Le trafic d'influences constitue le pain quotidien du pouvoir. (Agrippine)

Le trafic d'influences constitue le pain quotidien du pouvoir.

Comme d’habitude, ça n’avait rien de bien évident pour Seth de travailler en ce moment. Il ne pouvait pas nier qu’il n’avait pas vraiment la tête à ça. Ce n’était pas l’envie qui manquait cependant, mais tout de même. Il n’était en aucun cas motivé et il fallait quand même beaucoup pour qu’une affaire l’intéresse réellement. Et en ce moment, le jeune homme était concentré sur la disparition de Hyppolite Dragonneau, rien d’intéressant. Enfin, presque, si on enlevait le fait que le jeune homme avait eu connaissance que le gosse se trouvait justement chez une personne qu’il connaissait et aussi, que sa meilleure amie jouait les baby-sitter pour lui. Forcément, dès ce moment-là, l’affaire avait quand même pris une tournure bien plus intéressante. Même si cela ne voulait dire qu’une seule chose, il n’allait pas pouvoir ramener le gosses à ses parents. Pas comme ça en tout cas. Et en attendant, on lui mettait la pression pour le retrouver. Oh, pas tant le bureau des Aurors en lui même, la disparition du môme avait si peu d’élément qu’il semblait impossible de mettre la main sur lui. Mais bon, il y avait des parents tristes.

En attendant, Seth avait eu envie d’aider l’un de ses collègues – et pour qu’il arrive au point d’aider un collègue qui n’était pas Gwendall (précisons, le seul collègue qu’il parvienne à supporter depuis la mort de Pomona, déjà que c’était pas simple avant...) c’était que Seth tournait quand même sacrément en rond au bureau. Si cela ne tenait qu’à lui, il partirait, il ferait il ne savait quoi ailleurs, mais il ne pouvait pas complètement déserter son travail. Même si ce dernier n’avait définitivement aucune saveur. Mais bon, il se trouvait donc sur le chemin de traverse, non loin de l’allée des embrumes. Il y avait eu une explosion, apparemment, dans un des bâtiments à cet endroit. Il valait mieux que le bureau des Aurors jette un œil donc, parce que depuis qu’il y avait les mangemorts en action – et donc la marque des ténèbres assez souvent dans le sien – le monde était sur les nerfs. Autant dire qu’il avait été dit que c’était potentiellement des mages noirs qui avaient provoqué ça, même si Seth penchait plus sur un simple accident. Et pendant que son collègue entrait à l’intérieur du bâtiment, Seth était à l’extérieur observant un peu les alentours. Jusqu’à ce que son regard se pose sur une silhouette qu’il connaissait.

« Encore en train de magouiller quelque chose Tuft ? » Demanda-t-il dans un fin sourire. Bon, il l’appelait par son nom, mais c’était surtout pour la forme.

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A

grippine se souvenait pertinemment de la première fois où elle avait mis les pieds dans l'allée des embrumes. C'était alors qu'elle faisait ses achats scolaires avant sa troisième année. Ses parents lui avaient formellement interdit d'approcher cette ruelle perpendiculaire, sombre et mal famée... alors vous pensez bien que dans la seconde où ses parents avaient eu le dos tourné, elle s'était précipitée vers la dite allée. Prétendre qu'elle s'y était sentie à son aise alors serait mentir, du haut de ses pas encore treize ans, elle était terrifiée par tout ce qu'elle découvrait dans les vitrines et plus encore par ceux et celles qui croisaient sa route, et la jaugeaient du regard, de leur hauteur. Depuis, elle avait fait du chemin, et elle se sentait là comme un poisson dans l'eau. L'allée des embrumes ne différait pas de n'importe quel autre microcosme : il y avait des règles à respecter, des usages à ne pas enfreindre... il s'avérait seulement qu'ils étaient aux antipodes de celles dont on avait l'habitude. Dès lors qu'on avait apprivoisé ce système et su exploiter ses rouages, on pouvait facilement se faire un nid dans ce petit monde versé dans la magie noir et dans les magouilles les plus illégales. Et oui, Agrippine s'y plaisait.

Prétendre qu'elle n'enviait pas la vie de château de sa mère serait peut-être mentir, mais si l'idée l'effleurait, elle songeait à combien sa mère s'arracherait les cheveux à la voir ainsi, adossée en toute décontraction au mur d'un bâtiment aux pierres noircies et aux murs délabrés, tirant nonchalamment sur sa cigarette en jaugeant les passants du regard, s'amusant à inventer à chacun une histoire. Elle attendait un de ses "fournisseurs", si l'on puis dire, mais visiblement, il était à la bourre... ou bien on l'avait coffré ? C'était malheureusement l'un des inconvénients du métier. Au bout d'un moment, elle perdit patience. Bon, pour se dire qu'elle n'était pas sortie pour rien, elle allait donc faire autre chose, clope au bec, toujours, elle décida donc de rejoindre le chaudron baveur quand elle croisa la route de Seth. Voilà qui allait aisément compenser le lapin qu'on venait de lui poser. La jeune femme lui adressa un sourire rayonnant.

-Toujours, répondit Agrippine, qui ne prit même pas la peine de démentir, même si en l'occurrence, elle ne faisait rien de spécial. Elle soutint le regard du jeune homme. Qu'est-ce que tu attends pour m'arrêter ?

Elle savait qu'il ne le ferait pas. Il ne pouvait pas le faire. Elle serait capable de cracher de bien trop gros morceaux à son sujet, et il lui en devait une pour les quelques fois où elle avait accepté de le couvrir. Et puis, plus simplement, elle voulait croire qu'il l'aimait bien. Elle aussi, l'aimait bien, il avait une personnalité à part qui collait plutôt bien à la sienne.

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Seth afficha un sourire quand Agrippine lui affirma qu’elle était toujours en train de magouiller quelque chose. Il ne savait pas si elle était vraiment en train de trafiquer quelque chose en cet instant précis, mais en même temps il savait que la jeune femme avait toujours quelque chose en tête. En même temps, elle vivait comme ça, elle n’avait aucun intérêt à ne pas trafiquer au quotidien. Et en un sens, ça ne regardait pas réellement Seth. Ce n’était pas comme s’il avait l’intention de l’arrêter, malgré les propos de la jeune femme.

« Je sais que tu meurs d’envie que je te passe les menottes. » Affirma-t-il sans perdre son sourire, comme quoi il était réellement capable de sourire ces derniers temps. « Mais ce n’est pas pour aujourd’hui, je suis trop occupé. »

Ou pas, si l’Auror voulait réellement arrêter Agrippine Tuft – qui n’était rien d’autre que la fille de la ministre quand même, ça pouvait faire un peu tâche – il pourrait le faire sans aucun souci, ce n’était pas comme s’il était si occupé que cela. Oh, il y avait bien son collègue dans le coin, mais concrètement il n’en avait que faire de ce qu’il faisait. Et puis, ce n’était pas comme s’il ne pourrait pas prétendre que Agrippine était une suspecte dans tout cela. Bref, s’il voulait vraiment l’arrêter, il pourrait le faire. Mais le truc, c’était qu’il n’avait pas envie de le faire. Et que même si c’était le cas, il n’était sans doute pas très bon qu’il le fasse quand même… parce que quelque chose lui disait qu’il ne manquerait pas de souci si elle commençait à trop parler. Et puis bon… vraiment, il n’avait aucune envie de le faire. Il appréciait Agrippine – comme quoi, les personnes qu’il était capable d’apprécier était nombreuses – sans doute parce qu’en un sens, il appréciait son caractère.

« Mais j’ai quand même le droit de savoir ce que tu fais dans le coin ? »

Demanda-t-il, incapable de s’en empêcher, en grande partie par curiosité. Elle ne lui répondrait sans doute pas et si elle lui répondait quelque chose, Seth ne pourrait pas forcément y prêter foi (elle avait de bonne raison d’être une menteuse professionnelle après tout), mais il ne pouvait pas s’empêcher pour autant de poser la question. Déformation professionnelle, il avait envie de savoir ce qu’elle fabriquait dans le coin sans pour autant avoir l’intention de s’en servir pour la faire tomber. Encore une fois, s’il avait eu réellement envie de l’arrêter, il l’aurait fait depuis bien longtemps. Mais puisqu’il n’avait pas envie de le faire, elle ne craignait rien à lui parler un peu de ce qu’elle avait « d’affaire en cours » en ce moment. Et puis concrètement, ça lui convenait un peu de faire la discussion avec la jeune femme qui était bien plus intéressante que son collègue ou que beaucoup d’autre chose en ce moment, puisqu’il n’y avait pas grand-chose qui parvenait à réellement intéresser le jeune homme.

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A

grippine afficha un sourire sans équivoque quand son interlocuteur affirma qu'elle devait espérer qu'il lui passe les menottes. Au sens le plus pragmatique du terme non, bien sûr, parce que la jeune femme tenait à sa liberté plus qu'à n'importe quoi d'autre en ce monde, au point de ne vivre que pour cette liberté tant adorée, mais dans un autre sens, en revanche... ça ne lui déplairait pas tant que ça. Il faut dire que l'Auror était plutôt bien fait de sa personne. En tout cas, il était totalement au goût d'Agrippine et elle lui mettrait bien le grappin dessus s'il ne lui donnait pas le sentiment de ne pas être... tout à fait disponible, disons. Encore qu'il était souriant, en l'occurrence, ça faisait un petit moment qu'elle ne l'avait pas vu sourire. Bon, elle ne le voyait pas tous les jours non plus, mais à force de se croiser et donc de se fréquenter par intermittence, elle pensait avoir cerné deux-trois trucs chez lui, même si elle était loin, bien loin de tout savoir avec précision. Seth prétexta être trop occupé pour envisager de l'arrêter, Agrippine n'en était pas spécialement convaincue, mais en même temps, elle se contenterait très bien de cette excuse. Le jeune homme en avait toujours une quand il s'agissait de ne pas la faire comparaître en justice (en même temps, vu ce qu'elle savait de compromettant sur lui, il y avait intérêt à ce qu'il ne joue pas à ce jeu-là avec elle), et elle savait bien qu'il ne l'arrêterait jamais. Ce n'était pas pour rien qu'elle se permettait de le provoquer sans la moindre crainte comme maintenant. Et c'était aussi pour cette raison qu'elle acceptait de répondre à sa question sans réserve. Du moment que personne d'autre que lui n'entendait ce qu'elle avait à dire, ça ne posait après tout pas de problème.

-J'attendais un client, répondit-elle sans se montrer beaucoup plus explicite non plus, mais Seth comprendrait - un type qui devait refourguer de la marchandise ou à qui elle devait en refourguer, c'est comme ça que ça marchait. Mais je crois qu'il viendra plus ajouta-t-elle en désignant sa montre d'un geste sa montre pour signifier qu'il était à la bourre... à ce stade-là, ce n'était plus du retard, d'ailleurs. Elle n'attendait vraiment plus rien de sa part. Il s'est peut-être fait coincé par un de tes copains, il avait pas l'air très fut-fut... Et elle n'avait rien à ajouter là-dessus. C'était chiant, de perdre un client, mais elle savait comment faire marcher son petit business clandestin, alors elle ne se faisait pas vraiment de soucis. T'as une cigarette ? ajouta-t-elle sans transition.

Autant profiter de la présence de Seth jusqu'au bout.

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En soit, Agrippine n’avait aucune raison d’avouer à Seth ce qu’elle faisait dans le coin, mais ce n’était pas pour autant qu’il ne pouvait pas poser la question. Pourquoi pas après tout ? La jeune femme pouvait se taper la discute avec un Auror du ministère sans craindre de se faire arrêter, autant dire qu’elle n’avait aucune raison de se retenir de parler. En tout cas, le jeune homme ne pouvait pas nier qu’il était quand même curieux, mais si Tuft décidait de ne pas répondre, ça n’allait pas changer grand-chose non plus. Le jeune homme cherchait aussi un moyen de passer le temps tout simplement, parce que concrètement on ne pouvait pas dire qu’il était vraiment passionné par son travail actuellement. Et il ne pouvait pas nier qu’il appréciait discuter avec Agrippine. Ce qui était peut-être l’une des raisons qui le poussait finalement à ne pas l’arrêter, alors qu’il pourrait très bien le faire. L’autre raison était surtout qu’elle savait suffisamment de chose sur lui pur le faire tomber en même temps qu’elle donc, c’était quand même mieux qu’il s’abstienne de chercher à faire quoi que ce soit contre elle.

Elle lui répondit donc quand même, affirmant qu’elle attendait un client sans pour autant entrer dans les détails. En un sens, ça lui convenait bien, il valait sans doute mieux que Seth ne sache pas ce qu’elle était en train de faire précisément avec ce client. Non pas qu’il ne puise pas être un peu curieux, mais moins il en savait, mieux ils s’en portaient tous les deux. Et Seth avait suffisamment d’imagination pour se faire une idée de ce qu’elle était en train de trafiquer. Mais de toute évidence, son client n’était pas venu au rendez-vous. Le jeune homme pourrait presque avoir de la peine pour elle, mais ce n’était pas le cas. C’était les affaires sans doute. Et quand elle précisa qu’il s’était peut-être fait coincer par l’un de ses collègues, parce qu’il ne semblait pas très intelligent, Seth avait bien envie de lui répliquer qu’elle n’avait pas qu’à travailler avec des personnes de ce genre. Aucune compassion. À quoi bon ? Elle se débrouillait très bien sans qu’on ait besoin d’avoir de la compassion pour elle non ?

« Possible. » Dit-il en fouillant dans ses poches à la recherche d’un paquet de cigarette, qu’il sorti pour le tendre à la jeune femme. « Si tu travaille avec des imbéciles, faut pas t’étonner de te faire poser un lapin. » Affirma-t-il alors en lui tendant le paquet.

Ils n’avaient pas forcément besoin de revenir là-dessus et la jeune femme avait clairement changé de sujet, mais ce n’était pas pour autant qu’il ne revenait pas là-dessus quand même donc. Il savait bien que Agrippine s’alliait avec toute sorte de personne. Et elle avait parfaitement raison de le faire, d’ailleurs, si elle voulait avoir un minimum d’intérêt dans son « domaine ». Enfin, en même temps, Seth pensait ça, mais il n’y connaissait en réalité pas grand-chose.

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S

ans se faire prier et sans remercier son interlocuteur (à quoi bon, ce n'est pas comme s'il aurait pris la peine de le remercier dans le cas inverse, alors elle n'allait pas se donner cette peine), elle récupéra une cigarette dans le paquet du jeune homme et l'alluma, tirant une première latte tandis que son interlocuteur reconnaissait qu'elle devait avoir eu affaire à un crétin qui avait bel et bien eu la bêtise de se faire arrêter, tant qu'à faire. Elle sourit quand il lui fit remarquer que si elle ne faisait affaire qu'avec des imbéciles, il n'y avait rien d'étonnant à ce qu'elle poireaute dans le vide. Elle ne pouvait manifestement pas lui donner tort. Et elle était loin de prendre ombrage d'une telle remarque, elle pensait la même chose, mais elle était habituée. On ne pouvait emprunter la voie qu'elle avait choisie sans être contraint, à un moment ou à un autre, d'avoir affaire à des personnes moins que fiables. Et serait-ce elle qui irait le leur reprocher ? Elle ne le pourrait qu'en toute hypocrisie. Certes, elle ne se considérait pas comme une idiote (ou bien elle jouait les idiotes et les innocentes pour mieux appâter le chaland), mais elle n'était fiable, pas du tout, même.

-En attendant, c'est les crétins qui crachent le plus de thunes, répondit-elle presque avec philosophie, sourire sibyllin aux lèvres.

En même temps, c'était la vérité. C'étaient les débiles qui étaient les plus simples à arnaquer, et elle en avait un sacré nombre dans son carnet d'adresses... et ils raquaient, ils se faisaient avoir, et ils revenaient en redemander encore... quand ils ne lui posaient pas de lapins, oui, bon, en même temps, ce n'était pas non plus si régulier que ça, sinon elle changerait sa façon de faire. Et en attendant, elle avait en contrepartie l'opportunité de se taper la causette avec Seth, alors rien n'était perdu, loin s'en faut.

-Alors, qu'est-ce que tu fais là, toi ? demanda-t-elle à son tour. Le boulot ? l'interrogea-t-elle, curieuse.

Peut-être qu'il se promenait là, tout simplement, et était tombé sur elle, mais elle le connaissait un peu, quand même, il avait un chouias tendance à bosser tout le temps, à bien y regarder. Ou bien c'était elle qui avait un chouias tendance à tombe sur lui seulement quand il était en train de bosser... Ils avaient des horaires un peu particuliers, l'un comme l'autre, ça n'aidait pas. Mais Agrippine espérait quand même qu'il était là pour le boulot, ne serait-ce que pour se rancarder sur son affaire en cours, parce qu'elle était curieuse. Une petite curiosité morbide qui ne demandait qu'à être assouvie. Du moins si Seth avait le temps de l'assouvir. Ou l'envie de l'assouvir.

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Seth afficha un sourire quand la jeune femme sous ses yeux affirma que même si elle se faisait poser un lapin en travaillant avec des crétins, c’était eu qui crachaient le plus de tune. Le jeune homme n’avait aucun mal à l’imaginer, surtout qu’il savait que Agrippine était quand même pleine de ressource. Bon après, le terme de crétin, d’imbécile était quand même vraiment large aux yeux de l’Auror. Après tout, le jeune homme considérait que beaucoup de ses collègues étaient de sacré crétin. Alors que c’était subjectif. Il ne fallait donc pas grand-chose pour que le sorcier trouve quelqu’un de débile. Enfin, si Agrippine parvenait à récupérer suffisamment d’argent avec ces débiles, tant mieux pour elle. En attendant, la jeune femme venait quand même de se faire poser un lapin. Alors pour le coup, même si les crétins crachaient souvent beaucoup d’argent, ça n’allait pas être le cas pour le coup. Enfin en même temps, les affaires de la jeune femme ne le regardaient pas vraiment en réalité. Quand bien même, le sorcier avait souvent tendance à mettre son ne dans les affaires des autres – mais c’était une qualité pour les Aurors après tout –, même quand ça ne le concernait pas.

De toute façon, ce n’était pas comme si la jeune femme n’était pas curieuse de son côté. Elle ne manqua pas de lui demander ce qu’il faisait là. Alors, au final, les deux sorciers se retrouvaient sur ce point. Et puisque la jeune femme n’avait pas manqué de répondre à ses interrogations, Seth pouvait bien répondre aux siennes aussi.

« Le boulot, oui, comme toujours. » C’était vrai, l’Auror passait la plupart de son temps à travailler. Bon, il faisait des fois autre chose, mais ce n’était pas toujours des « bonnes » actons. Et de toute façon, en ce moment, il ne faisait que ça. C’était la seule chose qu’il pouvait faire pour tenter de ne pas trop penser aux événements et au fait que Pomona était morte. « Il y a une explosion, pas loin. » Ajouta-t-il alors. Il ne devrait pas trop en dire évidement, question de secret professionnel. Il ne devait donc pas dire beaucoup trop sur ses enquêtes, mais en même temps… bah il ne pouvait pas nier qu’il s’en foutait un peu.

Bon, il ne pouvait pas prendre trop de risque non plus (quoi qu’en fait, les risques, il les avait déjà pris et il allait déjà être dans la merde jusqu’au cou), mais il n’y avait pas de raison que ce qu’il venait de dire pose réellement problème. Surtout qu’il ne faudrait pas beaucoup pour Agrippine pour en apprendre plus sur la présence des Aurors dans le coin et Seth savait qu’elle était quand même sacrément débrouillarde, qu’elle trouverait les réponses elle-même si elle cherchait.

« C’est dommage, je n’ai pas le temps de voir ce que tu trafique. »

Bon, il l’avait déjà dit, mais c’était un peu son excuse de la journée (et de souvent en fait), pour justifier le fait qu’il ne ferait rien contre elle.

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L

e boulot, comme toujours, Agrippine le plaindrait presque si Seth ne faisait pas le boulot le plus cool du monde, ou l'un des plus cools en tout cas aux yeux de la jeune femme. Oh, elle aimait son "travail", surtout parce qu'elle bossait pour elle-même, imposait ses conditions et choisissait son rythme, mais elle devait avouer que dans une autre vie, une vie où elle s'en serait donné les moyens et surtout où on lui en aurait donné les moyens, la jeune femme aurait aimé devenir Auror. C'était peut-être sa curiosité morbide qui la poussait à envisager ce genre de plans de carrière, ou juste son tempérament frondeur, mais oui, l'idée d'aller sur le terrain et de résoudre des crime, elle trouvait ça sacrément classe. Ce n'était pas pour rien si elle prenait tant de plaisir à jouer les indics pour Thésée, quitte à se faire des ennemis, quitte à être considérée comme une vendue, parce qu'elle adorait ça. Et puis, quoi qu'il en soit, elle faisait bien ce qu'elle voulait. Agrippine estimait que ce ne serait jamais qu'à elle de décider. Il y avait eu une explosion pas loin, apparemment, et la jeune femme avait un milliard de questions à poser à ce sujet. Sauf que, bien évidemment, et connaissant Seth qui, même en était pas toujours très... droit dans ses bottes, faisait bien son boulot, il n'allait pas pouvoir lui en dire plus que ce qu'il avait bien voulu lui dévoiler. Tant pis.

-Quel dommage, répliqua Agrippine d'un ton faussement chagriné que trahissait son grand sourire.

C'était un accord tacite, entre eux, Seth avait parfaitement conscience du fait qu'elle baignait dans des combines loin d'être nettes, mais il acceptait de fermer les yeux, échange de bons procédés. Alors même s'il devait vraiment avoir du temps à perdre et aucune enquête à résoudre, il ferait tout de même comme s'il n'avait rien vu, rien entendu.

-Enfin là, pour le coup, j'ai fini ma journée, s'amusa-t-elle, certaine à présent que son lapin ne déboulerait pas de nulle part avec trois bonnes heures de retard... Et elle n'avait rien prévu d'autre pour le moment, donc pour la peine, elle allait sans doute finir sa soirée dans un bar quelconque... et, potentiellement dans les bras d'un homme quelconque (ou pas forcément si quelconques que ça, tout dépendait des rencontres qu'elle pourrait bien faire). Dommage que tu doives secourir la veuve et l'orphelin, tu aurais pu me tenir compagnie, ajouta-t-elle avec un nouveau sourire.

Elle disait ça sans sous-entendu ou presque (il y en avait toujours un peu, quand on parlait d'Agrippine). Mais après tout, elle avait aussi le droit de tromper l'ennui avec un ami, en tout bien tout honneur... C'était plus ou moins une invitation, oui, mais de toute façon, il avait mieux à faire.

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Seth afficha un sourire quand la jeune femme sous ses yeux affirma que c’était dommage qu’il n’ait pas de temps pour voir un peu ce qu’elle était en train de fabriquer. Il savait bien qu’elle n’était pas sérieuse. Comme lui ne l’était pas vraiment non plus. C’était comme ça, Seth ne prenait pas la peine de mettre son nez dans les affaires de Agrippine. Ce n’était pas forcément une bonne chose en soit, pas vraiment professionnel de sa part. Mais clairement, il n’en avait que faire. Ce n’était pas la pire chose qu’il faisait d’ailleurs. Et puis, la jeune femme était la fille de la ministre, il n’allait quand même pas prendre la peine de l’arrêter. Ce n’était pas quelque chose que la ministre apprécierait si ? Ou pas, mais en fait les relations familiales des gens avaient tendance à le faire chier. En attendant, il n’avait donc pas l’intention de se prendre la tête avec la jeune femme.

Agrippine précisa qu’elle avait donc terminé sa journée, donc dans tous les cas il pourrait bien chercher à s’occuper de ses affaires, il ne trouverait sans doute rien. Enfin, si, il trouverait forcément, mais dans tous les cas il n’avait pas envie de chercher. Seth afficha un sourire quand elle précisa que c’était dommage qu’il se retrouve à devoir sauver la veuve et l’orphelin, parce qu’elle aurait bien besoin d’un peu de compagnie. Franchement, Seth n’était clairement pas enthousiasmé par son travail présentement. Ce n’était pas une bonne chose sans doute, mais l’Auror dans tous les cas n’en avait que faire de ce quiconque pouvait bien penser. C’était le cas bien souvent, mais ça l’était d’autant plus maintenant.

« Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Je suis indispensable. » Répondit-il légèrement à son interlocutrice. En un sens, le jeune homme avait envie de considérer qu’il était indispensable au bureau des Aurors, parce qu’il faisait parti des meilleurs éléments. Même si ça n’allait clairement pas durer, ce dont il avait conscience aussi. « Mais bon, si tu as vraiment besoin de compagnie, je dois pouvoir m’arranger quand même. »

Ça ne lui ferait pas vraiment de mal de passer du temps en bonne compagnie. Une autre compagnie que Gwendall et Phèdre qu’il voyait à longueur de temps. Il ne voyait pas pourquoi il ne pourrait pas profiter de la compagnie de Agrippine Tuft. Si elle avait une soirée de libre (et lui ses soirées étaient forcément libres par la force des choses, même si Phèdre avait tendance à passer beaucoup de temps avec lui), ils pouvaient bien en profiter pour passer un peu de temps ensemble. Bon, il avait du pain sur la planche logiquement, il ne manquait pas de travail, mais de toute façon il n’avait aucune envie de se prendre la tête avec son travail en ce moment.

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A

grippine se contenta d'afficher un sourire, ne prenant pas la peine de démentir quand Seth affirma qu'il était un homme indispensable. Sans tout savoir de lui, elle pensait tout de même avoir cerné le personnage, suffisamment pour savoir qu'il serait bien impossible de lui remettre les pieds sur terre et de lui dégonfler l'ego, alors autant le prendre (en tout bien tout honneur - je vous jure) comme il était, tout simplement. Elle pourrait démentir, pourtant, car en réalité, elle ne le considérait pas ainsi. Peut-être Seth était-il indispensable à d'autres, et en ce cas, soit. Mais Agrippine, elle, estimait que personne en ce bas monde n'était indispensable. Cela impliquerait trop de devoir dépendre d'autrui, et c'était une pensée qui lui était insupportable. Elle avait lutté, bec et ongles, pour son indépendance, ce n'était certainement pas pour se la laisser dérober au profit d'elle ne savait qui qui, tout à coup, prendrait trop de place dans sa vie. Considérer que tout le monde, même les personnes qu'elle trouvait les plus intéressantes, n'était jamais que de passage dans sa vie, ça changeait beaucoup de choses, à vrai dire. En l'occurrence, elle aurait tout à fait su occuper sa soirée sans lui, mais Seth semblait vouloir faire l'affaire de décrocher un peu pour passer du temps avec elle. Bien évidemment, loin d'elle l'idée de s'en plaindre, mais elle se serait débrouillée autrement et aurait changé ses plans s'il l'avait fallu.

-Ouais ouais, j'ai désespérément besoin de toi, allez viens, faut que tu m'invites boire un verre.

Non, parce que ce n'était évidemment pas elle qui allait payer, il ne faudrait pas exagérer non plus... et comme ça, il aurait trouvé une excellente façon de se rendre bel et bien indispensable. La jeune femme était ravie de lui attribuer ce genre de fonction... Au-delà du fait qu'elle savourerait tout de même tout à fait sa compagnie. Seth avait une personnalité pour le moins atypique, il faut le dire, mais cela ne la rendait que d'autant plus intéressant aux yeux d'Agrippine. De toute façon, et de manière générale, Agrippine avait un faible pour ceux qui sortaient de la norme... Et s'ils devaient être trop normaux, alors elle prenait à l'inverse un malin plaisir à faire en sorte qu'ils soient le moins normaux possible, tout simplement. Elle ne lui demanda pas s'il devait rapidement finir ce qu'il avait affaire, elle n'attendit aucune raison de sa part, elle se contenta de jeter sa cigarette au sol, de l'écraser sous son talon et d'attraper le poignet du jeune homme entre ses doigts dans l'intention de le conduire jusqu'à un pub de sa connaissance qui avait le "mérite" d'être l'iun des plus mal famé où elle ait jamais mis les pieds, ce qui n'était évidemment pas peu dire la concernant.

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Seth n’avait évidemment pas besoin de se forcer beaucoup pour abandonner ce qu’il était en train de faire et passer du temps en compagnie de Agrippine, en tout bien tout honneur. Il appréciait le caractère de la jeune femme, et c’était déjà beaucoup de la part du jeune homme. Parce que même quand il appréciait certaine personne, on ne pouvait pas dire qu’il était le plus fidèle des amis. C’était donc beaucoup déjà pour Seth d’apprécier une autre personne et il appréciait sincèrement la jeune femme sous ses yeux. Sans doute parce qu’en un sens, ils se ressemblaient un peu. Pas forcément dans leur façon de vivre, parce qu’il était évident que Seth était bien plus méticuleux que la jeune femme. Mais plus dans le fait qu’ils étaient loin d’être dans les normes.

Donc, non, Seth ne faisait pas un effort si considérable, mais ce n’était pas pour autant qu’il se retenait de l’affirmer, quand bien même il avait conscience que Agrippine ne le prendrait pas forcément au sérieux. Comme il savait bien qu’elle n’avait pas besoin de lui. Cela dit, puisqu’il n’avait rien de mieux à faire, le fait de partager un verre avec Agrippine c’était un bon plan. Enfin, de payer un verre à la jeune femme, visiblement. Il était d’humeur généreuse, ça allait. La jeune femme ne lui laissait de toute façon visiblement pas le choix, puisqu’elle l’entrainait d’ores et déjà par le poignet pour le conduire dans un pub… particulièrement mal famé. Ce n’était pas le genre d’endroit que Seth fréquentait d’ordinaire. Pas parce qu’il valait mieux que ça, mais ce n’était quand même pas dans ses habitudes. Le jeune homme ne put d’ailleurs pas s’empêcher de regarder un peu autour de lui, ça ne l’étonnerait pas spécialement de se retrouver en compagnie de personne qu’il avait déjà arrêté. En même temps, il allait prendre un verre avec une femme qu’il devrait arrêter, s’il faisait correctement son travail. Ce qu’il ne faisait pas de toute évidence et c’était quelque chose qui lui passait bien haut au-dessus de la tête ces derniers temps.

« J’ai le droit de savoir quelle affaire te conduisait à ce rendez-vous manqué ? » Demanda-t-il alors, une fois qu’ils eurent une place et leurs verres devant eux, qu’il avait donc payé pour la peine. En même temps, il n’était pas à ça prêt. Le jeune homme gagnait bien sa vie et il n’était pas réellement dépensier.

Seth était curieux, mais ce n’était pas pour autant qu’il avait l’intention d’utiliser ce que Agrippine accepterait, ou non, de lui dire contre elle. S’il avait eu envie de l’arrêter, il l’aurait déjà fait depuis longtemps. Sauf que ce n’était pas le cas, parce qu’il avait d’autres chats à fouetter, parce qu’il n’avait pas envie de l’arrêter tout simplement. Il ne saurait même pas vraiment dire pourquoi il ne tenait pas à arrêter la jeune femme sous ses yeux, c’était comme ça tout simplement.

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U

ne fois installés, Agrippine héla un serveur afin qu'ils prennent leurs commandes et exigea d'office, sans attendre l'avis de Seth, qu'il leur serve ce qu'ils avaient de plus fort. Etant donné l'endroit où ils se trouvaient et sa fréquentation habituellle, il était fort à parier que ça allait être... très peu supportable. Et ça l'arrangeait, évidemment. Sur quoi Seth reprit la parole en lui demandant quelles affaires elle aurait dû traiter si on ne lui avait pas posé de lapin. La jeune femme sourit. Elle n'était pas étonnée de la curiosité de son interlocuteur. Elle ne savait pas si cela tenait de la déformation professionnelle ou simplement de son caractère, mais la question ne la dérangeait pas le moins du monde. En présence de l'Auror, Agrippine ne se sentait ni inquiète, ni menacée. En même temps, si le jeune homme avait voulu l'arrêter, il en aurait eu le loisir à plus d'une reprise, et jamais il n'avait cédé... alors pourquoi cela commencerait-il maintenant ? Non, clairement, elle n'avait pas l'intention de s'inquiéter de son propos. De toute façon, il n'était pas dans la nature d'Agrippine de s'inquiéter de quoi que ce soit. Si une merde devait vous arriver, à un moment ou à un autre, elle arriverait, donc pas la peine de se ronger les sangs pour autant, et en profiter. Elle allait boire un verre bien tassé avec un homme dont elle adorait la compagnie, elle n'avait clairement pas de quoi se plaindre.

-Tu crois que je te vois pas, à essayer de m'interroger en douce ? demanda-t-elle avec un sourire qui en disait long sur ce qu'elle pensait vraiment.

Elle pourrait peut-être vraiment s'inquiéter, ou se dire que Seth essayait de la lui mettre à l'envers, qu'il était en mission d'infiltration ou une connerie du genre. Mais la vérité, c'était qu'ils avaient eu bien assez de conversations tous les deux, et du même acabit, pour qu'elle sache très bien à quoi s'en tenir et n'ait réellement pas la moindre inquiétude sur la question.

-J'attendais un fournisseur, répondit-elle alors dans un haussement d'épaules. Elle ne précisa pas exactement ce que lui fournissait cet homme, elle n'estimait pas que l'information ait beaucoup d'intérêt. Le gars est pas forcément ponctuel mais il m'avait pas posé de lapins jusqu'ici. Il a dû être arrêté par un de tes potes, j'imagine. Ou bien il t'aura reconnu et ça lui aura foutu les pétoches. Tandis qu'elle prononçait ces mots, on déposa deux verres devant eux. Agrippine remercia la serveuse avant de boire une large gorgée de son verre et de reprendre : C'est pas plus mal, il était chiant, ce type, et glauque. Une bonne tête de pervers.

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Agrippine leur commanda deux verres, de l’alcool le plus fort du pub, avant de répondre à sa question. Ou plutôt de souligner le fait qu’elle voyait bien qu’il tentait de l’interroger en douce. Seth lui répondit dans un sourire, sachant parfaitement qu’elle n’y croyait pas réellement. Elle ne pouvait pas y croire, il n’y avait aucune raison qu’elle puisse imaginer qu’il cherchait à l’interroger dans le but de la faire tomber sans doute ensuite. S’il avait eu envie de l’arrêter, il l’aurait fait depuis un moment en fait. Il avait déjà eu l’occasion de l’arrêter une tonne de fois, il ne l’avait jamais fait. Sans forcément de raison, il n’avait juste pas envie. Parce qu’il n’avait pas spécialement besoin de l’arrêter, quand bien même il allait sans doute un peu à l’encontre de son travail d’Auror. Mais en même temps, il n’était pas à ça prêt.

Elle lui donna un peu plus de détail sur ses affaires donc, elle affirma qu’elle attendait un fournisseur. Le genre de type pas forcément ponctuel, mais qui ne lui avait pas non plus posé de lapin un jour. Autant dire que ça signifiait que ce n’était pas normal qu’il ne soit pas venu. Il avait donc peut-être été arrêté, ou alors il l’avait simplement reconnu et il avait prit peur donc. Seth n’avait pas spécialement de peine pour Agrippine, il savait bien qu’elle allait de toute façon rebondir sur la situation. Seth attrapa à son tour le verre qu’on venait de lui mettre devant eux, avalant une grande gorgée qui ne manqua pas d’anesthésier un peu sa gorge.

« Comme si ça te posait réellement de souci d’avoir à faire à un pervers. » Ajouta Seth dans un nouveau sourire. Non pas qu’il sous-entende que la jeune femme puisse appréciait d’avoir à faire à des pervers, quand bien même il savait bien qu’elle n’avait pas froid aux yeux. Il pensait simplement que la jeune femme avait suffisamment de caractère pour gérer tout cela, pervers ou non, elle ne se laissait pas déranger. « Tu dois en voir des tas de personnes de ce genre dans ton… domaine d’expertise. »

Vu qu’elle avait quand même des affaires un peu louches, clairement louches en réalité, il était évident que la jeune femme devait avoir quand même des vertes et des pas mures. Peut-être même qu’elle en voyait des pires que Seth, qui avait quand même déjà l’occasion de voir de sacrés énergumènes. Que ça soit en tant qu’Auror, ou en tant que mangemort. On ne pouvait pas dire qu’il avait l’occasion de réellement croiser des personnes saines d’esprits, mais en même temps on ne pouvait clairement pas dire que de son côté il soit réellement sain d’esprit non plus. Comme Agrippine, pour se retrouver avec des affaires comme celles qu’elle menait, il y avait quand même de forte chance qu’elle ne soit pas saine d’esprit de son côté non plus. Même si, en soit, Seth ne la connaissait pas entièrement non plus, pas plus que beaucoup d’autre en tout cas.

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A

grippine leva les yeux au ciel en entendant les remarques de son interlocuteur. Bon, d'accord, c'est vrai, il n'avait pas complètement tort. Des types glauques et louches, elle en côtoyait constamment, pas parce que ça lui faisait plaisir, mais parce que les affaires étaient les affaires, et que certains de ces individus glauquissimes payaient malgré tout très bien. Bon, la manière dont il présentait les choses donnait un peu le sentiment qu'Agrippine vendait son corps à ces mêmes pervers, mais elle extrapolait certainement.

Son corps était bien la seule chose qu'elle refusait de vendre. En revanche, elle n'avait aucun souci avec le fait de le donner, et à ce compte-là, elle s'en donnait à coeur joie... mais jamais avec ces gros pervers que sa profession pouvait la contraindre à côtoyer. Elle avait ses propres limites. Très relatives diraient certains, mais à ces règles-là, elle n'envisageait pas un seul instant de déroger. Bref, quoi qu'il en soit, oui, c'est vrai, elle côtoyait de vrais raclures et tout un tas de gars (et de filles aussi, soyons pour l'égalité des sexes) pas du tout fréquentable, mais ce n'était pas parce qu'elle était habituée à traiter avec des connards que leur tête finissait par lui revenir au bout du moment. C'est pas comme ça que les choses fonctionnaient, du moins pas dans son esprit. Un connard restait un connard qui méritait d'être vu comme tel. Mais si le connard en question avait du fric, on pouvait quand même envisager de lui faire cracher des thunes en compensation du temps passé à avoir supporté sa sale gueule.

-C'est pas une raison. Tu vois bien des crevures à longueur de temps, c'est pas pour autant que tu les inviterais à boire un verre, non ? répliqua-t-elle alors avec un léger sourire. Tu me diras, certaines crevures sont plus agréables à regarder que d'autres.

Comme son interlocuteur, par exemple, et elle le sous-entendait sans forcément de subtilité (pour quoi faire, en même temps). Bon, elle ne savait pas, ceci dit, à quel point Seth Beresford était cinglé, à quel point il était capable du pire. Mais même sans savoir ça, le simple fait qu'ils papotent tranquillement dans ce bar alors qu'il devrait s'épargner de la fréquenter lui laisser soupçonner qu'il était du genre Auror efficace qui avait fait le choix d'être un peu ripoux histoire de pas faire son job trop efficacement non plus.

Ceci dit, elle voulait croire que ça fonctionnait pour elle aussi. C'est sûr qu'Agrippine n'était pas une enfant de choeur, et elle avait eu le temps de faire tout un tas de saloperies dans sa vie qui l'expédieraient sans doute droit en enfer si elle croyait vraiment dans toutes ces conneries. Ce qui n'était clairement pas le cas. Rien de comparable avec ce dont Seth était capable, certes. Mais elle aussi avait un joli minois. CQFD.

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Seth se doutait que la jeune femme n’avait pas forcément envie de trop avoir à faire à des pervers ou autre type super louche, mais ça n’enlevait pas le fait qu’elle devait forcément en côtoyer un certain nombre au vu de la manière dont elle faisait affaire. Est-ce qu’elle en prenait plaisir ? Ce n’était donc pas ce que le jeune homme avait eu envie de dire, simplement qu’il valait mieux que ça ne la dérange pas trop. Seth savait bien que Agrippine était le genre de femme à savoir gérer parfaitement les enfoirés de ce type. Ce qui n’était quand même pas une mince affaire, mais il y avait peu de femme avec le caractère de son interlocutrice.

Mais effectivement, ça ne voulait pas dire qu’elle pouvait avoir forcément envie de les inviter à boire un verre. Et de son côté, Seth ne passait en effet pas son temps à avoir envie d’inviter tous les enfoiré.es qu’il pouvait rencontrer au bureau des Aurors (ou même sur le terrain) à boire un verre. Quand bien même, par moment, clairement le jeune homme était pire que ceux qui se faisait arrêter par le ministère de la magie. Le jeune homme afficha un sourire quand Agrippine ajouta que certaines de ces crevures étaient quand même plus agréables à regarder, comprenant plus ou moins le sous-entendu de la jeune femme. Quand bien même, elle était bien loin de se douter de quel genre d’homme il pouvait être. Oh, il n’était pas un saint et il ne prétendait pas l’être en compagnie de la jeune femme, sinon il l’arrêterait sans doute en constatant ses activités illégales plutôt que de partager un verre avec elle. Mais bien évidemment, Seth ne rentrait pas dans les détails.

« Je ne te le fais pas dire. » Répondit-il, comme pour renvoyer la balle à la jeune femme. Il n’allait pas le nier, Agrippine était une femme magnifique. Ce n’était pas au point qu’il puisse y arriver quoi que ce soit entre eux, mais il savait reconnaître sa beauté et le fait qu’elle avait de bonne raison de faire tourner de nombreuses têtes. « Le pire ça reste les crevards qui ne donnent pas l’impression d’en être. » Reprit-il, toujours sur un ton léger, quand bien même il pensait vraiment ce qu’il disait. « Ceux là tu les invites vraiment à boire des verres, voir plus pour certain. »

Il ne jetait pas la pierre sur Agrippine ou quoi que ce soit, Seth se contentait simplement de dire ce qu’il pensait. Il ne parlait pas spécialement pour lui, mais il savait que parfois les pir.es enfoiré.es ne manquaient pas d’être les personnes qui donnaient le sentiment d’être les plus saines. Ou en tout cas, qui ne donnait pas le sentiment au premier abord d’être des raclures, ou que le fait qu’ils le soient n’était clairement pas inscrit sur leur front. Il s’incluait plus ou moins dans ce constat, mais il pouvait intégrer de nombreuses personnes à cette liste. Et celui tout en haut portait le nom de Bill d’ailleurs.

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A

grippine afficha un sourire de circonstance alors que, à sa manière, Seth lui rendait le compliment qu'elle venait tout juste de lui adresser. C'était un fait, Seth était son genre, et elle avait déjà pu être tentée de l'attirer dans son lit, d'ailleurs. Elle ne l'avait jamais fait parce que l'occasion ne s'était pas présentée (les occasions se créent, ceci dit), aussi parce qu'elle ne pensait pas que le jeu en valait la chandelle. Oh, elle était convaincue que les performances de l'Auror en la matière devaient être plus qu'honorables, mais justement, il était un Auror, et un Auror qui l'avait tirée du pétrin à une ou deux reprises déjà, ce serait dommage de gâcher une relation qui fonctionnait très bien en lui donnant un piment tout relatif. Seth n'aurait pas été intéressé, dans tous les cas... mais ça, la jeune femme ne le savait pas. En même temps, pour connaître à la fois Pomona Fitz et Seth Beresford, jamais il ne lui viendrait à l'esprit qu'ils puissent être - ou aient pu être - ensemble. Encore que ça aurait fait sens tout de même.

Dans tous les cas, un compliment restait un compliment, et l'ambiguité à moitié innocente, ce n'était pas totalement agréable non plus, c'était même très plaisant, en réalité. Et en effet, les plus vicieux de tous, c'était bel et bien les crevards qui ne donnaient pas l'impression d'en être. Agrippine savait que Seth se comprenait dans le lot, mais la jeune femme ne le voyait pas vraiment comme un crevard. Oh, il était tout sauf un enfant de choeur, ça elle le savait, mais elle ne pensait pas, par exemple, qu'il saurait être un crevard avec elle. A ce titre, elle en avait connus de bien plus horribles et des bien plus redoutables... elle avait vécu avec l'un d'eux près de la moitié de sa vie, d'ailleurs. Dans le genre raclure qui cachait bien son jeu, Elliott Tuft était imbattable aux yeux d'Agrippine.

-Pour certains, oui, répondit-elle simplement en fixant Seth.

Elle ne savait pas exactement ce qu'elle pouvait répondre à cela, si ce n'est confirmer les dires de son interlocuteur. Oui, en effet, elle entraînait pas mal de crevards dans son lit, sous prétexte qu'ils présentaient bien et qu'ils lui plaisaient, tout simplement. Et pourquoi pas, après tout ? Les hommes pourraient difficilement agir en connards avec elle, elle ne les gardait pas suffisamment pour leur en donner l'occasion. Et dans tous les cas, elle était trop détachée pour pouvoir être facilement touchée. Sans oublier qu'elle s'estimait lucide à ce jeu-là. Elle n'était pas naïve, elle savait plutôt bien analyser à qui elle avait affaire en règle générale.

-Quoi ? Tu regrettes de jamais avoir eu d'invitation ? suggéra-t-elle avec une lueur amusée dans le regard.

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Pour certain oui, ne manqua pas de confirmer Agrippine, quand Seth affirma que la plupart des crevards plus agréables que d’autres à regarder – dans le lot où il s’incluait donc –, elle les invitait dans son lit. La jeune femme n’avait pas spécialement de raison de ne pas confirmer ses propos, parce qu’ils savaient tous les deux que c’était la réalité. La jeune femme ne s’en cachait pas, elle n’avait pas beaucoup de retenue. Et clairement, le jeune homme n’était pas du genre à juger de ce point de vu là. Bon, Seth aurait pu la juger, parce qu’il ne se retenait pas toujours de juger les gens non plus (et quand il était question de femme, il ne pouvait pas s’empêcher parfois d’être plus dur – mais pas dans le sens sexuel du terme), mais il n’avait aucune raison de le faire avec Agrippine. Sans doute parce qu’ils se ressemblaient quand même un peu, que l’Auror appréciait l’électron libre qu’elle était.

Le jeune homme afficha un sourire amusé quand elle affirma qu’il regrettait peut-être qu’elle ne l’ait pas invité dans son lit. Oh non, Seth ne regrettait rien du tout, parce qu’il n’était pas spécialement intéressé. Bon, d’accord à une époque peut-être, mais clairement beaucoup de chose avait changé dans sa vie ces derniers temps.

« Non, navré pour toi, mais tu n’es pas réellement mon type. » Affirma-t-il alors, toujours le même sourire amusé sur le visage.

Il ne pensait pas que Agrippine soit du genre à mal prendre ses propos, elle valait mieux que ça en même temps. Il ne disait pas ça dans le but de lui être désagréable en plus, il se contentait simplement d’être honnête. Agrippine n’était pas réellement « pas son type », elle était une femme magnifique et clairement Seth se disait qu’il devait y avoir quand même peu d’homme qui ne l’apprécie pas et qui ne serait pas aux anges d’avoir le droit aux avances de la jeune femme. Et potentiellement, si l’occasion s’était présentée à un autre moment, sans que Seth ne soit un cœur pris déjà, peut-être… et encore, ce n’était pas dit. Tout était un peu complexe de toute façon avec Seth Beresford et ce n’état jamais vraiment une bonne chose d’être dans son intérêt. Enfin, la question ne se posait pas outre mesure, parce que le cœur du jeune homme était pris et qu’il était bien incapable d’envisager quoi que ce soit. Enfin bon… il disait ça, mais il allait lui-même déroger à cette règle, sans pour autant le prévoir et sans encore s’en rendre compte.

« J’aime bien discuter avec toi, t’es intelligente comme fille. Ça serait dommage de gâcher tout dans tous les cas. » Affirma-t-il, sans perdre son sourire. Et il était sérieux, même s’il disait cela en plaisantant, il n’avait pas spécialement envie de gâcher quoi que ce soit alors qu’ils s’entendaient bien tous les deux. Ce qui n’allait pas manquer de lui apporter des ennuis d’ailleurs, mais clairement il n’en avait que faire.

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A

u fond, Agrippine savait par avance ce que serait la réponse de son interlocuteur, et elle savait pertinemment qu'elle serait négative. Encore heureux, parce que, dans le cas contraire, elle n'aurait pas réellement su de quelle façon réagir, en réalité, prise au dépourvu. Cela faisait une petite éternité maintenant qu'Agrippine et Seth se connaissaient et avaient sympathisé. S'il avait dû se passer quoi que ce soit entre eux, ce serait déjà arrivé. Mais non, ce n'était pas le cas, et ce n'était pas plus mal. Bon, Agrippine n'oubliait pas le fait que Seth restait plutôt canon et qu'elle avait été parfois curieuse de savoir ce qu'il pouvait valoir sur le plan horizontal, mais certaines curiosités ne méritaient pas d'être satisfaites. Ca n'en valait pas la peine. Certains mecs devenaient bizarres après qu'on ait couché avec. La rouquine n'irait pas affirmer que Seth appartenait à cette catégorie d'individus, mais elle n'avait pas forcément envie de tester juste pour voir.

-T'es mignon quand tu me parles comme si j'avais seize ans, répondit Agrippine avec un sourire amusé à son interlocuteur, d'un ton égal à celui qu'il avait lui-même employé.

Car oui, quand elle avait seize ans, du côté d'Agrippine, ça y allait déjà à toute berzingue... à plus forte raison qu'elle avait définitivement pris la décision à cette période de s'émanciper et de quitter les Tuft pour de bon. Dans tous les cas, il n'avait pas spécialement besoin de la ménager. Bon, il ne le faisait pas particulièrement en affirmant qu'elle n'était pas son genre (non ? Elle n'était pas le genre de tout le monde ? Elle tombait des nues, là)... mais préciser qu'elle était intelligente et qu'il ne s'agirait pas de tout gâcher...

Heureusement qu'elle savait qu'il plaisantait, sinon elle l'aurait sans doute mal pris que d'être ainsi considérée comme une gamine qui n'avait besoin que d'écarter les jambes pour voir poper un sentiment autre qu'amical, comme si le coeur du sentiment amoureux résidait sous la ceinture. Enfin, peut-être que c'était le cas, elle n'en savait rien, c'est pas comme si elle avait ressenti quoi que ce soit de tel un jour. Et ça n'arriverait pas, évidemment, hors de question.

-Mais t'as raison, par contre, je suis un putain de génie.

Suffisamment intelligente pour ne pas tomber aussitôt sous son charme. Quoique, peut-être que justement, le jeune homme s'estimait irrésistible dans tous les cas. Agrippine considérait que Seth n'était pas le genre de gars à croire que son sacro-saint pénis était capable de résoudre tous les maux de l'univers. Quoi qu'il en soit, ce n'était pas vraiment comme s'il y avait quelque conséquence que ce soit à tirer de leur conversation. Ce n'était même pas comme s'ils en avaient vraiment envie pour commencer.

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Seth afficha un sourire un peu plus grand quand Agrippine affirma qu’il était mignon quand il lui parlait comme si elle avait encore seize ans. Il était évident que le jeune homme ne le faisait pas réellement, en même temps ce n’était pas comme s’il était sérieux depuis qu’ils avaient commencé à parler tous les deux. Il n’y avait en réalité pas grand-chose à dire dans le fait qu’il n’y avait rien eu de plus « intime » entre eux, c’était juste comme ça. En même temps, Seth n’était pas le genre à sauter tout ce qui bougeait. Il avait eu de nombreuses histoire dans sa vie, il avait eu de nombreuses conquêtes (mais ce n’était plus le cas depuis qu’il était avec Pomona, parce qu’il n’y avait plus qu’elle qui comptait en réalité), mais ce n’était pas le genre de type à considérer qu’il pouvait avoir toutes les femmes autour de lui. Il ne s’était pas spécialement retenu avant et il n’avait pas été non plus l’exemple de la fidélité en grande partie parce qu’il n’avait pas spécialement eu envie de se caser non plus (il n’y avait eu qu’avec Phèdre où ça avait été un peu sérieux), mais ce n’était pas parce qu’il ne s’était pas retenu qu’il avait pris la peine de sauter sur toutes les femmes non plus.

Ça ne l’avait jamais intéressé qu’il arrive quoi que ce soit avec Agrippine, ce qui ne voulait pas dire qu’elle était une femme désagréable non plus, il devait quand même reconnaître qu’elle était plutôt très séduisante.

« En même temps, ça ne m’a jamais intéressé de parler avec des personnes bêtes. » Bon, Seth exagérait quand même un peu… mais en même temps, ce n’était pas non plus entièrement faux. Disons que parfois, il devait prendre sur lui pour parler avec des personnes qu’il ne considérait pas spécialement à sa hauteur. Mais ça ne faisait que rejoindre ce qu’il disait, il considérait que certaines personnes étaient plus à la hauteur que d’autre. Et s’il prenait la peine d’apprécier autant Agrippine comme c’était le cas, c’était qu’il considérait qu’elle était vraiment à sa hauteur. « J’ai pas vraiment de temps à perdre. » Affirma-t-il, toujours avec cette certaine nonchalance.

Cela dit, Seth devait bien reconnaître qu’il exagérait quand même sacrément, et le ton qu’il employait ne pouvait que le confirmer. Depuis le début, ils plaisantaient tous les deux. Il y avait certes un fond de vérité, mais le jeune homme prenait le temps de bien exagérer. Mine de rien, ça lui faisait quand même énormément de bien de pouvoir simplement plaisanter comme il le faisait, quand bien même il savait parfaitement que ça n’allait pas durer et que très peu de temps, que rapidement les derniers événements allaient lui revenir en pleine figure. Mais bon, en attendant, il profitait de pouvoir juste avoir une conversation légère et sans trop de conséquence, de juste pouvoir déconner.

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S
eth avait beau plaisanter, la jeune femme savait tout de même qu'il y avait plus qu'un fond de vérité dans ce qu'il disait. Seth Beresford n'était clairement pas la personne la plus tolérante du monde. Certes, le jeune homme, ne serait-ce que du fait de son travail, était bien contraint de faire avec la présence de personnes qu'il n'appréciait pas et estimait encore moins. Mais il avait un seuil de tolérance vraiment limité.

Le jeune homme se croyait au-dessus de la masse, il était prétentieux, c'est un fait, et il n'avait besoin de personne pour flatter son ego. Certains pouvaient trouver cela insupportable, ce n'était pas le cas de la jeune femme, qui trouvait ce trait de caractère plutôt amusant. Et d'ailleurs, elle estimait qu'il n'avait pas tort de se penser intelligent... Il l'était bel et bien. Et ça ne la dérangeait pas du tout, puisque de son côté, elle savait faire partie de cette rare catégorie de personnes qui avaient véritablement son estime.

-Et pourtant, t'es en train de boire un verre avec moi au lieu de faire ton travail, remarqua la jeune femme avec un sourire. Mais en même temps, tu as raison, il n'y a rien de plus important au monde que de passer du temps en ma compagnie.

Si Seth avait le droit de jouer les prétentieux, il n'y avait pas de raisons pour qu'elle ne puisse pas faire de même, pas vrai ? Elle ne s'en privait pas, en tout cas. Elle se doutait que Seth aurait toujours mieux à faire que de passer du temps avec elle. Même s'ils s'entendaient très bien, ils n'étaient pas les meilleurs amis du monde et leur vie se dispenserait très bien de celle de l'autre. C'était presque toujours le hasard qui les réunissait. Il était vraiment rare, très rare, qu'ils choisissent de se voir volontairement.

Quoi qu'il en soit, la jeune femme appréciait que Seth choisisse de passer ce temps précieux avec elle plutôt qu'à faire autre chose. Parce que, clairement, elle passait un très bon moment. Bon, les bons moments, c'était un fait, la jeune femme se les créait, car elle provoquait son bonheur comme sa chance en n'importe quelle occasion. Et là, tout de suite, elle passait vraiment un bon moment. Comme quoi, il n'était définitivement pas nécessaire qu'elle mette un mec dans son lit pour qu'elle passe un bon moment avec lui. Là, clairement, le temps s'écoulait sans qu'elle en prenne la mesure et sans qu'elle le voie passer. Seth était quelqu'un de sérieux, mais qui savait ne pas prendre cette situation au sérieux, et elle songeait qu'il en avait peut-être besoin, en fait, sous ses airs de se foutre de tout et d'être au-dessus de tout le monde... même s'il l'était peut-être en effet.

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Seth n'aimait pas perdre son temps en grande partie parce que le jeune homme considérait que son temps était précieux. Il était sans aucun doute prétentieux, mais ce n'était pas un défaut à son avis, au contraire. Le jeune homme n'avait dans tous les cas pas l'intention de changer quoi que ce soir à sa façon d'être, à sa façon de penser. Bon cela dit, en vérité il y avait eu déjà quelques changements dans sa vie, mais ce n'était pas comme s'ils avaient besoin d'aborder le sujet. Ou que même lui avait besoin de penser. Dans tous les cas, il se montrait sincère en affirmant qu'il n'aimait pas perdre son temps.

Ils passaient un bon moment ensemble, en tout bien toute honneur. Jamais rien ne s'était passé entre eux et il ne se passerait rien. C'était comme ça, ça ne l'intéressait pas et inversement. Ils n'avaient pas besoin de ça pour s'entendre. En fait Seth ne savait même pas précisément pourquoi ils s'entendaient. C'était comme ça, ils avaient une bonne compatibilité de caractère donc. Sans pour autant être les meilleurs amis du monde, Seth n'avait pas besoin de la voir constamment, mais dès qu'ils se voyaient, c'était toujours agréable.

« Si tu le dis. » Répondit-il quand la jeune femme affirma qu'il n'y avait rien de plus important que de passer du temps avec elle. Il affichait un sourire, ne prenant pas vraiment au sérieux les propos de la jeune femme qui n'avait pas non plus de raison de prendre les siennes au sérieux. « En même temps, une petite enquête bas de gamme ne vaut pas grand-chose à côté de quoi que ce soit. »

Oh, le jeune homme adorait son travail, là n’était pas la question. Mais sans grande surprise, il arrivait bien souvent à l’Auror de ne pas être pleinement satisfait de son travail et des enquêtes qu’il menait. Il était rarement satisfait dans la vie de tous les jours, en de rare occasion, avec de rare personnes. Présentement, le jeune homme n’avait pas spécialement regretté de ne pas continuer son enquête pour boire ce verre en compagnie de la jeune femme. En compagnie de n’importe qui ? Non, clairement pas, même si c’était quelque chose qu’il sous-entendait présentement en affirmant les choses tels qu’il l’avait fait.

« Mais je reconnais que tu es de très bonne compagnie. » Et ce qu’il y avait de vraiment agréable, c’était forcément qu’ils n’avaient pas besoin de se préoccuper de quoi que ce soit quand ils discutaient ensemble, que ça n’avait pas besoin d’être sérieux. C’était quelque chose que le jeune homme appréciait justement. « Pas la meilleure quand même… mais plutôt bonne. » Ajouta-t-il, dans un sourire en coin.

Il n’allait pas non plus complètement la brosser dans le sens du poil. Et elle n’avait pas besoin en réalité, ils se ressemblaient sur ce point, ils avaient un égo assez grand et ils n’avaient pas besoin qu’on leur flatte leur égo.

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A

grippine n'était clairement et définitivement pas une personne susceptible. Elle avait oublié de l'être il y a longtemps, du moins. Elle était comme tout le monde, bien sûr, elle avait sa fierté, et il y avait des sujets qui étaient susceptibles de l'atteindre plus facilement que d'autres, mais dans les faits, elle s'était mangée tant de réflexions dans sa vie qu'elle avait appris de longue date à ne plus en tenir compte. Agrippine ne portait en haute estime q'une seule opinion (à l'exception peut-être de celle de son frère, et encore, ça dépendait malgré tout des moments), et c'était la sienne propre. Autant dire qu'elle était par conséquent l'interlocutrice idéale quand il s'agissait de s'envoyer des piques, et ça, Seth l'avait clairement bien compris.

La très sûre d'elle Agrippine, qui estimait savoir parfaitement ce qu'elle valait, ne prenait absolument pas ombrage d'entendre son interlocuteur affirmer que l'enquête de bas étage qu'il menait valait moins, de toute manière, que n'importe quel moment passé avec n'immporte qui. Elle ne le croyait pas. Elle pensait connaitre suffisamment son interlocuteur pour savoir que le jeune homme aimait bien trop briller à son travail, peu importe l'enquête qu'on lui confiait, pour négliger son ouvrage... à moins d'avoir une bonne raison à cela, et elle aimait clairement être cette bonne raison.

Ce moment tout simple mais agréable lui faisait du bien. Agrippine n'avait pas avec Seth cette sorte d'amitié profonde qui pouvait virer au mélodrame (mais c'était normal, en amour comme en amitié, Agrippine préférait se préserver de ces liens trop étroits qui vous parasitent forcément un jour ou l'autre), mais c'était d'autant mieux, à vrai dire. Il lui faisait passer un bon moment, et c'était tout ce qu'elle demandait, pour sa part.

-Ben voyons, répondit Agrippine en prenant un faux air offusqué quand Seth affirma qu'elle était de bonne compagnie, même si pas la meilleure des compagnies.

Une fois de plus, elle ne se vexait absolument pas le moins du monde, elle n'avait pas la moindre raison de le faire. Sa compagnie lui allait très bien telle qu'elle était à l'heure actuelle. Et elle ne demandait pas à prendre de l'importance aux yeux de Seth. Elle s'en fichait pas mal qu'il lui préfère honnêtement la compagnie d'autres personnes. Et elle espérait pour lui que c'était effectivement le cas d'ailleurs. Tout comme l'inverse était tout aussi vrai aussi, d'ailleurs.

-Cite-moi le nom d'une seule personne qui est de meilleure compagnie que moi, le mit-elle au défi, certainement pas vexée, juste ravie d'obtenir peut-être un ou deux potins sur la vie personnelle de Seth Beresford.

Même s'il avait une vingtaine de noms à lui énumérer, elle ne le prendrait pas mal, d'ailleurs. Elle plaisantait. Même si sa curiosité était tout de même un peu sincère.

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C’était ce qu’il y avait d’agréable avec Agrippine, quoi que Seth puisse décider de dire, il savait qu’elle n’allait pas prendre la mouche. En même temps, même s’ils s’entendaient très bien et qu’ils passaient quand même de très bon moment ensemble, ils n’avaient pas une amitié si forte que cela. Seth pouvait clairement la considérer comme une amie, mais ce n’était évidemment pas le genre d’amitié forte qu’il pouvait avoir avec Phèdre. C’était différent, et clairement plaisant, parce qu’il savait qu’il pouvait la taquiner sans qu’elle ne se vexe réellement. Qu’elle en joue, ça c’était clairement évident, mais elle n’en était pas vexée pour autant. Et en fait, justement, Seth ne se préoccuperait même pas vraiment qu’elle se vexe au final. Ils avaient une relation légère qui lui faisait quand même beaucoup de bien, surtout en ce moment.

Elle ne le croyait donc pas en affirmant qu’il y avait meilleure compagnie et qu’elle et elle ne manqua pas de le mettre au défi de lui citer le nom d’au moins une personne qui serait de meilleure compagnie qu’elle. Seth devait bien reconnaître qu’il appréciait quand même grandement les défis. En tout cas, il avait bien envie d’y répondre. Sauf que forcément, quand il pensait à qui pouvait être de meilleure compagnie que Agrippine, il pensait à des personnes bien précise… à une personne bien précise. Pomona. Seth se détestait en un sens d’être à ce point… faible, mais en même temps il ne pouvait pas non plus complètement détester les sentiments qu’il avait pour la jeune femme. Ce qui était difficile, c’était qu’il ne parvenait tout simplement pas à se remettre de sa mort et quelque chose lui disait qu’il n’allait tout simplement jamais s’en remettre. Ce qui était le cas sans qu’il ne sache que c’était parce qu’elle n’était pas morte.

Bon, il y avait d’autres noms bien sûr, qu’il pouvait citer, Phèdre déjà… bon, en fait même si c’était sa meilleure amie, sa compagnie n’était pas toujours agréable parce qu’elle ne manquait pas de le pousser dans ses retranchements pour éviter qu’il fasse n’importe quoi. Gwendall aussi, Rose… la liste des proches de Seth n’était quand même pas bien nombreuses. Cela dit, il n’avait pas forcément besoin de prendre cette réponse trop au sérieux, c’était même plus recommandé de faire l’inverse.

« Laisse-moi réfléchir. » Dit-il, avant de porter une nouvelle fois son verre à ses lèvres dans le but de boire une gorgée. « Globalement, tout le bureau des Aurors est d’une meilleure compagnie. Tu sais, cette bande… de sorcier particulièrement intelligent qui parviendrait à s’en sortir sans aucun souci sans ma compagnie. » D’accord, en même temps, s’il pouvait se lancer des fleurs, le jeune homme n’allait pas se retenir. Il aurait pu s’arrêter là, il aurait même dû s’arrêter là, mais… il ne put s’empêcher d’ajouter quelque chose d’un ton un peu plus sérieux, avec une légère… tristesse dans la voix. « Il y en avait une d’Auror, c’était la meilleure compagnie du monde. »

Il ne devait pas parler d’elle, mais il n’y pouvait rien.

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E

n lui posant sa question, Agrippine savait pertinemment que Seth n'allait pas lui donner satisfaction, et c'est bien ce qu'elle attendait de lui, même si elle avait espéré tout de même qu'il ne pousserait pas le vice jusqu'à prononcer le nom de personnes qu'il estimait de meilleure compagnie qu'elle. Elle le savait bien, évidemment, que ces personnes existaient, même s'ils étaient proches, ils n'étaient pas les meilleurs amis du monde non plus, mais il n'y avait tout de même pas du mal à se laisser caresser dans le sens du poil. Finalement, la réponse de Seth était plutôt satisfaisante, puisqu'il avait choisi la voie de l'ironie pour lui répondre, et l'ironie était un art rhétorique qui lui plaisait vraiment beaucoup.

Il fit passer avant elle tout le bureau des Aurors. Alors elle ne pouvait que savoir qu'il ne le pensait pas réellement. Ce ne pouvait clairement pas être sérieux, pas sérieux du tout, même. Elle savait combien il méprisait la quasi-intégralité de ses collègues et se considérait comme supérieur à eux. C'est clair, on faisait plus humble, comme attitude, mais c'était une des choses qu'elle aimait beaucoup chez lui, son arrogance. Certes, il devrait sans doute se remettre en question, car ça risquait de lui causer du tort, d'autant plus que pour un Auror bien sous tout rapport, il rompait avec son voeu auprès du ministère de façon plutôt régulière. Quand il couvrait ses crimes, par exemple, mais à chacun sa perception des choses. Cela n'empêchait pas Agrippine, pour sa part, de considérer que Seth avait de très bonnes raisons de se penser supérieur. Ce n'est pas comme s'il était le dernier des idiots.

Elle allait faire une de ses remarques habituelles, détachée et amusée, mais fut prise de court quand son interlocuteur reprit la parole. Elle ne sut pas tout de suite ce qu'elle devait en penser, s'il était sérieux ou pas. Mais au ton de sa voix, à sa manière de s'exprimer, elle comprenait qu'il y avait bel et bien quelque chose de plus sérieux dans son propos. Quelque chose qu'il avait sur le coeur, et dont il avait besoin de se décharger. Cette fois, il sentait que ce n'était pas ironique. il y avait bel et bien une Auror, à laquelle il tenait, c'était évident, et dont il parlait au passé.

-Elle s'appelait comment ? demanda Agrippine, avec un ton beaucoup plus sérieux, en toisant son interlocuteur d'un regard très sérieux.

Elle sentait qu'elle tenait quelque chose, quelque chose de véritablement important. Et elle avait besoin d'en entendre, d'en apprendre plus, et de comprendre de quoi il parlait exactement. Cela ne devait pas être si souvent que Seth se confiait, et disait ce qu'il avait sur le coeur. Elle, elle avait envie d'être d'une oreille attentive.

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Seth avait parfaitement conscience qu’à aucun moment il ne devait réellement prendre la peine de parler de Pomona. Pas seulement parce que dans tous les cas leur relation avait quand même été un peu secrète quand même, mais parce que c’était tout simplement quelque chose qui lui faisait vraiment du mal. Le jeune homme se sentait mal de la disparition de sa petite amie, mal de sa mort et mal de ce que la jeune femme lui avait dit à la fin de leur relation, de ce qu’ils s’étaient dis la dernière fois qu’ils s’étaient parlés. Il ne devait donc pas parler de Pomona, mais comment ne pas parler d’elle quand on lui demandait s’il y avait une personne qui pourrait surpasser la compagnie de Agrippine ?

Ce n’était pas tant Agrippine, que juste le fait que Pomona avait été la seule personne avec qui Seth s’était senti vraiment bien. Avec qui, les choses avaient tout simplement été différentes. Au fond, peut-être que le jeune homme avait simplement besoin d’en parler, besoin d’aborder le sujet. Ce n’était pas du tout une bonne chose, Seth n’avait aucune envie d’en parler, mais en même temps il avait peut-être besoin de le faire. En tout cas, sans grande surprise, Agrippine ne se retint pas de se montrer curieuse et d’avoir envie d’en savoir plus. Seth ne devrait pas lui en dire plus, clairement pas… mais en même temps, il devait bien avouer qu’il avait bien envie de répondre à la question de la jeune femme. Surtout que Agrippine ne manqua pas en prime de lui parler très sérieusement.

« Je ne pense pas que tu la connaisses. » Répondit-il dans un premier temps parce qu’il n’avait pas forcément envie de trop rapidement répondre à la question de la jeune femme. Alors qu’il était quand même décidé à y répondre tout de même. Parce qu’en soit, il n’aurait sans doute pas abordé le sujet de base s’il n’avait pas eu envie au fond de parler d’elle. « Mais si tu veux tout savoir, elle s’appelle Pomona Fitz. » Il marqua une pause avant de reprendre. « Cela dit, tu n’as pas grand-chose à t’en faire, elle n’est plus là maintenant. »

Il n’avait aucune envie d’être dans le mélodramatique, il n’avait pas besoin d’avoir une autre épaule pour pleurer. Lui, ce qu’il voulait c’était simplement dire ce qu’il avait à dire. Pomona Fitz avait été la meilleure compagnie du monde à ses yeux, tout simplement. La seule personne qu’il avait vraiment aimé avoir à ses côtés. Bon… d’accord, il y avait d’autres personnes que le jeune homme appréciait d’avoir à ses côtés, il avait quand même des amis et la jeune femme sous ses yeux était en réalité une bonne compagnie contrairement à ce qu’il disait. Mais clairement, celle pour qui son cœur battait encore trop était la meilleure compagnie de sa vie. Sauf qu’il ne pourrait plus l’avoir à ses côtés. Enfin, c’était encore ce qu’il pensait, sans se douter de la vérité que la jeune femme sous ses yeux connaissaient en prime.

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Le trafic d'influences constitue le pain quotidien du pouvoir. (Agrippine)

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