle savait qu’il ne fallait peut-être pas s’étendre sur le sujet. Qu’on ignore les origines de Tom, et qu’on ne puisse juger la qualité de son sang risquait de fortement déplaire à ses parents.

Lou espérait vraiment que, en compensation, ses parents seraient touché par le récit qu’il avait eu l’honnêteté de leur faire. Elle les observa avec appréhension. Tous les deux se jetaient des coups d’œil. Lou ignorait si cela présageait quelque chose de bon ou non.

Finalement ce fut son père qui prit la parole.

"Désolé…" Il jeta un nouveau regard à sa femme. Visiblement, ils attendraient d’en reparler plus tard pour voir ce qu’ils en pensaient, ce qui signifiait que si Tom se montrait irréprochable (Lou était sûre et certaine qu’il le serait), il pouvait encore avoir toutes ses chances.

"Alors. Lou nous a dit que vous étiez préfets…" dit Mrs Hamilton.

La vert et argent fut ravie de ce changement de sujet, il ne pourrait que mettre à l’honneur les talents de son petit ami.

"Oui. Et il a réussi une récompense pour service rendu à l’école. C’est lui qui a fait arrêter le demi-géant qui avait ouvert la chambre des secrets." dit-elle aussitôt.

Autant sortir tout de suite les arguments qui permettraient à Tom d’être le mieux vu possible aux yeux de ses parents. Elle était certaine que cet argument-ci ferait mouche.

Les parents de Lou laissèrent à Tom le soin de parler, Mrs Hamilton tendit l’assiette de gâteaux apéritif à sa fille et à son petit ami, ils semblaient tous deux attendre qu’ils lui donnent plus de détails sur ses récents exploits.

Si Tom n’avait pas été certain que ce serait le cas pour les parents de Lou, il avait été sûr que son récit suffirait à lui attirer la compassion de son influençable petite amie. Il se doutait bien qu’elle lui demanderait de plus amples détails quand ils se retrouveraient seuls, mais il gèrerait cela en temps voulu. Pour ce qui était de la réaction des parents de Lou, il avait anticipé des réaction bien plus compromettantes que celle-ci. Mr et Mrs Hamilton ne s ‘appesantirent pas sur le sujet, ils trouvèrent même d’eux-mêmes un sujet de conversation qui ne pouvait qu’aller à son avantage : son statut de préfet.

Quand Mr Hamilton le mentionna, Tom se contenta d’afficher un sourire humble (c’est bien connu, l’humilité, il ne connaît que ça) tout en acquiesçant légèrement. Il n’eut pas le temps de confirmer autrement cette affirmation, puisque Lou jugea aussitôt bon de surenchérir. Effectivement, son parcours en apparence exemplaire avait l’air de faire de lui le gendre idéal. Lou avait mis un sujet que Tom comptait bien mettre sur le tapis lui-même si elle ne l’avait pas fait, à un moment ou à un autre. Le fait qu’elle choisisse de le faire à sa place renforçait ce masque d’humilité qu’il portait sur le visage, et lui évitait d’en arriver lui-même à ce sujet, même s’il avait déjà songé aux moyens d’y venir le plus subtilement possible.

Comme on attendait apparemment qu’il justifie cet exploit, il choisit de le faire sans la moindre vantardise, et avec le moins d’arrogance possible. C’était d’ailleurs chose aisée, pour lui. Même s’il possédait une estime de lui que beaucoup pourrait lui envier, il savait faire preuve d’une modestie de façade qui était capable de tromper n’importe qui - mise à part, peut-être, ceux qui le connaissaient vraiment.

« Vous savez, je n’ai que peu de mérites. Je me suis juste trouvé au bon endroit au bon moment. »

C’était ce qu’il y avait de plus faux, bien évidemment, Tom avait bien compris, à force de manipulations et de secrets, qu’il fallait savoir forcer le destin, dans la vie. Découvrir que cet imbécile de Hagrid s’amusait à élever une araignée géante, en grand benêt inconscient qu’il était ne pouvait que le mener à exploiter cette information à l’avenir. C’est vrai, il n’avait que peu de mérites. Découvrir la chambre des secrets, l’ouvrir, commander le monstre qui s’y trouvait.. Ça c’était un exploit, et pour cela en effet, il était méritant. Mais pour ce qui était de trouver un bouc émissaire… là, l’imbécilité du demi-géant lui avait très clairement facilité la tâche. Les choses lui auraient été beaucoup plus difficiles s’il n’avait pas pu compter sur l’amour inconditionnel de Hagrid pour les bestioles potentiellement dangereuses. La seule ombre au tableau avait été l’intervention de Dumbledore, sans qui, à cet instant précis, ce gros balourd serait en train de moisir à Azkaban.

Il n’ajouta rien de plus. Donner davantage de détails aurait été comme vanter ses exploits, et il tenait à jouer la carte de l’humilité, c’était, il en était sûr, celle qui fonctionnerait le mieux auprès des parents de Lou.

"Vous savez, je n’ai que peu de mérites. Je me suis juste trouvé au bon endroit au bon moment."

Tom dans toute sa splendeur, faussement modeste, mais efficacement modeste. C’était l’un des aspects de la personnalité de son petit ami qu’elle aimait le plus, il était exceptionnel, et s’en vantait si peu… Enfin, c’est ce qu’elle pensait.

Lou adressa un regard à ses parents, afin de juger leur réaction, ils semblaient ravis de cette attitude. Ils félicitèrent le jeune homme pour ses exploits, le soutinrent même très chaleureusement, en disant qu’il était dommage que le demi-géant n’ait pas fini en prison, comme il le méritait.

Peu à peu, les gâteaux apéritifs disparurent de leur assiette, ne restaient que quelques miettes, les verres, également, était désormais vides.

Mrs Hamilton, en parfaite hôtesse de maison, se leva et invita son mari, sa fille, et leur invité à prendre place à la grande table où devait se poursuivre le reste du dîner, après avoir ordonné à leur elfe de maison d’apporter l’entrée du copieux dîner qu’il avait préparé.

Tous s’exécutèrent, Lou s’installa à côté de Tom, lui adressant un sourire déjà moins timide. Il s’en sortait à la perfection. Ses parents l’adoraient, elle en était presque certaine.

L’elfe de maison revint, faisant léviter devant lui quatre assiettes. Quelques feuilles de salades, une tranche de foie gras, des brioches dorées à point et de la confiture d’oignon décorait chacune d’entre elles. Lou s’en délectait d’avance. Elle n’était pas particulièrement gourmande, mais elle aimait ce qui était bon. Et elle était ravi que les petits plats aient été mis dans les grands pour l’occasion.

Pendant quelques petites minutes, plus personne ne prononça un seul mot, chacun savourant ce qu’il avait dans son assiette. On entendait que le bruits des couverts d’argents qui tapaient contre les assiettes en porcelaine.

"C'est délicieux, maman." complimenta Lou, bien qu’entièrement consciente que sa mère n’avait pas mit la main à la pate depuis des lustres.

Elle cherchait à combler le vide. Elle ne supportait pas le silence, cela lui donnait l’impression que tout allait mal. Alors que les choses allaient au mieux.

Son père, toujours soucieux de savoir à qui il avait à faire, prit le relais.

"Et que comptez-vous faire plus tard, mon garçon?"

Les questions de ses parents étaient toujours judicieuses, et Lou s’étonnait de ne jamais savoir quelle réponse il devait donner à ces questions. Elle n’avait aucune idée de ce que Tom avait l’intention de faire plus tard.

Slughorn disait souvent que Tom pourrait être ministre de la magie, s’il le voulait. Lou pensait la même chose; Il était ambitieux, intelligent, parfait… elle l’imaginait parfaitement avoir un poste d’autorité dans l’avenir.

Il avait un charisme naturel, il était fait pour guider les gens, il avait la stratégie, l’intelligence, la clairvoyance nécessaire à tout homme politique.

Lou devait bien admettre qu’être au bras d’un potentiel ministre de la magie était une chose qui lui plaisait beaucoup, même si elle ne savait pas jusqu’o, exactement, elle pouvait se projeter dans l’avenir avec Tom.

Il était facile de savoir que quel manière il était possible de caresser les parents de Lou dans le sens du poil, il l’avait compris avant même de les rencontrer, et cela devenait plus évident encore à présent, ils avaient une mentalité similaire à celle de beaucoup, et des idées arrêtées qu’il était facile de conforter. Ils étaient de sang pur, fier de l’être, et ils avaient de ce fait les idéaux propres à leur sang, qui étaient toujours les mêmes, et que, de fait, Tom approuvait également. Savoir quels discours prononcer pour les satisfaire n’était donc pas d’une grande difficulté. Quand il fut félicité d’avoir mis, au moins temporairement, Hagrid derrière les barreaux, et qu’il put entendre Mr Hamilton pester un moment contre tous les hybrides qui pouvaient peupler le monde magique, il su que cette fois et sans conteste, la partie était gagnée. Il acquiesça à leurs moindres propos, argumentant lorsque cela était possible, toujours avec cette légère retenue qui devait prouver une humilité qu’il n’avait pas.

Comme les verres étaient désormais vides, on décida de passer à l’entrée. Que les Hamilton aient un elfe de maison était peut-être la moindre des choses, mais c’était également un fait dont se félicitait l’Héritier : comme il suffisait d’attendre qu’il dépose les plats sur la table, et que cet elfe en particulier était particulièrement efficace, s’assurant qu’aucun verre n’était vide, par exemple, et enchaînant très rapidement entre chaque plat, il pouvait espérer être rentré à Poudlard assez tôt. Tom n’était pas un fin gourmet, ou du moins ne mangeait-il que pas nécessité, de sorte qu’il n’était certainement pas à même d’apprécier le contenu de son assiette comme il se devait qu’il le fasse, mais quand Lou rompit le silence, décrétant que la nourriture était excellente, il approuva d’un geste de la tête avant d’y aller de ses compliments. À nouveau, le silence… Tom ne disait rien tant que les parents de Lou ne disaient rien, être avare en parole était sans doute un défaut, mais parler trop en de telles circonstances avait plus de chances encore de déplaire, il était là, après tout, pour assister à cet interrogatoire formel à laquelle peu de gens pouvaient échapper dans leur vie (quand bien même le préfet des verts et argent se le serait épargné avec grand bonheur). Finalement, le silence fut brisé quand l’une de ces questions qui sont toujours posées en la circonstance vint à être posée.

Qu’allait-il faire plus tard? La question était pertinente, pour des parents qui espéraient voir leur fille être entretenue dans l’avenir par un homme en excellente situation, de préférence - s’ils savaient à quel point la simple idée de mariage était à des kilomètres de ses considérations actuelles. À nouveau, il ne pouvait pas être totalement sincère en répondant à cette question. Devenir l’individu le plus puissant de l’univers, ce pouvait sembler ridicule, même si c’était bien ce qu’il comptait devenir. Il n’avait aucune intention de prétendre à l’un de ces postes d’importance au ministère où tout le monde voulait le voir. Ce n’est pas ainsi qu’il obtiendrait ce qu’il voulait obtenir de pouvoir.

« Je voudrais être professeur, enseigner la défense contre les forces du mal. »

Ce n’était pas totalement faux, un poste de professeur ne lui déplairait pas, majoritairement parce que cela lui permettrait de rester à Poudlard. Bien sûr, jamais il ne se serait contenté de simplement enseigner aux élèves, mais ses autres ambitions, quand bien même il les trouvait parfaitement louables, il ne pouvait les partager.
Aussitôt cette révélation faite, Mr et Mrs Hamilton lui firent très clairement remarquer qu’il pouvait certainement prétendre à beaucoup mieux (Lou avait dû leur parler de ses résultats scolaires, toujours impeccables, et du fait qu’il avait obtenu ses BUSE avec la note Optimale dans chaque matière). À cette remarque, la réponse de Tom fut à nouveau très humble, et après que ce débat-ci fut clos et que les assiettes contenant le plat de résistance aient été déposées sous leurs nez, le père de Lou lui parla de son métier et de ses contacts au ministère. Bien qu’il n’en était rien, Tom fit mine d’être intéressé, de même qu’il rejoignit toujours l’opinion du père de Lou lorsqu’il se référait à l’actualité.
Quand ils en vinrent au dessert, ils discutaient politique.

"Je voudrais être professeur, enseigner la défense contre les forces du mal."

Ce dîner était une occasion étonnante d’en apprendre davantage sur Tom. Lou se demandait si elle avait déjà un seul instant songé à lui poser ce genre de questions.

Elle n’osait jamais lui poser des questions aussi personnelles, elle gardait toujours volontairement une certaine distance avec celui qui était pourtant son petit ami.

Elle vivait dans la peur constante qu’il se lasse d’elle et choisisse de la quitter, raison pour laquelle elle ne lui demandait jamais rien d’indiscret, elle savait qu’il avait son jardin secret, plus secret que n’importe quel autre, elle ne voulait pas y pénétrer. À vrai dire, elle espérait toujours qu’il choisirait un jour de lui-même de lui donner accès à tous ses secrets. Elle pouvait sûrement attendre longtemps.

Lou n’avait jamais imaginé Tom en professeur. Elle tentait de se l’imaginer en train d’enseigner. Il serait certainement parfait, en fait. Il pouvait être parfait dans tout les domaines. Lou idéalisait tellement son petit ami que c’en était presque ridicule (pour ne pas dire que cela l’était effectivement).

Les parents de Lou se contentèrent de cette réponse, mais firent tout de même remarquer à leur beau fils potentiel que le métier de professeur n’était de loin pas le meilleur travail auquel il pouvait prétendre. Tout comme Slughorn, ils considéraient qu’il percerait sûrement mieux en politique.

… Là, la conversation devint pour le moins… incompréhensible pour la pauvre Lou, qui n’y entendait rien à la politique, bien mouvementée en ce moment, et était donc bien incapable de suivre la conversation. Elle se contentait de manger, puis de fixer le contenu de son assiette, ravie de constater qu’en termes de politique, son père et Tom avaient l’air de s’entendre à merveille.

Lou, de son côté, ne pouvait que se contenter de manger son dessert le plus lentement possible. Ne rien dire ne la dérangeait pas outre mesure, elle n’était pas quelqu’un de bavard. Du moment que tout se passait bien, peu importe si elle ouvrait la bouche ou non.

Le dessert s’acheva… trop lentement, au goût de Lou, même si tout se passait bien, elle voulait que ce moment s’achève, afin de pouvoir en sortir définitivement victorieuse.

Ses vœux mirent leurs temps, mais furent exaucés, à la fin du dessert, Tom et son père discutèrent encore un moment autour d’un café et de quelques macarons, avant d’annoncer qu’il devait y aller, à l’heure qu’il fallait, assez tôt pour ne pas mobiliser le temps de ses parents, assez tard, pour qu’il n’ait pas l’air de vouloir fuir ce dîner.

Il les abandonna tout aussi poliment, Lou l’embrassa timidement sur la joue en guise d’au revoir, et il s’en alla. Lou referma la porte derrière elle.

Elle se retourna vers ses parents, tous deux souriaient, l’air plutôt satisfait.

"C’est un garçon charmant." constata finalement sa mère, rompant heureusement le silence.

Lou retint un soupir de soulagement. Tout s’était bien passé. Ce dîner était le prélude de beaucoup d’autres, elle l’espérait en tous cas.

FIN

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