Pomona Fitz ▌ Messages : 1806 Humeur : En couple avec : ... QUI SUIS-JE?Baguette: roseau, 23,2 cm et crin de licorneCamp: BienAvatar: Carey Mulligan
| #Sujet: Regarder sans voir, analyser. (libre) Mer 31 Aoû - 20:50 | |
| Le Quidditch en tant que sport ne fascine en rien Pomona, et pourtant, elle apprécie d’assister aux matchs, parce que le Quidditch en tant que phénomène sociologique, cela, oui, la fascine.
Il n’y a rien de plus intrigant que ce soudain engouement qui s’empare d’une globalité à la simple idée d’observer quelques joueurs chevaucher des balais et se lancer des balles volantes.
À chacune de ces manifestations, Pomona s’armait de son précieux carnet et de sa plume, et s’installait, impassible, au milieu des gradins, n’observant non pas les joueurs en train de s’affronter, mais le public en train de s’enthousiasmer, de ressentir en lui un feu sacré qu’il ne ressentait jamais en aucune autre circonstance.
Être exalté par le vain, voilà ce que vous apprenait ce genre de sports, qu’un rien pouvait provoquer des émotions plus intenses que n’importe quelle autre au monde.
Et quelle valeur pouvait-on donner aux émotions, si elles se manifestaient ainsi, pour des raisons qui ne le méritaient pas?
Il ne fallait donc pas s’étonner que jamais Pomona ne s’énerve, jamais elle ne manifeste avec verve ses émotions, si elle n’avait pas fondu en larmes où n’avait pas hurlé en découvrant qu’elle allait être mariée, si elle avait gardé pour elle tout ce qu ‘elle avait dû subir, c’est parce qu’elle considérait que ses sentiments ne regardaient qu’elle.
Qui se soucie du spectacle du sentiment des autres, si ce n’est pour s’en moquer ou se rassurer, se disant que l’on vaut mieux? On laisse aux autres la possibilité de manifester leurs sentiments pour mieux pouvoir extérioriser les siens une fois son tour venu. C’est ainsi que Pomona voyait les choses, et il s’agissait d’un processus ingrat et peu sincère.
Ces matchs de Quidditch étaient une mascarade de la pire sorte, mais pour quelqu’un qui aime à analyser les comportements humain, il s’agissait également du spectacle le plus intéressant qui soit. Oh, il y avait matière à écrire, en ce genre d’occasions.
Positionnée sur les gradins, Pomona ne suivait donc rien du déroulement du match, si le public ne se montrait pas si expressif (mais c’était justement ce qui l’intéressait), elle n’aurait pas réalisé que sa maison menait, pour le moment.
Elle ne soutenait pas plus les verts et argent que n’importe qui d’autre, cela lui était égal, l’issu du match n’importait qu’au sens où elle déchaînerait sans doute les passions, comme ces matchs savaient si bien le faire, surtout quand ils opposaient les deux maisons ennemis par excellence : serpentard et Gryffondor, une rivalité absurde qui ne s’exprimait jamais aussi bien qu’à travers ce lamentable sport qui en mettait plus d’un hors de lui.
Pomona griffonna dans son carnet, encore et encore, faisant à peine attention aux commentaires d’Aulne Quibber qui, depuis les gradins des professeurs, leur offrait un spectacle à sa mesure, hors du commun et déroutant.
La pensée furtive de sa conversation avec Miyria lui revint en mémoire. Miyria avait-elle parlé à Aulne? Peut-être devrait-elle le faire? Ainsi qu’elle l’avait dit, c’était une proie facile, même si elle se méfiait d’elle en dépit des efforts qu’elle manifestait pour passer outre ses croyances absurdes.
Pour le moment, la question devait rester en suspens.
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